AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782875863553
414 pages
Ker éditions (12/05/2023)
3.09/5   27 notes
Résumé :
Des fils puissants et invisibles relient Roberto, Stefano et Cenzo entre eux, mais aussi à des femmes : Alessia, Rachel et Clara. Au gré des vengeances et des rédemptions, ces fils se tissent en une toile qui s'étire de la fin du dix-neuvième siècle à la chute sanglante du fascisme. Dans les ombres de Venise, Asmodée Edern aiguille ces hommes et ces femmes, les aide à trouver un sens à leur existence.

En 2020, Baptiste Morgan cherche à son tour le sen... >Voir plus
Que lire après Vous qui entrez à MontechiarroVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
3,09

sur 27 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
7 avis
2
5 avis
1
0 avis
Proposé dans le cadre du Challenge NetGalley, Vous qui entrez à Montechiarro est le cinquième tome du « Monde d'Asmodée Edern« , une série dont on peut apparemment lire les tomes dans l'ordre que l'on souhaite. Pour ma part, cet opus ne m'ayant pas particulièrement intéressée, je ne pense pas retrouver la plume de Vincent Engel qui n'est pourtant pas désagréable.

On sent qu'avec cette série, l'auteur propose un projet ambitieux soutenu par une plume qui ne fait pas dans la dentelle, mais qui ne tombe pas non plus dans le commun et le facile. Nous faisant traverser les siècles et différentes histoires, reliées par le fil conducteur du lignage, l'auteur expose sans faux-semblant les qualités et défauts de ses personnages. Ambition politique, emprise masculine, toxicité maternelle, dévouement qui confère à l'abandon de soi, amours difficiles et contrariés, fascisme et nazisme, judaïté vécue dans l'oppression, secrets de famille, rédemption, covid… Les thèmes sont nombreux et pourtant toujours traités avec cette bonne dose de justesse, qui permet de se sentir concerné mais pas écrasé.

J'ai, pour ma part, eu beaucoup d'empathie pour un fils dévoué à une mère sur le déclin qui ne lui a pourtant jamais témoigné le moindre amour. J'ai été émue par la manière dont son âme de bon samaritain l'empêche de penser à lui et le pousse à se fondre dans les besoins et les histoires d'autrui. J'ai, en outre, été intriguée par ce personnage mystérieux d'Asmodée et son rôle dans cette oeuvre ambitieuse qui manque néanmoins de liant pour que j'en garde un souvenir éclairé, malgré une écoute très récente. Il aurait peut-être fallu que je prenne des notes pour arriver à suivre le fil des histoires et situer chaque personnage dans son arbre généalogique, mais le roman ne m'a pas assez passionnée pour que j'en ressente l'envie. J'ai donc passivement écouté cette histoire sans jamais vraiment me sentir impliquée.

Le découpage en trois parties ne m'a pas facilité la tâche, le changement brusque d'époque et donc de personnages nécessitant à chaque fois un petit temps d'adaptation… Cela permet néanmoins à l'auteur d'aborder des thèmes, parfois similaires, sans se répéter et de nous exposer différents contextes historiques, dont cette Italie fasciste que je connais finalement peu ! J'ai préféré les deux premières parties, notamment celle se déroulant à fin du XIXe siècle, à la dernière qui nous plonge en pleine période de covid ; période que je n'apprécie pas de retrouver dans les livres. Mais cela reste évidemment très personnel et certains lecteurs devraient apprécier la modernité des propos et de retrouver un personnage qui vit cette situation sanitaire particulière sous l'aune de ses problèmes personnels. Des problèmes qui lui occupent finalement bien plus l'esprit que le Covid.

Quant à la narration de Philippe Caulier, elle est tout à fait convaincante, le narrateur soulignant les contours et effets de plume de l'auteur, et modulant sa voix en fonction de l'intervention des personnages. Comme souvent, il m'a toutefois fallu accélérer la vitesse d'écoute pour maintenir mon esprit en éveil.

