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Le Chevalier d'Harmental tome 0 sur 4

Claude Schopp (Éditeur scientifique)
EAN : 9782752904782
688 pages
Phébus (16/09/2010)
4.07/5   37 notes
Résumé :
Le Chevalier d'Harmental occupe une place particulière dans l'œuvre de Dumas : premier grand roman historique, il inaugure le succès romanesque d'un auteur qui est jusque-là connu pour son théâtre.C'est aussi la première collaboration avec Auguste Maquet, après une pièce intitulée Bathilde (1839), qui fut inspirée à Maquet par Les Mémoires de Jean Buvat. Ce sont ces mêmes personnages que nous retrouvons dans Le Chevalier d'Harmental.Historiquement, il s'agit de la c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman précurseur de la carrière d'Alexandre Dumas en tant que romancier historique, il révèle à coup sûr les talents où cohabitent parfaitement les faits historiques et l'étendue de son imagination. Il nous plonge dans le guerre des princes héritiers de la couronne de France après la mort de Louis xiv, alors que l'héritier direct Louis XV n'a que cinq ans lorsqu'il devient roi de France. La gouvernance du pays est à ce moment confié à une régence sous le contrôle de Philippe , le duc d'Orléans qui use de son pouvoir pour modifier le testament du roi Louis XIV et essayant d'éloigner d'autres princes de la couronne, restant ainsi le seul héritier potentiel...

Le Chevalier d'Harmental nous entraîne dans l'insatisfaction de part et d'autre de la façon de gouverner du régent, aussi une conspiration va naître pour anéantir son pouvoir, mais avant tout il faut ménager son son enlèvement. C'est alors que le Chevalier d'Harmental se forgera à devenir l'un des investigateurs de cette conspiration car, lui aussi a bien des choses à reprocher au régent...

Un bon roman où se mêlent aventures et romantisme, on s'y sent dans du vrai par l'absence de l'héroïsme qui, d'ailleurs nous plonge dans une certaine confusion, car, on aurait juré par le début que nous avons affaire à deux héros le chevalier d'Harmental et du capitaine Roquefinette mais en avançant dans la lecture, l'auteur les présente simplement comme des hommes non spéciaux, qu'ils sont capables d'échouer, de faiblir devant un piège, de mourir...
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Le premier roman historique issu de la rencontre providentielle de Dumas avec son illustre collaborateur Auguste Maquet, qui inaugure leur folle équipée dans les journaux de leur époque. Ils y mettent au point leur recette gagnante, recette dont les mille et une variantes continuent de régaler des générations de lecteurs enthousiastes.

Nous sommes à l'époque de la Régence précédant le règne de Louis XV. Les jeunes seigneurs et leurs maîtresses rivalisent d'impertinence et ne se formalisent aucunement de leurs moeurs légères, alors que les ennemis du régent conspirent dans l'ombre. D'Harmental est mêlé à la conspiration dite ''de Cellamare''. Il côtoie des personnages historiques magistralement incarnés et est le témoin d'anecdotes non moins historiques et truculentes. L'écriture, comme toujours, est l'une des plus agréables qui soient. L'on rit beaucoup, et certains pleureront à l'occasion. Je ne me lasse pas de ce cher Dumas, ce livre est refermé mais ce n'est que partie remise.
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J'avoue m'être inscrite pour le challenge Pavés 2022 dans l'espoir de lire quelques-uns des romans d'Alexandre Dumas qui garnissent ma bibliothèque. Alexandre Dumas, j'étais tombée dedans quand j'étais étudiante. Un roman par mois - au moins - pendant cinq ans. Pour m'apercevoir, après mon diplôme, que j'étais loin, très loin d'avoir lu la totalité de son oeuvre romanesque, sans parler des pièces de théâtre ou des récits de voyage, ainsi que d'un dictionnaire de cuisine... A l'occasion du bicentenaire de sa naissance, des inédits ont même été publiés.
Mais, hélas, j'ai été attirée par bien d'autres pavés depuis le mois de janvier et il semblait que je n'arriverais jamais à terminer le Chevalier d'Harmental, d'autant plus que j'avais emporté le livre au Burkina Faso pour en faire don à une bibliothèque. J'ai continué avec une version en ligne.
Le Chevalier d'Harmental est le premier roman historique d'Alexandre Dumas, écrit en collaboration avec Auguste Maquet, lui-même inspiré par les mémoires de Jean Buvat. On y trouve tous les ingrédients qui feront le succès du roman Les trois mousquetaires : de l'action (un duel dès le premier chapitre), une histoire d'amour et l'histoire de France - ici, la Régence (début du XVIIIème siècle).

