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EAN : 9782070143191
224 pages
Gallimard (02/03/2017)
3.59/5   144 notes
Résumé :
Dan et Richard, deux vétérans de l’Afghanistan et amis d’enfance, vivent dans la même ville depuis leur retour des zones de combat. Encore gravement perturbés par ce qu’ils ont vécu, ils peinent à retrouver une vie normale.
Le cas de Dan est à peu près réglé – il s'oblige à une hygiène de vie très rigoureuse, travaille assidûment ; mais celui de Richard – bagarreur, récidiviste, infidèle – semble définitivement perdu.
L’arrivée de Marlène, la belle-sœu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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Première incursion dans l'univers de Philippe Djian. Déroutant, tranchant, Djian semble aimer les mots plus que la ponctuation, plus que l'intrigue en elle-même. La forme est excellente, le fond se tient si peu que l'on s'accroche.

Deux vétérans de la guerre et amis de longue date, Dan et Richard sont confrontés aux démons qui les hantent depuis la guerre. Traumatisés, cabossés, chacun fait ce qu'il peut pour continuer une vie des plus normale. Dan dans son célibat, s'octroie une hygiène drastique, quant à Richard, c'est plus compliqué. Rebelle, bagarreur, il a du mal. Pour ces hommes, comptez trois femmes. Nath, la femme de Richard, Mona leur fille revêche et Marlène, la soeur de Nath.
Marlène, c'est la boule de trop qui renversera toutes les quilles, Marlène, c'est le strike. le boulet qui fait vaciller la table trop propre ou pas assez. Avec sa tête qu'on dirait qu'un nuage pleurant s'est posé au-dessus, ses lunettes qui ne lui vont pas, sa manie de s'évanouir partout, de collectionner les bourdes, on s'attache à Marlène. Elle veut juste un peu d'amour Marlène, pas toujours tomber sur des salauds. Marlène c'est aussi celle qui symbolise les défauts des uns et des autres. La jalousie, la peur, la médisance, les jugements gratuits, le sexe, la stabilité comme l'instabilité.

Philippe Djian, j'ai aimé ce premier roman parce qu'il y a un véritable univers rock and roll ici, ça déglingue, ça percute et c'est pas mal immersif aussi. La Marlène, on se l'imagine sans mal, le double rhum, les regards de travers, bref, toutes ces petites choses qui sous la plume de monsieur et madame tout le monde pourrait paraître sans intérêt, sous la plume de Djian, c'est à travers une fenêtre transparente qu'on respire son histoire. Et même si le fond n'est pas toujours très clair ou très motivant, l'écriture est tellement particulière qu'on se laisse entraîner sans rechigner.
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Voici un roman tendu, décoiffant, surprenant, éblouissant avec ses audaces stylistiques!
Dès le début les chapitres très courts donnent le ton et l'écriture minimaliste obligent le lecteur à beaucoup de concentration pour saisir le sens.
__Deux hommes, Dan et Richard, revenus d'Afghanistan, d'Irak ou du Yémen , profondément marqués par la guerre, gravement abîmés , hantés par des cauchemars tentent tant bien que mal de retrouver " une vie normale" .....
__Trois femmes, trois personnalités tourmentées, traînent leurs fêlures ;
: Nath, la femme de Richard s'est laissée aller à des ébats sans passion auprès d'un amant très collant .
: Mona, leur fille , une ado de dix- huit ans, en crise, hypersensible, révoltée, ne supporte plus ses parents et se réfugie chez Dan .
: Enfin Marlène, la soeur de Nath déboule chez elle, bordélique et aguicheuse, sans boulot , un peu névrosée, sème autour d'elle de la tension, de la tendresse, du drame.......
Gaffeuse , elle attire et suscite les catastrophes!
Maléfique , elle ?
N'en disons pas plus .......
Cette fois encore , le romancier se glisse habilement dans les méandres de la socièté actuelle et les décrit avec acuité .
Il trempe sa plume dans une encre très noire , cisèle un personnage féminin accrocheur et puissant .il connaît bien les femmes !
Amitiés viriles, sexe, alcool, conflits , ruses féminines, la tension monte inéluctable, on entre dans l'univers habituel de cet auteur .
L'écriture rèche, simple, addictive, sèche , acérée révéle une histoire obsédante qu'on ne quitte plus, par delà la fin frappante et inimaginable , une excellente fuite en avant que l'on sentait confusément , brutale , une tragédie ?
