Une puissante société multinationale, La Compagnie, a racheté le centre historique d'une capitale européenne avec tous ses monuments, ses rues anciennes, ses jardins et ses immeubles et l'a rebaptisé « Town Park ». Les touristes accourent du monde entier pour avoir l'impression de se retrouver plongés dans un passé proche ou lointain selon les secteurs visités. En échange d'avantages sur leur loyer ou sur leur assurance maladie, les habitants doivent participer aux animations en se promenant dans les rues vêtus de costumes d'époque, canotiers, crinolines, braies ou capes… Au début, ils n'y voient que des avantages : un revenu facile, une ville propre, agréable, sans pollution, sans voitures et surtout sans insécurité. Mais très vite, tout va commencer à se déliter…
Benoît Duteurtre dont j'avais déjà beaucoup apprécié «
le voyage en France » et «
Service clientèle », nous propose une fable ultra moderne dans laquelle la littérature se teinte d'une bonne dose d'anticipation et à son habitude manie l'humour et la dérision (politiquement incorrecte) avec élégance et légèreté. Bref, facile à lire car bien écrit, ce livre garde un ton décalé et humoristique et nous amène à réfléchir sur le bonheur, le capitalisme, la réification de la personne humaine sans s'appesantir sur tout ce que la déconfiture de la belle organisation peut donner d'horrible et d'inhumain. Cela aurait demandé un plus grand souffle épique et le double de pages au minimum mais nous aurait fait perdre ce chic et cette élégance très français…
« In cauda venenum » (une petite pique pour finir) : faire apparaître les personnages imaginés par le héros pour les besoins d'un scénario et leur donner le dernier mot a un côté assez artificiel… mais que l'on peut trouver sympathique… ou inquiétant…
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