AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782266163019
317 pages
Pocket (20/10/2006)
3.95/5   140 notes
Résumé :
Jack Bohlen vit avec sa famille dans une paisible colonie martienne, loin du bruit et de la foule terrienne. Il gagne sa vie en réparant toutes sortes de machines. Mais pourrait-il réparer un être humain ? C'est ce que lui demande Arme Kott, un homme d'affaires puissant, qui souhaite communiquer avec un jeune garçon schizophrène, Manfred, enfermé dans sa maladie et totalement silencieux. Arnie est persuadé que Manfred possède un don de prescience incroyable qu'il po... >Voir plus
Que lire après Glissement de temps sur MarsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 140 notes
5
5 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il y a des auteurs vers qui on aime revenir régulièrement pour se plonger encore et encore dans leur univers singulier. Philip K. Dick est de ceux-là. de roman en roman, on retrouve les mêmes thématiques obsessionnelles, les mêmes préoccupations, à chaque fois traitées de façon intéressante au coeur d'histoires prenantes. "Glissement de temps sur Mars" ne déroge pas à cette habitude. On est ici dans du pur Dick de très haut niveau.

La première partie du roman est assez linéaire, l'auteur prenant son temps pour installer son contexte, ses personnages, ses enjeux. Cette longue mise en place est passionnante. le contexte de la colonie martienne, reflet de la société américaine de l'époque, est parfaitement défini et permet une immersion totale dans le quotidien de cette communauté. Les personnages sont très finement dessinés, psychologiquement fouillés. Ce début au rythme lent n'est jamais ennuyeux. Au contraire, Dick parvient à créer un récit au tempo lent mais addictif et dans lequel on retrouve ses thèmes de prédilection : la perception de la réalité, les questionnements sur ce qu'est un humain, les défaillances de communication entre les hommes, la notion de normalité...

Après cette première partie, l'intrigue va se complexifier, va voir sa linéarité éclater, jusqu'à atteindre son paroxysme dans un enchaînement d'une cinquantaine de pages dans lesquelles un même événement sera tracé et retracé en multipliant les points de vue et les allers-retours dans le temps. le lecteur est alors entraîné dans une distorsion temporelle menée de main de maître. Une expérience sensorielle vertigineuse.
L'intrigue, très complexe, est parfaitement menée. Dick en maîtrise tous les rouages, les différents éléments s'imbriquant habilement les uns aux autres de façon très fluide.

La richesse thématique et la précision de la construction narrative ne font pas pour autant de "glissement..." un récit froid et désincarné. Dick compose ici un roman profondément humaniste, peuplé de personnages denses et, pour certains, très attachants.
De plus, "glissement..." a une dimension intime très forte. Jack Bohlen est un peu le double de Dick lui-même et lui permet d'aborder le thème de la schizophrénie sous l'angle d'une réflexion pertinente sans être dénuée de sentiments. On perçoit, dans le portrait de cet homme sur le point de basculer dans la psychose, toute la souffrance de l'auteur lui-même face à cet abîme qui l'habite.

Toutes ces qualités font de "glissement..." un chef d'oeuvre. Encore un de la part de cet auteur qui sait à chaque récit créer un univers dans lequel j'aime décidément me plonger encore et encore, cet univers pourtant si inconfortable mais si riche.

Challenge Variété 24 (catégorie "un livre écrit par un auteur que vous adorez mais que vous n'avez pas encore lu")
Commenter  J’apprécie          430
Tout comme pour le maitre du haut château, me voilà déçu par un autre roman de Dick qui me paraissait pourtant fort intéressant. Et intéressant, il l'est pour ceux qui veulent mieux comprendre les problèmes psychologiques que l'auteur a lui-même connu de son vivant, tout en préférant la SF quand celle-ci s'approche beaucoup de la littérature générale.
Pour ma part, je me suis ennuyé.