Parfaite maîtrise de l'écriture , nervosité, suspense, tension, noirceur , l'auteur continue de nous surprendre au fil de ses oeuvres !
Mais ce n'est que mon avis !
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Adolescente, j'avais apprécié de lire « 37,2° le matin » et après avoir vu le film «Elle », j'avais très envie de me replonger dans les phrases nerveuses et brutes de Philippe Djian.
C'est donc avec « Marlène » que je renoue avec le style si particulier de l'auteur qui arrive à créer avec peu de mots et sans description une atmosphère très prenante et un suspens à couper le souffle.
Sous sa plume alerte et qui surprend, par l'enchaînement rapide des événements et par l'absence de transition d'un personnage à un autre, j'ai ressentie sa vibrante communion avec les hommes et les femmes de son roman qui forment comme un noyau au point que je ne savais plus en début du livre qui est qui.
La tragédie couve sur cette famille portée par Dan et Richard, deux vétérans des combats au Moyen Orient rendus à la vie civile. Ils vivent leur vie après la guerre, à leur manière, quitte à prendre des chemins de traverses minés par leurs traumatismes vécus là-bas.
Nath, Mona et Marlène, Marlène qui devient une autre femme au fur et à mesure que Philippe Djian avance dans son livre et dont il ne connaît pas encore la fin, sont là, elles-aussi avec leurs personnalités tourmentées et des fêlures qui se craquellent laissant apparaître le vide et un urgent besoin de vivre un bonheur qui ne les rend pas moins dangereuses.
Mais où est donc le vrai danger quand l'ennemi aux aguets se cache sous les fausses apparences d'une prétendue normalité dont les contours ne cessent de se dérober ?
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Que dire si ce n'est que c'est là du "grand Djian". C'est le romancier qui a su me faire chavirer il y a des années avec "Bleu comme l'enfer" et "37°2 le matin". C'est l'auteur au style inimitable qui fait se tordre les méninges, mais pas trop, pour pouvoir suivre le récit. C'est le romancier rock'n'roll qui sait allier l'alcool, la baston et le sexe sans être forcément racoleur. C'est, enfin, un raconteur d'histoires complètement ancré dans la société actuelle qui sait mieux que quiconque mettre à jour l'esprit tortueux des hommes et des femmes au travers de tricheries, jalousies, coups bas et cruautés quotidiennes gratuites.
Et surtout, c'est une histoire qui se tient, que l'on ne quitte plus, qui nous obsède une fois la dernière page tournée, d'autant plus que la fin, inimaginable et frappante vous tourmentera encore, vous pouvez en être sûrs, un bon moment...
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Voilà de cela un moment qu'un bon ami à moi me vantait les livres de Djian, qu'il vénère, et que je me disais qu'il fallait que j'en lise au moins un pour me faire une idée.
Au milieu de sa bibliographie pléthorique, j'ai hésité un bon moment avant de jeter mon dévolu sur cette histoire qui a aiguisé mon intérêt sur la base de la quatrième de couverture.
J'ai mis un peu de temps à rentrer dedans. Déjà, il faut s'habituer non pas au style (qui dans l'absolu est très bon), mais aux petites manies de l'auteur, mais j'y reviendrai. Je suis resté un moment sans comprendre grand-chose car le gars distille sa mise en place avec parcimonie.
J'ai peu à peu découvert un auteur qui sait dire énormément de choses avec finalement une grande économie de mots, ce qui je dois le dire n'est pas donné à tout le monde, et si l'évocation de détails descriptifs en apparence anodins peut déconcerter de prime abord (euphémisme pour dire qu'on s'en fout), en vérité il faut reconnaître que ces choses-là finissent par poser une ambiance.
Et peu à peu, on rentre dans une histoire accrocheuse et bien plus profonde qu'il n'y paraît dans les relations qui se font et se défont entre les malheureux protagonistes de ce théâtre un peu désespéré et désespérant d'une petite ville de garnison qui nous apparaît glauque et ennuyeuse.
Le final est saisissant.
