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Hélène Collon (Traducteur)
EAN : 9782070315864
256 pages
Gallimard (06/01/2005)
3.69/5   59 notes
Résumé :
Demain... les robots, bien plus performants que l'humain moyen, nous auront supplantés. Nous serons persécutés par des mutants télépathes. Nous deviendrons les esclaves de la publicité. Demain nous perdrons notre libre arbitre. Si toutefois nous survivons au grand cataclysme...Tels sont les avenirs pessimistes imaginés par l'esprit paranoïaque de Philip K. Dick. Ces nouvelles, dont les thèmes sont depuis devenus des classiques du genre, prennent sous la plume du Maî... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Mon premier livre de l'année 2018 et mon premier coup de coeur.
Immunité est un recueil de onze nouvelles de science-fiction. Ce sont toutes des nouvelles d'un excellent niveau. J'ai particulièrement apprécié les six premières qui m'ont embarqué dans l'univers sombre et froid que Philip K. Dick place sur une terre ravagée.
Dans la plupart de ces nouvelles les robots ont pris le contrôle de la planète, l'Homme s'y est bien employé d'ailleurs se concentrant sur la destruction de celle-ci. Les robots ont progressivement occupé l'espace, relarguant l'homme a des tâches subalternes ou à faire la guerre à ses congénères.
Toutes n'ont pas comme sujet les robots. Dans "le crâne" par exemple un prisonnier à qui l'on propose un marché doit retourner dans les années 1960 pour éliminer le fondateur d'une nouvelle religion.
Dans "le tour de roue" il s'en prend à ses concitoyens racistes et imbus de pouvoir.
Ces nouvelles écrites dans les années 50 sont, la plupart du temps, très visionnaires en ce qui concernent la politique, la publicité, le pouvoir, l'arrogance de l'homme, l'impact de la technologie …
Enfin, j'ai appris à lire un recueil de nouvelles, au lieu de me précipiter et de les enchaîner les unes après les autres : j'espace le temps entre chaque, laissant le temps dissiper les bribes de souvenirs des précédentes. Faut dire qu'aujourd'hui premier janvier y a de quoi faire dans la maisonnée encore endormie : laver les verres, ranger les flonflons, balayer les notes de musique … Bonne année.
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Un bon petit recueil, avec des hauts et des bas comme toujours, mais plutôt agréable à lire dans l'ensemble. Quelques-unes de ces nouvelles traitent de dimensions parallèles et de voyages dans le temps, et ayant vu le documentaire sur lui récemment, j'ai pu faire le lien avec ce que vivait et pensait l'auteur sur pas mal de ces nouvelles, ce qui m'a apporté un plus non négligeable lors de cette lecture. Ce recueil a une composante kafkaienne assez prononcée : l'absurdité des comportements humains y est souvent poussé à l'extrême.

Le crâne : je l'ai beaucoup aimée, le recueil commence très fort en proposant cette nouvelle en premier, la boucle temporelle est bouclée et c'est un paradoxe fascinant !

Le Grand O : à la fois amusante et désespérante, ce qui est quand même très fort, il faut le dire. J'aime beaucoup les nouvelles de Dick, il a une capacité à décrire et mettre en place un monde en quelques lignes assez époustouflante. Ici c'est post-apocalyptique (comme pas mal des nouvelles de ce recueil), et les descriptions sont suffisantes pour se faire une bonne idée du mode de vie et des contraintes de cette tribu du futur.

James P. Crow : Excellente nouvelle sur un monde dominé par les robots et dans lequel un grain de sable humain vient mettre le binze ! Est-ce pour un meilleur avenir de ses contemporains, là est la question !!! Gnerk gnerk...

Service avant achat : Ici, l'auteur pousse les raisonnements publicitaires jusqu'au bout du bout de ce qu'il pourrait être possible de faire. Et je vous jure que ça donne envie de "tout péter" !!! Cependant, le petit laïus de Dick avant la nouvelle, comme quoi sa fin est ratée, est assez justifié. Mais je ne suis pas sûre que l'autre fin dont il parle aurait été plus réussie, j'ai comme un doute...

Le tour de roue : une nouvelle que je n'ai pas tellement appréciée. A cause de son fond. Il sous-entend quelque part qu'un développement humain basé sur les cultures en harmonie avec la nature et ayant une spiritualité très développée (indiens, mongols etc) serait tellement sous développée technologiquement qu'elle ignorerait ce que sont les médicaments et mépriserait la technique. du moins c'est comme ça que je l'ai entendue, j'ai peut-être tort.