Dick prend son temps pour construire son décor, pour présenter ses personnages et le contexte, et il le fait bien, là-dessus je n'ai rien à redire. Mais voilà, je ne me suis jamais attaché à aucun de ces personnages, je les ai trouvé froids, peu charismatiques, limite énervants. Les enjeux ne m'ont pas franchement captivé non plus. le bouquin tourne essentiellement autour d'un événement majeur, clé de voute de l'intrigue générale, qui n'a éveillé en moi aucun intérêt, aucune excitation.
Je ne vais pas m'étendre sur le sujet, mais j'ai trouvé que tout était trop long et trop lent, que Dick se concentrait davantage à nous narrer des tranches de vie de colons sur Mars.
Et encore une fois, il le fait bien, mais je dois avouer que ce n'est pas du tout cet aspect que j'aime chez cet auteur. Je trouve qu'il y avait tous les ingrédients pour justement partir dans les délires réél / irréel dans lesquels il excelle comme dans le Dieu venu du Centaure ou Ubik.

En tout cas, j'ai pu découvrir un peu mieux Philip K. Dick, et confirmer l'idée que j'avais déjà de lui, à savoir qu'il était un très grand écrivain.
Commenter  J’apprécie          424
Cette découverte d'un auteur dont j'avais déjà entendu parler (j'ai d'ailleurs l'un ou l'autre de ses livres dans ma wish-list), mais que je n'avais encore jamais lu, m'a nettement fait sortir de ma zone de confort – pourtant, je lis « un peu de tout » et j'aime plutôt bien la science-fiction ! Mais ici, on est dans un monde complètement à part, sans égal parmi tout ce que j'ai pu lire dans mon passé de lectrice boulimique… ni au cours de ces derniers mois qui m'ont à nouveau vue dévorer des piles de livres. Je suis soufflée, dans un mélange d'admiration envers un tel livre, et un vague mal-être que les thèmes abordés créent insensiblement ; c'est le sentiment d'avoir lu un récit extrêmement maîtrisé, malgré des moments un peu confus qui touchent à un certain onirisme, et empreint d'une implacable mélancolie – sans que je puisse tout à fait expliquer pourquoi, mais en tout cas c'est le premier mot qui me vient à l'esprit.

En clair : l'histoire se passe en 2004, c'est-à-dire un futur relativement proche pour l'auteur, sachant que ce livre a été publié en 1964 en langue originale (mais seulement en 1981 pour une version complète en français – voir aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/Glissement_de_temps_sur_Mars pour ce genre de détails). Si pour le lecteur d'aujourd'hui ce livre a un goût certain d'uchronie, à l'époque on était dans de l'anticipation pure mais très plausible, partant des réalités bien présentes : on était en pleine guerre froide, c'est-à-dire aussi une certaine « guerre » à la conquête de l'espace. Les États-Unis et l'URSS rivalisaient de surprises, envoyant qui une chienne, qui un chimpanzé, qui un être humain dans la galaxie ! Bientôt pourra-t-on même sortir de sa capsule et, qui sait, poser un pied (et un drapeau) sur la lune ? Certes, l'auteur ne mentionne pas tout cela, mais je pense qu'il est bon de rappeler ce contexte : c'est l'époque dans laquelle il vivait et son histoire s'y ancre indéniablement, même tournée vers le futur. On croyait encore que tout serait possible, et que l'on maîtriserait l'espace très rapidement, comme ça avait commencé…
Ainsi, dans ce monde alors futuriste qu'imagine Philip K. Dick, c'est l'ONU qui a tous les pouvoirs. La Terre est surpeuplée, à tel point qu'on a organisé des colonies qui doivent devenir auto-dépendantes, notamment sur Mars, où se passe l'action. Cette nouvelle planète est devenue habitable mais reste un lieu de vie rude, l'eau y étant rare et précieuse, tandis que les importations (théoriquement interdites) depuis la Terre se vendent très cher, sur un marché noir assez restreint mais bien organisé. C'est là que vit Jack Bohlen, réparateur aux mains d'or, métier extrêmement précieux sur une telle planète où rien ne peut se perdre, avec sa famille…

