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Patrick Wald Lasowski (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253013457
186 pages
Le Livre de Poche (01/03/1978)
  Existe en édition audio
3.95/5   1078 notes
Résumé :
La Maison Tellier est le premier recueil de nouvelles de Guy de Maupassant, paru en 1881 chez l'éditeur Victor Havard, puis dans une édition augmentée en 1891 chez Paul Ollendorff. Dès sa parution, le succès publique et critique du recueil est considérable. La première édition du recueil connaît de nombreuses réimpressions. Le recueil original est composé des huit nouvelles suivantes : La Maison Tellier -- Sur l'eau (1876) -- Histoire d'une fille de ferme (1881) -- ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
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Avec ce livre, vous avez entre les mains, à mon humble avis, le meilleur recueil constitué par Guy de Maupassant lui-même. Hormis les nouvelles « Sur l'eau » et « Au printemps » que je trouve un peu inférieures, les autres flirtent véritablement avec les sommets. On n'y rencontre pas encore trop de ces nouvelles au kilomètre comme il lui est arrivé plus tard d'en écrire pour s'assurer une rente commode. L'essentiel des thèmes-phares de l'auteur est déjà présent (prostitution, adultère, angoisse, parenté non assumée, piège du mariage, duplicité, appât du gain) dans ce recueil qui chronologiquement arrive en premier dans la production de l'auteur (je mets de côté le cas un peu particulier de « Boule-de-suif »).
« La Maison Tellier » est une nouvelle de la transgression, du renversement complet et volontaire des codes moraux communément admis, et en particulier, à l'époque De Maupassant. Celui-ci s'exposait donc sciemment à choquer, à indigner son lectorat. Dans cette nouvelle, la maison close est présentée comme une institution de salut public, les notables comme une espèce de vermine prête à s'adonner aux plus viles débauches et dont la fréquentation assidue des prostituées permettrait le maintien dans les limites acceptables de leurs tendances bestiales. Les cocottes prennent, dans la modeste église de campagne où est célébrée une communion, le statut de dévotes exemplaires suscitant la piété du restant de la population, peu encline à la béatitude. le prêtre lui-même, le plus ancien du diocèse, prétend n'avoir jamais rencontré, en sa longue carrière, pareil moment de grâce. Sorties de « leur jus » citadin, auprès des humbles ruraux, le bataillon bigarré de prostituées prend des allures d'opulence et de respectabilité et Maupassant ironise à fond sur la célèbre maxime attribuée à l'empereur Vespasien : « l'argent n'a pas d'odeur ».
« Les tombales » s'aventure dans les allées ombragées des cimetières et des étranges rencontres qu'on y peut faire. Cette nouvelle annonce la succulente « La morte » dans le recueil La Main gauche. Maupassant y laisse couler son penchant pour la nécrologie et surtout son intarissable dénonciation de l'hypocrisie tant des messages gravés dans le marbre que des attitudes savantes adoptées par les pleureur(euse)s.