En conclusion, des multiples thèmes déroulés avec force et réalisme aux différents contextes historiques traversés, on sent la passion avec laquelle Vincent Engel nous plonge dans une épopée ambitieuse mêlant grande et petite histoire. Une ambition qui ne m'a malheureusement pas emportée mais dont je reconnais la richesse et la finesse. L'auteur arrive, en effet, grâce à un art de la narration maîtrisé, mis en valeur par l'interprétation de Philippe Caulier, à nous faire vivre la vie de personnages forts qui doivent concilier, parfois dans la douleur, leurs envies avec les impératifs de leur réalité et de leur condition.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Commenter  J’apprécie          190
Une fois n'est pas coutume , j'ai eu un mal fou à écouter ce livre audio et encore bien plus de mal encore à écrire une critique , c'est vraiment exceptionnel que je dépasse le délai d'un mois après la lecture .
Que dire de ce roman de l'auteur belge Vincent Engel , c'est dense , très dense , c'est le dernier tome d'une immense saga qui se passe en Toscane , surtout dans le village de Montechiarro , on suit les différents personnages sur plusieurs siècles .
On y parle de liens familiaux , d'attachement presque pathologique à la mère , de la montée du fascisme en Italie , ce sont les pages qui m'ont le plus séduit .
J'ai été perdue par les nombreux rebondissements et hélas la lecture audio ne m'a pas facilité la tâche .
Bref , une lecture en demi-teinte .
Je remercie #netgalley France et les éditions MOove.
Commenter  J’apprécie          210
J'aime beaucoup les sagas familiales et j'étais impatiente de découvrir celles de la famille Coniglio, les frères Roberto et Andrea pour commencer. On est en Italie, non loin de Venise, à la fin du XIXe siècle. J'ai bien aimé de connaitre ces frères, surtout Roberto qui plus doux et empathique. On passe quelques années avant de passer à son fils Stefano dont un acte dans la milice fasciste des années 40 va changer sa vie et lui donner envie de connaitre ses origines. Moins aimé la dernière partie à l'époque actuelle (période covid et confinement), trop de personnages, difficile à l'audio pour moi de suivre la généalogie de chacun. Pourtant, la narration de Philippe Caulier est agréable et il change bien d'intonations pour les différents personnages.
J'ai aimé ce roman même si j'ai eu du mal à la dernière partie : il y a de l'amour, souvent contrarié par L Histoire, la famille ou les autres ; mais aussi des remords, des regrets. le côté fantastique avec la présence d'Asmodée Edern, cet homme mystère qui apparait pour éclairer ces hommes de la triste fatalité de la vie m'interroge, peut-être en saurai-je plus dans les autres tomes de ce cycle ?
Je vais d'ailleurs lire Retour à Montechiarro dont l'action se situe bien avant ceux-ci.
Commenter  J’apprécie          170
Que le lecteur ait ou non fréquenté auparavant le village Montechiarro en Toscane ou le monde d'Asmodée Edern, le titre est magique. Tout de suite, le lecteur se sent impliqué. le titre résonne comme une invitation. Méfiance ! Il s'agit aussi d'une menace, comme le rappelle Vincent Engel sur son site : « ‘Vous qui entrez ici, laissez toute espérance', écrit Dante en ouverture de L'Enfer. »
Enfer ? D'emblée, en tout cas, apparaît une, sinon la figure à détester : Andrea Coniglio. Il dispose sous la main de son frère, prêt à jouer à ravir le rôle de victime, le trop gentil Roberto dans ce monde de fourbes. « (…) rester discret. C'était peut-être ce qu'il faisait le mieux – et il avait failli sourire en se découvrant un talent. » Mais comme nous le savons, grâce par exemple au bien nommé Miroir des illusions, Vincent Engel a plus d'un tour dans son sac. Nous avançons sur un terrain piégé (ou pas ?) ; Andrea manigance un voyage à Venise avec son frère pour enfermer sa mère impotente. Malgré les apparences, l'univers de Roberto s'en trouve élargi :
« ce qu'il découvrait le bouleversait. C'était comme s'il avait changé de monde ; et il songea que l'arrivée dans l'Au-delà ne pourrait le surprendre davantage.
Tout ici était différent, à commencer par la surface sur laquelle ils progressaient, cette eau aux reflets gris, verts, bleus et blancs, l'odeur marine et salée, les cris des oiseaux, le bruit de la rame qui plongeait et ressortait du flot, régulière comme un coeur serein – ce que le sien n'était pas. »

