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Françoise Charras (Traducteur)
EAN : 9782742742547
149 pages
Actes Sud (03/04/2003)
4/5   10 notes
Résumé :

Ces petites bouffées d'irritation sont précisément ce qui donne au texte son charme - et sa vérité. Aucun adulte sain d'esprit ne peut endurer la compagnie d'un enfant débordant de vitalité sans flancher de temps à autre, et en admettant que son calme n'est pas toujours parfait, Hawthorne fait du journal quelque chose de plus qu'un album personnel de souvenirs d'un été. - Paul Auster

Que lire après Vingt jours avec Julian et petit lapin, selon papa / Hawthorne en familleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est en lisant un livre de Paul Auster constitué de préfaces ou d'articles de presse ou encore d'entretiens réalisés par celui-ci que j'ai découvert ce livre de Nathaniel Hawthorne.


Loin de ses écrits les plus connus, l'auteur de "La lettre écarlate", y relate la période de trois semaines qu'il a passée en compagnie de son fils ; son épouse et ses autres enfants étaient partis séjourner dans la famille maternelle.
Ecrit comme un journal, dans lequel les moments de la journée immuables apparaissent aux côtés de visites ou de balades ou de rencontres faites en compagnie du garçonnet.

Comme le fait remarque Paul Auster dans la préface, on ressent parfois l'impatience du père face au monde de l'enfance parfois si impénétrable et tout en originalité. Mais transparaît, tout autant, dans ces pages, l'amour filial, l'observation des réflexions enfantines, de l'imagination inventive qui est le fondement des premières années de la vie.

Quelques pages sont également consacrées aux rencontres entre Nathaniel Hawthorne et Herman Melville. Celui-ci admirant grandement celui-là. Ou encore aux choix et décisions qui ont amené la famille dans la région et les sentiments que celle-ci fait naître dans les pensées du "Papa de Julian".

C'est une lecture courte mais charmante, pleine de poésie, de fraîcheur, de drôlerie parfois, une belle évocation de l'enfance.
Julian est un petit garçon plein de ressources pour expliquer les découvertes quotidiennes et il est, en cela, extrêmement attachant.

Un très beau moment passé, une très belle découverte, bifurcation d'une autre lecture, comme je les aime.

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Écrit à l'attention de son épouse, ce court texte au charme suranné, à mi-chemin entre la chronique et le journal intime, est un bijou de tendresse, d'humour et de réflexions sur le quotidien d'un homme qui s'occupe seul de son petit garçon.
De manière objective, Nathaniel Hawthorne, relate les événements, les faits, et les observations qui se passent tout au long de ces journées somme toute assez monotones.
Pour avoir visité le Berkshire et marché dans les traces de Hawthorne, Melville et Édith Wharton, je peux témoigner que les descriptions qu'il fait des paysages du Berkshire sont magnifiques. Et ce, malgré la détestation qu'il éprouve pour ce coin de pays. « Quel climat horrible, horrible, horrible s'il en est! Il est impossible de savoir pendant dix minutes d'affilées si on se gèle ou si on a trop chaud, mais on se sent toujours l'un ou l'autre et le résultat constant est que notre système en pâtit. »
Il est aussi plaisant de l'entendre raconter ses rencontres avec Herman Melville et ses voisins. En ce qui concerne Julian, sans nécessairement toujours exprimer ses propres émotions, la manière qu'il emploie pour le raconter dénote une profonde curiosité, un amour - tinté de quelques moments d'irritation – un respect, une douceur et une grande patience pour « le petit homme » ou « le vieux garçon » comme il se plaît à le désigner.
Au milieu de cette chronique, Nathaniel Hawthorne va exprimer aussi des pensées plus intimes et des émotions qui rapprochent ce récit du journal intime.
Sa réflexion sur l'attitude de Mme Tappan face au moyen de se débarrasser du lapin est savoureuse de justesse : « Il y a, dans cette proposition, quelque chose de caractéristique qui témoigne d'une sensibilité au regard de laquelle la souffrance et le malheur d'autrui sont désagréables, comme le serait une mauvaise odeur, mais qui se sent parfaitement à l'aise dès que l'objet en question ne fait plus partie de sa sphère. Je suppose que cette personne n'aurait pour rien au monde tué Bunny, bien qu'elle l'eût exposé à la certitude de mourir lentement de faim, sans éprouver ni scrupules ni remords. »
À un autre moment, Julian ayant fait pipi au lit, Nathaniel Hawthorne écrit, avec pudeur : « il s'était produit un déluge dans son lit et nulle part ailleurs ». le choix des mots est hilarant.
Aussi, lorsqu'avec Julian, Melville et ses amis, il visite le village Shaker de Hancock, il se laisse aller à son mépris pour cette secte et va même jusqu'à écrire : « Cela montre combien toutes leurs prétentions à la pureté et à la propreté sont totalement superficielles et que les shakers sont et ne peuvent qu'être des gens sales. Et puis ce manque total et systématique de la moindre intimité (…) est à la fois détestable et répugnant rien que d'y penser. »
En résumé, ce fût une lecture très agréable, instructive et qui me donne envie de lire (relire) Hawthorne, ses livres, mais aussi et surtout ses Carnets Américains..
Et, en refermant le livre, on ne peut que souscrire à ce que Paul Auster dit en conclusion de sa préface : « Un siècle et demi plus tard, nous essayons toujours de découvrir nos enfants, mais aujourd'hui nous le faisons en prenant des photographies et en les pourchassant avec une caméra vidéo. Mais les mots sont préférables, à mon avis, ne fût-ce que parce qu'ils ne se fanent pas avec le temps. Il faut plus d'efforts pour écrire une phrase véridique que pour régler un objectif ou appuyer sur un bouton, c'est certain, mais les mots vont plus profond que les images (…) À sa façon modeste et pince-sans-rire, Hawthorne parvient à accomplir ce que tout parent rêve de faire : maintenir son enfant en vie à jamais»
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Quelle agréable petite lecture dominicale...