Oh ! on n'a pas une action délirante dans ce livre… Durant les premiers deux tiers, voire trois quarts du récit (je n'ai pas calculé exactement), on est davantage dans un roman de style « tranche de vie », où l'on suit essentiellement Jack, ainsi que toute une série de personnages secondaires plus ou moins proches de lui, dans leur vie de tous les jours sur une planète que les humains se sont appropriée mais qui reste relativement hostile. On apprend ainsi, sans grands effets science-fictionnels à la Star Wars (qui reste « la » référence de mon enfance, mais ici, ça n'a rien à voir !), la vie au jour le jour sur une telle planète, copie pas conforme de la Terre.
Pour moi, les personnages principaux sont donc Jack, présenté plus haut, mais aussi Arnie Kott, puissant homme d'affaires dont le pouvoir ne cesse de s'étendre. Avec eux mais tout à la fois très loin d'eux, il y a aussi Manfred, jeune autiste et/ou schizophrène, interné dans le seul et unique « camp » de la planète qui accepte les personnes handicapées. Manfred ne communique avec personne, ses parents continuent d'aller le voir mais le « cachent » pour leurs relations. Arnie s'est mis en tête que, au-delà de ou liés à sa maladie, le jeune garçon a des pouvoirs de précognition, et veut absolument que Jack, avec tout son talent, crée une machine qui permette la communication, afin de connaître son futur qu'il n'imagine que grandiose… Jack se retrouve peu à peu coincé dans ce nouveau boulot, son patron ayant loué son contrat à Arnie, mais sa santé mentale, à lui l'ancien schizophrène pourtant considéré comme guéri, est en danger.

L'analyse, surtout psychologique, de ces trois personnages (et de quelques autres) est ciselée, présentée avec le regard toujours très juste d'un narrateur extérieur, mais aussi, de façon récurrente, on entre dans leurs pensées intimes grâce au jeu des polices de caractère, dans une alternance de type « regular » et d'italique – lu ainsi, ça pourrait presque faire peur, mais la distinction visuelle, et peut-être plus encore la grande maîtrise du texte permettent une lecture aisée, on sait toujours qui parle et de quoi il s'agit.

Ainsi, dans cette longue (mais très rarement ennuyeuse) présentation de la vie sur une Mars colonisée à travers quelques personnages, certains attachants, d'autres que l'on voudrait voir « tomber », l'auteur développe toute une série de thèmes marquants. Parmi ceux qui m'ont le plus touchée, on peut citer la grande solitude de tous ces colons – seuls au milieu des autres pour diverses raison, seuls loin de la Terre-mère où est souvent restée la famille ; mais seules, aussi, terriblement, ces femmes qui restent à la maison pendant que monsieur travaille (rappelez-vous : on est en 1964…), et la vie rude sur Mars exacerbe encore davantage ce sentiment. Elles n'ont rien à envier aux Desperate Housewifes (que l'on connaîtra bien plus tard) ! Cette approche d'une solitude extrême, que l'on combat à coup de phénobarbital, de thés entre voisines et de moments d'adultère, est réellement bouleversante.

