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EAN : 9782207114971
226 pages
Denoël (07/05/2013)
3.48/5   20 notes
Résumé :
À Coyote Crossing, un trou perdu de l’Oklahoma, tout semble paisible. Jusqu’à ce que l’adjoint du shérif égare un cadavre et déclenche une nuit d’enfer… Coyote Crossing : un bled tellement paumé que même les téléphones portables ne captent pas.

Adjoint à mi-temps du shérif local, Toby Sawyer est appelé au chevet de son premier macchabée, Luke Jordan, un voyou notoire qu’on vient de cribler de balles.

Sa mission : le surveiller toute l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Quand on est un tout nouveau shérif adjoint (et à mi-temps en plus, faut pas déconner), qu'on doit encore faire ses preuves et qu'en pleine nuit le chef vous appelle sur les lieux d'un homicide pour surveiller le macchab', même si vous pensez qu'en l'état il n'ira pas bien loin, vous la fermez et vous le surveillez !! Pas compliqué pourtant, mais pour Toby Sawyer faut croire que si. A bien y réfléchir, il préfère aller rendre une petite visite de courtoisie à sa maîtresse plutôt que de reluquer toute la nuit le cadavre d'un type qu'il n'a de toute façon jamais porté dans son coeur. Un petit coup de dedans dehors rapidos et hop, le voilà revenu, ça a pas non plus pris des plombes mais ça a suffit pour que le tout juste refroidi ne soit plus tout à fait là où il l'avait laissé. Plus tout à fait là du tout en fait. Belle gaffe pour un bleu et Toby Sawyer se ronge les sangs pour savoir comment il va annoncer ça à son chef pour que ça ait l'air le moins catastrophique possible, se voyant déjà obligé de chercher un nouveau boulot et pensant que rien de pire ne peut plus lui arriver. Rien de pire ? La disparition du corps n'est que la première étape d'une longue suite d'évènements qui vont se dérouler dans la nuit de Coyote Crossing, bled paumé d'Amérique profonde dont on se demande pourquoi un endroit aussi mort et insignifiant continue d'apparaître sur les cartes sinon pour faire chier un éventuel cartographe stagiaire.
Et justement, tout va se mettre à déjanter à cause de cette situation d'isolement. Qui irait voir ce qui se passe du côté de ces bouseux qui en sont sûrement à se reproduire entre eux pour continuer à peupler leur trou de merde ? Profitons-en donc pour se lancer dans le trafic de clandestins dont il semble que chaque péquenaud du coin soit impliqué à plus ou moins grande échelle. Dur pour l'adjoint Toby Sawyer de trouver quelqu'un de confiance au milieu de cette nuit de cauchemar ou presque tout ce qui marche sur deux pattes cherche à l'envoyer dans un endroit d'où on ne revient pas souvent...

