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EAN : 9782386080074
466 pages
NOUVELLE LIBRAI (29/11/2023)
3/5   1 notes
Résumé :
« Votre livre est une somme. Ce que l'université et la politique ont voulu effacer avec une hargne incompréhensible reprend sa place dans votre brillant essai où j'ai pris un rare plaisir à retrouver nos amis dans leur pureté et leur courage. » Michel Déon

« Ce que je voulais vous dire, c'est ma surprise et mon admiration totales devant tous ces textes magnifiquement vrais, écrits avec une grande générosité, une immense culture littéraire et une frate... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
On aura remarqué (la seule fréquentation de Babelio suffit à confirmer cette impression) que la littérature contemporaine, les milieux éditoriaux et critiques, la création, la librairie, sont des chasses gardées de la gauche. Christopher Gérard a eu la curiosité de rechercher les auteurs et les créateurs extérieurs à la Matrice, animés par d'autres valeurs, et qui, de ce fait, ont été exclus du champ littéraire et privés, souvent, de visibilité. Qu'on se souvienne d'Annie Ernaux, prix Nobel, brisant la carrière de Richard Millet, ou des signataires de la pétition contre Sylvain Tesson, entre mille autres exemples. Donc, aux éditions de la Nouvelle Librairie, Christopher Gérard publie un fort volume, un répertoire alphabétique d'auteurs connus, inconnus, ostracisés ou simplement ignorés. On ne s'étonnera pas de tomber sur L. F. Céline, Slobodan Despot, Ernst Jünger, Gomez Davila, Renaud Camus ou Pierre-Guillaume de Roux, mais ce livre sert moins à retrouver des auteurs dont on a déjà entendu parler, qu'à en découvrir d'inconnus. Christopher Gérard n'a pas négligé les lettres belges francophones, ce qui est un gage de qualité.

Comme le volume adopte la forme du dictionnaire, on devrait se garder de le lire de A à Z, mais se servir de la table des matières pour aller à tel ou tel écrivain. Cet ouvrage a pour principal intérêt de guider le lecteur vers de nouveaux horizons, qui, pour une fois, ne seront pas tracés et bornés par le journalisme engagé et son bourrage de crâne. Comme, par définition, nous sommes tous en butte à cette propagande incessante, la "faune" littéraire que présente Christopher Gérard risque de nous paraître un peu étrange, ainsi que le langage employé par le critique pour présenter les personnalités choisies. Il a ses propres tics, ses propres clichés, ses propres valeurs, qui, pour différer de ceux du camp d'en face, n'en demeurent pas moins des clichés et des valeurs frelatés : ("... X qui signe là un vrai livre d'écrivain, hilarant et désespéré, incorrect et plein d'humanité...") . Ce dictionnaire est aussi agaçant qu'il est utile : l'éloge des auteurs va plus souvent à leur personnalité et à leur vie, qu'à leurs livres ; on privilégie les êtres d'exception et non les ouvrages, qui n'apparaissent dans la notice qu'après le portrait de l'auteur, comme s'ils procédaient de la nature particulière de l'homme, et non de son travail sur la langue et sur soi-même. Ce florilège d'êtres d'exception s'exprime dans une langue souvent précieuse, ciselée (comme dit l'auteur) et travaillée pour différer du dialecte du camp d'en face, langue parfois snob où l'on se prévaut des amitiés et des connaissances de tel ou tel pour se mettre en valeur. Enfin, j'ai été un peu lassé du néo-paganisme mondain qui se rencontre à de nombreux endroits ("...lobotomisés par la sous-culture américanoïde, décérébrés par les médias, crétinisés par les dogmes monothéistes".)

Ce volume de 450 pages est donc un livre indispensable pour repérer les non-conformistes et beaucoup d'auteurs belges, étrangers au Wokisme ambiant. Il faut toutefois supporter patiemment cette esthétique narcissique, cette manière d'être l'artiste de sa vie au détriment de son oeuvre, qui donne de la littérature une très fausse, futile et rebutante idée.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
[Sur Michel Mohrt]
Michel Mohrt (1914-2011) aura connu le terrible XX°s dans sa totalité ; il aura vu son existence brisée à jamais par la défaite de 1940. Dans "La Campagne d'Italie", merveilleux roman stendhalien sur les illusions perdues d'un jeune guerrier frustré de sa victoire, il fait dire à son double romanesque, Talbot : " On ne s'en remettra jamais."Le traumatisme de la défaite de 1940 laisse des cicatrices profondes, qui mettront près d'une vie entière pour se refermer : "Je n'avais plus confiance en moi, parce que j'avais perdu confiance en mon pays. Comme lui, je me sentais vaincu. Je passais mon temps à ruminer la défaite, cherchant à en préciser les causes, si évidentes pour moi."

p. 327
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