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Le Cycle de Dune tome 1 sur 6

Michel Demuth (Traducteur)
EAN : 9782221252055
630 pages
Robert Laffont (21/01/2021)
4.33/5   6567 notes
Résumé :
Sur Dune, la planète des sables, germe l'épice qui donne longévité et prescience. À cause de l'épice, tout l'empire galactique du Padishah Shaddam IV tourne autour de Dune, âprement convoitée pour les nobles maisons du Landsraad et la Guilde des Navigateurs.Leto Atreides, Duc et Cousin de l'Empereur, a reçu Dune en fief. Pour peu de temps. En 10191, il meurt assassiné.

Les révérendes Mères surveillent son fils Paul, qui vient d'avoir quinze ans : il ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (478) Voir plus Ajouter une critique
4,33

sur 6567 notes
A ma première lecture du cycle de Dune , le côté grande maison , despotisme ou bien despotisme éclairé , m'avait moyennement emballé , car j'ai toujours été plus en phase avec des fictions plus démocratiques .
Ce premier tome développe une partie du récit , disons de l'arrivée sur Arrakis jusque la mort du duc .
La caractérisation est excellente et l'univers est d'une complexité subtile à tous points de vue .
Il y a de très nombreuses thématiques : les rivalités politiques , les enjeux religieux et culturels , la guerre la paix .
Le style est très avenant et très immersif , avec ces phrases « off » qui explicitent de la complexité ou bien du non-dit .
Les descriptions sont signifiantes , que ce soit les paysages naturels ou bien les fabuleuses architectures immenses .
Le cycle de Dune est donc une fabuleuse ballade , dès ce tome ...
Arrakiss est un monde à part entiere et d'une présence significativement étrange .
A ce stade du roman , Paul commence de devenir le Muad'dib , Il est une sorte de personnage de fusion d'intérêts divergent originellement .
L'univers est plus high-tech qu'il n'y parait .
L'ombre de la sagesse plane sur toutes ces pages , un très grand nombre de devises sont d'une richesse réflexive de très grande qualité .
Mysticisme , pas mysticisme ... ?
Perso je dirais mysticisme politique vétérotestamentaire aux accents chiites aussi ...
Mais le fond du texte est plus de portée sciences politiques à mon humble avis .
C'est un chef d'oeuvre d'univers .
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"Dune" appartient à la famille des sagas emblématiques de la science fiction, un titre qui fait l'unanimité chez les amateurs du genre.
Il s'agit pour moi d'un souvenir particulier et ancien, pensez donc, 1984 !
Je sors de la salle de cinéma où je suis allé voir le film de David Lynch avec un sentiment de frustration énorme, une impression étrange, celle que le film aurait dû être meilleur car j'ai tout de même aimé le contexte d'ensemble et le scénario, il fallait que j'en ai le coeur net...
J'ai donc très vite après lu le livre, et plusieurs fois relu depuis car j'ai bien sûr adoré la complexité de cette saga dans toutes ses composantes.
Une histoire intemporelle qui aurait pu se passer en plein moyen-âge où l'empereur de la galaxie va ordonner la destruction de la maison des Atréides par celle des Harkonnens, le théâtre de ce drame sera la planète Arrakis, appelée plus généralement "Dune" du fait de sa configuration.
Il y sera question de prophétie et de religion, de politique et d'intrigues, de convoitise surtout, car "Dune" a une particularité et une ressource d'une valeur inestimable, c'est la seule planète sur laquelle on trouve "l'épice" qui suscite la plus grande des convoitises.
Une SF complexe avec des acteurs tous aussi intrigants les uns que les autres. Les "mentats" aux capacités mentales stupéfiantes, le Bene Gesserit, le Bene Tleilax et bien sûr les fremens, les fremens dont la legende prédit la venue d'un messie...
Je n'en dirai pas beaucoup plus si ce n'est qu'il s'agit d'un univers particulièrement réussi, complexe certes, mais fascinant et addictif à souhait, une saga mythique et incontournable.
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Kull Wahad ! Me restent de mon voyage quelques mots…traduisez « je suis bouleversée »…Revenue en effet d'un voyage spatio-temporel certes très prisé mais qui n'en reste pas moins époustouflant. Destination : Arrakis, troisième planète du système de Canopus. Plus connue sous le nom de Dune. Propulsée autour de l'an 10200, la Terre reste le berceau des religions primitives et l'espace, constitué de ses multiples systèmes solaires est connu, exploité, habité. Étonnamment, le niveau technologique n'est pas si développé suite à une ancienne croisade lancée contre les ordinateurs et l'intelligence artificielle.

