Nous sommes ici devant le premier tome du
journal de
Julien Green, un premier tome qui portera plus tard le sous-titre « Les années faciles » .
Des années faciles, sans doute, rapport à l'entre deux guerres, et probablement à la
jeunesse de j'auteur ; il a la trentaine dans ces années là…
Julien green se regarde et se regarde écrire : à l'époque, il a déjà connu quelques succès avec «
Mont-Cinère » ou «
Adrienne Mesurat » respectivement publiés en 1926 et 1927, alors qu'il nous dit ici : « J'ai des moments de doute qui me ravagent de tristesse. Il y a vraiment trop loin de ce que j'écris à ce que j'aurais voulu écrire. »…
Il se regarde également, sur les questions essentielles comme le sens qu'on doit donner à sa vie ; lui qui hésita au sortir de la guerre de 14-18, alors qu'il est démobilisé (en 19) entre la religion, la peinture et la littérature… Finalement, il partira finir ses études aux Etats-Unis…
Julien green se regarde, mais il regarde également autour de lui et consigne dans son
journal, les faits marquants du jour, du petit événement insolite aux soubresauts de l'Histoire. Ainsi nous parle-t-il du crack financier de 1929, aux Etats-Unis, de certains remous déjà perceptibles en Allemagne, des mouvements sociaux sporadiques alors, mais dont on connaît les développements postérieurs.
Julien Green voyage, également. Et c'est l'occasion de nous faire partager ses expériences…
On assiste à la rédaction d'un de ses premiers grands succès «
Léviathan » ; et aussi à celle de «
le visionnaire ».
Et puis il y a cette amitié avec
André Gide…
Le tout écrit dans une langue superbe, académique, diront certains. Certes il y fut élu en 1971 au fauteuil 22, celui de
François Mauriac