Je ne connaissais pas ce texte de Paul Auster (Hawthorne en famille) et en ce qui concerne Nathaniel Hawthorne, j'avais commencé, il y a quelques années, la lecture de la lettre écarlate mais je ne l'ai jamais terminée. Je vais probablement m'y remettre.

Nous avons donc un texte d'une soixantaine de pages (d'un petit format) sur la période de la vie d'Hawthorne au cours de laquelle il a écrit ces "Vingt jours avec Julian et petit lapin, selon papa" (du 28 juillet au 16 août 1851). Paul Auster y évoque de sa belle écriture cette époque (avec, cela étant dit, une brève mise en contexte).

Le seul bémol est que ce texte comporte beaucoup d'extraits et qu'une fois que l'on passe au texte d'Hawthorne on a une impression de redite. Je conseille donc de lire le texte d'Auster après avoir lu celui d'Hawthorne.

Son épouse et ses deux filles sont absentes et il se retrouve seul avec son fils de 5 ans, Julian. Il va consigner (c'est comme un journal intime) ce qu'ils vont partager ensemble. Il ne faut pas s'attendre à moult aventures ou une quelconque forme de suspense... non, c'est juste le quotidien d'une autre époque.

Quelques jours seul avec son enfant sans téléphone, sans internet, sans télévision, etc. La petite routine tranquille... cela me rappelle un peu mon enfance (j'ai grandit dans un petit village). J'avais 5 ans il y a 37 ans...

Hawthorne m'a donné l'impression d'avoir été un bon père, attentif et aimant. Quand je regarde sa photo et que je l'imagine grimpant aux arbres... cela me fait sourire.

Ces textes m'ont donné vraiment envie de découvrir les Carnets américains qui selon Paul Auster contiennent plein de trésors et de révélations...

Belle découverte.

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Vingt jours avec Julian est le journal que Hawthorne a tenu pendant l'été 1851, après le succès immédiat de la lettre écarlate, alors qu'il vivait dans une région rurale du Massachusetts. Sa femme et ses deux filles parties chez les grands-parents à Boston, Hawthorne est resté à la maison avec son fils de cinq ans Julian. Leurs journées sont jalonnées par les promenades, celle du matin à la ferme voisine pour aller chercher le lait, celle au lac pour lancer des cailloux dans l'eau, celle au village pour ramasser le courrier à la poste. Quelques visiteurs aussi, dont Herman Melville son voisin devenu un ami, sans oublier Bunny, le lapin du titre.

Le livre est court et je l'ai dévoré en une soirée. Une véritable bouffée d'air frais ! Hawthorne a un petit côté bougon en affirmant ne pas aimer la région (il se plaint souvent du mauvais temps). N'empêche que ses évocations de la nature sont merveilleuses. Et, comme le titre l'indique, les réflexions quotidiennes de l'auteur tournent surtout autour de son petit garçon, boute-en-train et pipelette, avec lequel il entretient une magnifique relation, très loin de l'éducation parentale très stricte qu'on pourrait supposer pour l'époque.