On ne peut pas non plus oublier les « Bleeks », population autochtone de Mars, ayant un mode de vie primitive intrinsèquement liée à cette planète faite de déserts et de monts inhospitaliers. On est très loin des petits hommes verts qui ont longtemps dominé l'imaginaire collectif ! Ici, l'auteur nous les présente comme ayant un corps assez semblable à l'être humain mais plus « desséché », peut-être à cause de la misère, et de couleur sombre. Asservis par l'être humain lors de la colonisation, seuls quelques-uns vivent encore en tribus isolées et pauvrissimes, souvent alcooliques ; les autres sont désormais au service des nouveaux maîtres de Mars, généralement considérés comme une sous-race. On comprend très vite que l'auteur met dans ces « Bleeks » un mélange terrible du drame des Amérindiens (qui ont vécu une histoire très similaire, lors de la colonisation de leurs terres ancestrales par l'homme blanc…) et de celui des Afro-américains, alors également sous la domination de l'homme blanc, moqués et méprisés pour leurs origines culturelles différentes, leur prétendue lenteur à accomplir certaines tâches, ou la couleur de leur peau... D'ailleurs, plus d'une fois, Arnie parle de son serviteur Héliogabale comme d'un « Black » et, si l'on croit à une faute les premières fois, on saisit rapidement que c'est tout à fait délibéré. Là aussi, il y a un indéniable ancrage dans la réalité du moment : rappelez-vous, on est alors en plein mouvement des droits civiques aux États-Unis, je pense que le rôle que va prendre Héliogabale n'est pas tout à fait innocent…

Mais bien sûr, le plus présent et le plus marquant est l'omniprésence de la schizophrénie, qui peu à peu supplantera même toute autre pathologie chez Manfred, que l'on nous présentait d'abord comme « simple » autiste. Alors, autant le dire d'emblée : je ne connais absolument rien à ces diverses maladies, si ce n'est une vague idée comme tout un chacun peut en avoir, mais ce n'est pas la consultation de quelques pages sur le Web qui peut supplanter des années d'études sur des pathologies qui relèvent de la psychiatrie ! N'oublions pas, aussi, au risque de me répéter, qu'on est en 1964 ; or, la connaissance que l'on avait de telles maladies était ce qu'elle était, et a beaucoup évolué en 58 ans !
Quoi qu'il en soit, l'auteur présente la pathologie de Manfred, qui (re)gagne peu à peu Jack, avec un réalisme effrayant : on se sent réellement dans la peau de Jack et on vibre avec sa souffrance, et pour ma part, j'étais complètement flippée à chaque fois que Manfred entrait dans ses litanies de « ronge ». Réalisme effrayant car on sent que l'auteur maîtrise parfaitement le sujet (dans la mesure de ce qui était connu à l'époque), ou pour le moins qu'il s'est énormément documenté. Mieux encore : il adapte ses connaissances particulières à un monde pour lui futur, dans lequel la schizophrénie toucherait en moyenne une personne sur trois au cours de son existence, à cause (notamment) d'un mode de vie où tout va toujours plus vite, où on nous en demande toujours plus…
De là, on peut légitimement se demander : l'auteur avait-il lui aussi ce don de précognition ?... S'il s'est trompé sur ses statistiques – une (nouvelle) rapide consultation sur Internet nous apprend qu'on est actuellement autour de 4 pour mille ( !) cas de schizophrénie dans nos populations, on est bien loin de 1/3 - , on ne peut s'empêcher de penser qu'on est aujourd'hui dans des taux bien plus élevés de cas de burnouts et autres épuisements, liés à ce mode de vie accéléré que Philip K. Dick décrit si bien !

