AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234074026
96 pages
Stock (01/02/2013)
3.69/5   35 notes
Résumé :
« Un matin, mon meilleur ami s’est donné la mort, sans s’expliquer ni s’être lamenté. Il a déposé ses deux filles devant l’école, il a rejoint l’immeuble du bureau où il travaillait, il a garé sa voiture, il est entré dans le hall, il a pris l’ascenseur jusqu’au cinquième, l’étage en travaux où il n’y avait personne, il a déposé sa veste sur le dossier d’une chaise, il a poussé une table sous une fenêtre qu’il a ouverte, il est monté sur la table et il a sauté, sans... >Voir plus
Que lire après Dans tes pasVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 35 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
Cette courte oeuvre est un émouvant chant livré par un grand malade, probablement proche de sa mort. On n'est donc pas dans la gaudriole. On est dans ces moments de vérité de la vie qui font que chaque mot importe.
Dès lors, persuadés de la sincérité et de la vérité des propos, les émotions ont toute leur place et rendent toute leur force. Et effectivement elles se livrent dans leur simplicité et se rencontrent tout au long du chemin allégorique parcouru par le narrateur. En effet, se mélangent le parcours qu'il se force à arpenter tous les jours comme un défi à sa maladie, comme une respiration dans celle-ci, et celui de sa vie, de ses souvenirs dont des images lui sautent à la mémoire.
Dans ses pérégrinations, il finit par buter jusqu'à l'obsession sur l'histoire de son meilleur ami, suicidé. L'événement de cette mort infuse de plus en plus au coeur de ses méditations et de sa vie parce qu'au-delà du choc de la disparition, les raisons de l'acte restent un mystère total. Et le fait que celui-ci résiste à toute explication, conduit au sentiment d'abandon puis de trahison. Ainsi, à la peine de l'absence et du manque, à la colère et à l'incompréhension, s'ajoute l'angoisse et le remord lié au fait que le quasi-frère se révèle finalement être un quasi-inconnu.
L'impact de cette histoire sur le narrateur, touché en pleine âme, est d'autant plus fort qu'il est lui-même confronté à sa fin, et qu'il la vit et la veut à l'opposé de celle de son ami disparu, en y plaçant au centre la présence et l'amour de son entourage. C'est finalement cette conviction de la justesse de son attitude qui semble l'apaiser et le conduire à moins de sévérité, à un retour de tendresse à l'égard de son grand copain suicidé.

Par leur poésie et la proposition de vérité vécue dans la simplicité de l'instant d'un grand malade, les belles méditations exprimant les détours de l'amitié font de ce livre un ouvrage éminemment touchant et charmant ; une grosse part d'essentiel y apparaît !
Commenter  J’apprécie          121
Dans ma peau, Guillaume de Fonclare nous racontait son quotidien, sa cohabitation avec la maladie , un combat vain par avance où il a fallu faire le deuil d'un corps sain et surtout d'une "vie normale". Il en ressortait une justesse, un regard et des réflexions sur nos aspirations.
Depuis son meilleur ami Serge s'est suicidé. Après avoir avoir déposé ses filles à l'école, Serge s'est rendu à son travail comme d'habitude. Il est monté au 5ème étage, a enlevé sa veste et s'est défenestré. Un homme qui avait gravi pas à pas l'échelle hiérarchique du travail, qui avait été obligé plus que les autres de montrer de quoi il était capable. Lui qui n'était pas bardé de diplômes. Guillaume de Fonclare et Serge se connaissaient depuis la fac, souvenirs d'une amitié tissée depuis longtemps, de vacances passées ensemble et de confidences.
