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EAN : 9782251771151
271 pages
Les Belles Lettres (27/05/1980)
3.61/5   82 notes
Résumé :
Dans cet impressionnant roman gothique, vous allez rencontrer : un adolescent oublié dans un sombre château au milieu d'une forêt allemande qui étouffe l'écho des guerres napoléoniennes ; une mère incomprise de son époux et qui, par-delà la mort, continue à guider son fils et à veiller sur sa solitude ; un père intrigant et haineux qu'on retrouve mort près de la sépulture de sa femme, la gorge prise dans la main d'un squelette qui sort de la tombe...
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Les idées révolutionnaires puis les guerres napoléoniennes secouent l'Europe entière. Mais l'immense forêt qui entoure le château d'Eppstein atténue ces soubresauts et semble y modifier le rythme du temps. Ce n'est pourtant pas la quiétude de ces bois qui empêche que ne s'y déroule un drame familial romantique teinté de fantastique. La légende millénaire raconte en effet que les comtesses du lieu trépassant le soir de Noël ne sauraient être tout à fait mortes.

Le fantôme d'Albine s'efforce ainsi de protéger son fils Éverard de la rancoeur de son père, ce-dernier étant persuadé à tort qu'il est le fruit des amours illégitimes de sa femme.
Entouré par le spectre de sa mère et par la bienveillance de la famille du garde-chasse, Éverard grandit ainsi dans la droiture des gens de bien. Puis, au contact de la sagesse de Rosemonde et de leurs amours abritées sous le dais de l'omniprésente nature d'Eppstein, il s'épanouit et promet de devenir une menace pour les projets de son père.

Voici une jolie histoire baignée de romantisme, dans l'atmosphère feutrée des profonds sous-bois d'Allemagne.
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Roman gothique au caractère fantastique légèrement différent de sa production habituelle, le Château d'Eppstein d'Alexandre Dumas (et Paul Meurice principalement, même s'il est rarement cité) explore des thèmes aussi variés que les revenants, le romantisme allemand, la vengeance ou la force de l'éducation comme moyen de s'extraire de sa condition.

La légende dit que les comtesses d'Eppstein mortes au soir de Noël dans la chambre rouge ne sont pas tout à fait mortes et reviennent parfois parmi les vivants.... Et ce n'est pas le calme des lieux qui empêchera la haine et le mal de bouleverser les destins... Mais les fantômes peuvent aussi se montrer attentionnés et c'est auprès du spectre de sa mère que l'on assiste à l'évolution d'Everard, le héros, jeune homme solitaire et sauvage destiné à devenir comte d'Eppstein, mais qui ne rêve que de vivre auprès de la belle Rosamonde.

Le contexte politique de la Révolution Française est étouffé au profit des histoires d'amour et de désespoir de plusieurs générations d'aristocrates allemands dont le magnifique château enfoui dans la végétation d'une des plus belles régions de la lande de Hesse abrite aussi la plus glaçante des légendes.

Roman feuilleton aux chapitre courts pleins de suspens, récit enchâssé très immersif, la construction narrative, en mêlant l'auteur lui-même à la trame romanesque, efface les limites entre fiction et réalité et plonge efficacement le lecteur en plein drame familial.

Le Château d'Eppstein mêle l'amour, la grandeur de la nature et la puissance des éléments à des matériaux d'ordre spirituels et religieux propres à faire frissonner ou à élever l'esprit. Ode au romantisme et à la transmission, c'est aussi un livre profondément humain, emprunt de compassion et d'intelligence qui fourmille de références littéraires.

Une histoire de Dumas un peu moins connue que les autres – peut-être parce qu'elle est privée du souffle de l'aventure qui a rendu l'écrivain si populaire (ou peut-être parce qu'elle a principalement été écrite par Meurice ??) –, mais que j'ai trouvé pour ma part passionnante et qui m'a rappelé la beauté des "Mystères d'Udolphe" ou de "Pauline" à travers ses descriptions mélancoliques des forêts prodondes.

Après Poe, cette nouvelle expérience de lecture montre une fois de plus que le retour au gothique classique se révèle toujours enrichissant.
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Le château d'Eppstein s'intègre dans la partie la plus romantique de l'oeuvre de Dumas: un château isolé dans le land de Hesse, des légendes familiales de comtesses mortes la nuit de Noël et hantant les lieux, deux frères aussi dissemblables que possible, des passages secrets, enfin un passage secret, une mère veillant sur son enfant au delà du tombeau, et la forêt surtout, la forêt allemande qui forme l'écrin du récit et qui étouffe le fracas du monde, ciselant finalement un étrange huis clos. Si la partie principale de l'histoire se déroule pendant les guerres napoléoniennes, ce pourrait aussi bien être en 1730 ou en 1530 , tellement les protagonistes vivent leur drame en comité restreint!