Reconstitution historique : je l'ai bien appréciée, celle-là ! J'ai beaucoup aimé la psychologie du personnage principal, son besoin de rêve et d'évasion, et comment "plus dure sera la chute" quand il se rend compte que la réalité est beaucoup moins rose qu'il le pensait. C'est un nouvelle en lien direct avec les communications entre dimensions parallèles ou entre les temps futurs et anciens, sujet récurrent chez Dick.

Immunité : une nouvelle assez banale, ici, convenue et un brin décevante.

Là où il y a de l'hygiène : la plus kafkaienne du recueil, avec la stupidité de l'être humain poussée à son paroxysme... Ils se bouffent le nez en famille et s'entre-tuent pour une question d'hygiène (devenue politique), c'est complètement absurde et dramatique. Mais on s'y retrouve bien, finalement...

Expédition en surface : une nouvelle très intéressante sur la terre après une apocalypse nucléaire. Certains humains se sont réfugiés sous terre et gardant toutes les avancées technologiques et ont évolué en conséquence, d'autres ont survécu en surface en les perdant et ont évolué en conséquence. La conclusion est amusante, malgré un fond pessimiste...

Consultation externe : intéressante par le fond, qui veut que les êtres humains au pouvoir sont très éloignés des gens du commun, et en reviennent toujours aux mêmes leitmotiv névrotiques, consistant à préférer sacrifier des millions de "chair à canon" plutôt que d'admettre avoir tort en voulant la guerre, même en étant avertis par des gens venus du futur de la destruction quasi totale que ça engendrera. ça rejoint d'assez près mon dernier Bordage "l'ange de l'abîme". Glaçant, énervant, et tutti quanti.

Au service du maître : convenue et classique, on n'a pas de surprise, je pense qu'il aurait mieux valu finir sur la précédente, et mettre celle-ci vers le milieu du recueil.

Un recueil très agréable à lire, malgré quelques faiblesses de scénarios par moments.
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Encore de bien belles nouvelles d'un Dick en forme dans ce présent ouvrage. On y retrouve les thèmes qui lui sont chers, la psychose, l'angoisse, la réalité, les jeunes et séduisantes filles brunes, l'hypothétique futur noir d'une société détruite, la politique fiction, les guerres, la technologie avec ses robots humanoïdes et intelligents, avec ses gadgets comme les enregistreurs à bobines ou à bandes (ben oui, c'est certes dépassé mais largement suffisant pour un auteur né en 1928)…
Un roman de P. K. Dick est comme un bon whisky, ca fait tourner la tête, cela contente l'âme, ça vous interpelle et vous réchauffe le coeur. Mais il ne faut pas vider la bouteille d'un coup. Non ! Il faut savoir apprécier la finesse, la saveur, et la lecture et l'imaginaire du livre vous emportent, vous saisissent. C'est âpre mais fruité, intense d'une rare complexité qui révèle de nouveaux arômes à chaque dégustation… A la différence néanmoins que l'on n' obtient pas l'ivresse ou l'euphorie de l'alcool. Un bon Dick serait plutôt l'inverse, le mauvais côté de l'ivresse, celui qui rend méchant ou triste pour certains, un peu le spleen … C'est le passager noir de notre auteur bien aimé…
Bref, c'est un 5 étoiles que je donne. Ça faisait longtemps que je n'avais pas attribué une telle note , c'est un grand plaisir et c'est mérité.

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Premier recueil de nouvelles de Philip K. Dick que je lis.
Je connaissais déjà son style à travers deux de ses romans, lus il y a quelques années.

J'ai beaucoup aimé les onze nouvelles qui composent ce volume. Mention spéciale pour deux d'entre elles que je conseille vivement : "James P. Crow" et "Service avant achat".
Celles-ci me resteront en mémoire et je trouve qu'elles feraient d'excellentes bases pour des scénarios.

Même si certaines histoires ont des chutes un peu téléphonées, je pense aux nouvelles intitulées "Le Crâne" et "Le grand O", il n'en reste pas moins qu'elles sont toutes intéressantes. Il ne faut pas oublier qu'elles ont été rédigées au début des années cinquante, à une époque où les gens n'étaient pas familiers de tous les ressorts et thématiques de la science-fiction. Considérant cela, je les trouve particulièrement bien pensées et visionnaires.
Les personnages sont souvent attachants et bien construits et ce, en un nombre de pages qui n'excède jamais la trentaine. De plus, les histoires font réfléchir, c'est certain.

