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EAN : 9782200633844
288 pages
Armand Colin (15/02/2023)
4.5/5   7 notes
Résumé :
De l’anonyme le plus discret au professeur le plus admiré, nombre d’entre nous cherche son quart d’heure de gloire. Ce penchant, exposé, exploité et nourri par la présence des médias et des réseaux sociaux dans notre quotidien devient un phénomène de société majeur. Quelle est l’origine de ce besoin de visibilité, de cette quête insatiable de notoriété, de cette soif inextinguible de reconnaissance ? Après quoi court ce monde qui tourne autour de la popularité ?
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Elsa Godart, comme Anne Dufourmantelle, exige du lecteur un effort de pensée, de réflexion et d'engagement. Cette exigence invite à saisir le danger d'errer à notre insu dans une vie vide de sens et de masquer ce vide en nous réfugiant dans des vies factices, avides de reconnaissance, car être vu, c'est exister.
L'enjeu consiste à survivre à la conscience du vide, en nous oubliant dans des activités multiples et successives, à haute intensité aussi, vécues dans l'instant. Nous avons dès lors l'illusion de passer d'une vie vide à une existence faussement remplie.
La philosophe et psychanalyste s'applique à définir les formes de vide (rien, néant, absence, indifférence, insignifiance, manque…) puis à en cerner ses manifestations, ses causes et ses conséquences. Son apport identifie des pathologies du vide, malaises (être mal à son aise) à la frontière entre le normal et le pathologique. Malaise plutôt que symptôme, vécu comme un entre-deux. Elsa Godart s'attarde sur trois pathologies caractéristiques : le vide de l'ivresse ; le sexe vide et le vide virtuel, à travers trois témoignages bienvenus après une entame très académique.
L'auteure tance le monde contemporain et les avancées technoscientifiques, générateurs de l'individualisme, au détriment de l'idée de « faire société », synonyme de sacrifices pour forger le bien-vivre ensemble. On se croise mais on évite les contacts. On se connecte par intérêt, - pour le nombre de like – « c'est un lien qui ne lie pas, qui se contente d'établir une mise en relation ». Je suis reconnu dans la notoriété que les autres me façonnent. « le regard de l'autre est une lumière qui me fait exister ».
Pour lutter contre le vide, la philosophie s'impose, comprise dans ce qu'elle est une éthique,- manière d'être, de se comporter, d'agir dans le monde -, ouverture au champ de la vie, de la vie matérielle à la vie immatérielle. La force de l'antidote proposé apparaît clairement dans le geste d'aimer, véritable moteur de nos actions, fondement du désir ; aimer donner, aimer faire son travail, aimer faire la cuisine, aimer quelqu'une ou quelqu'un.
Il nous est conseillé d'avancer pas à pas avant de tenter d'aimer l'autre ou le monde, en se forçant à faire, à construire. Construire en lieu et place de produire, et de ne plus être un produit mais devenir un lien. Rien que pour cette phrase, je suis heureux d'avoir lu cet essai salutaire, malgré ses passages redondants, son abondance de phrases interrogatives et son érudition très marquée.
La conclusion titrée « Vivre plutôt qu'exister » condense le corps du livre. Il y a urgence à secouer ce sentiment de vide qui hante l'Occident, sous l'emprise de l'accélération, de l'économie productiviste et de la numérisation à outrance. Stop à l'évidement ! Assez de prothèses psychiques telles le smartphone ou les réseaux sociaux. Ayons le courage d'oser, de vivre sans jamais avoir la certitude d'exister. Voyons ce qu'une relation peut nous apporter au lien de n'en considérer que le risque de perte, de rejet, d'abandon.
Je fus long, je le reconnais. N'y voyez que le plaisir de sortir de temps en temps de la romance, et non la soif de "J'apprécie". Néanmoins, je suis curieux de compter celles et ceux que ce texte aura mis en appétit.
P.S. Lire en préambule ou complémentairement "Être soi", d'Inès Weber.
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Livre reçu dans le cadre de la masse critique Babelio
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Je remercie les éditions Armand Colin, ainsi que Babelio, pour l'envoi de ce livre.

Je ne connaissais pas Elsa Godart avant la lecture de ce livre. Cette philosophe semble s'interesser à la société contemporaine et ses dérives tout en les vulgarisant. J'ai repéré "je selfie donc je suis", ainsi que "Sartre à la plage", ce dernier étant en train de sortir aux éditions Dunod.

Autant le dire tout de suite, je ne lis pas tous les jours des romans de philosophie. C'est en cela que les masses critiques de Babelio sont interessantes, et nous font sortir de nos sentiers battus.

J'ai beaucoup apprécié ce livre. Il est accessible à tous, sans avoir des connaissances approfondies en philosophie.

L'écriture d'Elsa Godart est très agréable. J'ai appris des nouveaux mots, tel que l'égotisme, et je me suis surprise à souvent reposer le livre quelques minutes durant la lecture pour réflechir à ce que je venais de lire. Je regarde également les réseaux sociaux différemment. de même que le collègue qui va tenter de briller lors d'une réunion pour se faire reconnaître du chef, je suis devenue un peu plus attentive à mon propre besoin de reconnaissance, et à essayer de vivre, et non plus d'exister.