La partie fantastique, presque gothique, est à vrai dire ce qu'il y a de plus intéressant dans le roman. La présentation de la situation, où Dumas utilise la même technique d'un narrateur racontant à l'auteur l'histoire, technique qu'on retrouve dans Les mille et un fantômes, le cadre lui même de ce château perdu au fond des bois et de sa description, qui rappelle que Dumas sait écrire merveilleusement bien des choses , la légende, les comtesses fantômes, tout cela est des plus plaisant pour le lecteur.

Cependant, dès qu'on quitte le couple tragique de Maximilien et d'Albine pour s'intéresser à leur fils et à son amour pour Rosemonde, on regrette les romans plein d'épopées de Dumas. C'est parfois charmant, oui, mais c'est surtout trop long pour tous les lecteurs qui comme moi ont baillé en lisant Paul et Virginie!
Tant qu'à lire un roman de Dumas donnant dans la veine romantique, je conseillerais à la plupart des lecteurs de s'en tenir à Othon l'archer, plus plaisant et mieux rythmé.
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Dans ce roman, vous trouverez :
Une chambre rouge hantée, Des épouses mourant la nuit de Noël, Un fils renié et disparu, Une fiancée aux rêves brisés, Un époux cruel et soupçonneux, Un père absent, autoritaire et injuste, Un enfant qui grandit en conservant avec un fantôme, Des promesses qui survivent au-delà de la mort, le spectre lointain des guerres napoléoniennes.