De cette épopée écologique, politique et religieuse, il me reste mille et une sensations. J'ai du mal à atterrir…

J'ai vu les dunes de sable couleur de biscuit, mer de vagues figées sous la lune, plis de sable sur plis de sable se détachant du ciel bleu. Ce paysage de l'infini, comme peut l'être le paysage marin, est propice à la méditation, à la vie intérieure, au cheminement. Les dunes, à la fois toutes semblables et uniques, en constante évolution, sont l'écho de nos pensées, insaisissable et changeantes. Paysage rude qui nous promet en filigrane une quête, comme le fait le vent dans la Horde du Contrevent, j'aime ces mises à l'épreuve proposée par le décor d'une histoire. J'ai vu également les yeux bleus du peuple des sables, complètement bleus, sans le moindre blanc, leur sang étant saturé par le Mélange d'épices. Peau tannée tel un cuir usé, corps déshydratés et yeux bleus, tels furent mes hôtes.

« Jamais il n'avait imaginé qu'il pût y avoir quelque chose d'aussi beau que cet horizon rouge, tourmenté, ces falaises d'ocre et de pourpre. Par-delà le terrain de débarquement, là où la rosée de la nuit avait apporté la vie aux graines hâtives d'Arrakis, il découvrait maintenant des lagunes de fleurs rouges sur lesquelles se posait une trame de violet (…) Puis il aperçut les silhouettes humaines qui se déplaçaient dans les champs de fleurs et qui les balayaient de leurs étranges outils en forme de faucilles. Des ramasseurs de rosée. L'eau était si précieuse ici ».

J'ai senti l'odeur de cannelle émise par cette fameuse épice présente dans le sable. Cette « épice des épices » dont Arrakis constitue l'unique source est utilisée surtout pour ses qualités gériatriques dans l'univers, c'est un prolongateur de vie, et provoque une légère accoutumance voire devient très dangereuse dans le cas d'une absorption importante. Je retiens également avec force l'odeur des maisons souterraines du peuple des sables, odeur si caractéristique, mélange écoeurant de sueurs, de renfermé et de cannelle. Une odeur douceâtre synonyme de foyer. de vie en communauté. J'ai senti les effluves chaudes de la verveine des sables et du buisson créosote.

J'ai entendu le crissement du sable à l'approche des vers des sables aux dimensions colossales, figurez-vous certains font 400 mètres de long ! Ils engloutissent alors leurs proies sans distinction de leur gueule de 80 mètres de diamètre aux dents courbes scintillantes et à l'haleine d'épice…A leur approche des cascades se forment, des montages se déplacent. J'ai entendu avec étonnement et émotion le silence de la marche des sables, cette marche qui vise à imiter les sons du vent sur le sable afin d'éviter d'attirer les vers et que seul le peuple du désert maîtrise…symbole fort, l'humain doit imiter la nature s'il veut survivre et non la soumettre…

« C'était un son que l'on ne pouvait oublier, lorsqu'on l'avait entendu une fois. « Un ver », murmura Paul. Il apparut sur leur droite, avec une majesté sereine. Une dune cheminant entre les dunes, traversant leur champ de vision. Droit devant eux, elle s'éleva un peu, rejetant du sable comme la proue d'un navire rejette de l'eau. Puis cela disparut sur la gauche. Et le sifflement s'estompa, mourut ».

J'ai gouté à l'eau fade de mon distille, ma combinaison faite d'un tissu dont la fonction est de récupérer l'eau d'évaporation de mon corps et de mes déjections organiques. L'eau ainsi recyclée est recueillie dans des poches et peut être à nouveau absorbée à l'aide d'un tube. Eau tiède au goût douceâtre, elle s'est avérée être finalement très désaltérante. J'ai mangé un mélange de chair d'oiseau et de céréale, liées de miel d'épice et enveloppées dans une feuille.

