Surpris par la tonalité de ce Faune de Marbre. Je suis moi même resté longtemps de marbre devant cette très gentille pastorale, quand on sait de quoi est capable ce cher William.
Ça m'a rappelé un peu
Hölderlin avec sa nature candide et les références à l'antiquité. Apparemment c'est plutôt du côté de chez Keats qu'il faut aller chercher l'inspiration du poète en herbe.
Rien de bouleversant là-dedans, c'est très convenu, avec juste ce qu'il faut de mélancolie à cette pauvre créature hybride qui se contente de contempler langoureusement un paysage qui n'est même pas celui du Mississippi, mais plutôt celui d'une Europe avec ses vieilleries païennes ou pas d'ailleurs. Parce qu'il y est aussi évoqué la genèse et son pêché originel.
Et enfin nous y voilà ! Ce joli petit jardin dédié à maman préfigure peut-être le paradis bientôt perdu. L'irrémédiable corruption par l'humanité de ce monde vierge fantasmé, c'est là, la vrai matière de l'oeuvre de
Faulkner le romancier.
Forcément qu'il hésite le faune, homme-bête à moitié soumis à l'ordre de la nature et en même temps à celui des hommes, perdus entre civilisation et barbarie. Il y a de quoi être triste quand on sait que ce joli théâtre fleuri sera bientôt le décors des passions déchaînées, des désirs et de leur cortège de violences.
Finalement ce Faune de Marbre, c'est le calme avant la tempête.