"... Ce qui compte, c'est d'avoir un rêve, qui vous pousse à faire les premiers pas.", et d'en transmettre le message.
Elise Bovary (tiens donc!), vache audacieuse, aidée de son co-auteur, David Duchovny (pour ceux qui ne connaissent pas, acteur américain, créateur de l'agent du FBI Fox Mulder dans la série culte X-Files), a décidé de partir à la quête de son "paradis" terrestre en Inde et d'échapper ainsi à son destin de vache américaine (les européennes peuvent lui en être reconnaissantes!), vouée à l'abattoir.
Elle ne sera pas seule. Shalom en route pour Israël (porc converti au judaïsme où l'on ne les mange pas), et Turkey le dindon en route pour la Turquie (le mot en anglais signifie et le volatile et le pays) l'accompagneront.
La grande aventure leur fera croiser humains et autres vaches sacrées.
Ils tireront des conclusions que je ne dévoilerai pas.
Leurs réflexions, leurs regards sur eux et nous entraînent jeux de mots (parfois lourds), mise en exergue de contradictions, mise en valeur d'habitudes peu recommandables.
De courts chapitres, des références à la culture pop, les desideratas d'une éditrice cherchant à vendre, placements de produits (ironie et références), mise en place d'une forme scénario (on ne sait jamais - Hollywood n'est pas loin...), dénonciation des travers humains (addiction : télé, téléphone, selfies, malbouffe, sur bouffe...), plaidoyer pour le végétarisme (l'auteur est végétarien), situations politiques (Israël et l'intervention du chameau Joe est parlante), économique (Bombay - pauvreté et richesse), le tout évoqué avec légèreté.
Rire constitue un moyen pour éveiller le regard et l'auteur s'en sert largement (onomatopées, jeux, détournements de mots, accents,...).
Même si tout cela a déjà été dit et mieux dit, la fable est plaisante, divertissante.
L'imagination vive et fertile de David Duchovny est incontestable, se servant de tous les travers (et gadgets) de notre époque et apportant une lucidité en plus sur ses contradictions.
Best-seller aux Etats-Unis, il est taxé d'ovni de la littérature en 4ème de couverture.
Cependant je trouve cette appellation un peu excessive tout en reconnaissant à l'ouvrage une indéniable drôlerie rafraîchissante.
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Je vous propose la chronique d'un livre que je n'ai pas vraiment choisi. Alors que j'étais avec mes 4èmes au CDI avec ma collègue documentaliste, un des élèves a voulu choisir ce livre, rangé dans les rayons. Ma collègue s'est interrogé sur ce livre qu'elle n'avait pas encore lu, et s'il avait véritablement sa place au collège. Je me suis alors proposée pour le lire et voir s'il peut, oui ou non, garder sa place dans les rayons destinés aux collégiens. En plus, j'adore les vaches, et les premières pages parcourues m'ont tout de suite charmée !
Elsie Bovary est une vache. Elle vit paisiblement dans une ferme avec ses semblables et autres cochons, chiens, volailles. Un beau jour, alors qu'elles rendent une visite aux taureaux avec sa copine Mallory, Elsie s'arrête devant la maison des fermiers. Là, elle découvre que les animaux sont élevés pour finir dans l'assiette des humains. Ni une, ni deux, Elsie met au point un plan pour s'évader et rejoindre l'Inde où les vaches sont sacrées. Accompagnée d'un cochon et d'un dindon, tous trois s'enfuient vers un monde meilleur… Mais comment prendre l'avion quand on est une vache, un cochon et un dindon ?
Le récit d'une vache à la première personne permet de mettre une distance entre l'humain et l'animal. Grâce à ses nombreuses pointes d'humour, la satire de la société est légère. Pourtant, des sujets tabous sont traités : la question de la religion ou de notre mode de vie. J'ai eu un vrai coup de coeur pour cette fable des temps modernes qui est destinée aussi bien aux adolescents qu'aux adultes !
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I went off to see if I could find some coffee. I’d heard Turkish coffee was the best and strongest in the world. How do I take my coffee? Well, the milk looks tempting, but you people pasteurize it and that takes out all the flavor. And what’s with this low-fat and 2 person crap? The fat in the milk is what we live for. You humans are funny, constantly thinking about eating and trying to look like you never eat at the same time.
Il est clair que l'homme a un faible pour les murs, mais ce que les bâtisseurs de murs et les planteurs de clôtures ne comprennent pas, c'est que quand ils empêchent l'autre d'entrer, ils s'empêchent également de sortir. Un mur ne crée pas une prison mais deux. Peut-être que la prison du côté des constructeurs de mur est un peu plus grande, un peu plus jolie, mais ce n'est qu'une question d'échelle.
Eh bien, je ne ferais jamais l'honneur de traiter un humain d'animal, parce qu'un animal tue peut-être pour vivre mais jamais un animal ne vit pour tuer.
Au bout d’un quart d’heure environ nous sommes revenus devant chez le mohel (le circonciseur) . La porte s’est ouverte et Shalom est apparu, une couche de fortune autour de la taille et une sucette dans la bouche. S’il est possible pour un cochon d’être plus pâle et plus blanc et plus rose que d’habitude, alors il était plus pâle et plus blanc et plus rose que d’habitude.
« C’était rapide », a dit Tom, s’efforçant d’être drôle.
Le visage de Shalom était cendreux. « Mon pauvre schvantz. Nous ne parlerons jamais de ce qui est arrivé ici. C’est compris ? »
Tom et moi on a acquiescé en réprimant un fou rire.
« Jamais, dit Shalom, jamais de la vie. Ce type… ce type est un boucher ! J’ai vu des choses… croyez-moi, j’ai vu des choses qu’un cochon ne devrait pas voir. Des choses qu’on ne peut pas oublier. Ce qui s’est passé ne s’est jamais passé. »
On s’est mis en route. « Juste pour être sûr, dit Tom, d’un air faussement sérieux. Pas un mot un seul sur le mohel et le shtupper ? »
Shalom, qui boitait légèrement, a sifflé : « Ne prononce pas ce mot !
– Allez, oublie ça. C’est du passé, c’est zizi facile d’oublier. » Tom se tordait de rire.
« Schmuck.
– Quel mot ? Mohel ? demandai-je.
– Oh mais qu’est-ce qu’ils sont drôles ! » grogna
Shalom.
Ce fut plus fort que Tom : « Petit Papa Mohel…
– Assez de blagues pupick, espèce de putz ! »
Quelques moments de silence, puis : « Meuh-el, mugis-je.
– La ferme !
– Quoi ? je meuglais juste, dis-je, tu peux pas demander à une vache de ne pas mo-euhler…
– Pas drôle, les gars, ma couche m’irrite. Vous êtes pas drôles du tout. Tous les mêmes, ces goyim… »
Apparemment, cette partie du pays était coupée en deux - d'un côté ceux qui croyaient que le nom de leur dieu était YHWH (je peux piocher une voyelle ?) et de l'autre ceux qui pensaient que le nom de dieu était Allah. (...) Ils prétendaient tous adorer le même dieu (...) mais à part ça ils étaient incapables de trouver le moindre terrain d'entente paisible et durable.
Retrouvez le premier roman de David Duchovny "Oh la vache !" : http://livre.fnac.com/a9149450/David-Duchovny-Oh-la-vache
L'univers de l'acteur sur Fnac.com : http://www4.fnac.com/David-Duchovny/ia189246