« Sur l'eau » est une insertion dans le domaine de l'angoisse et de la peur, voire, de la paranoïa. On peut probablement soutenir que ce conte est loin d'être le meilleur que l'auteur ait écrit dans ce registre. Personnellement je le trouve poussif et artificiel. Il explore les mille imaginations effrayantes que peut nourrir notre cerveau quand la nuit tombe et qu'elle nous laisse seul au bord des eaux (d'ailleurs ici sur l'eau en canot) parmi le fourmillement de la nature nocturne. Ce thème a été exploité avec peut-être plus de bonheur dans l'album pour enfant Scritch scratch dip clapote !.
« Histoire d'une fille de ferme » est une nouvelle un peu plus longue que la moyenne chez Maupassant, retraçant le destin malheureusement assez commun des filles mises enceintes par des gaillards incapables d'assumer leurs ébats, quitte à faire payer à vie durant le prix de la passade. Ici, l'auteur nous offre un dénouement plutôt inattendu et, une fois n'est pas coutume (c'est surtout la marque du Maupassant jeune, pas encore complètement pessimiste), une fin heureuse.
« En famille » est une somptueuse nouvelle, au ton caustique, sarcastique et grinçant, à faire baver d'envie un Balzac de la meilleure heure. L'auteur nous y relate des relations familiales dénuées d'amour (mais pas du sens du profit) à l'occasion du décès d'une vieille grand-mère acariâtre. Tour à tour, tout le monde y passe à la grande moulinette, au premier rang duquel, la belle-fille, pingre et mauvaise, qui rivalise de stratagèmes pour plumer la vieille tout en roulant sa belle-soeur. le fils, gros pansu qui a raté sa vie comme gratte-papier dans un ministère, n'est pas non plus épargné par l'ami Maupassant qui a séjourné un certain nombre d'années dans une telle administration (à ce propos, je trouve qu'il existe une véritable similitude avec le parcours de Gogol et ses merveilleuses Nouvelles de Petersbourg). J'oublie bien sûr le docteur, notoirement incompétent, et les petits-enfants. Bien que loin d'être la plus connue du recueil, si je devais n'accorder mon suffrage qu'à une seule, je choisirais celle-là. Drôle, fine et satirique, du Maupassant comme on le rêve.
« le papa de Simon » est une autre excellente nouvelle, acide et émouvante, sur le fardeau posé sur les épaules d'un enfant naturel, risée de ses petits camarades parce qu'il n'a pas de papa. Sublime.
« Une partie de campagne » raconte la conquête plus ou moins aisée (selon qu'il s'agit de l'une ou l'autre) d'une mère et de sa fille par deux beaux jeunes canotiers lors de ces fameux week-ends sur la Seine dont Maupassant était si friand et qu'il nous fait vivre si fréquemment.
« Au printemps » est l'une des nombreuses déclinaisons De Maupassant sur le thème : "ne vous mariez jamais" et que l'on peut probablement rapprocher De Balzac et ses comiques Petites misères de la vie conjugale.
« La femme de Paul » aborde, avec les conceptions de l'époque, la question de l'homosexualité (féminine de surcroît).

