Hemingway a parfois – surtout dans sa jeunesse – éprouvé le besoin de s'exprimer en vers, dans des poèmes généralement très courts. Il se comporte alors comme un chat sauvage qui crache au visage de ceux qu'il déteste, qui grogne, menace, mais quelquefois aussi ronronne, lorsqu'on le caresse. On le voit ainsi passer au fil des ans de la colère à l'amour, mais il donne plus souvent dans la satire que dans le lyrisme et met plus volontiers à nu son irritabilité que sa... >Voir plus
Les vies des footballers sont l’éclatante preuve
Que nous pouvons plonger et shooter et cogner
Et laisser derrière nous lorsque nous mourrons,
Des marques de crampons sur la gueule d’un autre.
La nuit s’en vient d’une aile douce et apaisante
Pour obscurcir le jour
Pour adoucir les lueurs dures,
Et pour amollir l’argile des corps
Avant la raideur de la mort
Pour nous demander de rester.
Toutes les armées sont les mêmes
La publicité et la gloire
Et l’artillerie fait toujours le même bruit
La valeur est le propre des jeunes soldats
Les vétérans, eux, ont tous des yeux las
On sert aux soldats les mêmes mensonges louches.
Et les cadavres attirent toujours les mouches.