Ça commençait bien pourtant, la petite visite de Plouc-City et la vie en mobile home, suivi d'une petite pointe de tension qui apparaissait avec l'évaporation du dézingué et puis soudain, après une entrée en matière réussie, paf, voilà qu'on se repose sur ses lauriers et que sous prétexte d'un adjoint intègre mais d'une naïveté confondante (parce que les situations foireuses, on les voit arriver de très loin, mais lui non, doute de rien, né de la dernière pluie quoi), on enfile les évènements tous plus improbables les uns que les autres sur un collier vaudevillesque qui finit par se parodier lui-même. Ah oui parce qu'attention ! on est pas là pour se poiler, Victor Gischler semble vouloir nous offrir un petit noir bien serré et tout ce qu'il y a de sérieux. Sans dec ? A la fin de livre, impossible de savoir s'il faut se marrer grassement ou soupirer d'agacement (les deux, allez hop, pas de jaloux). C'est dommage les personnages sont pas mal campés, les pourris ne le sont pas qu'à moitié et les rednecks font leur boulot, m'enfin la trame aurait amplement mérité un traitement plus soigné et cohérent et là, peut-être (peut-être) que ça aurait eu de la gueule, mais on ne le saura jamais parce que si c'est pas complètement du foutage de gueule (serait pas très honnête de dire que ça ne se lit pas, au contraire ça se lit, mais sans passion aucune) on n'en n'est pas loin, on n'en est pas loin du tout !
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Attention!!! Pépite rocambolesque, drôle et survitaminée…
Toby Sawyer avait pourtant tout fait pour quitter son bled super paumé, mais un malencontreux accident - la fille avec qui il a couché en revenant pour enterrer sa mère est tombée enceinte - l'a obligé a prendre ses quartiers dans le mobile home dont il a hérité. Après la naissance du bébé, il est entré dans l'équipe municipale du shérif mais doit faire ses preuves. C'est la que sa première tâche importante tourne au cauchemar: alors qu'il rendait visite à sa maitresse (mineure), le cadavre de Luke de la fratrie des voyous Jordan disparait alors qu'il devait le surveiller…
Époustouflant! Ce western contemporain nous emmène tambour battant à travers toute la ville, un apprenti shérif - Toby - essayant de survivre à une ou deux meutes de bandits armés lancées à ses trousses, alors que sa femme l'a plaqué, qu'il est seul avec son bébé… bref, tout un tas de choses déplaisantes vont lui arriver, sans temps ni respiration, une chevauchée fantastique à bord d'une vieille guimbarde, des méchants plus vrais que nature, un jeune homme oscillant entre naïveté et débrouillardise, bref, tout un monde à la Tarantino, franchement, il ne manque que la musique.
Ah ben non j'avais mis les Black Eyes Pas « Pump It » à fond du coup, il manquait rien du tout...
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Une ville paumée au beau milieu d'un état poussiéreux, un adjoint du shérif dépassé sont les archétypes de nombreux romans qui débarquent dernièrement sur les étales des librairies depuis le succès de Cormac McCarthy, « Non ce pays n'est pas pour le vieil homme ! », chef-d'oeuvre du roman noir américain, commenté ici.

Coyote Crossing de Victor Gishlerse situerait dans la veine d'un film de Quentin Tarantino selon le commentaire de l'éditeur et il faut bien avouer qu'au niveau de la syntaxe et de la dramaturgie on a plutôt la sensation de lire une espèce de scénario mal ficelé qui nous livre parfois au détour des pages quelques scènes assez originales.

Le roman sec et nerveux est bourré d'actions. On peut le dire, on n'a guère le temps de souffler au détour de cet amoncellement de personnages stéréotypés qui s'entrecroisent sans que l'auteur daigne s'y attarder. Une volée de plomb et on passe à autre chose. Un peu simpliste comme système qui n'amène pas grand chose à une histoire incohérente où l'on s'entretuerait à tout va, sans que le moindre habitant n'intervienne durant la nuit. Et puis le personnage central n'est guère crédible alors qu'on le présente comme un paumé romantique qui se révèle au gré du roman comme un flic débrouillard et sanguinaire qui n'aurait pas peur de dégommer une tripotée de truands sauvages. Quelques scènes originales, comme la destruction d'un motel abritant une nuée de gangsters et le combat dans le poste de police, sauvent le roman d'un naufrage insipide.

On dira de Coyote Crossing qu'il s'agit d'un roman sans prétention et parfois distrayant qui se lit rapidement, ce qui est salutaire pour le lecteur, et après avoir tourné la dernière page, on ne pourra pas s'empêcher de penser à Nick Corey, shérif emblématique du roman de Jim Thompson dans 1275 âmes pour se dépêcher de lire ou relire ce polar d'envergure qui a inspiré avec plus ou moins de succès de nombreux auteurs !
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Coyote Crossing est un trou en Oklaoma qui possède tout de même un shérif affublé de quatre adjoints. le petit dernier s'appelle Toby Sawyer, un brave gars revenu s'échouer dans son bled natal ; jeune marié et jeune père, il n'a rien d'un héros, rien d'une tête brûlée non plus. Mais, parfois, les événements agissent comme de puissants révélateurs. Toby va passer une nuit de violence à laquelle il n'était pas préparé. Il va surprendre tout le monde, y compris lui-même. C'est lui qui raconte.

