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Alain Suied (Traducteur)René-Noël Raimbault (Traducteur)Michel Gresset (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782070327072
140 pages
Gallimard (14/05/1992)
3.41/5   22 notes
Résumé :
Quatrième de couverture
«Qu'est-ce au fond qu'Un faune de marbre (malgré l'emprunt du titre à Hawthorne, aucune filiation ne peut être prouvée) ? Un cycle pastoral, très soigneusement structuré en dix-neuf poèmes dont un prologue et un épilogue. S'il est tout à fait conventionnel, par exemple, que la moitié des poèmes ait pour époque et pour cadre le printemps - la saison du renouveau, de l'énergie retrouvée avec les illusions -, il est plus révélateur que ch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est un peu compliqué d'écrire une critique sur de double poème publié ici. le faune de marbre et Un rameau vert ont été écrit et publiés et à des années d'écarts.
Aucun des deux n'a eut le succès escompté par l'auteur, que ce soit critique ou populaire.
On décrit souvent Faulkner comme un poète raté reconverti en écrivain réussi.
Comme toutes les formules, elle a sa part de vérité et son côté construit et faux.
S'il est vrai que le lyrisme de l'auteur nobélisé ne parvient pas à déployer son style et sa verve comme il sait le faire dans sa prose, on ne peut pas dire qu'il soit "raté" pour autant à mon avis.
C'est ici un peu naïf et pompeux, on se croirait en Toscane ou dans la Grèce antique, pas si éloignées finalement du compté de Yoknapotawpha où l'auteur prendra toute sa mesure et donnera toute la poésie dont il capable, mais sans rime ni alexandrin.
Et c'est peut être mieux ainsi.
(en attendant, ça fait parti du patrimoine Faulknérien, et ça vaut le coup d'être lu !)
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Surpris par la tonalité de ce Faune de Marbre. Je suis moi même resté longtemps de marbre devant cette très gentille pastorale, quand on sait de quoi est capable ce cher William.
Ça m'a rappelé un peu Hölderlin avec sa nature candide et les références à l'antiquité. Apparemment c'est plutôt du côté de chez Keats qu'il faut aller chercher l'inspiration du poète en herbe.
Rien de bouleversant là-dedans, c'est très convenu, avec juste ce qu'il faut de mélancolie à cette pauvre créature hybride qui se contente de contempler langoureusement un paysage qui n'est même pas celui du Mississippi, mais plutôt celui d'une Europe avec ses vieilleries païennes ou pas d'ailleurs. Parce qu'il y est aussi évoqué la genèse et son pêché originel.
Et enfin nous y voilà ! Ce joli petit jardin dédié à maman préfigure peut-être le paradis bientôt perdu. L'irrémédiable corruption par l'humanité de ce monde vierge fantasmé, c'est là, la vrai matière de l'oeuvre de Faulkner le romancier.
Forcément qu'il hésite le faune, homme-bête à moitié soumis à l'ordre de la nature et en même temps à celui des hommes, perdus entre civilisation et barbarie. Il y a de quoi être triste quand on sait que ce joli théâtre fleuri sera bientôt le décors des passions déchaînées, des désirs et de leur cortège de violences.
Finalement ce Faune de Marbre, c'est le calme avant la tempête.
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LE FAUNE DE MARBRE suivi de UN RAMEAU VERT de WILLIAM FAULKNER
Le faune de marbre date de 1924, c'est quasiment la première production de Faulkner et c'est une poésie au ton élégiaque, un faune spectateur pétrifié observe le paysage champêtre.
Un rameau vert paraît en 1955 mais c'est aussi un poème de jeunesse, beaucoup de textes d'amour teintés d'une pointe d'érotisme.
Découverte pour moi d'un Faulkner poète, qui, peut être à l'époque de leur écriture, n'a pas encore décidé de son futur de romancier.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La Faune de marbre
ÉPILOGUE


