Ce qui s'apparente au départ à une dédicace envers les films de slashers (la cabane dans les bois, rencontre de bouzeux, post-ados stéréotypés, huis-clos, décisions stupides et voiture en panne), devient finalement un grand hommage au cinéma Bis.
Sous-culture comme dirait le titre.
Mais on s'en rend compte au fur et à mesure que les codes du slasher ne sont pas respectés : une fille finale? Une vieille vengeance? et dit donc la miss bimbo débile n'est pas si débile enfin de compte. Et la science bien évidemment, même si le scientifique fou en est absent, la science avec son protagoniste chimiste vient argumenter ce brillant hommage à la série Z science-fiction/horrifique (Plan 9 from outer space n'a qu'à bien se tenir face à cette invasion plus que bizarroïde). Car de l'horreur il y'en a mais c'est un cauchemar complètement fou qui vous entraînera dans une cave à 1000m, des expériences génétiques, des frigos et des baignoires, des créatures inimaginables et des bébés aquatiques carnivores. Tout y est, entre la folie incohérente et le génie de l'imagination.
Et c'est bien écrit, alors je ne peux émettre que du ravissement face à ce beau clin d'oeil envers le cinéma Bis.
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Patrice, Marc, Ivana, JC et Kathy sont étudiants et plus ou moins amis. Ils décident de passer un week-end dans un chalet perdu au fond des bois, près d'un lac. Vous avez lu le titre, faut-il vraiment en dire plus ? Oui, ça va saigner, ça va couper, ça va souffrir et ça va crier.
Il y a quelque chose de jouissif dans ce genre de lecture qui répond parfaitement aux codes du genre dans lequel elle s'inscrit. L'atmosphère alcoolisée et sexuelle du début devient glauque et angoissante à souhait à mesure que les mystères sont dévoilés. Qu'est-il arrivé à la sœur d'un des protagonistes ? Qu'est-ce qui se cache dans la cave ? Quel secret légendaire est bien dissimulé par les habitants de la région ? Les personnages sont archétypaux au possible : le beau gosse odieux, la blonde écervelée qui ne supporte pas la solitude, l'intello déterminée à réussir, le mec cool et le pauvre gars complexé. « Je vais pas te retenir, mais je vais te dire que t'es un con. Tu n'es pas invulnérable... / JC se redressa, il tenait fermement un couteau à viande de belle taille dans la main droite. Ce gros qui m'a attaqué non plus. » (p. 65) OK, il y a des incohérences et des questions qui ne trouvent pas de réponse. Mais ce qu’on demande à ce genre de texte, ce n’est pas une démonstration : c’est du frisson !
10 000 litres d'horreur pure est un slasher et un survival qui font honneur au genre. Les illustrations sont cauchemardesques et parfaitement réussies pour installer le malaise. Et elles aident à visualiser les saloperies de monstres cachées dans les sous-sols. « Devant lui, dans le frigo ouvert, éclairé par la petite ampoule de quinze watts, il y avait la plus horrible chose qu’il ait vue de toute sa vie. C’était un paquet de chair à vif, de pattes, de doigts, de pieds. Il y avait des yeux, à différents endroits, des bouches, des dents, des nez, des extrémités pointues et d’autres griffues comme des champignons sur une carcasse d’animal mort. » (p. 119) Précision : je ne supporte pas les films de ce genre, mais les livres, allez savoir pourquoi, ça passe très bien... Allez, vous reprendrez bien une louche de gore ?
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L'histoire de ce roman ressemble à celle de n'importe quel film d'horreur. Un groupe d'amis part en camping, dans une région isolé et se retrouve confronté à l'horreur absolue.
Tout d'abord, en critique globale, je dirais que ce livre est génial dans son "nanardisme". Je m'explique. Dans ce livre, vous allez retrouvez TOUT les clichés d'un films d'horreur classique : le beau gosse, la blonde nunuche, le gars mal dans sa peau, les deux "figurants", la cabane isolé au fond des bois, l'épicier louche et, oh surprise, la maison abandonnée qui ne l'est pas tant que ça. Ils y sont TOUS! C'est une force de ce livre, TOUT est tourné en dérision, autant les réaction de la blondasse, que les cours de chimie à tout va dans une situation qui ne s'y prête absolument pas!
De manière plus générale, le livre se lit très vite (je l'ai finit en moins de 24h) car il est très fluide, et justement se vit comme on regarderait un film. le côté fantastiques est relativement bien travaillé et l'angoisse est palpable.