Une pépite étasunienne comme on en croise deux ou trois dans l'année, un thriller coup de poing, sous adrénaline, dans la plouquerie sudiste, par un p'tit gars qui a parfaitement digéré papa Thompson et grand frère Lansdale... Un pote à Sean Doolittle qui plus est. Style enlevé ponctué de métaphores tordantes, les pages se tournent toutes seules par paquet de dix : Gischler nous accorde aussi peu de répit qu'à son personnage jusqu'au final, somme toute assez classique, mais suffisamment inventif et parfaitement maîtrisé ! Un auteur (de plus) à suivre de très près.

Traduction très efficace de Frédéric Brument, a qui on peut quand même reprocher l'emploi systématique de "juste" pour traduire le "just" qui envahit les dialogues anglo-saxons ; il est bien dans l'air du temps, cette fâcheuse habitude s'étant répandue en France ces dernières années. C'est juste pas marrant, voire même juste un peu énervant. Mais c'est juste que je n'ai rien trouvé d'autre à lui reprocher !
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Bienvenue en Okhlahoma ! Bienvenue dans l'Amérique profonde ! Tellement profonde que je me serai cru plongée dans les années 60. A Coyote Crossing, il ne se passe jamais rien ! le personnage principal, Toby, est adjoint à mi-temps du shériff. Revenu en ville pour le décès de sa mère, il fait figure de privilégié parce qu'il possède son propre mobil-home, dans le superbe camping – je devrai dire lotissement – qui en comporte vingt. Il pensait repartir, il est resté : il s'est marié avec Doris parce qu'elle est tombée enceinte – ce n'est qu'après leur union qu'ils ont découvert les bienfaits de la pilule. Cependant, n'allez pas croire qu'ils sont de mauvais parents, Toby adore son fils, et lui souhaite une vie bien meilleure que la sienne.
Pour l'instant, Toby, pas très bien réveillé, est au prise avec son premier meurtre, et il devra passer la nuit à veiller le cadavre de Luke, petite frappe notoirement connue. Mouais. Cela sent le bizutage de bleu, surtout qu'une nuit auprès d'un cadavre, c'est long, très long. Autant rendre visite à Molly, sa maîtresse, qui vit non loin. Puis, un cadavre n'a aucune raison de se déplacer, non ?
Et bien si.
La suite de l'histoire ? Un cauchemar éveillé pour Toby, au prise avec une affaire qui le dépasse, mais qu'il devra empoigner à bras le corps. Ce n'est pas qu'il meurt d'envie de la résoudre, c'est qu'il tient à rester en vie. Il n'est pas toujours très futé, il est le premier à le dire, le premier aussi à payer ses petits oublis (il faut mieux charger son revolver, ou ne pas l'oublier dans le camion), cependant il a une très grande capacité à trouver tous les moyens de s'en sortir. Il ne dit pas merci à l'académie de police, non, plutôt à sa très grande expérience de bagarre après des concerts pas très réussis, et à sa volonté d'avoir le moins de blessures possibles. Il n'y arrive pas toujours, mais au moins, il est vivant, et c'est l'essentiel.
Surtout, Toby n'est pas seul en cause, il se doit de protéger son fils TJ, et s'il est un mari moyen, un adjoint du sheriff qui peut mieux faire, il est un excellent père près à tout pour protéger son petit. Et puisque ses adversaires n'ont que mépris pour toute vie humaine, vous comprendrez que sa mission n'en devient que plus difficile.
Coyote Crossing est un western moderne, dans une ville au milieu de nulle part, où même les portables ne captent pas, où le seul espoir des habitants est de partir, pour ne jamais revenir, où l'on est très vide confronté au vide. Toby en a fait l'expérience quotidiennement, dans son travail et sa vie de couple. Il en fait une expérience encore plus amer pour sa survie – et éventuellement aussi pour que justice soit faite.
