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Stephen Desberg (Autre)Emilio Van der Zuiden (Autre)
EAN : 9782818993101
80 pages
Bamboo Edition (31/05/2023)
3.5/5   22 notes
Résumé :
Chanteuse d’opéra, Anja renverse les convenances puritaines du monde musical allemand de l’après-guerre. Wieland, héritier du passé sulfureux de la famille Wagner, ancien protégé du Führer lui-même, rêve de rompre avec les traditions d’une époque qui a laissé son pays en ruines.
Bientôt unis par un amour violent, Anja et Wieland se retrouvent opposés aux gardiens du temple de Bayreuth, une élite conservatrice qui cache à peine sa nostalgie du Troisième Reich.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
L'héritage Wagner se propose de suivre les petits-enfants du prodige de la musique classique qui seront en proie à la montée du nazisme, puis de la dévastatrice Seconde Guerre Mondiale. On va se concentrer notamment sur les amours de Wieland qui dirige le festival de Bayreuth (l'un des plus important au monde) avec la belle et jeune Anja, chanteuse d'opéra d'origine russe.

Il faut savoir que le führer lui-même a utilisé le talent de Richard Wagner comme un symbole de la puissance de la création allemande. Les nazis font un usage courant de sa musique et la jouent lors de leurs grands rassemblements en glorifiant la race aryenne. Hitler, en grand admirateur de Wagner, s'est ainsi rapproché de la famille au point de devenir le parrain des petits-enfants et de veiller sur eux. Cela ne sera pas sans conséquence.

Il faut savoir qu'aujourd'hui encore, la musique de ce compositeur fait souvent l'objet d'un boycott en Israël à cause de ses opinions antisémites qui ont été abondamment utilisé par le régime nazi. Pour autant, peu à peu, il est à nouveau possible d'apprécier le génie musical de Wagner sans que cela implique l'acceptation de ses idées politiques ou sociales.

Pour revenir à la BD, il s'agit pour Wieland de faire sortir le mauvais passé afin de ressusciter malgré la souffrance et la culpabilité. Il a fini par transfigurer l'oeuvre de son grand-père et de sauver sa musique en la purifiant de ses relents nauséabonds et de ses outrances raciales et meurtrières. L'influence et le soutien d'Anja va être d'ailleurs assez déterminant dans ce long chemin.

J'ai beaucoup aimé car cela va au-delà de l'amour ou de la haine, des préjugés et cela parle de rédemption, loin de la dénazification voulue. A un moment donné, on se rend compte que les dignitaires ayant participé à cette folie meurtrière ont retrouvé de belles places dans la société allemande à la botte des Etats-Unis dans leur lutte contre le soviétisme. Bref, beaucoup d'hypocrisie.

Cette BD va incontestablement poussée vers une réflexion plus profonde qui est tout à fait honnête et salutaire pour aller de l'avant. Elle interroge également sur l'utilisation de l'art à des fins politiques. Bref, une belle surprise.
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Cette BD imaginée par Stephen Desberg s'intéresse à ce qu'il est advenu des oeuvres de Wagner, et du festival de Bayreuth qui lui est consacré, après la période des années 30, quand Winifred Wagner, la belle-fille de l'auteur se complaisait de l'amitié d'Adolf Hitler, fervent admirateur de la musique du compositeur. Des liens si proches que son fils Wieland était même le filleul du Führer.
Après avoir passé la guerre du côté des SS, c'est Wieland qui va relancer le festival de Bayreuth et notamment engager la soprano Anja Silja, dont il va tomber amoureux. C'est leur histoire d'amour, et le poids de l‘héritage familial qu'a choisi d'évoquer Desberg.

Les dessins de van der Zuiden conviennent au sujet, qui manque cependant de dynamisme. La faute en revient en grande partie au côté timoré et limité de Wieland, metteur en scène original, mais individu constamment gouverné et dirigé par sa famille, avec laquelle il a souvent choisi de ne pas lutter.
La BD intéressera donc plus les amateurs d'histoire de la musique que les curieux quelque peu ignorants de toute cette saga familiale.
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Richard Wagner est un grand compositeur mondialement reconnu, pourtant sa musique n'est pas sans tache tellement elle est liée au 3e Reich nazi. Son petit fils Wieland Wagner tente de se détacher de cet héritage nauséabond et d'imposer un opéra plus moderne et libéré de ce carcan hitlérien. Et sa maitresse, la belle et talentueuse chanteuse d'Opéra Anja, va le soutenir dans cette démarche. Non sans difficulté car rejeté par encore une partie de la population allemande et par la famille Wagner.

Une jolie histoire, en partie vraie, sur ce désir de modernisation de l'Opéra allemand dans l'après-guerre.
Cela parle d'héritage trop lourd à porter et de désir d'émancipation. Cela parle d'acceptation d'un passé qu'on aimerait oublier tellement il nous écoeure et qui pourtant nous fait changer les choses en mieux. Cela parle aussi d'amour.
Les personnages sont intéressants et le fond de l'histoire aussi. Mais cela aurait pu aller plus long, creuser un peu plus les blessures et la psychologie. C'est peut être à l'étroit dans le format standard et cela reste un peu trop superficiel.
Les dessins sont ronds et plaisants mais ils manquent un peu de reliefs et de personnalité.
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Belle découverte que cet album qui s'intègre parfaitement dans une ligne éditoriale des éditions Grand Angle faite d'histoires intimes et de visions décalées de l'Histoire. Totalement étranger à la culture de l'opéra et à cet élitisme culturel germanique, j'ai pris grand plaisir à découvrir cet univers pour lequel l'auteur de L'étoile du Desert et le Scorpion s'est quelque peu émancipé de la véracité historique pour créer une histoire d'amour impossible qui illustre l'ouverture de la société à la modernité des années soixante en même temps qu'elle questionne la dénazification toute relative de l'Allemagne après 1945.

