Je suis très fan de ce genre d'histoires, qui mêlent, justement, intrigue et histoire. Un brin d'ésotérisme ne me dérange pas. Mais j'avais toujours hésité à lire Giacometti et Ravenne, ne sachant pas de quel côté ils se situaient sur l'axe qui va de
Steve Berry à
Dan Brown, c'est à dire entre l'auteur qui, cliniquement, spécifie pratiquement pour chaque élément historique signalé dans ses livres le vrai du faux, le connu et l'inventé, et, de l'autre, celui qui joue sur l'ambigüité et accumule les à-peu-près. Ce n'est pas pour rien que j'ai lu tout
Steve Berry, ou presque, et que je fuis
Dan Brown…
Je me demandais donc ce qu'allais me proposer cette Nuit du mal. J'ai donc grandement apprécié de découvrir la présence d'un bref chapitre « Discerner le vrai du faux » à la fin de l'ouvrage. Trop bref, probablement, j'y reviendrai, mais le minimum étant assuré, je pouvais attaquer la lecture.
L'histoire est bien fichue, c'est efficace, les personnages sont intéressants et suffisamment complexes pour qu'à aucun moment on ne les trouve caricaturaux. Ceux qui se trouvent dans le camp du Bien ne sont pas forcément gentils ; ceux qui se trouvent de l'autre côté de la frontière ne sont pas tous malintentionnés. Et c'est très appréciable.
Autre précision qui peut avoir son importance, puisque l'on est en présence du tome 2 d'une série : même en n'ayant pas lu le premier tome, on suit sans difficulté, puisque l'on est un peu dans une « deuxième saison ». Cela ne pose vraiment aucun problème.
Je reste tout de même un petit peu sur ma faim, concernant les éléments historiques mobilisés. Une partie de l'histoire se déroule à Venise, et met en scène des aristocrates italiens qui, regroupés au sein d'une Organisation des aristocrates fascistes, auraient, pour certains, des idées de résistance. Cette partie de l'histoire, si elle s'appuie sur des faits réels, et sachant qu'en dehors des spécialistes, autant on entend beaucoup parler du nazisme, mais beaucoup moins du fascisme italien. Mais il n'y a rien à ce sujet, dans le fameux chapitre consacré à donner quelques pistes sur ce qui est historique et ce qui est romancé, ce qui est bien dommage : après tout, comme c'est justement un sujet sur lequel assez peu de français sont, je pense, très au fait, même en imaginant que tout soit inventé, cela ne serait pas problématique. Mais j'aurais vraiment aimé trouvé un point sur ce côté-là de l'histoire !
Par contre, il y a un personnage que l'on ne s'attend pas à voir surgir là, et qui est une très bonne idée, parce qu'il y a une très jolie mise en abime. Je ne voudrais pas spoiler, mais chaque lecteur comprendra rapidement que ce personnage qui arrive au moment de partir pour Venise n'est pas anodin…
Ça se lit vraiment bien, on apprend des choses, l'histoire est bien fichue. Ce n'est pas un grand coup de coeur, mais ça fonctionne vraiment bien. Alors que tous ceux qui aiment ce genre de romans n'hésitent pas !
Lien :
https://ogrimoire.com/2020/0..