Un petit anachronisme d'Alexandre Dumas :

Challenge Pavés 2022
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Allez, hop ! On se motive pour écrire l'avis sur le Chevalier d'Harmental !

Ce court roman (300 pages pour l'édition que je possède) retrace l'histoire de Raoul d'Harmental, un jeune homme qui va s'engager dans une conspiration dans laquelle il devra enlever Philippe d'Orléans, le régent. Employant Roquefinette, un capitaine un peu particulier, d'Harmental se rendra vite compte que comploter contre le pouvoir n'est pas sans difficulté… surtout lorsqu'on tombe amoureux.

Vous le savez tous très bien, si vous suivez régulièrement l'Eden, Dumas est mon auteur favori, mon maître en écriture, bref, il me fait rêver et je ne jurerais presque que par lui. Presque. Je l''admire profondément et chacun de ses écrits est un pur bonheur pour moi !

Aussi, lorsque je suis tombée sur ce nouveau livre de lui que je n'avais pas encore découvert, hop ! Je me suis ruée dessus sans réellement réfléchir. J'ai eu raison, parce qu'ainsi, j'ai pu mettre la patte sur le premier roman de cape et d'épée qu'il a écrit ! *.*

J'en ressors toute contente, parce que même si ce roman n'arrive pas à la cheville des Trois Mousquetaires, ça reste un moment de lecture parfaitement agréable et même bien au-delà ! Comment vous expliquer qu'en fait, les chapitres et les pages fondaient sous mes yeux et que je ne pouvais m'empêcher de vouloir continuer malgré la fatigue qui menaçait de m'engloutir ? Dumas a une plume folle et tellement géniale qu'elle agit tel un aimant sur moi. Sur beaucoup d'autres personnes aussi, j'ose l'espérer ! Il m'embarque totalement ! Sans compter que notre cher écrivain possède un sens de l'humour que je trouve formidable. Tout en faisant une description qu'on croirait des plus sérieuses, il glisse des commentaires géniaux et qui décrédibilisent certains d'une façon superbe. Tout ça avec une fidélité irréprochable puisqu'on obtient un portrait parfait, nous !

L'histoire de Raoul d'Harmental est assez intéressante, même si bien loin de tout ce qu'on pourra découvrir de Dumas après, il se concentre sur les faits, choisit de faire des ellipses au lieu de décrire à fond tout ce que fait son cher personnage. Malgré cela, on retrouve déjà les scènes de duel à l'épée, toujours aussi précises et grandioses qui me font, personnellement, rêver. de même que les complots et les descriptions de situations politiques qui m'apparaissaient parfois peu limpides le devenaient tout à coup un peu plus tard. Il faut dire, encore une fois, que comme je ne pouvais pas tout lire d'une traite et que ma concentration fuyait par mes oreilles, il m'était plus ardu de comprendre tout. Résultat, certains points me resteront flous jusqu'à prochaine lecture mais je dois reconnaître le talent de cet auteur pour résumer une situation complexe en quelques mots.

Que dois-je lui reconnaître encore ? Rien que je ne lui ai déjà vanté. Sa façon de décrire les personnages, les endroits me transporte et me permet de m'y croire à chaque fois, le Chevalier d'Harmental ne faisant pas défaut à la règle. le sens de la mise en scène de Dumas est assez amusant à lire, puisqu'il nous présente des situations qu'on trouverait beaucoup trop « posées », si on veut, voire clichées. Mais c'est pas grave, moi j'aime énormément ! La preuve, je vous en ai partagé une que j'ai juste trouvée trop choue sur la page FB ! Étrangement, tout ce qui passerait pour du too much maintenant reste ce qu'il faut pour les romans de l'époque. Et on se prend à rêver…

Au niveau des rebondissements, il me faut ensuite admettre qu'à la fin, j'étais sûre d'avoir trouvé comment tout ceci se terminerait, ayant un modèle de ce qu'il pouvait réaliser pour ses personnages et… non ! Il a fait le contraire de mon idée et youhou ! J'étais contente, comme les personnages et je n'osais pas y croire. Ce qui fait que désormais, c'est devenu « le joli petit roman historique de Dumas » pour moi ! Surtout que j'ai eu droit à une surprise de taille, pendant ma lecture ! Si certains le lisent à l'avenir ou l'ont déjà lu, peut-être comprendrez-vous. Je peux juste dire A ! J'étais re-faite !