Un très bon recueil donc, pour aborder ou pour poursuivre avec Maupassant, mais ce n'est là qu'un avis parmi beaucoup d'autres, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Quel plaisir pour moi de revenir ici dans l'univers de Guy de Maupassant !
Ce recueil qui porte le titre éponyme de la première nouvelle, La Maison Tellier, est une magnifique entrée dans l'univers de cet auteur que j'aime beaucoup.
Certains disent que c'est son plus beau recueil de nouvelles. Il est vrai que ce sont des histoires de vies qui accrochent tout de suite l'attention et que cet écrivain possède une manière magnifique de les raconter.
Ce sont neuf nouvelles toutes aussi savoureuses les unes que les autres.
Alors, bien sûr il y a La Maison Tellier, la fameuse, celle qui ouvre le bal... Maupassant nous invite dans une maison close provinciale du XIXème siècle. Bien sûr, le propos De Maupassant n'est pas ici innocent en tâchant de nous rendre ces jeunes femmes fort sympathiques, à la faveur d'une escapade vers une communion. On y trouve de la grâce, de la tendresse, de la truculence, on croise aussi des hommes avides de désir, irrespectueux pour les femmes, ce qui ramène la légèreté de ce récit à quelque chose de plus haut, de plus fort. Ce récit demeure une petite perle dans l'univers romanesque De Maupassant.
Mais d'autres nouvelles vont nous amener sur le chemin de l'émotion.
Histoire d'une fille de ferme, par exemple, qui parle d'une jeune ouvrière paysanne qui se retrouve enceinte et abandonnée par l'homme qui lui a fait cet enfant. J'ai été totalement happé par le destin de cette femme et je me sentais là au plus près d'elle à travers les mots de l'auteur.
Je pense aussi à la nouvelle intitulée le Papa de Simon, c'est la nouvelle qui m'a le plus ému, cet enfant à la recherche d'un papa, Simon est un enfant détesté, conspué sur la cour de récréation parce qu'il n'a pas de père. Une rencontre inouïe va lui offrir des étincelles dans sa vie...
Les Tombales est une nouvelle qui nous promène par une invitation envoûtante et amoureuse dans un cimetière où l'auteur nous démontre que ce lieu peut être un lieu intéressant pour de rencontres sentimentales.
En famille est une histoire désopilante, elle porte un ton sarcastique. L'auteur nous y relate des relations familiales dénuées d'amour, à l'occasion du décès d'une vieille grand-mère acariâtre. La fin est drôle.
Enfin, La Femme de Paul, offre un regard sur l'homosexualité féminine, texte moderne pour l'époque où j'ai senti l'auteur en totale empathie avec les personnages du récit. J'ai trouvé ce texte très émouvant.
Maupassant est un de mes auteurs classiques préférés. Pourquoi ? Tout d'abord, il pratique une langue française merveilleuse, riche et accessible qui n'a pas son pareil pour nous donner envie d'aller vers les personnages et de nous les rendre attachants. Et puis il y a l'imaginaire dans lequel il sait nous entraîner, ce romanesque du quotidien, enchanteresse et parfois tragique. La vie, quoi !
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Un recueil de nouvelles de la fin du 19ème siècle qui nous livre la facette de Guy de Maupassant que je connaissais mais que je n'avais pas vu transparaître dans les deux livres que j'ai lus de lui : "Pierre et Jean" et "Une vie", pour moi des oeuvres inoubliables.
- " La maison Tellier " que j'avais vue en adaptation pour la télé dans une version très fidèle à l'écrit.
La modeste maison close de Fécamp emploie cinq dames, des prostituées. La patronne ferme pour la communion de sa nièce et emmène tout son petit monde féminin à la campagne pour l'évènement. Le choc est important entre les personnes des deux mondes. Maupassant nous rend les dames très sympathiques. J'ai aimé le passage où la patronne affiche sur sa porte "Fermé pour cause de communion". Les deux mondes sont déjà annoncés. Des huit nouvelles, c'est celle que je trouve la plus sympathique, la plus craquante.
- " Les tombales " où une prostituée joue une veuve éplorée dans un cimetière parisien. Pas mal non plus comme idée et les scènes sont assez piquantes.
- " Sur l'eau " , plus dramatique où une séance de canotage aboutit à la découverte d'un cadavre de femme.
- " Histoire d'une fille de ferme " abandonnée par son abuseur, est enceinte, accouche et confie son enfant dans son village. le patron la marie et pas d'enfant à l'horizon. C'est là que ça se corse...
- " En famille " qui détruit l'institution du mariage.
- " La papa de Simon", un petit garcon qui n'a pas de papa et veut s'en trouver un.
- "Une partie de campagne " qui ne loue pas le mariage non plus.
- " Au printemps" où un homme dissuade un voyageur d'avoir une aventure avec une femme de passage.
- " La femme de Paul", qui aborde l'homosexualité féminine et l'homophobie.
Je crois que je n'en ai oublié aucune.
L'écriture de Maupassant est remarquable, comme dans mes romans lus . J'aime ses oeuvres qui constituent un vrai témoignage historique.
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Avec cette nouvelle, Guy de Maupassant aborde un thème assez surprenant - la maison close - prouvant par là même que la prostitution n'a pas toujours été le tabou que l'on s'imagine.