J'ai tremblé lors de l'épreuve du Gom Jabbar, épreuve visant à tester l'humanité d'une personne par une douleur extrême, Paul en l'occurrence au début du roman. Elle consiste à soumettre la main à des aiguilles empoisonnées, toute tentative de retrait de la main entrainant la mort. Tremblé à la vue des sanguinaires Sardaukar, anciens prisonniers devenus militaires.

J'ai compris, je crois, les tensions politiques entre les grandes Maisons telles que les Harkonnens ou les Atréides, l'Empereur et la Guilde, cette dernière a notamment le monopole des transports interstellaires. Tripode dont les ambitions politiques sont entravées par les Fremens, le peuple du vent de sable qui a réussi à s'adapter aux conditions extrêmes du désert, et dont l'objectif suprême mais très lointain est de faire revenir l'eau, les plantes sur Arrakis, objectif écologiques en opposition à ceux, plus dictés par le pouvoir et l'exploitation de l'épice, de la Tripode. Un peuple libre de toute règle impériale. Les ambitions politiques de la Tripode sont également menacées par l'arrivée de Paul. Jeune homme de quinze ans, fils du Duc de Léto qui vient gouverner sur Arrakis, et de Jessica, de la congrégation des Soeurs Bene Gesserit, il arrive de l'agréable planète Cadalan avec ses parents. Est-il le messie décrit par la légende ? Une prophétie dit en effet qu'il leur viendra un chef, l'enfant d'une Bene Gesserit, qui les conduira à la vraie liberté.

J'ai été étonnée, je dois le dire, par la teneur très religieuse du roman, par la façon remarquable qu'a Franck Herbert de nous montrer l'évolution de Paul, tout d'abord enfant de 15 ans au coeur pur, à la grande maturité, dotés de dons manifestes de prescience, du sens aigü de l'observation grâce à l'éducation donnée par sa mère, Jessica ; Paul qui va devenir Duc à la mort de son père, puis Muad-dhib au sein des Frémens auprès desquels il s'intègre et se fond, enfin Lisan al-Gaib, guide religieux dont le destin, on le pressent, est le Jihad. Impossible de ne pas penser aux guerres saintes, à la transformation des personnes en créatures totalement aveuglées et embrigadées par leur chef. L'épice serait la clé des pouvoirs prophétiques de Muad'Dib et, immergé dans le désert, les visions de Paul éclosent soudainement et de façon fulgurante tout au long du roman telles des mirages de chaleur, ondulants et vibrants, flous et fascinants.
Paul est entrainé malgré lui, par la ferveur religieuse de son peuple, et devra accomplir ce qui est. On le voit devenir de plus en plus dur étant entendu que la répression favorise l'épanouissement des religions. Cet aspect là du roman est d'une grande subtilité.

« Quand la loi et le devoir ne font qu'un sous la religion, nul n'est plus vraiment conscient. Alors, on est toujours un peu moins qu'un individu ».

Nous pouvons souligner également que Paul, devenu Fremen, constitue également je pense une menace à la grande ambition écologique de ce peuple. Les liens entre écologie et forces religieuses sont interrogées, balancier allant de la célébration sacrée de la nature au fanatisme à cause duquel, nous le pressentons, la nature peut être saccagée… « Qui peut détruire la ressource la contrôle » ne cesse de dire Paul. Est-ce là la vraie liberté de la prophétie ?

Enfin, j'ai été très touchée par ce peuple Fremen qui vit en symbiose avec son milieu, qui a un objectif écologique à très long terme (il est conscient que ses efforts ne porteront leurs fruits que dans huit générations) troublant à découvrir aujourd'hui. Cela invite à la réflexion et à l'humilité.

J'ai profondément aimé ce voyage dépaysant, toutes ces sensations, ces visions, ces odeurs, ces bruits, qui constituent un univers incroyable. Ma crainte initiale quant à la complexité liée à la dimension politique du récit s'est vite évanouie, même si les relations sont subtiles et jamais manichéennes, elles sont bien expliquées. Les chapitres s'enchainent avec fluidité et chaque chapitre débute par un petit extrait de la légende du Muad' Dib telle qu'elle a été retenue et écrite, extrait empli de préceptes et de leçons de sagesse. C'est enrichissant et apporte au récit une réelle profondeur et une certaine solennité.