Coyote Crossing, un très beau roman pour tous les laissés-pour-compte du rêve américain.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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critiques presse (1)
Bibliobs
09 juillet 2013
C'est comme du bourbon de contrebande: rude et râpeux. [...] Odeur de foul, de cordite et de sapin, ça swingue dans la poussière de l'Oklahoma. C'est drôle, cataclysmique, enlevé.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Tu parles bien comme un idiot de gringo. Que ces gens soient prêts à braver la mort pour venir dans ton pays devrait te mettre la puce à l'oreille. L'homme ou la femme le plus pauvre qui vit dans un de tes ghettos est bien mieux loti que des milliers d'autres, juste de l'autre côté du fleuve. Vous ne connaissez rien de la vraie pauvreté.
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Wayne siégeait au conseil municipal mais il balayait toujours son bar lui-même, chaque soir. Coyote Crossing était ce genre de ville. Bon Dieu, si un jour je devenais patron de quoi que ce soit, faudrait pas s'attendre à ce que je passe le balai. Quel intérêt sinon ?
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— Je vais y aller. Billy, je veux que tu ouvres le poste et que tu commences la paperasse. Toby, surveille le corps.
Je clignai des yeux.
— Quoi ?
— Surveille le corps.
— Il va aller nulle part.
Krueger me lança un regard qui suffit à me faire taire.
— Fils, on ne peut pas laisser traîner un cadavre, comme ça, sans surveillance. Tu es l’adjoint du shérif à mi-temps, à toi le sale boulot. Tu veux le décrocher, ton plein temps, non ?
— OK.
— Billy va s’attaquer à la paperasse et laisser un message au légiste du comté. Dieu sait combien de temps ça va prendre à cette grosse feignasse pour arriver jusqu’ici. Je ne serai pas parti longtemps.
Il regarda mon revolver dans le holster que je tenais à la main.
— Colle ça sous ton siège de bagnole.
Billy me fit un clin d’œil et partit pour le poste.
Le chef me posa une main sur l’épaule.
— Tu sais que j’ai confiance en toi, gamin ?
— Je sais.
— Mais il faut que tu grandisses un peu. Si on te prend à plein temps, il faudra prouver aux autres que t’es à la hauteur. Que tu fais partie de l’équipe. D’accord ?
J’acquiesçai.
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Billy s’accroupit près de Luke et fit la grimace comme s’il avait bouffé une salade d’œufs pourris.
— Bon Dieu, Luke a dû foutre quelqu’un sacrément en rogne, hein ? Je parie qu’il s’est saoulé et qu’il a laissé traîner ses pattes sur la fille qu’y fallait pas. La moitié des mecs du coin ont un flingue sous leurs sièges de bagnole.
— Hm-hm.
Je continuai à fumer. Il faisait trop chaud pour avoir envie d’alimenter la conversation.
Billy vit le chef sortir et se redressa, en lissant sa cravate.
— Je suis venu aussi vite que j’ai pu, Frank.
Krueger baissa les yeux sur sa montre, avant de les lever à nouveau sur Billy.
— Tu t’es pris une tasse de café ? T’as lu le journal du matin ?
Billy sourit comme si c’était une blague, mais il savait que le chef ne plaisantait pas.
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— Je compte neuf impacts de balles. Toi aussi ?
Je ne me fatiguai pas à compter.
— Ouais.
Je tripotai l’étoile en fer-blanc épinglée sur mon tee-shirt Weezer ; je me sentais idiot avec mes baskets montantes délacées et mon pantalon de jogging. Quand le coup de fil du chef m’avait tiré du lit à minuit, j’avais chopé les premières fringues qui traînaient et je m’étais précipité dehors. Je portais mon revolver dans son holster derrière le dos. J’avais essayé de fixer le holster sur le jogging, mais le flingue était trop lourd et n’arrêtait pas de tirer sur l’élastique — résultat, le pantalon descendait sous la raie du cul.
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