Alexandre Dumas propose un roman gothique d'excellente facture, et il ne gêne pas pour se placer à plusieurs reprises sous l'ombre tutélaire de l'indétrônable Hoffmann. « Maintenant, si tu me désobéis, Maximilien, fais-y attention : dans ce monde, tu es perdu ; dans l'autre, tu es damné, oui, damné et perdu. » (p. 130) J'avais deviné l'identité d'un personnage-clé vers la page 70 et il y a des rebondissements si fracassants qu'on entend leur galop bien longtemps à l'avance. « Il est des moments où, même pour les âmes les plus fortes, tout se résout en effroi. » (p. 76) Mais tout est maîtrisé, tiré au cordeau, pour offrir un roman haletant, au rythme impeccablement marqué.
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Ce roman épique de Dumas nous emmène au XVIIIème Siècle dans un château perdu aux confins de l'Allemagne pour nous faire vivre une histoire romanesque autant que fantastique.
Tout commence par une légende qui affirme que les femmes de la famille mortes le soir de Noël ne meurent pas tout-à-fait et demeurent parmi les vivants.
Il en va ainsi d'Albine qui demeure parmi les vivants pour protéger son fils Everard de son père, le comte Maximilien d'Eppstein.
On passe ainsi beaucoup de temps dans des envolées mystiques qui décrivent la vie du château et de ceux qui y vivent, en particulier Everard, Conrad, le frère de Maximilien, et Rosemonde, fille du garde-chasse Jonathas.
On attend des rebondissements qui peinent à arriver et le tout est un peu ennuyeux en comparaison avec d'autres romans de Dumas, même si le style demeure très soigné et que le livre fourmille de références littéraires.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'est une terrible imagination, se disait tout bas le comte, que celle qui met dans les longues fureurs du vent les plaintes désespérées de tous les trépassés de ce monde : ce pleur incessamment grossi des âmes qui planerait en certains moments sur la nature inanimée, cette angoisse impuissante qui briserait les forêts et se briserait aux montagnes, ce funèbre appel de ceux qui sont sous terre à ceux qui sont dessus, tout cela serait affreux !
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J’ai vécu tellement en dehors des convenances reçues, et les motifs qui ont dirigé mes actions seraient si mal compris et si faussement interprétés ; le jugement de la foule pourrait si aisément calomnier et condamner avec des apparences légitimes toute ma conduite, que je préfère n’avoir que Dieu pour juge, Dieu, qui voit dans ma conscience la pureté de mes intentions. Et puis j’aime cette ombre où je me cache, parce qu’à force de dissimuler la première part de ma vie aux autres, j’arrive parfois à ne plus me la rappeler moi-même. (p250)
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Nous avons déjà essayé de peindre ce vaste bois, sombre, noir, profond, solitaire, sublime et comme sacré, cette sorte de lucus antique dont le vent semblait l’âme attristée. Il y avait de tout dans ce bois, pareil au génie complet d’un homme : il y avait des ravins au fond desquels le jour ne descendait jamais ; il y avait des sources murmurantes qui causaient avec les oiseaux ; il y avait de larges quartiers de granit blancs à la lune, gris au soleil, ruines de la nature ; il y avait des pans de muraille écroulés, des donjons éventrés, des caves découvertes, ruines de la société. Ces tours inquiètes, penchées sur la vallée dont elles dominaient les chemins, avaient l’air de regarder si les barbares ne revenaient pas. Les fantômes devaient aimer à reparaître au milieu de ces débris de l’histoire, fantômes eux-mêmes des temps disparus. (p122)
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– Et comment se nomme ce fier prétendant à ma main, qui doit effacer mon Goetz en le réalisant ? demanda Albine.
– Maximilien, répondit le duc.
– Maximilien ? ce nom promet... pour ses ennemis, non pour moi ; car s'il répond à mes rêves, cet homme de fer dans les combats doit être tendre et soumis en amour. C'est le charme promis et réservé aux femmes, en échange de toutes les douleurs qui les attendent, que d'apprivoiser ces lions, et de faire rougir avec un regard celui qui fait trembler avec son épée.
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Mais, comme tu le sais, la poésie et la raison, ces deux filles du ciel, sont comme les songes, qui sortent les uns par la porte de corne et les autres par la porte d’ivoire : ils viennent du même lieu, mais en se tournant le dos.
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Vidéo de Alexandre Dumas
CHAPITRES : 0:00 - Titre
R : 0:06 - RÉFLEXION - Jean Cocteau 0:14 - REMARIAGE - Armand Salacrou 0:28 - REMORDS - Pierre Reverdy 0:39 - REPOS - André Prévost 0:50 - RÉVOLUTION - Maurice Chapelan 1:06 - RICHESSE - Félicité de Lamennais 1:18 - RIDICULE - Jules Noriac 1:32 - RIRE - Jean de la Bruyère
S : 1:42 - S'AIMER - Henri Duvernois 1:52 - SAGESSE - Frédéric II 2:04 - SAVOIR-VIVRE - Saint-Évremond 2:15 - SCEPTICISME - Louis-Désiré Véron 2:24 - SE COMPRENDRE - Romain Coolus 2:34 - SE TAIRE - Comte de Voisenon 2:45 - SE TUER - Théophile Gautier 2:56 - SINGE - Jean-Baptiste Say 3:08 - SOLITUDE - Maurice Toesca 3:18 - SUICIDE - Alexandre Dumas fils
T : 3:29 - TEMPS - Jean Martet 3:41 - TÊTE - Yves Constantin 3:54 - TOMBE - Xavier Forneret 4:04 - TRAVAIL - Jules Renard 4:19 - TROMPERIE - Sainte-Beuve
V : 4:30 - VALEUR - Marivaux 4:40 - VÉRITÉ - Louise d'Épinay 4:51 - VERTU DES FEMMES - Ninon de Lenclos 4:59 - VIE - Louis Aragon 5:10 - VIE ET MORT - Rastignac 5:22 - VIEILLE FEMME - Charles de Talleyrand-Périgord
5:35 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Jean Delacour, Tout l'esprit français, Paris, Albin Michel, 1974.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Jean Cocteau : https://filmforum.org/film/jean-cocteaus-orphic-trilogy-testament-of-orpheus Armand Salacrou : https://lotincorp.biz/creation-affiches-publicitaires-etats-des-lieux-ville-douala-1/ Pierre Reverdy : https://lamediathequepatrimoine.files.wordpress.com/2022/09/p5-pr-jeune.jpg Maurice Chapelan : https://www.cambridgescholars.com/news/item/book-in-focus-the-poems-and-aphorisms-of-maurice-chapelan Félicité de Lamennais : https://en.muzeo.com/art-print/felicite-robert-de-lamennais-ecrivain/ary-scheffer Jules Noriac : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Noriac#/media/Fichier:Jules_Noriac_Nadar.jpg Jean de la Bruyère : https://www.ecured.cu/Jean_de_La_Bruyére#/media/File:Bruyere.jpg Henri Duvernois : https://www.delcampe.net/en_GB/collectables/programs/theatre-des-nouveautes-paris-la-guitare-et-le-jazz-de-henri-duvernois-et-robert-dieudonne-1928-1929-1034826850.html Frédéric II : https://www.calendarz.com/fr/on-this-day/november/18/frederick-ii-of-prussia Saint-Évremond : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Saint-Évremond#/media/Fichier:Charles_de_Marquetel_de_Saint-Evremond_by_Jacques_Parmentier.jpg Louis-Désiré Véron : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Désiré_Véron#/media/Fichier:Louis_Véron_-_engraving_-_Mirecourt_1855-_Google_Books.jpg Romain Coolus : https://picclick.fr/Portrait-Romain-Coolus-René-Max-Weill-Scénariste-Cinéma-225296515824.html#&gid=1&pid=1 Comte de Voisenon : https://www.abebooks.fr/art-affiches/Claude-Henry-Fusée-Voisenon
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