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EAN : 9782072906619
288 pages
Gallimard (03/06/2021)
4.5/5   2 notes
Résumé :

Peintre russe, compagnon de route de Kandinsky durant la première décennie du XXe siècle à Munich, Alexej von Jawlensky offre l’exemple d’un artiste qui participe à la modernité en faisant l’expérience des frontières : entre expressionnisme et fauvisme, entre figuration et abstraction. Cette œuvre singulière entame une exploration du visage, qui se simplifie au cours des années, s’éloigne de la ressemblance, puis se brouille, perd ses traits, pour n’être plu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Alexej von Jawlensky (1864-1941)

Au milieu de ces peintres russes exilés : Jawlensky

A part les grands peintres russes classiques dont l'oeuvre fut fortement empreinte de réalisme dans le fond : Répine, Kramskoï, Lévitan et autre Serov.. qui ont laissé plutôt des témoignages parfois glaçants de la Russie impériale, je me suis toujours demandé quelle fut la plus-value qui a suivi à tout ça lors du plongeon dans l'ère moderne ou plutôt je n'ai pas vu grand chose qui m'ait marqué à ce point d'en faire une chronique, mais si on voit la question autrement et qu'on mette sur le même plateau tous les exilés russes pour des raisons diverses et variées : Kandinsky, Chagall, Jawlensky, Soutine, De Staël, la parenthèse Malévitch.. ces grosses pointures individuelles qui se sont imposées comme des marqueurs de l'évolution de la création artistique moderne, il est évident que je suis obligé d'avoir une autre réflexion. A part Soutine et De Staël, je n'ai pas chroniqué sur eux ici, il me tarde en tout cas de dire quelque chose de Jawlensky qui s'impose à moi comme un peintre majeur. Je l'ai vu exposé dans des expositions récentes à la faveur de l'expressionnisme-fauvisme, et à chaque fois j'ai flashé sur lui. Et puis à chaque fois de le voir associé au nom de Kandinsky pour en parler a le chic pour me fatiguer au plus haut point ! Bien sûr qu'ils furent associés, dans la vie déjà, bien sûr que Jawlensky doit bien quelque chose à Kandinsky, mais depuis le temps, il est pertinent aujourd'hui de le voir s'assumer seul. Et Gallimard a eu l'heureuse idée de publier en juin 2021, en pleine covid, la bonne blague, un magnifique beau livre, le catalogue des expos consacrant l'artiste qui se sont déroulées successivement sous l'égide de la fondation Mapfre à Roubaix, Marseille et Madrid.

A voir sa production, le peintre s'impose à mes yeux comme un acteur majeur de l'épopée expressionniste-fauviste dans les années début de siècle 1900. A force de s'essayer des centaines de fois sur des portraits par la couleur qui sort du tube, orgie de couleurs appelait ça Edgar Degas, il arrive fatalement quand on a le talent de Jawlensky qu'on se heurte génialement à titiller la pépite, l'unique joyau qui va faire de vous quelqu'un qui joue dans la cour des grands qui ont marqué l'époque moderne. le résultat a quelque chose d'exceptionnel !

Je suis partagé sur son idée d'évolution vers l'art abstrait comme l'a fait Kandinsky, n'est-ce-pas le premier d'ailleurs qui a rompu avec le figuratif pour donner dans un genre que j'aime moins pour rester euphémique et poli. Quelle est la réflexion de Jawlensky à ce propos ?

Années grande guerre et post-guerre où il doit fuir l'Alemagne avec toute sa famille pour aller à Léman : il dit ceci : "Il fallait que je peigne, non pas ce que je voyais mais uniquement ce que je ressentais vivre en moi, dans mon âme" Et quand on examine factuellement ce qu'il dit, on voit qu'il y a incontestablement un décrochage eu égard au figuratif, mais celui-ci n'est pas éteint : son âme comme il dit souvent le rattache encore à quelque chemin, quelqu'ombre d'arbre qui vont finir par devenir des tâches colorées, assemblées sans horizon, en petits formats plutôt .. Même schéma de pensée pour les portraits : les grands yeux ouverts d'avant se ferment et deviennent une ligne, en dessous un nez en lignes croisées en forme de L, et une bouche fermée en une ligne qui ferme le tout en une espèce de géométrie faciale porteuse du masque funeste .. et pour peu que les yeux s'ouvrent, ils deviennent effrayés !.. Représentations, états d'âme, ça chemine un temps, et on va y voir la tête du Christ dans les années précédant la seconde guerre mondiale. Apocalypse, résurrection ?.. La maladie le paralyse .. et c'est sa mort qui survient en 1941 tout en ayant gardé sa lucidité.

Pour ajouter à ma démonstration, la cote de ces monstres russes du pinceau exilés que sont Kandinsky, Jawlensky, Soutine, Chagall, De Staël a sur les 12 dernières années dépassé les 10 m§ avec des pics pour certains a + de 40 m§. Bon, il me reste maintenant à chroniquer sur Kandinsky et Chagall. Merci de votre attention chers amis.
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Figure majeure de l'art de la première moitié du XXe siècle, Alexej von Jawlensky (1864 - 1941), reste un artiste relativement méconnu en France, en raison d'un intérêt tardif pour l'expressionnisme.

Ce superbe catalogue de l'exposition présentée au musée Cantini à Marseille du 11 juin 2021 au 26 septembre 2021 remet en lumière ce peintre.
Il nous permet de découvrir ou de redécouvrir à travers ces visages quadrillés de couleurs vives mais aussi des paysages et des natures mortes, une peinture entre fauvisme et expressionnisme.
Ce beau livre est aussi le récit de son compagnonnage intellectuel et artistique avec Kandinsky et les membres du Blaue Reiter à l'aube du XXè siècle.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Comme Monet et Mondrian, il expérimentera la technique sérielle, avec un type de peinture situé à mi-chemin entre figuration et abstraction.
Il reviendra ensuite vers le visage, dans sa version la plus austère. Jawlensky, peut-on dire, invente une figure paradoxale : celle du visage abstrait."
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La philosophe Claire Marin est la marraine de la 8e édition des Nuits de la lecture sur le thème du corps. Pour cette occasion, elle nous lit un extrait de son choix sur le pouvoir de l'écriture. Pauline Delabroy-Allard "Qui sait" aux Editions Gallimard (2022).
Claire Marin développe une pensée du sensible et interroge la notion d'identité à travers les épreuves existentielles que nous traversons au cours d'une vie : naissance et deuil, maladie et accident, rencontre et séparation amoureuse, rupture et découverte… qu'elle analyse comme les moments-clés de transformation de soi. Elle est notamment l'auteure de « Hors de moi » (Allia, 2018), « Rupture(s) » (L'Observatoire, 2019), « Mon corps est-il bien à moi ? » (Gallimard Jeunesse, 2020) ou encore « Être à sa place » (L'Observatoire, 2022).
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