En revanche, la fin en elle-même est une fin que je qualifierais de "fin à double tranchant". Elle laisse quelques question en suspens mais j'ai pour ma part adoré justement cette fin pleine de doute et de non-dit. C'en est presque inattendu.
"10 000 Litres d'horreur pure" reste tout de même mon petit coup de coeur horrifique de ces derniers temps, autant pour sa construction et ses clichés classiques que pour sa dose d'originalité et son ambiance, et rentre donc dans la catégorie de livre que je conseille sans souci. A réserver cependant aux fans du genre même si, je pense, tout le monde peut apprécier ce petit O.V.N.I de la littérature horrifique.
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Oh, tu sais, il y a des tas de gens qui déposent leur argent dans des banques et qui permettent ainsi la spéculation financière qui à terme conduit le monde à sa perte. Il y a des hommes qui offrent à leur fiancée des bijoux avec des diamants extraits des mines d’Afrique par des enfants de six ans, et en mettant de l’essence dans ta voiture, d’une manière ou d’une autre tu finances des groupes terroristes… Tout le monde a les mains dans un peu d’horreur, tu sais…
Je me souviens que la première fois que j’ai flirté
d’une manière un peu sérieuse avec une fille, c’était
devant le film BigFoot et les Henderson, un navet
assez énervant pour ados réalisé par William Dear,
l’espèce de nouille qui récidiva quelques années plus
tard avec une insupportable histoire de super-héros :
The Rocketeer.
Ce flirt, c’était quelque part au milieu des années
80 et les jeunes de mon âge découvraient les premiers
lecteurs VHS, de gros rectangles assez proches
dans leur conception du lave-vaisselle, et les premiers
vidéoclubs qui apparaissaient comme de fabuleuses
oasis pour les dégénérés en devenir que nous étions.
Nous n’avons pas été très nombreux au début à
posséder un lecteur VHS. C’était cher, c’était nouveau,
il fallait avoir des parents sans aucun sens des réalités
pour mettre l’équivalent de mille euros dans une
5
technologie dont on ne percevait pas, alors, toute la
portée… Mais si les parents ne la percevaient pas,
pour les enfants d’une télévision qui ne comptait
qu’une poignée de chaînes ne programmant que de
l’eau minérale, c’était autre chose. Aux yeux de ces
enfants-là, les vidéos, c’était comme la découverte
du vrai monde pour quelqu’un qui serait resté
séquestré durant les quinze premières années de sa
vie. Parce que, évidemment, ce que nous cherchions,
ce n’était pas les comédies ou les romances ni toute
la morve officielle qui passait dans les cinémas ou
sur les chaînes où veillait la censure
Ce qui est étonnant, c’est que la décomposition des matières organiques à l’air de se faire très lentement. Une telle quantité de corps, ça doit faire des années, sans doute des décennies qu’on les met ici. Normalement, tout ça devrait être transformé en vase. Sauf, peut-être les os et les dents. Mais il y a plein de morceaux qui ont l’air en bon état. Je savais que c’était possible dans un milieu anaérobie ou bien il faut qu’il fasse vraiment très froid… Remarque, tout dépend de la teneur en chlorure de sodium du mélange dans lequel on se trouve.
Il détestait la campagne, voilà exactement le genre de conneries qui n’arriveraient jamais en ville, tout simplement parce qu’en ville, on savait à quoi s’en tenir, tout le monde était suspect. Mais en ville, la plupart des gens étaient innocents. Ici, par contre, si tout le monde à première vue, avait l’air innocent, tout le monde avait, après vérification, l’air de tremper dans des eaux salement croupies.
Les habitudes des riches et des puissants n’avaient pas vraiment changé depuis le Moyen-Âge : les industriels, les financiers, les golden boys et autres moteurs du capitalisme préféraient rester entre eux plutôt que de s’unir avec de « vulgaires » mortels. De fil en aiguille, ce culte de « l’excellence », de « l’exception », ça donnait de sales cons à la JC. Un bel emballage de gamin bien nourri, de jolis pulls en fil d’Écosse, de jolies voitures… Mais un cerveau définitivement pourri… Un dégénéré, capable de dépenser en une soirée ce qu’elle mettait un mois à gagner en travaillant quatre soirs par semaine comme serveuse dans un restaurant pseudo-italien.
À l'occasion de la 25ème éditions des correspondances de Manosque, Thomas Gunzig vous présente son ouvrage "Rocky, dernier rivage" aux éditions Au diable Vauvert. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2892690/thomas-gunzig-rocky-dernier-rivage
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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