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EAN : 9782364743274
84 pages
Editions Thierry Magnier (12/10/2013)
4.04/5   24 notes
Résumé :
« Tous les jours une canette tombe au pied de l'immeuble. Je résiste, je ne sors pas. Je tiens la promesse que je me suis faite après le 29 juin : je m'habille comme j'aime, je relève mes cheveux, je passe mes boucles d'oreilles et merde à qui ça dérange, si je dois me retirer du monde pour être moi-même ça marche, je m'exile, je laisse le monde à distance derrière les vitres de mes fenêtres mais je ne renonce pas à qui je suis. »
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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D'une série de photographies, Valentine Goby a tissé cette jolie histoire. Celle d'une révolte sourde : Dora est enfermée chez elle depuis le 29 juin, on ne sait ce qu'il s'est passé à cette date, on envisage le pire. Chaque jour, elle s'habille, comme elle l'entend, minijupe, ballerines, cheveux relevés, et reste enfermée chez elle, dans sa cité, bâtiment D, avec vue sur le ciel et sur le bitume. Un sentiment de liberté la domine alors. Elle est une fille qui refuse de se soumettre, la révolte est intérieure, mentale. On comprend alors au fur et à mesure que l'exposition de son corps en minijupe a provoqué colère et choc dans la cité. le corps féminin - beauté sensuelle - est au centre de cette révolte, une des grandes problématiques du récit, comme souvent chez Valentine Goby. Et puis la narration nous expose une autre révolte : celui d'un garçon, et lui c'est "à l'intérieur qu'[il] étouffe". Il est jardinier, au grand dam de son père, pour qui un mec n'a pas à admirer la fragilité des fleurs et à respirer l'odeur de la terre, associant ce métier à celui d'une "pédale". Alors ce garçon, Charlie, pour éviter les insultes et les coups de son paternel, s'échappe le soir. Sa liberté à lui, il la trouve dans la pénombre du quartier, dans l'air vif de la nuit, en attendant que son père s'endorme, pour pouvoir doucement, à pas de loup, réintégrer l'appartement familial, au bâtiment E. Les deux révoltés sont voisins et un soir, la rencontre va se faire, par le biais d'une canette de soda, nonchalamment jetée par Charlie et aperçue par Dora, depuis sa fenêtre. Entre celle qui s'enferme dedans et celui qui s'enferme dehors, le dialogue va débuter grâce à un trou dans le mur - référence à la très belle photo de couverture, et même plus... - un morceau de liberté se conquérant alors par le biais de l'autre.

Une jolie histoire sur les préjugés, sur la jeunesse qui tente de les vaincre. Les photographies d'Hortense Vinet m'ont conquises, Valentine Goby les exploite habilement. La naissance de l'amour y est très finement observée, les métaphores qu'emploient Charlie pour évoquer Dora - "Bizarrement, je l'associe à ces fleurs épanouies le soir, fermées le jour" - sont tendres et vraies. Armés de leur amour et d'une boîte de peinture rouge vif, Dora et Charlie vont repeindre le monde, selon leurs envies, leurs désirs et surtout essayant d'affirmer leur liberté. Une porte rouge pour dire la vie, pour clamer l'envie d'écraser les diktats.

Lien : http://biblioado.canalblog.c..
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J'ai eu un peu peur en abordant ce livre : une jeune fille de banlieue qui porte une mini-jupe et de ce fait subit une agression, c'est la porte ouverte aux clichés nombreux et variés auxquels on s'habitue malheureusement.

Il faut déjà saluer le choix assez audacieux de la collection : un auteur reçoit un ensemble de photographies à partir duquel il doit composer son texte. Les photos, situées au tout début, sont belles et intrigantes, et donnent envie de se plonger dans la lecture. Celle de la couverture sert d'image principale à l'histoire, et il y a beaucoup de choses à dire de ce trou dans le mur...
Le roman est à la fois simple et subtile : deux jeunes ados solitaires doivent faire face à des préjugés : l'une aime porter des jupes, ce qui lui pose de graves problèmes, l'autre veut devenir jardinier, alors que son père trouve ça vraiment pas virile. Les deux se rencontrent par hasard et peu à peu la méfiance disparaît.

Pour en venir à ce qui constituait mon inquiétude principale, sur la fétichisation des jupes en banlieue, sans insister Valentine Goby utilise la bonne phrase :
« C'est pas la faute des mini-jupes. Mets en une à un lampadaire et regarde s'il fait tourner la tête des gars. »
Là où le film "La journée de la jupe" est consternant, c'est justement là où ce roman touche juste :-)

Ce n'est pas un plaidoyer, il n'y a pas de volonté de se servir de cette histoire pour en tirer une leçon sur eux (les jeunes de banlieue) si différents de nous. Et, cerise sur le gâteau, le propos féministe est assumé et bien maîtrisé. Valentine Goby écrit magnifiquement, et c'est un très beau moment de lecture.
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Deux adolescents. Elle, Dora, habite au bâtiment B de la cité Marcel Cerdan, vit enfermée dans son appartement depuis le 29 Juin. Lui, Charlie, bâtiment E de la même cité, « étouffe à l'intérieur » selon son expression.
Dora ne veut pas sortir mais ne renonce pas pour autant à être féminine. Elle s'habille comme elle l'aime : jupe courte, boucles d'oreilles et cheveux relevés.
Charlie, lui, aime la compagnie des plantes - il est apprenti jardinier - et ne supporte plus l'ambiance familiale. Tous les soirs il court dans la cité pour évacuer la tension. Puis il monte sur un tas de gravas et boit une cannette de coca.
Tous les soirs, Dora regarde une cannette tomber au pied de son immeuble par un trou dans un mur en brique entre les deux blocs de la cité. Elle s'agace du non respect des éboueurs et de la planète à qui cette main inconnue dit « merde » avec son geste. Un soir, elle descend de chez elle et relance la cannette à travers le trou du mur. C'est le début de la rencontre entre deux histoires.