Ce livre parle aussi d'eugénisme, de la peur de vieillir - de la vie et de la mort, tout simplement.
Avec tout ça, ces morceaux de vie quotidienne sur Mars, ces bribes de souvenirs terriens de Jack notamment, et l'évolution (ou pas) de Manfred, on sent que l'auteur, bien au-delà d'une simple présentation de la vie de colons sur une autre planète, place les différentes pièces d'un puzzle, il construit « quelque chose »… qui va tout à coup éclater dans une incroyable distorsion du temps, toujours caractérisée par une très grande maîtrise du texte, qui fait que le lecteur s'y perd bien un peu, sans s'y perdre tout à fait, pourtant. En effet, dans le dernier tiers (ou quart) du livre, les mêmes événements sont vus et revus, forcément différemment, par nos trois protagonistes. Et tandis que leur réalité et leurs visions se mélangent et se superposent, se rejoignent et s'opposent, l'action « quotidienne » du récit continue d'avancer, jusqu'au drame – drame qui, depuis quelques pages, était carrément attendu, mais qui se passe dans un tel contexte de confusion dans le temps, ce glissement dont on est prévenus de par le titre du livre, qu'on en reste, comme je disais d'entrée, complètement ébahis par la maîtrise de l'auteur. Seul le dénouement final m'a quelque peu laissée sur ma faim… mais comme il tient d'un happy end, on l'accepte, et on referme ce livre, la tête bourdonnante et l'esprit perdu dans l'espace et dans le temps, mais aussi la satisfaction d'avoir pu terminer (et aimer) un livre aussi déroutant que bouleversant.
Commenter  J’apprécie          102
2004, sur une Mars fantasmée, vivent tant bien que mal des colons à la recherche d'une nouvelle vie, loin d'une Terre polluée et surpeuplée. Arnie Kott, sur Terre un plombier, sur Mars le chef tyrannique d'une compagnie de fourniture d'eau, règne sur la colonie. Quand il apprend que Manfred, un enfant autiste, pourrait avoir des visions du futur, il y voit une nouvelle source de profit. Il fait appel à Jack Bohlen, réparateur de son état, et lui-même ex-schizophrène, l'homme idéal pour « réparer » Manfred et le transformer en une machine à lire l'avenir.

L'histoire évoque étrangement une colonie américaine des années 60 dans l'Afrique des années 20, transposée sur Mars au début du XXIè siècle. Il ne faut pas s'en étonner quand on sait qu'en 1964, malgré son prix Hugo tout récent, Dick ne parvient à vendre aucun de ses romans de littérature générale.

Mais travestir la réalité n'est pas un problème pour un auteur comme Dick, si bien que la littérature de SF devient pour lui un moyen de gagner sa vie en publiant une série d'oeuvres atypiques d'une originalité et d'une qualité littéraire inhabituelle pour le genre et qui finalement assoiront sa réputation.

De prime abord, Glissement de temps sur Mars délire beaucoup moins que les oeuvres par lesquelles Dick est connu comme Ubik. On y retrouve la qualité littéraire du Maître du Haut-Château mais avec des personnages plus réussis et une histoire plus intéressante. le roman contient bien quelques idées étranges, mais on est très loin des délires qui domineront jusqu'à la fin de la vie de Dick. C'est donc un roman plutôt soft, proche de la littérature générale, et où transpirent surtout l'immense amour de Dick pour ses personnages. C'est ce qui selon moi lui donne tout sa qualité.

Avec le recul, Glissement de temps sur Mars apparait comme l'une des cinq oeuvres majeures de Dick avec Ubik, Substance Mort, Blade Runner, et le Dieu venu du Centaure.
Commenter  J’apprécie          193
Ce roman des années 63-64 appartient à la série martienne de l'auteur . Mars dépouillée de son aura romantique où une population de pionniers vit un quotidien difficile auprès des débris de la population autochtone clochardisée et en voie d'extinction. Les communautés de colons sont soumises à la pénurie (eau rare, importations hors de prix) et à une vie austère avec cancans , conflits de voisinage et rivalités . le personnage principal Jack Bohlen est un réparateur (figure courante chez Dick) ,il entre en relation avec Arnie Kott ,caïd local du marché noir et le Dr Glaub (inévitable psychiatre toxique ) . Peu à peu s'insinue et s'impose le thème de la maladie psychique (Schizophrénie, autisme, paranoïa), liée comme souvent chez l'auteur à des pouvoirs psy (précognition) , et le récit bascule dans l'angoisse et les visions de mort. du pur Dick dans le texte.
Commenter  J’apprécie          140