Magie ? Et pourtant, Venise, véritable personnage, sent le vécu, avec entre autres, ses intempéries : « Il y eut des jours de pluie terrible, doublée de vent, où marcher dans les rues étroites était un combat contre les éléments. »
Nous voilà plongés dans d'autres histoires, à Venise avec Roberto et ses rencontres ou ailleurs, avec d'autres personnages inoubliables. le milicien Cenzo qui n'a pas pu promettre d'écrire à son amoureuse Clara, devient le souffre-douleur de son chef de brigade fasciste Stefano. L'énigmatique Cristina, enfermée à la pension, incite Roberto à trouver sa fille Alessia. Un personnage mystérieux, insaisissable, rôde. Parfois il porte un nom de diable, Asmodée, parfois il s'appelle Tommaso ou Thomas. Illusion ? A-t-il vraiment été aperçu du XIXe à 2020 ? Cadeaux aux connaisseurs, des personnages d'autres romans réapparaissent voire prennent une nouvelle dimension. D'aucuns parmi les lecteurs, pourraient aussi s'adonner à la chasse à l'auteur, mais l'important est que ce roman dont l'expression est jouissive, brasse beaucoup d'idées et d'histoires. Des fils se tissent. Profondeur des réflexions, jeu de miroir assumé, revirements, coups de théâtre, émotions violentes avec frissons garantis là où on ne les attendait pas, rien ne nous est épargné. Cependant, dans ce monde de brutes, des respirations sont possibles. On ne dira pas lesquelles.
Mention spéciale au long mail d'Isaac, éblouissant, et dont les premiers mots, font sourire a posteriori : « Ça commence mal ». Pour le lecteur en tout cas, il en est tout autrement.
Commenter  J’apprécie          71
Commencer une série ou un cycle par le dernier opus, celles et ceux qui me suivent savent, qu'au vu de l'état de mes PAL, pas toujours à jour, cela m'arrive assez souvent.
Sachez donc que Vous qui entrez à Montechiarro referme le cycle toscan de Vincent Engel intitulé «Le Monde d'Asmodée Edern».
Je le découvre grâce aux éditions VOolume.

Asmodée est un étrange vieil homme qui traverse les siècles ; son nom évoque un démon biblique. Il agit sur les êtres qu'il rencontre à la manière d'un révélateur.
Roberto, Stefano, Cenzo : trois hommes aux destins liés, sur une période allant 1890 à la chute de Mussolini. À chacun d'eux correspond une femme, Alessia, Rachel, Clara... Les moteurs de l'intrigue : sauver, venger, réhabiliter… de nos jours, Baptiste, un auteur plus ou moins en train d'écrire l'histoire… Dans les ombres de Venise, Asmodée Edern aiguille ces hommes et ces femmes, les aide à trouver un sens à leur existence.
Vous qui entrez à Montechiarro commence avec l'internement abusif d'une femme, la mère de Roberto dans un asile de Venise. Au XIXème siècle, c'était une manière discrète de mettre hors circuit les épouses, les mères ou les soeurs qui gênaient ; ici, c'est Andrea, le frère de Roberto qui agit. La première partie du roman m'a fait penser au Bal des folles de Victoria Mas… C'est l'histoire d'un frère sous l'influence et la domination de son aîné, de sa souffrance, de sa rébellion à retardement quand il accepte d'aider Alessia, la fille d'une autre pensionnaire de l'asile.
Stefano, le fils d'Alessia, est un pur produit du fascisme. Il va cependant se convertir au judaïsme…
Cenzo est un milicien, confronté à une autorité pesante, contraire à ses valeurs humanistes. le remord et la culpabilité vont ronger sa vie et détruire son couple.
En 2020, en plein confinement pour cause de covid, intervient Baptiste Morgan, un homme qui cherche aussi un sens à sa vie. de Venise à Montechiarro, à la poursuite du fantôme d'Asmodée, il récolte les fragments de ce qui, peut-être, sera le roman de sa vie.