Un beau récit sur la construction de soi et les relations humaines. Les deux personnages sont très réalistes avec leurs angoisses, leurs envies, et leurs petits bonheurs. L'écriture est à la première personne. On avance dans l'histoire avec ces deux adolescents et on découvre avec eux ce qui s'est passé ce fameux 29 Juin.
A noter : cet ouvrage fait parti de la collection « photo roman ». Une série de photographies de Hortense Vinet a été confiée à l'auteur. Celle-ci a écrit l'histoire à partir de ces photos.
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Ce récit met en scène deux adolescents qui vont s'apprivoiser. Valentine Goby nous enchante avec son style vif, léger. Elle prend soin de ses lecteurs adolescents ou adultes. Elle révèle avec délicatesse les secrets de ses personnages, elle suggère par petites touches sans jamais nous imposer de voyeurisme, ni de violence. Elle met du soleil, de la chaleur et de l'amitié dans cette porte rouge.
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La porte rouge est un livre de Valentine Goby où l'on retrouve Hortance Vinet et l'éditeur Thierry Magnier .
Elle raconte l'histoire d'un jeune fille, Dora enfermée chez elle depuis le 29 juin, on ne sait pas ce qui s'est passé ce jour là. Il y a un autre personnage, un garçon. Il est jardinier mais son père n'aime pas le métier de son fils. Alors ce garçon, Charlie, pour éviter les insultes et les coups de son père, sort le soir. Sa liberté, il la trouve le soir dans son quartier , en attendant que son père s'endorme, pour pouvoir rentrer chez lui. Les deux personnages sont voisins et un soir, ils se rencontres grâce à une canette de soda, jetée par Charlie. Dora par sa fenêtre verra le déchet passer. Le dialogue se ferra grâce à un trou dans le mur.
Ce livre est un peu ouvert au cliche car on peut lire qu'une fille de banlieue portant une mini jupe peut se faire agresser à cause de cela.
L'auteur a reçu des photographies avec lesquelles il a dû écrire son texte. Les photos sont situés au tout début et nous poussent à lire pour comprendre. Celle de la couverture sert d'image principale à l'histoire. Au fil de notre lecture, on comprend que les images sont dans l'ordre chronologiques de la lecture. La taille du livre est similaire à celle d'un livre pour enfants et on peut constater qu'il n'y a pas beaucoup de page, donc facile à lire.
J'ai appréciée lire ce livre car on essaye de comprendre les émotions des personnages; j'aimerai lire d'autres livres de ce genre.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais je ne sortirai pas. Dehors il y a des cygnes blancs, maman, des nénuphars roses, des cinémas climatisés, des piscines turquoise, des milk-shakes, des rues colorées où flâner avec des copines, il y a du soleil comme jamais je n'en ai connu ici et des gens qui se baignent dans les fontaines, il y a sûrement des garçons torses nus et le boxer qui dépasse du jean, des bouches à embrasser, des marchands de glace italienne bien crémeuse, oui ; mais il y a aussi une porte rouillée à trois rues d'ici, elle s'ouvre en grinçant, lourde, se referme dans ton dos et blesse tes omoplates appuyées contre elle. Il y a une porte fermée sur le noir, derrière la porte est retenu un cauchemar qui ne peut pas se dire, et aucun cygne, aucun nénuphar ne peut lutter contre la terreur qu'il m'inspire. Je ne sortirai pas.
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Il arrive qu’un copain me rejoigne, et qu’on regarde ensemble le ciel rougir en buvant du Coca. Mais pas souvent. Après, je vois monter la lune et les étoiles, et la vache , c’est beau.
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Des refus que Charlie aime tant chez Dora, cette fille qui dit "je refuse", des audaces que Dora aime chez Charlie, qui dit "je veux"
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Vidéo de Valentine Goby
Dans cette vidéo exclusive, plongez dans les secrets bien gardés des écrivains ! Explorez comment Caryl Férey fusionne voyages et écriture, comment DOA aborde la recherche de manière empirique, et comment Valentine Goby navigue l'exploration vertigineuse. Un voyage fascinant dans les coulisses de la création littéraire vous attend !
00:10 Caryl Férey 00:30 DOA 01:45 Alexis Jenni 02:37 Valentine Goby 04:10 DOA 05:33 Valentine Goby
Cette interview a été réalisée durant plusieurs éditions de Quais du Polar, ainsi qu'aux Artisans de la Fiction.
Chez les Artisans de la Fiction, situés à Lyon, nous valorisons l'apprentissage artisanal des techniques d'écriture pour rendre nos élèves autonomes dans la concrétisation de leurs histoires. Nous nous concentrons sur les bases de la narration inspirées du creative writing anglophone. Nos ateliers d'écriture vous permettent de maîtriser la structure de l'intrigue, les principes de la fiction et la construction de personnages.
Pour plus d'informations sur nos stages d'écriture, visitez notre site web : http://www.artisansdelafiction.com/
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