Elsa Godart l'explique très bien, et son cheminement est très clair.

Elle commence tout d'abord par définir le vide. Est-ce pareil que le rien? le néant? Ou encore, le trou, le manque? La mort ou l'indifférence?

Puis elle se penche sur les différents vides de nos vies. Et c'est vertigineux.
Le vide idéaux-logique, qui prend son sens au regard des actualités. le vide spirituel, qui m'a profondément marqué. Autrefois les communautés étaient réunies par le sacré, par des croyances, des rites. On se pensait collectivement. Aujourd'hui, c'est individuellement que nous agissons et pensons, et cela marque une vraie rupture, amenant un vide dans nos vies. Je ne peux qu'être d'accord avec l'autrice.
Il est question également de vide social, et aussi de vide moral, ethique. Nous ne pensons plus le bien et le mal, nous pensons au buzz. Ce triste exemple de cette personne se noyant à Venise sous le regard des passants filmant la scène sur leur téléphone pour esperer 2 min de gloire, au lieu d'aller le secourir, est juste édifiant, mais tellement vrai aujourd'hui dans notre société, malheureusement!

Après ces différentes définitions, Elsa Godart va chercher à identifier les personnes ayant ce besoin de reconnaissance: Les vaniteux, les orgueilleux, etc... Avec ce constat: nous ne sommes plus dans la lutte pour la reconnaissance (survie), mais dans la course à la reconnaissance (existence), qui n'est pas la vie.

Enfin, et c'est en cela que je trouve ce livre très bien construit, l'autrice nous propose une solution pour sortir de cette course à la reconnaissance: La philosophie.
En nous reconnectant à notre humilité, et en tournant notre amour vers l'autre plutôt que vers soi, nous arriverons à vivre, plutôt qu'à exister.

C'est une belle lecture pour moi, très enrichissante, instructive, et qui va m'accompagner longtemps dans mon quotidien pour moi-même réussir à sortir de ce besoin de reconnaissance qui m'empêche de vivre complètement.

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Cet ouvrage absolument exceptionnel parle d'un sujet trop rarement évoqué : les vies vides de sens et le besoin effréné de reconnaissance. Ce qu'il cache, l'auteure, philosophe et psychanalyste, nous le décrit avec justesse et lucidité dans cet essai rempli de conseils judicieux.
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Je n'ai pas donné de note à ce livre car cela est un essai philosophique et je n'ai clairement pas les connaissances pour donner un avis.
C'est très documenté mais cela n'est pas à la portée de tous.
Personnellement, j'ai lu des paragraphes par-ci par-là car cela est trop approfondi à mon goût.
Même si les différentes questions sur la notion de vide et d'existence sont très intéressantes, cela va trop loin pour moi.
J'avoue même ne pas avoir compris certaines phrases, je n'ai pas les capacités ni les connaissances.
J'ai préféré la partie sur la reconnaissance qui m'a plus "parlé".
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Je vais continuer à suivre cette autrice. J'avais déjà beaucoup apprécié Je selfie donc je suis, c'est pourquoi j'avais demandé ce second opus à la masse critique. Je l'ai reçu, j'en suis ravie
L'autrice réussit à nouveau à interroger notre présent, à l'éclairer, avec un propos tout aussi exigeant qu'accessible.
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critiques presse (1)
Liberation
16 mai 2023
Philosophe et psychanalyste, autrice, en 2016, d’un retentissant Je selfie donc je suis, Elsa Godart prend ces questions au sérieux – et mobilise tant Platon que Levinas ou Merleau-Ponty, Kierkegaard, Deleuze, Bergson…
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Vivre est un fait quand exister est une idée ; vivre ne demande aucun effort,
quand exister suppose d’y travailler ; vivre c’est respirer la simplicité ; exister, c’est expirer de complexité. Vivre m’est donné, exister est à gagner. Exister suppose le fait de penser et d’être en lien avec le monde, avec l’autre.
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Réduire la part la plus immatérielle (sentiment, émotion, pensée) du sujet humain à un calcul (une rentabilité, une somme, une valeur marchande, une efficacité, une productivité) dans le but d'en faire quelque chose, afin qu'au regard de l'évaluation sociale, il ne soit pas rien, c'est paradoxalement réduire à néant tous les espoirs humains.
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Pour autant, ce ne sont pas ces aspects connus ou plus techniques du vide qui m’intéressent, mais plutôt un sentiment spécifique qui plane dans l’air ambiant de nos vies cybermodernes.
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Sans regard extérieur point de culte du moi. Il faut supposer une civilisation de spectateurs pour rendre une possible une société narcissique.
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Parce que, pour être tout à fait humain, il faut avoir le courage de vivre sans jamais avoir la certitude d'exister.
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Videos de Elsa Godart (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elsa Godart
Elsa Godart vous présente son ouvrage "Les vies vides : notre besoin de reconnaissance est impossible à rassasier" aux éditions Armand Colin.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2681052/elsa-godart-les-vies-vides-notre-besoin-de-reconnaissance-est-impossible-a-rassasier
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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