Publié en 1881, ce récit décrit le business de Mme Tellier, tenancière d'une modeste maison de plaisirs en Normandie, la vie de ses cinq pensionnaires et les moeurs d'une société qui, sortie des salons bourgeois, se comporte avec une licence assumée.

Mlle Larousse, au savoir encyclopédique reconnu, se prononce : "la licence se traduit par une liberté excessive qui tend au dérèglement moral ; ce qui est licencieux, contraire à la décence". Or, Maupassant arrive par son talent à nous faire complètement occulter l'aspect glauque et révoltant de la Prostitution pour faire de ses travailleuses du sexe des filles de joie au sens propre du terme. Tout au long du récit, ce ne sont en effet que rires, facéties, bonne humeur, bonne volonté et espiègles réparties qui tendent à nous rendre attachante la bonhomie de tout ce petit monde, du notable usager du lieu à la fille publique malpropre qui a pour profession de le divertir.

Toute l'ironie De Maupassant transparaît quand profitant d'une première communion en famille Mme Tellier et ses "filles" débarquent incognito dans une bourgade rurale et sont derechef considérées par tout un chacun comme des "dames de la ville", allant jusqu'à s'attirer les bonnes grâces et les bénédictions de Mr. le curé.

"La maison Tellier" est une nouvelle qui met certes la prostitution en pleine lumière mais sous un angle diamétralement opposé à celui du génialissime "Boule-de-Suif".


Challenge 19ème siècle 2016
Challenge PETITS PLAISIRS 2016
Challenge MULTI-DEFIS 2016
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Ce recueil est composé de neuf nouvelles toutes savoureuses.

On commence par « La maison Tellier » où Maupassant nous livre une description drôle, incisive, parfois ironique d'une maison close », qui est fermée à ses habitués désorientés, pour cause de … « première Communion ». On assiste au voyage de ces dames, toutes sur leur trente et un, et un moment d'anthologie avec l'accès de ferveur pendant la messe, où elles prient à genoux avec candeur sous l'oeil presque attendri du vieux prêtre. On a là deux aspects de la vie de ces prostituées qui s'entremêlent : attitude respectable à l'extérieur et « débauche » dans la maison close, elles passent de l'un à l'autre de façon très naturelle.

J'ai beaucoup aimé aussi « histoire d'une fille de ferme », destin d'une jeune femme amoureuse, dont l'amant s'en va la laissant seule et enceinte. L'auteur décrit très bien la découverte de la grossesse du corps qui change, puis l'enfant qu'elle doit confier à une nourrice. Elle jongle, elle-aussi entre deux vies, le dur travail à la ferme et les visites rares à son enfant dont le maître ignore l'existence. Une longue nouvelle très plaisante à lire.

Maupassant aborde aussi, dans « le Papa de Simon », la difficulté pour un enfant de ne pas avoir de père et la manière dont il devient le souffre-douleur des autres à l'école : les parents jasent sur la légèreté de la mère et leurs enfants reproduisent la même chose sur Paul.

Une autre nouvelle qui m'a beaucoup plu : « En famille », la vie monotone de Mr Caravan, commis au Ministère de la marine, dont la mère habite l'étage au-dessus acariâtre et pingre est retrouvée inerte. le pseudo médecin qu'il côtoie tous les jours en se rendant au travail, certifie le décès. Sous l'effet de ce deuil, il s'effondre, tentant de raconter son malheur dans l'indifférence, buvant beaucoup alors que sa femme commence à penser à récupérer la commode et la pendule, afin qu'elles échappent à la belle-soeur avec qui les relations sont plus que froides. Ce qui donne une scène de déménagement des meubles très drôle…

C'est un texte féroce sur l'hypocrisie, entre les membres de la famille, la belle-fille qui pleure sur commande quand il y a des visites, sa fille qui agit par mimétisme en organisant des visites de copains, le mari tellement dépassé par les évènements sans oublier la chute géniale…

Ce sont mes quatre nouvelles préférées mais les autres ne sont pas dénuées de charme et l'écriture De Maupassant toujours aussi belle…

