Un roman historique sur le Moyen-Âge ? Non. Un roman au Moyen-Âge ? Non plus. Un conte romanesque au Moyen-Âge... presque. 😊
Pour les fans d'
Henri Gougaud, l'auteur reprend ici un des personnages de "
L' Enfant de la neige", le moinillon Alexis. Et notre Alexis est donc chargé par son "père" le moine Vitalis de porter des manuscrits à un enlumineur de Toulouse. Il y sera hébergé chez l'alchimiste Baruhel. Or ce dernier, tout de suite après avoir confié au petit moine un Livre très secret, est mené au bûcher. S'engage alors une sorte de poursuite au ralenti. Une petite troupe hétérogène composée d'Alexis, de Verniolle un petit voleur, d'une jeune fille Jeanne et du bel Adam, protégée par le "basané " Soudan (je cite) est traquée par les sbires de l'évêque local qui veut détruire le livre impie.
Il est question d'amitié, de fraternité, de pardon, de communion avec la Nature. Pas d'affrontements héroïques, ou presque. Pas de banquets chez un seigneur ni de description fastidieuse. Mais une langue riche, travaillée, lyrique parfois, pas toujours facile. Ce n'est pas un livre qu'on lit distraitement, il faut un peu de concentration devant la syntaxe, le vocabulaire fleuri et l'abondance de qualificatifs.
Un village caché, un Clan, permettra aux voyageurs de reprendre des forces mais aussi de prendre conscience du Monde, de ce qu'ils sont et de l'intérêt pour chacun de ce voyage. Il y a un petit côté Communauté de l'Anneau façon
Tolkien (sans magicien... quoique...) avec cette troupe bigarrée qui croise plusieurs versions de Gandalf. Une cour des miracles, une forêt "Profonde", une entourloupe espérée, une autre inattendue.. et une fin désabusée.
Dieu existe-t-il vraiment ? Mère Nature n'est-elle pas plus paisible, plus forte et régénératrice ? L' amour inattendu, inespéré, n'est-ce pas mieux...
Henri Gougaud raconte, il conte, il narre, il brode, il enjolive, il exagère, il fait rêver à un Paradis forestier loin de l'hystérie de la ville et de sa cruauté.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce texte, et pourtant j'aime les textes riches. Et je suis un peu frustré par sa conclusion, mais j'accepte le principe et cette manière de mener le récit. Un livre qui ne plaira pas à tous, qui séduira les amateurs de la langue fleurie des conteurs, qui désarçonnera ceux qui cherchent un nouveau Nom de la Rose ou un autre frère Cadfael. Mais un texte qui continue à me trotter dans la tête...
Si vous aimez déjà
Gougaud alors vous retrouverez son style avec plaisir. Sinon, pourquoi ne pas le découvrir ? 😊