Je n'ai pas encore parlé des personnages ! D'Harmental est un personnage, comme on peut s'y attendre, fougueux, passionné et plein de vie, mais intelligent et néanmoins imparfait. le genre de personnage qu'on prend rapidement en affection ! Bathilde est choune, aussi, pas si innocente qu'elle voudrait le faire croire, je l'ai vite appréciée aussi. D'autres sont vite repérés comme étant particulièrement intelligents et capables de retomber sur leurs pattes dans toutes les circonstances, ce qui n'est pas le cas de ce cher Buvat qui, lui, est pour le moins exceptionnel et naïf ! (pour ne pas dire autre chose) Bref, vous aurez de quoi fonder une opinion sur chacun, croyez-moi !

Que pourrais-je encore vous dire… l'édition que je possède présente plusieurs gravures en son sein, que je n'ai pu qu'apprécier, même si je trouvais les personnages plus beaux dans ma tête ! (évidemment, voyons) J'aimerais que tout un chacun puisse avoir la même chose, mais même sans ça, fichtre, qu'est-ce que c'est bon à lire !

Je crois qu'il est temps de conclure cette chronique pas si longue mais assez enthousiaste, n'est-il pas ? Comment ne pas l'être avec Dumas ? le Chevalier d'Harmental est une petite perle, les débuts de cet auteur grandiose pour les romans de cape et d'épée, qui préfigure Les Trois Mousquetaires, et qui saura vous embarquer. Au moyen de son style si particulier, de personnages touchants et de situations historiques prenantes, vous arriverez à la fin du livre sans vous être rendu compte que vous aviez dépassé la moitié.
Je le conseille sincèrement et ce sera un 18/20 pour moi !
Lien : http://leden-des-reves.blogs..
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Si le XVIème et le XVIIème siècle ont inspiré largement Alexandre Dumas, la période de la Régence (1715 – 1723) lui a donné l'occasion d'écrire seulement deux romans (mais des tout bons) : « le Chevalier d'Harmental » (1842) et « Une fille du Régent » (1846). Pour les amateurs de romans historiques, rappelons aussi que c'est sous la Régence de Philippe d'Orléans que se passe l'action du « Bossu » de Paul Féval (1858).
« le Chevalier d'Harmental » est un roman historique à plusieurs titres : historique au sens littéraire du terme : c'est une oeuvre de fiction dans un cadre bien défini dans l'Histoire ; historique aussi parce c'est le premier grand roman de Dumas, qui jusque là n'oeuvrait que pour le théâtre et dans le domaine romanesque donnait seulement quelques chroniques historiques où la fiction tenait peu de place ; enfin c'est la première collaboration avec Auguste Maquet, écrivain doué avec qui il écrivit en une décennie ses plus grands chefs-d'oeuvre.
Au tout départ, c'est une oeuvre de Maquet, « Bathilde », que l'auteur présenta à Dumas. Celui-ci décida d'en tirer une pièce, en collaboration : « Bathilde » (la pièce) sortit au théâtre en 1839. de fil en aiguille, les deux hommes en vinrent à transformer le roman d'origine pour en faire une oeuvre… originale.
Le cadre historique, c'est la conspiration de Cellamare (1718) : la duchesse du Maine, épouse du duc de Bourbon, un fils légitimé de Louis XIV et Mme de Montespan, conspire avec les Espagnols, pour évincer Philippe d'Orléans (le Régent) et mettre son mari sur le trône.