Un petit clin d'oeil au passage à la deuxième nouvelle : « Les tombales » qui nous raconte les visites au cimetière d'une femme en grand deuil qui cherche en fait un amoureux, un plan drague assez drôle…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Citations et extraits (115) Voir plus Ajouter une citation
On allait là, chaque soir, vers onze heures, comme au café, simplement.
Ils s'y retrouvaient à six ou huit, toujours les mêmes, non pas des noceurs, mais des hommes honorables, des commerçants, des jeunes gens de la ville : et l'on prenait sa chartreuse en lutinant quelque peu les filles, ou bien on causait sérieusement avec Madame, que tout le monde respectait.
Puis on rentrait se coucher avant minuit. Les jeunes gens quelquefois restaient.
La maison était familiale, toute petite, peinte en jaune, à l'encoignure d'une rue derrière l'église Saint-Etienne ; et par les fenêtres, on apercevait le bassin plein de navires qu'on déchargeait, le grand marais salant appelé "La Retenue" et, derrière, la côte de la Vierge avec sa vieille chapelle toute grise.
Madame, issue d'une bonne famille de paysans du département de l'Eure, avait accepté cette profession absolument comme elle serait devenue modiste ou lingère. Le préjugé du déshonneur attaché à la prostitution, si violent et si vivace dans les villes, n'existe pas dans la campagne normande.
Le paysan dit : "C'est un bon métier" ; - et il envoie son enfant tenir un harem de filles comme il l'enverrait diriger un pensionnat de demoiselles.
(La maison Tellier)
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Et puis, j’aime les cimetières parce que ce sont des villes monstrueuses, prodigieusement habitées. Songez donc à ce qu’il y a de morts dans ce petit espace, à toutes les générations de Parisiens qui sont logés là, pour toujours, troglodytes définitifs enfermés dans leurs petits caveaux, dans leurs petits trous couverts d’une pierre ou marqués d’une croix, tandis que les vivants occupent tant de place et font tant de bruit, les imbéciles. « Les tombales »
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La nuit était noire, pleine d’astres, parcourue par une haleine embrasée, par un souffle pesant. Elle promenait sur les visages une caresse chaude, faisait respirer plus vite, haleter un peu, tant elle semblait épaissie et lourde.
Les crapauds, par tout l’horizon, lançaient leur note métallique et courte. Un oiseau inconnu modulait quelques sons qui arrivaient affaiblis par la distance. Sur les larges gazons la lune versait une molle clarté, comme une poussière de ouate ; elle pénétrait les feuillages, faisait couler la lumière sur l’écorce argentée des peupliers, criblait de sa pluie brillante les sommets frémissants des grands arbres.
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Elle tomba lourdement à ses pieds et elle gémit en versant des flots de larmes.
- Qu'est-ce que t'as contre moi?
Il se mit à crier, jurant:
- J'ai que je n'ai pas d'éfant, nom de Dieu! Quand on prend une femme, c'n'est pas fait pour rester tout seuls tous les deux jusqu'à la fin. V'là c'que j'ai. Quand une vache n'a point de viaux, c'est qu'elle ne vaut rien. Quand une femme n'a point d'éfant, c'est aussi qu'elle ne vaut rien.
Elle pleurait, balbutiant, répétant:
- C'n'est point d'ma faute! c'n'est point d'ma faute!
Alors il s'adoucit un peu et il ajouta:
- J'te dis pas, mais c'est contrariant tout de même.

(Histoire d'une fille de ferme)
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Des deux côtés de la route la campagne verte se déroulait. Les colzas en fleur mettaient de place en place une grande nappe jaune ondulante d’où s’élevait une saine et puissante odeur, une odeur pénétrante et douce, portée très loin par le vent. Dans les seigles déjà grands des bluets montraient leurs petites têtes azurées que les femmes voulaient cueillir, [...] Puis parfois, un champ tout entier semblait arrosé de sang tant les coquelicots l’avaient envahi. Et au milieu de ces plaines colorées ainsi par les fleurs de la terre, la carriole, qui paraissait porter elle-même un bouquet de fleurs aux teintes plus ardentes, passait au trot du cheval blanc, disparaissait derrière les grands arbres d’une ferme, pour reparaître au bout du feuillage et promener de nouveau à travers les récoltes jaunes et vertes, piquées de rouge ou de bleu, cette éclatante charretée de femmes qui fuyait sous le soleil.
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