Le joli Mai marche dans le jardin :
Une fille aux cheveux voilés
Et vêtue de vert tendre et d'or ;
Et pourtant mon cœur de marbre est froid
Entre ces murs où vont les hommes
À travers l'herbe d'émeraude taillée
Pour me regarder de leurs yeux vains
Ou admirer, en bruyantes extases,
Le marbre qui m'enferme, tandis que la brise
Qui murmure dans les arbres frissonnants
Évoque des plaines et des collines solitaires
Des valons où la pluie, paisiblement, rumine,
Des vergers dont les arbres ont mûri rose,
Parsemés d'or par des myriades d'abeilles,
Où dort un toit de chaume grisaillant
Comme une ruche géante. Tandis qu'au loin
Des pins brillants surplombent la mer
Dont les vagues, comme une soie, s'attardent
Sur le sable en pente, sur les algues
Bruissant vert sur la côte de dunes
Qui montent à l'assaut du ciel
Où volent des mouettes peinturlurées.
Ah, tout cela me parle, à moi
Qui suit à jamais aliéné au marbre
Dans le cycle immuable des années.
Mon cœur est gros et pourtant les larmes
Ne calment pas mes yeux brûlants
Tendus vers e ciel immuable :
Nul ne change l'ordre naturel.
Nous sommes ses prisonniers meurtris,
Pourtant, même quand vient la belle saison
Mon cœur ne connaît que la neige d'hiver.
                                 Avril, mai, juin 1919

p.53-54

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LE FAUNE DE MARBRE

Prologue


…Les jours passent en rêves d'or blanc,
Autour de la lumière argentée de la fontaine
Qui s'élève et se fracasse dans la brise
Gracieuse et élancée comme les arbres ;
Puis secoue sa chevelure éblouissante
Sur le beau visage tacheté que miroite
Le calme bassin.
               Pourquoi suis-je triste ? Pourquoi moi ?
Pourquoi insatisfait ? Le ciel
Me réchauffe et pourtant je ne peux briser
Mes liens de marbre. Ce serpent rapide et vif
Est libre d'aller et de venir, alors que
Je suis en prison, de rêver et de vouloir
Des choses que je sais mais ne peux connaître
Entre le ciel et la terre.
La terre qui s'étend à mes pieds
Me parle de vergers illuminés de fruits,
De collines et de ruisseaux ;
De nuits sur le sable que la lune blanchit :
Le monde entier respire et m'appelle,
Moi, dont le destin est figé dans le marbre.

p.14
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Pan soupire
extrait 2
  
  
  
  
Pan soupire et porte à ses lèvres
Ses flûtes, que ses doigts parcourent
Avec bonheur ; puis, doucement
Il souffle une simple et claire
Une simple et légère mélodie
Qui hésite, comme une eau souterraine,
Tandis que le monde attend, muet, tendu,
Attend sa flûte magique.
Un trait soudain, argenté, strident
Comme un filet d'eau dévalant une colline,
Se répand, se brise comme vif-argent
Éclaboussé en mille éclats sur
Le rideau du saule, à travers lequel
Il s'élance sans répit ni retard
Jusqu'aux prés silencieux ; s'il s'arrête
C'est pour une respiration et à nouveau
Il s'élève comme pour atteindre le ciel,
Comme le cri argenté
De quelque oiseau. Une note se détache
— Un papillon d'argent qui tourbillonne
Autour d'une rose, puis se pose
Sur les âmes en peine qui errent
Jusqu'aux bords d'une mare aux saules verts
Et s'y couchent pour dormir dans sa froide
Virginité.



/ traduit de l'américain par R. -N, Raimbault et Suied
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UN RAMEAU VERT
XXXIII

Ai-je autrefois connu l'amour ? Etait-ce amour ou douleur
Ce corps placide auprès duquel je reposais,
Et mon cœur, feuille solitaire et obstinée
Qui ne veut pas mourir bien qu'aient péri racine et branche ?

Bien que, réchauffé dans les ténèbres entre les seins de la Mort,
Cet autre sein ait oublié où je reposais,
Et que de l'arbre se soient détachées les feuilles du souffle,
Il est encore une feuille obstinée qui ne veut pas mourir

Mais sans repos dans la terre triste et amère,
Meurs à chaque aube et renaît à chaque crépuscule.
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UN RAMEAU VERT - XIX


Verte est l'eau, verte
La grave et voluptueuse musique du soleil ;
Les doigts pâles et fragiles d'une reine
Sur son corps s'abaissent et courent.

Dans ces lents couloirs de cathédrale
Noyée de lumière hachurée,
Il s'unit en de verts combats de caresses
Aux sirènes rousses et brunes.

En choisit une pour son lit
Tandis que le berce et l'endort
La musique faiblissante du soleil
Devenue requiem au prisme de la mer.

p.93
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