S'ouvrant sur une très dure séquence d'une marche de la mort (qui rappelle que ce volume conclut une trilogie des auteurs sur la période de la seconde Guerre mondiale), l'album nous laisse tout le long dans l'expectative de savoir si l'amour de l'héroïne et du créateur est sincère ou s'inscrit dans son plan de carrière pour intégrer le Saint des saints. Maitrisant parfaitement sons scénario, Desberg parvient à équilibrer les nombreux éléments qu'il veut mettre dans son histoire, sans nécessairement de lien entre eux. Il enrichit ainsi sa ligne proche du thriller de contexte historique et culturel. Si le lien avec la Shoah peur paraître un brin hors sujet, il permet néanmoins de rappeler la proximité permanente de la famille Wagner avec le nazisme. Il est ainsi remarquable de parvenir à complexifier un projet sans perdre sa lisibilité, sans vouloir choisir entre la romance, le drame historique et la reconstitution culturelle. Créant une galerie de personnages jamais manichéens, on remercie l'auteur pour la finesse de son traitement qui choisit de ne pas délivrer de condamnation facile.


Sous la ligne claire très moderne d'Emilio van der Zuiden, l'album propose un découpage cinématographique où la maîtrise technique de l'artiste permet d'éviter justement des planches dont le dessin classique aurait pu trop correspondre au sujet poussiéreux. S'intégrant parfaitement dans l'idée d'un Wieland Wagner cherchant à moderniser la mise en scène du répertoire de Bayreuth le dessinateur croque une superbe blonde pulpeuse en osant des scènes sexy entre deux décors très tradi et sait percuter l'action par des cadrages dynamiques. Une sorte d'alliance parfaite entre la lisibilité de la ligne claire et la puissance du dessin moderne.

Très bien construit, documenté, cet Héritage Wagner est une réussite qui parviendra à toucher un grand public. Pari pour un sujet a priori orienté vers un public de niche, cet album montre qu'avec de l'exigence narrative on peut rendre intéressant toute thématique. de quoi donner envie de reprendre les deux autres albums de la trilogie, a priori construits comme des one-shot dédiés à la Shoah (Les Anges d'Auschwits), sur l'Occupation (Aimer pour deux) et cet après-guerre.

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Anja est une jeune chanteuse d'opéra qui a un joli brin de voix, une jolie silhouette, qui après les années de guerre, souhaite profiter de la vie et être libre. Elle va tomber amoureuse de Wieland Wagner, héritier de Richard, d'une famille qui gère le festival de Bayreuth et les oeuvres de Wagner, plus qu' amicale avec le régime hitlérien et le fuhrer lui même qu'ils appelaient Wolf. L'après guerre ne les a pas fait changer d'avis, toujours nostalgique des années brunes, conservateur dans l'ame. Wieland est différent, il ressent de la culpabilité vis à vis de ses années proche d'Hitler, il souhaite apporter un souffle nouveaux aux créations de son grand père, renouveler les mises en scène, alléger la pompe voulue par sa mère, digne héritière du maitre et des nazis. Tous deux vont vivre quelques années de relative liberté même si le poids de la famille et des traditions restera fort, même si Anja découvrira que Wieland a aussi quelques secrets honteux.
Un personnage solaire qui cherche à aider l'homme torturé qu'était Wieland. Difficile de déterminer si elle était rééllement amoureuse de lui ou attiré par son aura de metteur en scène mais ici c'est la part de légereté qu'elle lui a apporté qui est mise en avant...
Une histoire en partie véridique (les personnages sont réels et Anja est toujours vivante), avec ce qu'il faut de romance et sans doute d'invention (mais où se trouve elle?) mais joliment dessinée et racontée.
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critiques presse (4)
Bedeo
21 juin 2023
La mise en scène joue aussi avec les couleurs, comme dans la rencontre inattendue à Venise où les couleurs passent du bleu d’ombre à la lumière jaune crue. De son côté, l’image tourne autour des personnages, rappelant qu’ils sont dépassés par la situation.
Lire la critique sur le site : Bedeo
LigneClaire
14 juin 2023
Emilio Van Der Zuiden (Aimer pour deux) a parfaitement assimilé le sujet, décors, ambiances, personnages auxquels Desberg a toutefois apporté une part romanesque en se servant cependant de noms authentiques.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
ActuaBD
06 juin 2023
Comment redonner vie à l’oeuvre de Wagner dans le contexte de l’après-guerre ?
Comment concilier amour, passé sulfureux et démarche artistique quand on se retrouve prisonnier de ses propres démons du passé ? C’est le défi que tentera de relever le petit fils du musicien. Stephen Desberg poursuit son exploration intime et singulière de la dernière guerre.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
06 juin 2023
Luttes d’ego sans merci, stigmates laissés par les accointances toxiques avec le Troisième Reich et règlements de compte familiaux, l'épisode recèle tous les éléments des meilleurs drames ou tragédies.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dans sa passion impatiente, il a composé la plus déchirante des musiques. Torturé par un amour débordant et inassouvi, il a inventé un langage en tension permanente et ouvert une voie nouvelle pour l'expression des émotions les plus intenses.
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