Un jeune chevalier aussi naïf qu'ambitieux, le Chevalier Raoul d'Harmental, « monte » à Paris pour faire fortune, et se trouve, bien entendu, mêlé à toutes ces aventures (ça ne vous rappelle rien ?). Ses débuts parisiens sont catastrophiques : le Régent supprime son régiment, et de plus, lui souffle sa maîtresse. Il se lance à corps perdu dans la conspiration en compagnie du capitaine Roquefinette, un vieux soudard désabusé (qui préfigure, physiquement, notre bon Porthos). le complot se prépare, et en attendant d'y jouer un rôle important (l'enlèvement du Régent), Raoul s'intéresse à Bathilde, sa jolie voisine, pupille du bonhomme Buvat, un copiste lui aussi impliqué dans la conjuration. le complot échoue, nos héros sont arrêtés et il faudra toute la persuasion de Bathilde devant le Régent pour sauver la tête de Raoul.
Ce premier roman est une belle réussite : on y trouve déjà tous les ingrédients qui feront le succès des romans à venir : une intrigue pleine de coups de théâtre et de rebondissements, un rythme effréné, des personnages hauts en couleurs, et surtout ce style inimitable, familier et bonhomme qui vous conquiert dès les premières lignes.
Un roman d'un réel optimisme, pas forcément dans l'air du temps (le romantisme s'essoufflait et tombait dans une mélancolie désabusée, qui appelait déjà le spleen de Baudelaire). Un bain de jouvence et de bonne humeur à qui le public fit un triomphe. Nos deux auteurs avaient compris le message : l'année suivante (1843) ce fut « Ascanio ou l'orfèvre du roi » et deux ans après (1844) « Les Trois mousquetaires ».
Il y eut (à la télévision) deux adaptations : en 1966, « le Chevalier d'Harmental » de Jean-Pierre Decourt (le spécialiste, avec Claude Barma, de la fiction historique), avec Jacques Destoop et Nadine Alari. Puis en 1977, « L'enlèvement du Régent – le Chevalier d'Harmental » de Gérard Vergez, avec Daniel Auteuil, Paul Crauchet et Patrick Raynal
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Mais l'homme n'est pas plus maître de sa veille que de son sommeil, et les rêves qu'il fait, les yeux ouverts ou fermés, suivent un développement indépendant de sa volonté, et se rattachent, il ne sait comment ni pourquoi, à des fils invisibles qui, en vibrant d'une manière inattendue, révèlent leur existence. Alors les objets les plus opposés se rapprochent, les pensées les plus incohérentes s'attirent; on a des lueurs fugitives qui, si elle ne s'éteignaient pas avec la rapidité d'un éclair, nous découvriraient peut-être l'avenir. On sent qu'il se passe quelque chose d'étrange en soi; on comprend dès lors que l'on n'est qu'une sorte de machine mue par une main invisible, et, selon que l'on est fataliste ou providentiel, on se courbe sous le caprice inintelligent du hasard ou l'on s'incline devant la mystérieuse volonté de Dieu.
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Ce qu’il avait prévu arriva. Au bout d’un instant, une charmante tête de jeune fille parut dans l’encadrement de la fenêtre ; mais comme sans doute le terrain sur lequel s’était hasardé avec tant de courage celui qui l’avait appelée était trop humide, elle ne voulut point aller plus loin. La petite levrette non moins craintive que sa maîtresse, resta près d’elle, ses pattes blanches posées sur le rebord de la fenêtre, et secouant la tête en signe de négation à toutes les instances qui lui furent faites pour l’attirer plus loin que sa maîtresse ne voulait aller.

