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EAN : 9782226442437
272 pages
Albin Michel (03/11/2021)
3.72/5   9 notes
Résumé :
Lorsque l'individu doit décider - par exemple devant le « tri » des patients ou devant la nécessité d'un avortement douloureux -, il devient responsable d'une décision qu'il a prise, mais qu'il ne désirait pas. C'est la caractéristique du choix contraint.
Une domination insidieuse et invisible s'exerce : on se croit libre (puisqu'on choisit) mais on ne l'est pas (car on n'a jamais voulu de ce choix !). De la violence domestique à certains discours médiatiques... >Voir plus
Que lire après En finir avec la culpabilisation socialeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En tant que personne qui culpabilise pour tout et rien, voici un ouvrage qui m'a beaucoup parlé. Et même si je ne serai pas de si tôt, « enfin libre » , ma lecture m'aura au moins permise de relativiser, de comprendre encore mieux certaines choses. C'était très intéressant et ça fait plaisir de replonger dans ce genre d'ouvrages, d'essais. J'en lisais énormément avant ! j'adore qu'on aborde des sujets de société et qu'on les décortique. Ça permet de réfléchir encore plus sur des sujets qui nous touche tous et d'avancer, de s'améliorer.

Dans cet ouvrage, Elsa Godart nous explique les différentes culpabilités : Politique, Criminelle, Morale, Métaphysique, liées à la condition humaine.
Elle nous parle également du choix contraint (par exemple le chantage en est un et il a ses répercussions)
Mais aussi de la cancel culture, le fait de se faire « ghoster » et d'autres sujets tout autant pertinents.

C'est un ouvrage assez complet, écrit avec bienveillance je trouve. Un livre où l'on peut tous se retrouver. Car en chaque individu subsiste un sentiment de culpabilité. La culpabilité est partout dans notre société…impossible d'y échapper.
Honnêtement pour ma part, cette lecture m'a aidée et certains mots m'ont fait du bien. J'étais d'accord avec la plupart de l'analyse.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La théorie du Nudge

Une certaine perversion de la bienveillance sous-tend plus particulièrement la théorie du Nudge. Sous ce terme, qui renvoie à l’idée d’un « coup de pouce », on retrouve toute une théorie de l’« architecture du choix » et d’une sorte de mécanique du choix contraint qui repose sur nos habitudes cognitives.

En 2008 paraît un ouvrage rédigé par un économiste et un philosophe du droit américains : Nudge : Improving Decisions about Health, Wealth and Happiness. En s’appuyant sur le fonctionnement cognitif et plus précisément sur le « système cognitif automatique », bien distinct du « système cognitif réflexif », les auteurs expliquent comment nous sommes amenés à être influencés dans notre prise de décision. Il s’agit d’« orienter » l’action (de lui donner un « coup de pouce »), en s’appuyant sur des biais cognitifs afin d’inciter l’agent à un meilleur comportement : manger plus sainement, adopter des comportements moins à risque pour sa santé et celle d’autrui, l’inviter à la bonne décision politique… mais sans lui demander son avis. Ainsi, dans les cantines, la mise en évidence des plats avec un bon score nutritif à hauteur des yeux et le déplacement ailleurs de la nourriture moins saine ; les lignes blanches sur la route de manière à donner l’impression au conducteur qu’il va plus vite que prévu ; ou encore le dessin d’une mouche au fond des urinoirs masculins de façon que les utilisateurs de toilettes publiques soient tentés de « viser » correctement et fassent moins de saletés sont des exemples parmi d’innombrables de ce que les auteurs appellent le « paternalisme libéral ». Pour eux, il est bien question de « paternalisme » dans la mesure où il s’agit d’orienter la décision des gens en vue du « bien », et de « libéralisme » puisque dans tous les cas les gens conservent leur liberté de choix.

Cependant, plusieurs objections sont à énoncer vis-à-vis de cette théorie : tout d’abord le Nudge repose sur le système cognitif automatique et non réflexif. Ce qui précisément s’oppose à l’idée même de choix délibéré et rationnel. Les automatismes se distinguent de la réflexion et donc du choix. Ensuite, la frontière entre manipulation, influencement et décision libre est fort poreuse : il est évident qu’agir ainsi, c’est dans tous les cas « orienter » les gens en vue d’une fin claire et établie. Enfin, et c’est sans doute la critique la plus féroce : à aucun moment il n’y a choix ou délibération personnelle sur ce qu’est le « bien ». Une telle conception laisse supposer qu’il y aurait une seule définition du « bien ». Or, le « bien » n’est pas posé de façon catégorique et absolu. Il est en devenir permanent et ce qui le maintient dans ce qu’il est, c’est précisément la délibération constante, un travail de veille, la réflexion qui nous permet de nous questionner sur nos actes, de conserver notre choix plein et entier à partir de la connaissance que nous avons du monde. On ne peut élever l’humanité au-delà de son désir d’amélioration… malgré elle.

Ainsi, le Nudge a tout du choix contraint, d’un système liberticide qui se pare des formes de la liberté et ce, de façon cachée, détournée.

[voir mon propre commentaire ci-dessous]
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Le principe de vie n'implique pas de choisir la vie à tout prix: mère moi aussi d'un garçon et d'une fille, il me semble que , confrontée aux choix de Sophie, j'aurais préféré choisir la mort pour nous trois. Ce n'est donc pas un primum vivere qui d'ailleurs ne tient pas dans le champ de la médecine. C'est un un principe bien plus puissant qui implique que l'on peut décider aussi d'aller vers la mort, en toute conscience, volontairement, sans être suicidaire ni malade. Et peut-être encore est-ce là l'exercice ultime de ma liberté, d'avoir encore le choix de refuser un choix contraint.

Ds cet ouvrage passionnant , la philosophe/psychanalyste Elsa Godart nous montre comment ds la société actuelle s' exerce une domination insidieuse et invisible ... Pour en sortir, faire appel à une éthique d'humanité : Le principe de vie.
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La philosophe montre de quelle manière l'individu se trouve en permanence face à des choix qui lui donnent l'impression d'être les siens mais qui ne le sont pas, dans une société qui, à travers la technique du choix contraint, le culpabilise. Dénonçant la bien-pensance et le poids de ces contraintes invisibles, elle montre comment les éviter, quitte à aller contre la morale. ©Electre 2021 En finir avec la culpabilisation sociale, pour être enfin libre !
LIVRE
Godart, Elsa
Albin Michel (1900 - ...) DL 2021
Essais
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Videos de Elsa Godart (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elsa Godart
Elsa Godart vous présente son ouvrage "Les vies vides : notre besoin de reconnaissance est impossible à rassasier" aux éditions Armand Colin.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2681052/elsa-godart-les-vies-vides-notre-besoin-de-reconnaissance-est-impossible-a-rassasier
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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