Le « tu ne tueras pas » est remplacé, dans la Bible catholique Orange en vigueur, par « Point ne déformeras l'âme. » Cependant, Franck Herbert, vous m'avez quelque peu déformé l'âme avec votre chef d'oeuvre. J'en retiens en moi une essence odorante unique et inimitable dont j'ai finalement bien du mal à expliquer.

« le corps, apprenant qu'une chose est bonne pour lui, interprète favorablement le parfum. Et cette chose, tout comme la vie, ne peut être vraiment synthétisée. »

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Dune... Dune... Dune... Entendez-vous la résonance particulière de ce nom ?
Dune... Dune... Dune... Êtes-vous sensible à sa musicalité assourdie ?
Dune... Dune... Dune... comme un tambour qui annonce une grande bataille, un nom empreint d'une grande solennité, de celles qui accompagnent toujours les légendes et proclament les mythes...

Dune... Dune... Dune... un écho venu non pas du fond des âges mais du fond d'une galaxie inconnue de nous, pauvres Terriens.

Dune !

Avant de tourner la première page de ce roman, qu'est-ce que ce nom évoquait en moi ? Je me concentre, je fais appel à la pensée Bene Gesserit... Réponse : un souvenir. Celui du seul jeu vidéo qui m'ait jamais captivée au point de me lancer, avec mes frères, dans d'interminables parties pour tenter de conquérir le royaume d'Arrakis, la planète aride et inhospitalière où les vers de sable sont plus redoutés que les dragons dans d'autres mythologies...

C'est donc avec une réelle curiosité, teintée d'un léger sentiment de nostalgie, et animée par le goût du défi que je me suis lancée dans l'aventure. Ce premier tome du cycle de Dune de Frank Herbert, incontestablement un grand Père de la science-fiction, s'articule en trois livres : Dune, Muad'Dib et le prophète.

Le premier livre plante le décor, celui d'un monde intergalactique dominé par l'Empereur Padishah Shaddam IV à qui les Maisons, Grandes ou Mineures, doivent allégeance ; c'est toute une civilisation qui prend forme et vie sous la plume créative de Herbert. On découvre que derrière les quatre lettres qui forment le nom DUNE se dissimule la planète Arrakis, planète des sables où pousse l'Epice, la plus grande richesse que contienne l'Univers, source d'énergie, de richesse, de puissance et de pouvoir... Soit on mord tout de suite à l'hameçon et l'aventure peut commencer, soit la mayonnaise ne prend pas et... il vaut sans doute mieux en rester là !

Le second livre, je le juge pour ma part plus mystique. Il précise le contexte qui s'est soudainement cristallisé autour d'un seul homme, Paul Atréides, THE héros. Et là, c'est vrai que j'ai cru que j'allais flancher, que Dune allait m'enliser, que j'allais périr engloutie dans ses sables, dévorée par un faiseur de quatre mètres de long... Après un démarrage trop rapide, fulgurant, le spectre de l'ennui a plané sur ma lecture pendant quelques centaines de pages... MAIS, je me suis accrochée car, nonobstant le nom de la mère de notre héros, Jessica (Aïe !), que je ne pouvais lire sans en éprouver de violentes aigreurs d'estomac car il me semble totalement inapproprié et laid pour désigner une telle protagoniste, je m'étais déjà attachée à Paul et à son destin et... je voulais connaître la fin :-)

J'ai bien fait de persévérer... le troisième livre m'a rassérénée comme si j'avais bu moi-aussi l'Eau de Vie et voilà que les aventures de Paul et de ses Fremens repartaient comme en 40, me voilà à nouveau emportée par la tempête de sable qui souffle sur les armées en présence... Une épopée qui va crescendo et offre un dénouement qui récompense des 763 pages lues précédemment.

