Guitare ou violon ?
Après avoir dévoré « La terre d'ombre » de l'américain
Ron Rash, je découvre avec grand plaisir un jeune auteur français dont on m'a largement vanté le talent depuis des années.
Jérémie Guez…
En reluquant à de nombreuses reprises le titre de ce roman, je m'étais imaginé un livre faisant la part belle aux instruments... à cordes. J'avais juste oublié le mot balancé…
Loin du son des guitares ou autres violons, j'ai dû encaisser en guise de rythmique et de musique les coups de poing dans un sac d'entrainement ou bien dans la poire d'un adversaire.
Si vous voulez découvrir le combat d'une vie, le combat de Tony, je vous invite donc à me suivre en région parisienne, plus précisément dans une salle de boxe de la banlieue d'Aubervilliers.
Passant de la corde à sauter au ring pour étendre son sparring-partner, le jeune et prometteur boxeur s'entraine d'arrache pied et tient la corde pour emporter son premier combat professionnel.
Vivant seul avec sa mère dans une cité, son oncle a pris Tony sous son aile et l'emploie dans son garage afin de lui garantir un revenu suffisant pour survenir à ses besoins.
Mais un jour, Tony va appel à un personnage peu recommandable, un certain Miguel, qui fera basculer à jamais sa vie et celle de sa famille.
Dans un style direct et percutant, ce court roman ne laisse aucun répit au lecteur. Plongé dans l'univers impitoyable des cités, tous les coups sont permis sur la terre Guez…
Jérémie Guez réussit parfaitement à traduire cette violence verbale et physique des cités à travers ses mots qui nous touchent en pleine face. Misère, drogue et prostitution font partie du quotidien de ces habitants de cité et l'auteur nous plonge malgré nous dans ce milieu jusqu'au cou.
Ayant déjà goûté avec bonheur au monde de la boxe dans l'excellent «paradoxe du cerf-volant » et le non moins formidable « La malédiction du gitan », je dois dire que la barre était juchée très haute lorsque j'ai entamé «
Balancé dans les cordes ».
Et je dois avouer que Guez s'en tire très bien, surtout dans la première partie du roman que je trouve remarquable pour un auteur de son âge.
Une belle réussite qui donne envie de découvrir d'autres oeuvres du même auteur, histoire de vérifier si Guez possède plusieurs cordes à son arc !