«Mon oncle était allongé, les yeux mi-clos, son bonnet de nuit tiré jusque sur son nez. Son imagination vagabondait déjà et commença à entremêler dans la scène présente le cratère du Vésuve, l'opéra français, le Colisée de Rome et Dolly's Chop House à Londres, et tout le fatras de lieux célèbres dont est bourré le cerveau d'un voyageur ; bref, il était tout simplement en train de s'endormir.»
Ainsi parlait ce délicieux écrivain, Washington Irving, dans ses Contes d'un voyageur. Mais l'autre nuit, je me trouvai être allongé, non pas les yeux mi-clos, mais le yeux grand ouverts ; non pas le bonnet de nuit jusque sur le nez, car pour des raisons d'hygiène, je ne porte jamais de bonnet de nuit ; mais je dors les cheveux ébouriffés et étalés sur tout l'oreiller ; non pas, en aucune façon, en train de m'endormir, mais, manifestement, résolument et obstinément, tout à fait éveillé. Peut-être que sans aucune intention ni désir d’invention scientifique, j'étais en train d’illustrer la théorie de la dualité du cerveau ; peut-être qu'une partie de mon cerveau, étant éveillée, restait là à surveiller l'autre partie, qui somnolait. Quoiqu’il en fût, quelque chose en moi était aussi désireux que possible de s'endormir, mais autre chose ne moi ne voulait pas s'endormir, et était tout aussi obstiné que George III.
Nuit sans sommeil
J'ai vu de nombreuses causes de démoralisation, savamment soulignées dans des rapports et discours, et dans des charges produites devant des jurys d'accusation ; mais la chose la plus démoralisante que pour ma part je connaisse, ce sont les Bagages. J'en suis arrivé à la conclusion que dès que les Bagages commencent à envahir un quartier, ce quartier perd la tête. Tout le monde veut partir quelque part. Tout le monde fait tout à la hâte. Tout le monde a les idées les plus étranges, se disant vaguement qu'il ou elle doit "prendre le train". Si un train rapide pouvait l'emmener, je suis sûr que tout le quartier dont je parle, briques, pierres, bois, ferronnerie, et tout le reste, partirait par le train.
Un quartier perturbé
Je n'étais pas plus tôt confortablement installé qu'un poids se mit à peser sur mon esprit, me tourmentant horriblement, et il faut que j'explique pourquoi. C'était une soirée de bienfaisance, au bénéfice de l'acteur comique - un petit homme rebondi au très large visage et portant ce que je jugeai être le chapeau le plus divertissant que j'aie jamais vu. Ce comédien, pour le plaisir de ses amis et de son public, s'était engagé à chanter une chanson comique monté sur un âne, et ensuite à offrir l'âne en question par une loterie. Dans cette loterie, toute personne admise à l'orchestre et au balcon avait une chance. En payant mes six pence, j'avais reçu un chiffre, quarante-sept ; et maintenant, me disais-je, transpirant de terreur, qu'allais-je bien pouvoir faire si jamais ce numéro était celui du gagnant et que je gagnais l'âne !
Perdu
Je me demande pourquoi le grand maître qui savait tout, lorsqu'il appela le sommeil la mort de la vie de chaque jour, n'appela pas les rêves la folie qui accompagne la raison de chaque jour.
"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com
https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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