Bref, un recueil bien composé qui donne envie de découvrir plus de nouvelles de l'auteur.
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Philip Kindred Dick, né en 1928 à Chicago et décédé en 1982 à Santa Ana en Californie, est un auteur américain de romans, de nouvelles et d'essais de science-fiction, l'un des meilleurs du genre, mon préféré entre tous. On lui doit le Maître du Haut Château ou encore Ubik par exemple et le cinéma a adapté certains de ses textes pour nous offrir Blad Runner avec Harrison Ford, Total Recall avec Arnold Schwarzenegger, Minority Report avec Tom Cruise etc.
Immunité qui vient d'être réédité, est un recueil de onze nouvelles écrites dans les années 50, nous entrainant dans des mondes futurs souvent peuplés de robots.
Voici quelques-uns des sujets de ces textes : Un ordinateur règne sur le monde en ruines et chaque année un jeune homme lui est livré en pâture ; dans un monde désormais régi par les robots, l'homme est un subalterne victime de discrimination raciale ; dans un futur très lointain, un historien se retrouve enfermé dans une exposition sur le XXème siècle où il mène une autre vie, mais quelle est sa réalité, le passé ou le futur ? ; le gouvernement peut sonder les esprits pour vérifier la fidélité des gens mais une organisation secrète distribue des capuchons qui bloquent les ondes intrusives ; le monde est divisé en deux clans, les Puristes qui sont contre les odeurs corporelles et les Naturalistes qui veulent les conserver, une loi va être votée en faveur des premiers etc.
Un bouquin carrément épatant pour ceux qui désirent sortir de leur routine de lectures en s'aérant l'esprit avec des histoires ébouriffantes. Une inventivité qui fait sourire tout en inquiétant car si l'écrivain pousse le bouchon assez loin, certains détails semblent sortir des cartons de projets de nos cadors des technologies modernes et comme chez Philip K. Dick l'avenir n'est quasiment jamais optimiste…
Une très bonne lecture pour ceux qui voudraient aborder l'oeuvre du maître : facile à lire tout en exposant bien une partie de l'univers de l'écrivain.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
- Je ne peux pas continuer comme ça. Il faut faire quelque chose.
- Pour le trajet tu veux dire ? Si seulement tu trouvais du travail sur Mars, comme Bob Young ! Peut-être que s'il s'adressait à la Commission de l'Emploi en leur expliquant le stress te...
-Il ne s'agit pas que du trajet. Ils sont partout. Sans cesse à me guetter. Jour et nuit.
- Qui ça, chéri ?
- Les robots vendeurs. Dès que je pose le vaisseau. Les robots et les pubs audiovisuelles. Celles-là agissent directement sur le cerveau. Elles collent au train des gens jusqu'à ce que mort s'ensuive.
- Je sais. Sally lui tapota la main avec sympathie. Quand je vais faire les courses, ils me suivent par troupeaux entiers. Ils parlent tous en même temps. C'est vraiment terrifiant - on ne comprend pas la moitié de ce qu'ils disent.
- Il faut mettre un terme à tout ça.
- Que veux-tu dire ? bredouilla Sally.
- S'en aller loin d'eux. Ils sont en train de nous détruire.
(Dans "Service avant achat")
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Explorateur inlassable de mondes schizophrènes, désorganisés et équivoques, Philip K. Dick clame tout au long de ses œuvres que la réalité n'est qu'une illusion, figée par une perception humaine imparfaite.
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Les robots dirigeaient la Terre. Il en avait toujours été ainsi. C'était sur toutes les bobines d'histoire. Les humains avaient été inventés durant la Guerre Totale du Onzième Millibar. Tous les types d'armes avaient été essayés et utilisés, et les humains faisaient partie du nombre. La Guerre avait totalement détruit la société. Pendant des dizaines d'années, l'anarchie et la ruine avaient régné sans partage. La société ne s'était reformée que peu à peu, sous la tutelle patiente des robots.
(Dans "James P. Crow")
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Il vit la Guerre Totale et la pluie mortelle qui était tombée du ciel, les nombreuses corolles blêmes signalant l'impact des engins meurtriers. Il vit la société humaine se dissoudre en particules radioactives, entraînant dans sa perte son savoir et sa culture.

(James P. Crow)
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- L'homme que vous devez traquer est mort depuis deux siècles. Voilà tout ce qui reste de lui. Et voilà tout ce dont vous disposerez pour le retrouver.
(Dans "Le Crâne")
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Vidéo de Philip K. Dick
Depuis Jules Verne, de Philip K. Dick au groupe Limite, la science-fiction n'a cessé d'évoluer jusque dans ses propres définitions. Ainsi, ses différentes déclinaisons se démarquent d'abord entre elles pour mieux se mêler ensuite. Quand le genre mille fois déclaré mort sort du cadre et rebat les cartes pour mieux se réinventer…
Avec : Serge Lehman, Olivier Paquet, Hervé de la Haye, Guilhem Modération : Caroline de Benedetti
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