Zone tribale

Dans une banlieue où cohabitent Juifs, Maghrébins et Africains, Souf, un jeune garçon sans repères, intègre la bande de Chaka, "La Première Tribu" qui revendique la haine des Blancs et des Juifs et traficote un peu aussi. Quand il rencontre la belle Angie, la vie de Souf bascule, il tombe amoureux. Mais Angie lui préfère un "Feuj" intello et quand Chaka envisage de monter un kidnapping pour se faire plus de fric, la victime semble toute trouvée...

Réinterprétation de la sordide affaire du "Gang des Barbares" qui a fait la Une des faits divers pendant quelques mois, le récit fait alterner les points de vue de Souf, le jeune paumé, qui cherche à s'attirer les bonnes grâces du chef de gang et d'Angie, la belle rebelle qui cherche à tout prix à sortir de ce milieu. On suit bien les méandres sinueux qui amèneront Souf à commettre l'irréparable, ses atermoiements, sa colère et sa jalousie, le portrait de cette banlieue minée par les guerres ethniques et raciales semble sonner assez juste. Néanmoins, j'ai le sentiment d'un roman "de commande", sur un fait divers qui a secoué l'opinion mais qu'on fait se terminer moins mal que le vrai fait divers et où le "héros", Souf, s'en sort relativement bien. J'aurais presque préféré un récit plus proche du fait divers d'origine, quitte à ce que la fin soit terrible. J'ai ici l'impression qu'on a voulu ménager le jeune lecteur en lui montrant qu'on peut s'en sortir... Ça m'a un peu gênée mais cela n'enlève rien à la force de cette histoire, assez bien écrite, de plus.

Une fois de plus, Pascale Maret nous a concocté un très bon livre sur un sujet dur et d'actualité, mais agréable à lire.
Toujours là où on ne l'attend pas, c'est décidément un de nos grands auteurs jeunesse, trop méconnue me semble-t-il.

A une période où au lieu de s'améliorer, les relations entre les différentes ethnies, religions et groupes sont de plus en plus tendues, et où la dérive fait peur, ce court roman me paraît indispensable.

Facile à lire, parce qu'il alterne les points de vue, pas tout noir grâce notamment à la personnalité lumineuse d'Angie, il montre bien la facilité avec laquelle on peut se laisser entraîner, par admiration, par haine, ou par lassitude.

J'ai aimé aussi qu'il se termine sur une note positive. Même si la fin a pu paraître à certains un peu "plaquée" et "trop belle", il me paraît important de laisser une note d'espoir à nos jeunes lecteurs.
(Et puis j'avoue qu'après avoir lu d'affilée trois romans junior noir de noir et qui se terminent mal, j'apprécie un peu d'espoir !)

Zone Tribale de Pascale Maret est un roman fort qui aborde de front le thème des problèmes entre groupes ethniques au sein des cités de la banlieue parisienne. L'auteur alterne les chapitres entre le regard de Zouf sur la situation, narrée à la troisième personne, et le récit d'Angie raconté à la première personne.
Ce passage de l'un à l'autre des personnage principaux permet une immersion plus directe dans les événements qui nous sont rapportés et nous plonge au coeur de ce quotidien bien différent de ce que la plupart des lecteurs connaissent.
Zone tribale dépeint la banlieue dans le stéréotype qui lui colle à la peau, celui d'un monde de violence, mais sans préjugés. C'est un fait divers au fond narratif commun qui adopte une écriture sobre et poignante. Pascale Maret qui a récemment publié un autre livre sur l'univers des sectes, continue son exploration des thèmes d'actualités pourtant encore marginaux en littérature jeunesse.
Texte concis, Zone Tribale est un livre qui intéressera les lecteurs aimant être en prise avec le monde réel et s'intéressant à d'autres univers que le leur.

Une histoire très rude, qui nous fait malheureusement penser à la réalité. Une histoire qui prend les tripes, au point parfois de se demander s'il s'agit bien d'un livre de littérature jeunesse.
Malgré tout, on est happé par l'histoire et on a forcément envie de savoir la fin.

Ce roman évoque l'antisémitisme et le racisme.

Les personnages sont cash, violents mais aussi fragiles.

Certains passages sont très durs à lire en raison de la violence décrite et du détachement des personnages vis-à-vis de celle-ci.

On ne voit pas tellement le processus d'embrigadement mais l'autrice nous fait comprendre la place que prend le groupe dans la vie du personnage principal.

Une lecture difficile qui ne s'adresse pas à tous.