La préface de Paul Auster apporte plusieurs éléments de contexte très intéressants, mais je conseille de la lire, comme je l'ai fait, après le texte de Hawthorne.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"Comme compagnon de jeu, quand nous restons à la maison, nos avons Bunny qui s'est révélé peu intéressant et me procure peu d'ennuis qu'il n'en vaut la peine. Il nous faudrait deux lapins, de manière que l'un mette en valeur les qualités de l'autre - si qualités il y a. De toutes les créatures que Dieu a jamais créées, ce sont celles qui indubitablement possèdent le moins de traits remarquables ou de caractéristiques frappantes. Sans aucun sens du jeu, aussi muet qu'une carpe, passif, Bunny passe sa vie dans un état de demi-sommeil torpide, ou bien à ronger des feuilles de trèfle, de laitue, de plantain, d'herbe à cochon et des miettes de pain. Il est parfois pris de petites crises de frénésie, qui ne donnent pas une impression d'activité physique mais semblent plutôt dues à la nervosité. Bunny a un visage curieux - il me rappelle quelqu'un que j'ai déjà vu, mais que j'ai oublié. Il est plutôt imposant et aristocratique, au premier coup d’œil, mais quand on l'examine de plus près, on lui trouve l'air ridiculement vague. Julian s'intéresse peu à lui maintenant et, sous peine de laisser la pauvre petite bête mourir de faim, il m'incombe de ramasser des feuilles pour le nourrir. Je suis fortement tenté, par le diable lui-même, de commettre en cachette un meurtre sur sa personne, et je souhaite de tout mon cœur que Mme Peters le noie."
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Comme nous marchions, le petit homme grignotait un cake tout en discutant de la rosée (...) et il racontait comment les fées, selon lui, avaient arrosé l'herbe et les fleurs avec leurs petites cruches. Puis il me harcela pour que je lui dise de quel côté de la route, à mon avis, l'herbe recouverte de rosée paraissait la plus jolie. Ainsi ce babil continuel à mes côtés me donnait l'impression qu'un ruisseau m'accompagnait tout le long du chemin.
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A quatre heures, j'habillai Julian et nous partîmes pour le village ; il batifola et gambada comme un jeune cabri tout le long du chemin, ramassant des fleurs comme un enfant au paradis. Ses fleurs n'avaient aucune beauté, si ce n'est celle que ses yeux leur attribuaient, néanmoins, il les trouvait les plus ravissantes du monde.
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"Sa beauté est la chose la plus fluctuante, passagère et inexplicable qui ait jamais eu une existence réelle ; elle s'épanouit à l'instant où l'on croit sûr de son existence - on peut penser qu'elle est illumine son visage quand on la regarde d'un côté, mais, quand on en fait le tour pour mieux en jouir, elle a disparu à nouveau. [...]"
(N. Hawthorne à propos de sa fille Una)
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Pour Melville, la fréquentation de Hawthorne et de son oeuvre marque un tournant fondamental dans son existence. Il avait déjà commencé l'histoire de la baleine blanche à l'époque (ce devait être un roman d'aventures en haute mer conventionnel) mais sous l'influence de Hawthorne le livre se mit à changer, à prendre de la profondeur et de l'ampleur, en une inexhaustible frénésie d'inspiration, le plus riche de tous les romans américains, Moby Dick. (Paul Auster)
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Amélie a toujours été une survivante. Elle a survécu à la disparition de ses parents alors qu'elle était encore une enfant, à Paris. Elle a survécu à Londres, seule et sans moyens. Et elle a réussi. Elle s'est fait des amies, elle s'est trouvé un job glamour dans les médias, et a accepté la demande en mariage d'un homme qui a tout du prince charmant, le milliardaire Ned Hawthorne.
Alors quand elle se fait brutalement kidnapper et qu'elle se retrouve seule, dans la chambre close d'une maison inconnue, elle compte bien se battre et survivre à cette nouvelle épreuve. Pour cela, il va lui falloir comprendre ce qui lui arrive. Comprendre qui sont ses ravisseurs, malgré leur mutisme et leurs cagoules. Comprendre les raisons de son enlèvement.
Et comprendre, surtout, pourquoi elle se sent plus en sécurité emprisonnée dans cette pièce lugubre que dans son mariage de rêve avec le mystérieux Ned.
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