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EAN : 9782070394777
108 pages
Gallimard (03/01/1996)
3.58/5   40 notes
Résumé :
Elle est installée dans l'existence : famille, profession, habitudes. Un beau jour, on lui annonce un cancer. Va-t-elle en mourir ou pas ? Elle n'en sait rien. Mais, en attendant, elle aimerait bien rester elle-même. Or, de collègue, mère, amie, elle devient la malade. Ou la patiente. Et de la patience, il en faut. Son patron la juge incapable de travailler et la vire. Ses enfants l'infantilisent. Ses amis, avec les meilleures intentions du monde, l'enferment dans s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre court est aussi fulgurant que réjouissant.

Enfin un livre qui traite du cancer sous un autre aspect que celui de la morbidité, de l'empathie et de l'apitoiement.

L'auteur parvient malgré le peu de pages à tout dire en peu de mots, elle va là où les autres n'ont pas su aller, à l'essentiel.

Atteinte d'un cancer, la narratrice évoque au fil des pages toutes les situations que l'on rencontre qu'en on est en proie à cette maladie.

Des maladresses du corps médical:



Le vieux monsieur:

- Bon, eh bien, si ça vous va, je vous opère le 2.

La malade:

- Parce que vous êtes certain que c'est un cancer?

Le vieux monsieur:

- Ca, il n'y aucun doute, ne vous en faites pas, de nos jours on les guerit à cinquante pour cent.

La malade :

(pensant au cinquante pour cent qui ne guérissent pas) :- C'est une statistique très encourageante. Merci, docteur.



Le passage avec le patron qui va licencier la personne est criant de vérité.

Le patron :

- Je passe une coloscopie dans deux semaines.

La malade :

- Mais vous avez des raisons de craindre quelque chose?

Le patron :

- Mon arrière-arrière-grand père est mort d'un cancer du colon. J'espérais que mon frère en hériterait. Mais il vient de passer le même examen et il dit qu'il n'a rien. C'est bien ma chance.



On voit ici que l'auteur met en avant toutes les faiblesses et les lâchetés de ceux qui environnent le malade. Les politesses qui tournent à la bourde, je pense à la scène des cheveux. Les amis qui téléphonent à tout bout de champ. Ceux qui sont certains de détenir la vérité.



Pleins de moments d'ironie traversent comme des météores le livre. On sait que les parents de l'auteur ont disparu dans les camps de la mort. A un moment elle hésite entre incinération et inhumation et se dit à elle même que sa famille a déjà donner pour l'incinération ... On appréciera ou pas.

Caustique, cynique, criant de vérité et bourré d'humour.

A mon humble avis, l'un des livres les plus courts et les plus instructifs sur le malade face au cancer. Surtout il permet de décomplexer les proches souvent plus génés que le malade. Il fait sourire et rien que cela vaut la peine de le lire.

Là où un Fritz Zorn et son " Mars" analyse les raisons psychanalytiques et sociales du cancer, où Emmanuel Carrère avec " D'autres vies que la mienne" rend compte avec justesse de destins brisés, où Pascale Kramer avec " Un homme ébranlé" réussi un joli tour de littérature et montre un aspect froid et glacial d'une facette de la maladie, Elisabeth Gille réussie elle a faire un grand livre avec simplicité et classe. Cette classe de ceux qui savent, qui endurent et qui gardent avec dignité le sourire et crache leur bonne humeur et leur ténacité à la figure du crabe. Malheureusement pour elle, le rideau est tombé.