Cependant il s’établit un dialogue de quelques minutes entre le bonhomme et la jeune fille. D’Harmental eut donc le loisir de l’examiner avec d’autant moins de distraction que sa fenêtre étant fermée lui permettait de voir sans entendre.

Elle paraissait arrivée à cet âge délicieux de la vie où la femme, passant de l’enfance à la jeunesse, sent tout fleurir dans son cœur et sur son visage, sentiment, grâce et beauté. Au premier coup d’œil, on voyait qu’elle n’avait pas moins de seize ans, mais pas plus de dix-huit. Il existait en elle un singulier mélange de deux races : elle avait les cheveux blonds, le teint mat et le col ondoyant d’une Anglaise, avec les yeux noirs, les lèvres de corail et les dents de perles d’une Espagnole.

Comme elle ne mettait ni blanc ni rouge, et comme à cette époque la poudre commençait à peine à être de mode, et d’ailleurs était réservée aux têtes aristocratiques, son teint éclatait de sa propre fraîcheur, et rien ne ternissait la délicieuse nuance de sa chevelure. Le chevalier resta comme en extase. En effet, il n’avait vu dans sa vie que deux genres de femmes : les grosses et rondes paysannes du Nivernais, avec leurs gros pieds, leurs grosses mains, leurs jupons courts et leurs chapeaux en cor de chasse, et les femmes de l’aristocratie parisienne, belles sans doute, mais de cette beauté étiolée par les veilles, par le plaisir, par cette transposition de la vie qui les fait ce que seraient des fleurs qui ne verraient du soleil que quelques rares rayons, et à qui l’air vivifiant du matin et du soir n’arriverait qu’à travers les vitres d’une serre chaude. Il ne connaissait donc pas ce type bourgeois, ce type intermédiaire, si on peut le dire, entre la haute société et la population des campagnes, qui a toute l’élégance de l’une et toute la fraîche santé de l’autre. Aussi, comme nous l’avons dit, resta-t-il cloué à sa place, et longtemps après que la jeune fille était rentrée, avait-il les yeux encore fixés sur la fenêtre où était apparue cette délicieuse vision.
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Nous sommes dans une époque où chacun a plus ou moins conspiré. Nous savons donc par nous-même comment, en pareil cas, les choses se passent. Après un engagement pris dans un moment d'exhaltation quelconque, le premier sentiment qu'on éprouve, en jetant un coup d'oeil sur la position nouvelle qu'on a prise, est un sentiment de regret d'avoir été si avant : puis peu à peu on se familiarise avec l'idée des périls que l'on court; l'imagination, toujours si complaisante, les écarte à la vue pour présenter à leur place les ambitions qui peuvent se réaliser. Bientôt l'orgueil s'en mêle; on comprend qu'on est devenu tout d'un coup une puissance occulte dans cet Etat où, la veille on n'était rien encore; on passe dédaigneusement près de ceux qui vivent la vie commune; on marche la tête plus haute, l'oeil plus fier; on se berce dans les espérances; on s'endort dans les nuages, et l'on s'éveille un matin vainqueur ou vaincu, porté sur les pavois du peuble ou brisé par les rouages de cette machine qu'on appelle le gouvernement.
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Il y a dans la vie de tout homme un instant qui décide de tout son avenir. Ce moment, si important qu'il soit, est rarement préparé par le calcul et dirigé par la volonté; c'est presque toujours le hasard qui prend l'homme comme le vent fait d'une feuille, et qui le jette dans quelque voie nouvelle et inconnue où, une fois entré, il est contraint d'obéir à une force supérieure et où tout en croyant suivre son libre arbitre, il est l'esclave des circonstances ou le jouet des événements.
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Le 22 mars de l’an de grâce 1718, jour de la mi- carême, un jeune seigneur de haute mine, âgé de vingt- six à vingt-huit ans, monté sur un beau cheval d’Espagne, se tenait, vers les huit heures du matin, à l’extrémité du pont Neuf qui aboutit au quai de l’École. Il était si droit et si ferme en selle, qu’on eût dit qu’il avait été placé là en sentinelle par le lieutenant général de la police du royaume, messire Voyer d’Argenson.

Après une demi-heure d’attente à peu près, pendant laquelle on le vit plus d’une fois interroger des yeux avec impatience l’horloge de la Samaritaine, son regard, errant jusque-là, parut s’arrêter avec satisfaction sur un individu qui, débouchant de la place Dauphine, fit demi-tour à droite et s’achemina de son côté.
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5:35 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Jean Delacour, Tout l'esprit français, Paris, Albin Michel, 1974.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Jean Cocteau : https://filmforum.org/film/jean-cocteaus-orphic-trilogy-testament-of-orpheus Armand Salacrou : https://lotincorp.biz/creation-affiches-publicitaires-etats-des-lieux-ville-douala-1/ Pierre Reverdy : https://lamediathequepatrimoine.files.wordpress.com/2022/09/p5-pr-jeune.jpg Maurice Chapelan : https://www.cambridgescholars.com/news/item/book-in-focus-the-poems-and-aphorisms-of-maurice-chapelan Félicité de Lamennais : https://en.muzeo.com/art-print/felicite-robert-de-lamennais-ecrivain/ary-scheffer Jules Noriac : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Noriac#/media/Fichier:Jules_Noriac_Nadar.jpg Jean de la Bruyère : https://www.ecured.cu/Jean_de_La_Bruyére#/media/File:Bruyere.jpg Henri Duvernois : https://www.delcampe.net/en_GB/collectables/programs/theatre-des-nouveautes-paris-la-guitare-et-le-jazz-de-henri-duvernois-et-robert-dieudonne-1928-1929-1034826850.html Frédéric II : https://www.calendarz.com/fr/on-this-day/november/18/frederick-ii-of-prussia Saint-Évremond : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Saint-Évremond#/media/Fichier:Charles_de_Marquetel_de_Saint-Evremond_by_Jacques_Parmentier.jpg Louis-Désiré Véron : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Désiré_Véron#/media/Fichier:Louis_Véron_-_engraving_-_Mirecourt_1855-_Google_Books.jpg Romain Coolus : https://picclick.fr/Portrait-Romain-Coolus-René-Max-Weill-Scénariste-Cinéma-225296515824.html#&gid=1&pid=1 Comte de Voisenon : https://www.abebooks.fr/art-affiches/Claude-Henry-Fusée-Voisenon
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