Quand l'auteur a choisi coûte que coûte de vivre, d'obliger son corps à des exercices quotidiens, son meilleur ami lui s'est donné la mort sans aucune explication.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/03/guillaume-de-fonclare-dans-tes-pas.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          110
Au début les propos de l'auteur sont flous, puis rapidement on se rend compte de quoi il parle, du suicide d'un proche, de la douleur, de l'incompréhension dans laquelle on se trouve quand ça nous arrive, de la culpabilité d'être encore vivant, de n'avoir pas vu les signes… oh mais les suicidaires sont bien plus malins que ça, c'est quand tout va pour le mieux après une période difficile qu'il faut s'interroger, camouflant ainsi toute possibilité de laisser entrevoir le malheur que l'on porte sur le coeur.
La première moitié est donc un peu floue mais très intéressante, on suit l'auteur dans son errance de questionnements, dans son monologue intérieur alors que dans la seconde moitié, toute aussi riche en interrogations, le sujet en devient plus touchant, c'est son intimité sans filtre qu'on découvre et il faut sacrément du courage pour se mettre à nu ainsi.
Un récit émouvant, en toute humilité sur ce qu'est la vie quand un proche choisi la mort.
Commenter  J’apprécie          60
Livre un peu brouillon qui ne vaut pas ses deux autres ouvrages, l'émouvant et pudique « Dans ma peau » et le magnifique « Joë ». Mais il vaut largement d'être lu pour les mêmes qualités qui font de cet auteur un écrivain discret mais majeur, par son style ciselé et harmonieux, son ton juste et son humanité profonde et bienveillante. Nous le retrouvons, chaque jour plus diminué par sa maladie orpheline, qui se bat à chaque pas, littéralement, pour vivre, aimer les siens et être aimé. Mais dans un va-et-vient parfois désordonné, il rend également un hommage à son meilleur ami qui lui, sans drame apparent, décide de se suicider en oubliant les siens. L'auteur aime trop l'humanité, il est trop généreux, trop débordant d'espérance et de pugnacité (comme Joë dans le livre suivant) pour juger, mais l'on sent tout de même une incompréhension profonde dans cet acte égoïste. « Tu t'es condamné à mort en nous infligeant la perpétuité… » On aimerait et on serait fier d'être son ami… sans pour autant se jeter du cinquième ! Ce livre, plein d'humanité, est donc une réflexion sur la vie, la mort, le chemin complexe de l'homme qui va de l'une à l'autre par des chemins souvent bien obscurs. Je me permets de penser que de Fonclare a plutôt écrit cet hommage et cet exhutoire pour lui-même plutôt que pour la littérature. Mais il demeure une grande plume et une belle âme !
Commenter  J’apprécie          20
Un témoignage douloureux sur la perte d'un être cher, une façon d'essayer de faire son deuil mais y arrive t-on jamais ?
Qui de nous n'as pas connu malheureusement cette situation, la pour le coup c'est du suicide que l'on parle et moi ça m'interpelle énormément pour y avoir été confronté très violemment.
Encore aujourd'hui les mèmes questions et interrogations se posent, la colère est quelquefois présente, le manque, l'incompréhension et la culpabilité car comme ce témoignage mes pensées sont les mèmes.
Qu'est-ce que l'on a pas vu ?
Et comment vivre avec cela ?
Commenter  J’apprécie          60


critiques presse (1)
Lexpress
07 février 2013
Avec la même finesse de trait, Guillaume de Fonclare déjoue le pathos et la leçon de morale. [...] C'est ce ton juste, si difficile à atteindre, qui rend ce livre fraternel. Et bouleversant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Depuis dix ans, jour après jour, muscle après muscle, membre après membre, mon corps prends congé de moi. (… ) Je souffre jour et nuit, sans que personne ait réussi à ce jour l’exploit de savoir de pourquoi. De mon médecin traitant aux spécialistes, d’un CHU de province aux hôpitaux parisiens, j’ai divagué de consultation en consultation ; on cherche, on cherche, et on ne trouve pas. On élimine des hypothèses et on fait d’autres; on fait des examens, on refait des examens, on voit le Pr Untel qui saura dire, peut-être, et qui enverra vers un autre Pr Untel, après avoir constaté son impuissance à comprendre. Myopathies, neuropathies, maladies auto-immunes, gènes défaillants, mitochondries rétives, vacuoles absconses, on scrute, on dissèque, on compare, mais rien n’y fait. Il y a bien des signes, des défaillances aux noms barbares (...) qui sont les symptômes d’une foule de choses, sans qu’aucun soit suffisamment «franc » pour qu’il vienne formellement « caractériser » une pathologie. Mon corps est un menteur et il me fuit."

