Vous le sentiez fragile ?
– Oh, pas fragile ; c'était un roc, dedans et dehors , mon ami... nostalgique, plutôt et puis, toujours cette foutue culpabilité.
– Allez plus loin... Rémusat avait tué ? Dénoncé ?
– Ça non, je ne le crois pas... »
Là où la Montagne de Lure regarde à son habitude vers le Ventoux, là où finit la Haute
Provence, il reste quelques traces d'un village déconstruit par le temps et la nature. À cet endroit même, gît, au matin d'un bel automne, le corps de Clément Rémusat qui n'avait pourtant au pays, que des amis.
L'enquête va durer le temps d'un hiver froid, de ceux que l'âme humaine traverse parfois ; noirs comme la haine, implacables comme le souvenir qui ne s'efface plus.
Ce livre est un hommage rendu par
Elisabeth Groelly au romancier
Pierre Magnan qu'elle a bien connu.
Ami de
Giono, il est l'auteur, entre autres, du livre
le Sang des Atrides (Prix Quai des Orfèvres) et de
la Maison assassinée, récompensé par le Prix RTL grand public et adapté à l'écran par G. Lautner, avec Patrick Bruel dans le rôle.
Clément Rémusat, écrivain, est donc décédé dans d'étranges circonstances.
Le commissaire Arvieux découvre de nombreuses lettres dans les papiers de Clément et désire en savoir un peu plus sur l'une de ses connaissances, l'énigmatique Clémence dont le prénom et la correspondance reviennent souvent.
Clémence proche de Clément mais dont elle ne partage cependant pas la vie l'éclaire sur sa relation engagée, sur le caractère de son ami et ses relations de Manosque à Forcalquier en passant par Mane, ou bien de Cavaillon à Sisteron avec deux doigts de Genepi et quelques textes de
Sénèque, entre les rumeurs des places de marché, attablés aux terrasses avec un café ou le journal "La
Provence" ou parcourant les pistes floues de la résistance, Clémence et le commissaire Arvieux démêlent la vérité qui éclate !
L'écriture de ce polar littéraire d'
Elisabeth Groelly est limpide et précise, rendant la lecture plaisante. L'intrigue très bien menée jusqu' au dénouement efficace et touchant comme la lettre d'Elisabeth à Pierre, à la fin du livre...
J'ai passé un agréable moment de lecture et cela m'a donné l'occasion de découvrir
Pierre Magnan dans les deux romans cités ci-dessus.
Pierre Magnan, dont on entend plus vraiment parler et pourtant fut un auteur de polars pendant un temps très prisé. Il faut redécouvrir l'oeuvre de ce talentueux écrivain attaché à sa
Provence natale.