Dune est vraiment un roman des extrêmes. Les Harkonnens sont vraiment très méchants, l'Empereur est vraiment très lâche et assoiffé d'absolutisme, les Atréides sont vraiment très humanistes, les Sardaukars sont vraiment très meurtriers et les Révérendes Mères Bene Gesserit sont vraiment très fortes... Arrakis est vraiment très dangereuse, les Fremens sont vraiment très résistants et organisés et l'Epice est vraiment très précieuse. Mais chose étrange, bien que le manichéisme soit présent partout, je n'ai jamais trouvé qu'il nuisait au récit. Dès le début de ma lecture, je m'étais mise avec gourmandise dans la « tournure d'esprit Star Wars » (même si en écrivant cela, j'ai conscience que je ferai sans doute lever au ciel bien des yeux d'aficionados). Parce que dans Dune, j'ai quand même trouvé un je-ne-sais-quoi de Luke Skywalker qui aurait rencontré Robin des Bois et ça n'a pas du tout été pour me déplaire !

Bonus
Ce qui, par contre, m'a ENORMEMENT déplu (froncement de sourcils, écume aux commissures et fumée qui sort des naseaux), ce sont les CENTAINES de coquilles de l'édition Pocket, mais genre, là, le TRES GROS FOUTAGE DE GUEULE ! Et c'est bien la première fois que j'écris à un éditeur pour pousser une gueulante bien méritée, c'est juste une honte...
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"Je ne connaitrai pas la peur, car la peu tue l'esprit" ; il me faut bien faire appel à ces mots du jeune Atréide pour oser braver le mystère de Dune, et tenter de proposer une critique à une telle épopée, roman classé "space-opera" mais ô combien méritant plus qu'un classement d'entomologiste.

Le lecteur de ce 1er volume des 6 que compte le cycle de Dune va se trouver immédiatement immergé dans un monde futuriste, mais aux réminiscences féodales, où des maisons s'affrontent au sein d'un monde politique et économique multipolaire, s'appuyant sur des ordres aux pouvoirs mutants intriguant pour le pouvoir. Dans cet Empire à l'équilibre subtil, un seul centre stable semble exister, et il est économique : il s'agit d'Arrakis, la planète de l'épice, sur laquelle repose toute civilisation.

Même si le lecteur s'y perd un peu au début, cet univers complexe est probablement l'une des grandes forces du Cycle de Dune. Même si Franck Herbert développe dans sa trilogie Dune 1, Dune 2 et le Messie de Dune son intrigue, pleine de suspense, avec un réel don de conteur, les aventures de Paul Atréides, elle n'aurait pas le même sel sans le contexte de la planète de sables et de l'Empire.

Ces 2 1ers volumes en particulier sont un récit initiatique s'il en est : quittant sa planète d'origine, Paul découvre avec le lecteur un monde extérieur menaçant, mais qui n'a rien à envier aux arcanes complexes d'un cerveau humain initié au bene gesserit, d'autant plus quand on puise ses origines au sein des maisons Harkonnen et Atréides.

Franck Herbert plante à merveille les décors aussi bien que les personnages, et les pics de dénouement sont d'un puissance telle qu'à part David Lynch -et encore avec un succès mitigé-, bien peu de metteurs en scène se sont frottés à la difficile adaptation de ces romans. Dans un style très différent, seuls à mon sens Tolkien et Martin ont développé un tel foisonnement créatif.

Franck Herbert dépasse par ailleurs largement cette étiquette de conteur émérite. Ecologiste convaincu, il développe dans le Cycle de Dune de véritables thèses philosophiques, amenant ses lecteurs à réfléchir sur le fonctionnement systémique des écosystèmes vivants, mais aussi sociaux, sur les rapports entre pouvoir et religion, sur l'intelligence artificielle et le pouvoir et les faiblesses de l'inconscient. Construisant son cycle sur des générations, le rythme de l'intrigue est soutenu : quel chemin parcouru par Paul Atréides, en 3 volumes, quelle mutation, surtout intérieure ! Et qu'il est difficile d'en parler un peu ici sans spoiler le futur lecteur !

Mélange épicé donc que ce 1er roman du Cycle de Dune, roman d'ouverture aussi, qui devrait immédiatement mettre l'eau à la bouche des nouveaux explorateurs de cette saga. Mélange dépaysant, futuriste, mais aussi puisant aux racines de civilisations terrestres reconnaissables : judéo-chrétienne, musulmane, germanique, grecque antique, et surtout notre monde capitaliste contemporain au bord de l'implosion... quelle force visionnaire dans ce roman de 1965. Les barbares fremen seraient-ils à nos portes ?