Commenter  J’apprécie          10
De toi , je n'ai rien appris du mystère de la vie, et celui de la mort s'est fait plus épais. Cependant, c'est le murmure de ta voix qui m'encourage à exister et à demeurer debout; malgré toutes les difficultés, et l'énigme de ta fin m'encourage à vivre pleinement; rien n'est assuré pour quiconque, joie, bonheur, tristesse ou désespérance.
Commenter  J’apprécie          50
Tes filles viendront me voir, et elles me demanderont des comptes. Elles viendront et elles exigeront de savoir quel sorte de salaud tu étais ; "au revoir, papa, à ce soir !" "Au revoir mes chéries" et tu vas te jeter dans le vide. Qui pourra les convaincre que tu les aimais ? Que dans ta folie tu n'as pas, tu ne pouvais penser à elles ? Que tu es mort pour des raisons dont nous ne savons rien, et dont on ne peut rien savoir ? Tu as dit "au revoir" et tu t'es jeté par la fenêtre, voilà ce qu'elles comprennent.
Commenter  J’apprécie          20
De toi, je n’ai rien appris du mystère de la vie, et celui de la mort s’est fait plus épais. Cependant, c’est le murmure de ta voix qui m’encourage à exister et à demeurer debout, malgré toutes les difficultés, et l’énigme de ta fin m’encourage à vivre pleinement ; rien n’est assuré pour quiconque, joie, bonheur, tristesse ou désespérance. Ma grande faiblesse n’est pas la fin, et même si mon esprit aspire à la paix, je n’en ai pas fini avec cette vie-là. Tant pis si le chemin ne m’a pas conduit là où je voulais aller ; si je n’apprends pas de mes défaites, c’en est fini de moi. J’aime et je suis aimé, c’est cela l’essentiel.
Commenter  J’apprécie          10
De toi, je n'ai rien appris du mystère de la vie, et celui de la mort s'est fait plus épais. Cependant, c'est le murmure de ta voix qui m'encourage à exister et à demeurer debout, malgré toutes les difficultés, et l'énigme de ta fin m'encourage à vivre pleinement ; rien n'est assuré pour quiconque, joie, bonheur, tristesse ou désespérance. Ma grande faiblesse n'est pas la fin, et même si mon esprit aspire à la paix, je n'en ai pas fini de cette vie-là. Tant pis si le chemin ne m'a pas conduit là où je voulais aller ; si je n'apprends pas de mes défaites, c'en est fini de moi. J'aime et je suis aimé, c'est cela l'essentiel.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Guillaume de Fonclare (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume de Fonclare
Sur le plateau, François Busnel donne la parole au moine bouddhiste Matthieu Ricard, au philosophe Alexandre Jollien et au psychiatre Christophe André, qui publient «A nous la liberté !». Après «Trois amis en quête de sagesse», ils se retrouvent pour un nouvel opus en commun sur le thème de la liberté intérieure. Léonor de Récondo publie «Manifesto», roman autobiographique sur les derniers instants de la vie de son père. Guillaume de Fonclare évoque «Ce nom qu'à Dieu ils donnent», récit sur la retraite d'un écrivain en proie aux malaises. A ses côtés, Philippe Claudel parle de sa dernière pièce, «Compromis», jouée par Pierre Arditi et Michel Leeb. Elisabeth Quin complète la liste des invités avec «La nuit se lève». La journaliste, atteinte d'un double glaucome, y raconte son combat contre la maladie.
+ Lire la suite
autres livres classés : suicideVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (70) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}