Chaque lecture de
Maryline Desbiolles (MD) me fait le même effet.
Je me sens comme devant une rivière qui a regagné son lit après une crue dévastatrice : comment un cours d'eau tranquille, d'apparences si fragile et inoffensif peut-il tout emporter sur son passage, arbres, maisons et voitures.
Car c'est exactement l'effet qu'a l'écriture de MD sur moi.
Elle arrache mes certitudes comme fétus de paille, elle m'emporte et me brinquebale moi, et ma zone de confort, vers des questionnements nouveaux, des sentiers moins battus.
Ses mots dégringolent comme des cascades bondissantes ou s'allongent en méandres paresseux dans la vallée, mais toujours charrient dans leur beauté et leur intelligence des pépites de l'âme humaine qu'elle a arrachées à la boue.
Dans «
charbons ardents » c'est « la Marche pour l'égalité et contre le racisme » qui est évoquée et même invoquée, pourrait-on dire ; pas tant son histoire que sa géographie (de Marseille à Paris via le Larzac, Lyon, l'Indonésie ou l'Algérie) ; pas tant les faits (même s'il y a des dates et qu'elles ont leur importance) que les acteurs ; pas tant un bilan que la relation d'un mouvement qui comme le livre, n'est pas infini mais est illimité, pour reprendre les mots-mêmes de
Maryline Desbiolles.