Tout serait donc presque parfait, sauf que... sauf que j'en veux un peu à Djian pour ce que je considère un peu comme des caprices pour faire genre. Par exemple, cette manière de ne jamais mettre aucun tiret de dialogue, et de mélanger en freestyle le style direct et le style indirect dans un même dialogue. de se foutre complètement de la ponctuation en privant les questions de points d'interrogation. Je ne voudrais pas faire vieux jeu, mais ces conventions ont une utilité, celle de clarifier le propos, de donner une fluidité de lecture et de ne pas risquer de heurter la compréhension du lecteur. Et je ne parle même pas de sa manie de changer de lieu et de personnage point-de-vue, autrement dit de sauter du coq à l'âne, non seulement sans changement de chapitre, mais sans même un saut de ligne, comme si c'était dans la continuité du paragraphe précédent.
Tout cela m'a énervé plus d'une fois, parce que ça provoque des accrocs, des incompréhensions qui obligent à relire, à réfléchir un peu, à revenir en arrière – voire à laisser tomber et à continuer, deux ou trois fois – dans une narration qui par ailleurs est de plus en plus prenante, comme une fuite en avant.
De petites frustrations, donc, et nous les lecteurs, nous ne sommes que des humains, nous n'aimons pas être frustrés.
Qui plus est, j'ai vraiment eu l'impression que ces petits artifices n'apportaient rien de plus à ce livre, mais plutôt quelque chose de moins, c'est pourquoi j'ai parlé de caprices.
ll n'en demeure pas moins que Djian est un écrivain puissant, et que j'en lirai d'autres de lui... ne serait-ce que pour voir s'il fait ça dans tous ses bouquins.
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critiques presse (5)
LaPresse
12 juillet 2017
L'histoire s'avère prenante, même si le romancier français laisse quelques pistes en suspens.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Bibliobs
26 avril 2017
Qui peut battre Djian sur ce terrain? L'ondulation de sa prose, faussement négligée, lui permet de faire monter la pression sur le lecteur comme la «reptation», sur Dan, du corps de Marlène.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeJournaldeQuebec
24 avril 2017
Philippe Djian enchaînant les romans depuis près de 30 ans, il faut naturellement s’attendre à ce que certains soient meilleurs que d’autres. Et celui-ci est tout simplement excellent.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LesEchos
31 mars 2017
Par son sens de l'ellipse et son style de plus en plus acéré, l'auteur donne à nouveau un intriguant portrait de femme fatale. L'arrivée de Marlène met en branle une mécanique diabolique. Djian aux commandes, le « strike atomique » est souvent en bout de piste. Il y est.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LaLibreBelgique
22 mars 2017
Très bon roman de Philippe Djian où la tragédie est inéluctable.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
"Il avait eu la faiblesse de penser que son retour à la vie civile ne pourrait jamais être aussi dur que les enfers qu'il avait traversés , mais c'était faire preuve d'une grande naïveté .
Avait- il trouvé la paix, l'oubli, la plénitude?
Avait- il seulement trouvé le repos, un sommeil décent, avait- il connu l'ennui, le lénifiant et délectable ennui d'une journée banale, morne, transparente, ordinaire ?
Non, évidemment non, rien de tout ça.
Le trajet à bord du train fantôme était sans fin........"
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Par moments, la vie ne ressemblait à rien d’autre, une lumière sans effet, un reflet mort, un leurre, une mauvaise plaisanterie. On se laissait toujours avoir.
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Le plus difficile était de vouloir protéger les gens d’eux-mêmes, de leur ignorance, de leur folie. La plupart ne voulaient rien entendre.
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Autant Nath était déjà sexy, lumineuse et souple comme une jeune tige, autant Marlène était raide et terne, à croire qu’un nuage s’était méchamment planté au-dessus de sa tête.
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Fille
Ce n’était pas la meilleure chose à faire. Il risquait même d’envenimer la situation qui déjà n’était pas fameuse. Mais comme elle refusait de lui ouvrir, de l’écouter, il enfonça la porte d’un coup d’épaule. Il hésita un instant sur le seuil, fatigué, prêt à laisser tomber. Elle leva la tête et posa sur lui un regard indifférent — il aurait pu être n’importe qui, n’importe quoi. Il n’y avait pas de chauffage, la pièce baignait dans l’air glacé. Écoute, dit-il. Viens manger. Laisse-moi réfléchir. Elle pivota sur son siège et se tourna vers la fenêtre où glissaient de petites plaques de neige fondue. Mona, je te parle, fit-il dans son dos. Il n’avait pas pris le temps de se changer et considéra l’empreinte de ses pas sur le plancher, la marque de ses semelles encore humides sur le bois clair. Il grimaça — ce genre de détail le perturbait. Il dansa une seconde 11 d’un pied sur l’autre, puis il battit en retraite sans rien dire.
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Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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