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Petite pièce surprenante, assez bien vue quoique aride à mon goût, le crabe sur la banquette arrière raconte le traitement d'un cancer chez une malade, femme âgée en rémission qui espère voir son cancérologue pour la dernière fois. Sauf qu'il y a une tache qu'il faut soigner, ou pas.
Tout l'intérêt de l'ouvrage réside dans les réactions diverses auxquelles est confrontée la malade, qui n'aura pas plus de nom que ses interlocuteurs. Réactions des médecins qui inquiètent la patiente ou au contraire prennent cette tâche à la légère, pronostiquant une bronchite plutôt qu'une tumeur ; réactions de l'entourage dont la moindre phrase, pourtant pleine de prévoyance, d'intérêt, de bienveillance, tombe forcément mal, se trouve mal interprétée, ou simplement se montre d'une très grande maladresse. C'est aussi les amis qui enterrent déjà la malade, imaginant le mal pire qu'il ne l'est ; ceux qui ne cessent de dire qu'ils sont disponibles et à l'écoute si la malade a besoin d'eux mais raccrochent lorsqu'elle s'apprête justement à demander un service.
Les nerfs sont mis à vif par les traitements, les avis médicaux contradictoires et qui ne prennent guère en compte le malaise de la patiente, mais aussi par une fille trop jeune et immature qui utilise la maladie de sa mère et la sous-estime, et les amis qui débarquent ou appellent à toute heure du jour, soucieux d'occuper la malade qui aimerait simplement avoir une minute à elle pour se reposer.
Car en effet, il n'y a pas une minute de pause dans ce texte court, assez mal agencé, mais dont le rythme (trop) rapide crée le malaise chez le lecteur qui ne peut que se reconnaître dans ces encouragements ou ces sollicitudes maladroites. C'est au fond une bonne façon de comprendre ce que vit un malade, sans donner de réponse miracle sur le comportement à adopter.
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Petite pièce de théâtre surprenante ou aucun personnage n'est nommé hormis par ces "fonctions" la malade, le médecin, la femme de ménage, l'ami., etc...

Pas facile de s'attacher aux personnages mais l'important c'est tout de même le fond de l'histoire.
Cette femme atteint d'un cancer qui doit supporter les avis, les commentaires sur sa santé, sur sa forme et aussi le fait que ses proches ne l'écoutent pas le moins du monde pas plus que le corps médical d'ailleurs, ils se contentent de platitudes pensant bien faire.
Cela en devient même comique tellement ça déborde de vérité.

Si vous avez quelques heures à tuer c'est une lecture originale.
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bien nul obligé de le lire en classe j aurais préferer prende le livre le nez juif............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ fuck le fr
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La suite des livres récupérés chez ma mère dont le titre m'est familier mais peut-être avait-il fait grand bruit lors de sa sortie. Curieuse forme entre court roman et pièce de théâtre absurde… on pense évidemment à Ionesco dont un extrait figure en ouverture de ce livre. Iconoclaste, original en tous cas et fort pour évoquer des sujets graves et toujours d'actualité : la maladie, la mort, l'état des hôpitaux et du personnel soignant, l'attitude maladroite des gens qui s'accommodent mal de tout cela. Un ouvrage à découvrir et que j'aimerais découvrir sur scène.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ils n'ont toujours pas intégré le fait que cent pour cent des gens meurent. pas quatre-vingt-dix-huit ou quatre-vingts-dix-neuf pour cent, ce qui laisserait une petite chance aux non-fumeurs et aux buveurs d'eau, mais cent pour cent. Le jour où ils en prendront conscience, ils renonceront au jogging et ils recommenceront à fumer. (p.86)
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Quatorze heures : Le répondeur : "ce répondeur est branché en permanence.."
Le téléphone : "ahh, tu n'es pas là.. on m'avait dit que tu ne sortais jamais..je voulais prendre de tes nouvelles. Comment vas-tu ? Il paraît que tu es un peu fatiguée, ne t'inquiètes pas, ce n'est pas la maladie, c'est le traitement. La cousine de mon amie Florence, tu sais, celle qui es morte il y a quinze jours, le supportait très mal au début. Mais on finit par s'y habituer. Allez, je te laisse, rappelle moi sans faute. En tout cas tu as une très bonne voix.."
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Il est extraordinaire qu'on ne puisse pas mentionner la mort sans être soupçonné de dépression. Elle arrivera bien un de ces jours, de toute manière. En attendant, j'aimerais quand même pouvoir en parler. (p.124)
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C'est ça la maladie : on se perd de vue. On porte avant tous les autres le deuil du personnage que l'on a été et que l'on n'est plus. (p.116)
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C’est parce que les Américains sont de grands naïfs. Ils n’ont pas intégré le fait que cent pour cent des gens meurent.
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