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La période "martienne" de Philip K Dick couvre les deux années 1963 et 1964, "Glissement de temps sur Mars" en est l'aube, "Simulacres" (1964) le crépuscule. Entre-temps sera sorti le texte "martien" définitif "Le dieu venu du Centaure" (1964). Ces livres ne manquent pas de commentaires pertinents qui dépendent du point où l'observateur place son regard : le sociologue sera sensible à la lumière perçante que Philip K Dick jette sur la société de son temps, il repérera alors dans ces pages une description minutieuse de l'état d'aliénation absolue des membres de la société américaine, vue de la position excentrée de l'écrivain de science-fiction étranger aux circuits de production groupaux.
[...] Le psychologue percevra à travers les lignes une représentation de l'état émotionnel de l'auteur lui-même, les traces d'une lutte - réussie pour un temps - contre la dépression, et qui se brisera brusquement en 1970, après la parution de " Au bout du labyrinthe"...
(extrait de la postface " La planète Mars de Philip K Dick" par Marcel Thaon)
Commenter  J’apprécie          32
La machine-Whitlock était un monsieur âgé aux cheveux blancs qui s'exprimait avec un accent, peut-être celui du Kansas... Il était fort aimable et laissait les autres s'exprimer. Il s'agissait d'une machine de type tolérant, n'ayant rien des manières bourrues et autoritaires du Portier Coléreux. En fait, pour autant que Jack pût en juger, c'était une combinaison de Socrate et de Dwight D. Eisenhower.
« Les moutons sont amusants, déclara la machine-Whitlock. Regardez donc la façon dont ils se comportent quand vous leur lancez un peu de mangeaille par-dessus la barrière, par exemple des épis de maïs. Eh bien, ils peuvent les repérer à un kilomètre de distance. » La machine émit un petit rire.
« Ils sont très malins, dès que leur intérêt est en jeu. Et cela peut nous aider à comprendre ce qu'est véritablement l'intelligence. Ce n'est pas d'avoir lu un tas de gros livres, ni de connaître des mots très longs... C'est d'être capable de repérer ce qui nous est profitable. C'est bien utile d'être vraiment malin. »
Commenter  J’apprécie          20
Rongeasse. Je me demande... Rongeasse pourrait-il définir le temps ? La force qui pour ce gosse représente le pourrissement, le délabrement, la destruction, et finalement la mort ? La force qui s'exerce partout, sur tout ce qui se trouve dans l'univers. Est-ce qu'il ne voit que cela ? Dans ce cas, pas étonnant qu'il soit autiste, pas étonnant qu'il soit incapable de communiquer avec nous. Une vision aussi partielle de l'univers - ce n'est même pas une vision totale du temps. Car le temps donne également l'existence à de nouvelles choses, c'est aussi le processus de maturation, de croissance. Est-il malade parce qu'il voit cela ? Ou l'observe-t-il à cause de sa maladie ?
Commenter  J’apprécie          30
Il y a dans ce suicide quelque chose d'énorme. La mort elle-même possède une telle autorité. C'est une transformation aussi impressionnante que la vie elle-même, et qu'il nous est bien plus difficile à comprendre.
Commenter  J’apprécie          110
Tout finit par s'abîmer ; rien ne dure. Le changement est la seule constante de la vie.
Commenter  J’apprécie          270

Videos de Philip K. Dick (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philip K. Dick
Depuis Jules Verne, de Philip K. Dick au groupe Limite, la science-fiction n'a cessé d'évoluer jusque dans ses propres définitions. Ainsi, ses différentes déclinaisons se démarquent d'abord entre elles pour mieux se mêler ensuite. Quand le genre mille fois déclaré mort sort du cadre et rebat les cartes pour mieux se réinventer…
Avec : Serge Lehman, Olivier Paquet, Hervé de la Haye, Guilhem Modération : Caroline de Benedetti
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (431) Voir plus



Quiz Voir plus

Test Voight-Kampff

Un collègue de travail vous apprend qu'il a malencontreusement écrasé un petit insecte. Quelle est votre réaction ?

Vous êtes infiniment triste
Bof,ce n'était qu'un insecte
Vous compatissez, mais au fond, vous vous en fichez un peu
Tant mieux ! Vous detestez ces petites bêtes

6 questions
578 lecteurs ont répondu
Thème : Blade Runner (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) de Philip K. DickCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..