Quoiqu'il en soit, une lecture forcément marquante, notamment pour un jeune cerveau adolescent ou jeune adulte, en quête de sens. Comme pour nombre de lecteurs, je ne suis sans doute pas totalement conscient de l'influence que ce roman a pu avoir sur ma vision de la vie, et mes lectures ultérieures. Des moments de lecture uniques, pas toujours faciles, mais qui restent ancrés dans les mémoires.


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critiques presse (3)
BDGest
08 mars 2024
Longtemps réputée inadaptable, cette immense fresque de science-fiction devient un véritable phénomène de pop-culture planétaire, après que Denis Villeneuve a réussi le pari de transformer le livre en film.
Lire la critique sur le site : BDGest
Culturebox
23 février 2024
C'est aussi le premier livre qui valorise la femme, à une époque où la ménagère américaine est cantonnée à sa cuisine. Dès la fin des années 1960, les idées visionnaires du roman font un carton dans les campus d'étudiants. Livre culte, mais tellement riche […]
Lire la critique sur le site : Culturebox
Sceneario
26 janvier 2021
Arrakis est la planète d'où provient la source la plus précieuse et la plus importante de la galaxie : l'épice. Ce sont aux Atreides que revient la charge de gérer cette extraction. Le duc Leto, accompagné de Dame Jessica et de leur fils Paul, délaisse Caladan, pour s'installer sur Arrakis, aussi connu sous le nom de Dune. Les Harkonnen ont prévu de reprendre le contrôle de l'épice et de se débarasser une bonne fois pour toutes des Atreides. Un traitre, d'ailleurs, est en place parmi les proches du duc Leto. Quand à Paul, sa mère lui a fait passer le test des Bene Gesserit qu'il a réussi. Ne serait-il pas destiné à être plus que l'héritier Atreide...
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (364) Voir plus Ajouter une citation
«Que diriez-vous de vivre des milliards et des milliards d'existences? demanda Paul. Quel réservoir de légendes! Pensez à toutes les expériences, à toute la sagesse qu'il peut en résulter. Mais la sagesse atténue l'amour, n'est-ce pas ? Et elle donne une forme nouvelle à la haine... Comment savoir ce qui est impitoyable si l'on n'a pas exploré le tréfonds de la cruauté comme celui de la bonté? Vous devriez me redouter, Mère. Je suis le Kwisatz Haderach. » (p.811)
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On a bien souvent évoqué la rapidité avec laquelle Muad'Dib apprit les nécessités d'Arrakis. Les Bene Gesserit, bien sûr, en connaissent la raison. À l'intention des autres, nous pouvons dire ici que Muad'Dib apprit aussi rapidement parce que le premier enseignement qu'il eût reçu était de savoir apprendre. Et la leçon première de cet enseignement était la certitude qu'il pouvait apprendre. Il est troublant de découvrir combien de gens pensent qu'ils ne peuvent apprendre et combien plus encore croient que c'est la chose difficile. Muad'Dib savait que chaque expérience porte en elle sa leçon.
Extrait de L'Humanité de Muad'Dib,
par la Princesse Irulan. (p.123)
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Ne sais-tu pas que la loyauté des Atreides s’achète avec l’amour tandis que la monnaie d’échange des Harkonnen est la haine ?
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Usul, il est de règle que la responsabilité de la femme de Jamis, ici présente te revienne, ainsi que celle de ses deux fils. Son Yali… ses appartements sont tiens. Son service à café aussi … Et sa femme.
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- Sais-tu que nous utilisons déjà les résidus d’épices comme matériaux brut et que nous fabriquons nous-mêmes notre support de film ?
- Oui ?
Nous ne pouvons nous permettre d’en manquer. Autrement, comment pourrions-nous inonder, villes et villages de nos informations ? Il faut que le peuple, sache que je gouverne bien. Et comment le serait-il si nous ne lui disions pas ?
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Vidéo de Frank Herbert
Revivez la soirée d'Escape Game dans l'univers de la saga Dune de Frank Herbert, organisée en partenariat avec les éditions Pocket ! Un grand merci à tous les participants et participantes pour ce voyage en Arrakis !
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Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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