Le manque de transition entre les parties m'a un peu gênée pour comprendre l'ensemble. Dans la version audio, même très bien lue par Philippe Caulier, je perdais mes repères et, régulièrement, le fil du récit. En outre, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages ; Roberto et Cenzo s'engluent dans leurs statuts de victimes, de souffre-douleur… Les femmes m'ont paru plus complexes mais sans, toutefois aiguiser mon intérêt. L'arrivée de Baptiste m'a définitivement perdue en route.
Quelques jours après avoir terminé cette audio-lecture, sans avoir pris de notes, j'avoue même avoir un peu oublié les tenants et aboutissants du récit…

Un ressenti en demi-teinte, donc.

#VousquientrezàMontechiarro #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal

Lien : https://www.facebook.com/pir..
Commenter  J’apprécie          100

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pourquoi l’humanité ne s’était-elle pas contentée de l’animalité ? Qu’avait-elle gagné à utiliser son cerveau, à imaginer ce qui n’existait pas, Dieu, le bonheur, le malheur, l’oppression, les projets, la beauté, la laideur ? Pourquoi avait-elle cédé le contrôle à cette machine à frustrations, à envies, à jalousie, incapable de se contenter de ce qui était là, maintenant, et qui, par crainte d’une mort certaine, se démenait dans sa cage d’os pour bâtir des chimères, lesquelles s’évaporaient sitôt que l’air et le sang venaient à manquer ? Que valait la vie, se demandait Stefano, que valait sa vie ? Qu’avait-il connu de plus fort, de plus heureux que de serrer Lisa dans ses bras, la seule femme qu’il avait aimée un peu ? Ou de se blottir dans les bras de sa mère après une dispute où il lui reprochait leur vie d’errance, se pelotonner contre sa poitrine, sentir les battements de son cœur et le parfum de son chagrin, de son amour et de sa peur ?
Rien. L’humanité n’y avait rien gagné, sinon l’humanité. Et les émotions. Ces émotions pour lesquelles Stefano avait voulu mourir et grâce auxquelles il pouvait, ce matin, malgré la douleur de sa jambe ou peut-être grâce à elle, se sentir heureux de vivre, malgré tout. Il ferma les yeux et accueillit le léger tournis comme la caresse de la lagune.
Commenter  J’apprécie          40
Les parents de Cenzo étaient des paysans illettrés qui faisaient le gros dos ; la terre ne faisait pas de politique, ses exigences étaient déjà celles d’un tyran, avec ses sautes d’humeur, mais un tyran connu, éternel et nourricier, sans autre rancune qu’à l’encontre de la négligence. Mussolini passerait, tôt ou tard, mais la terre resterait. Et l’amour entre Cenzo et Clara aussi.
Commenter  J’apprécie          40
Celle-ci était à présent sortie de la gondole et se tenait debout, énorme et immobile sur le ponton, le regard éteint, les paupières plissées à cause du soleil, face à l’asile qu’elle parut narguer un instant. Puis ses épaules s’affaissèrent et Roberto sentit qu’elle se dérobait.
Commenter  J’apprécie          50
— Vous aussi, vous avez vu Reguer ?
Stefano était presque debout. Ottolenghi eut un petit rire très doux.
— Non ! Les fantômes ne me rendent pas visite. Notez que je le regrette parfois. Sans doute est-ce parce qu’ils me trouvent trop sérieux, trop grave. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas vu votre gentil démon, mais une femme qui l’a connu jadis est entrée à l’hospice.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Vincent Engel (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vincent Engel
Michel Collon interroge Vincent Engel sur des sujets très controversés : antisémitisme, antisionisme, judaïsme, histoire de ces notions... Une interview très riche d'enseignements.
autres livres classés : liensVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (46) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}