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Philippe Brunet (Traducteur)Marie-Christine Leclerc (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253160410
350 pages
Le Livre de Poche (27/10/1999)
3.83/5   155 notes
Résumé :
La Théogonie est le chant qu'élève en l'honneur des dieux Immortels un poète béotien inspiré par les Muses. Dans ce poème d'époque archaïque, Hésiode célèbre l'ordre divin du monde en racontant la formation de l'univers, la succession des générations divines et la répartition des honneurs parmi les dieux. L'histoire de la famille divine aboutit ainsi à la mise en place de l'ordre éternel de Zeus. Naissances, unions, conflits, alliances et combats dessinent une carte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Théogonia ,

Le personnage ( réel ou non ) d'Homère , avec l'Iliade et l'odyssée , est une figure déterminante et emblématique de la poésie grecque de l'époque archaïque . Ce sont des textes fondamentaux dans l'expression et dans la construction de l'identité de la civilisation hellénique et de l'homme grec .
L'Iliade est un texte qui a un rapport avec le sentiment religieux , il est un enseignement inspiré et qui renseigne son lecteur sur le sens de la vie et il est une véritable description de l'âme humaine , de l'univers , des dieux et des peuples .
La figure d'Homère est connue de tous , les dieux de la Grèce sont connus de tous , ils hantent la civilisation occidentale depuis le jour même où leurs temples ont étés désaffectés . Depuis ce jour ils font partie de notre quotidien culturel et artistique ( peintures , littérature , histoire , tournures idiomatiques ... ) . Ils sont une partie notre patrimoine finalement .

Si on veut aller à la rencontre des divinités qui régnaient sur la Grèce après que le monde , l'humanité , les dieux furent crées ( pas dans cet ordre là et plus que cela ..) , vous pouvez vous offrir un dictionnaire de la mythologie , mais vous pouvez aussi vous tourner vers l'autre grande figure de la poésie grecque archaïque , c'est-à-dire vous tourner Hésiode et vers sa théogonie . Il organise dans ce texte une grande partie des sujets et des thématiques qui habiteront l'art occidental pendant des siècles , d'hier à aujourd'hui . C'est une sorte d'histoire sainte , mais c'est aussi et simplement un récit sacré de la Grèce parmi d'autres.

Un texte poétique et officiellement inspiré par les muses qui confèrent ainsi à l'auteur un statut vaguement analogue au prophétisme et je dirais même que ce texte est en lui-même , une sorte de hiérophanie . Voici donc un texte absolument susceptible vous renseigner sur les dieux , comme il l'a fait pour des générations de grecs .

Du chaos émergent les Ténèbres , les enfers , la nuit et le jour , alors que l'éther ( le plus haut ciel ) émerge également du chaos .
Ensuite le ciel naît de la terre sa mère, ( Gaia ) , et ils s'accouplent pour donner naissances aux titans , aux cyclopes et aux géants .
Le Titan, Cronos, se révolte contre son père, Ouranos, et, à la demande de Gaia , l'émascule , et il asperge la terre avec son sang, de ce sang naîtront : une nouvelle race de géants , les Furies et les Nymphes .
De Cronos qui règne sur le monde divin , naissent alors cinq divinités et pour conserver son pouvoir sur la création , il dévorera ses cinq enfants à l'exception de Zeus , qui parviendra à le détrôner.
Hésiode met ensuite l'accent sur le fait que Zeus, Poséidon et Hadès se partagent la souveraineté sur l'univers , Zeus règne dans le ciel , Poséidon règne sur les océans , et Hadès dans le monde souterrain . de l'union de Zeus et de Métis , puis de celle de Zeus et de Thémis , naîtrons les autres dieux de l'Olympe.

Les hommes émergent à ce moment dans l'univers . le poète insiste ensuite sur le combat entre les dieux et les Titans .
Le Titan Prométhée donne le feu aux hommes après l'avoir volé au dieux , Zeus pour le punir , confisque le pouvoir et créé la première femme , Pandore qui ouvre une boîte contenant toutes les calamités du monde .

C'est un poème relativement facile d'accès qui permet au lecteur d'accéder à énormément d'information . Il est assez dramatique et tragique . Les enjeux en sont très clairs et très évocateurs .
Il permet de partager de la culture commune avec le monde hellénique de l'antiquité , et donc de mieux le connaître de l'intérieur . Apres cette lecture le lecteur peut se sentir beaucoup plus à l'aise avec cette culture pas si proche de la notre contrairement aux apparences .

C'est une lecture un peu fastidieuse à mon humble avis , mais c'est un apport indispensable en matière de civilisation hellénique .
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Petite précision ma lecture concerne L'ÉDITION DU CENTENAIRE LES BELLES LETTRES / Traduction Paul Mazon.

Il s'agit d'un poème écrit sans doute au VIIe siècle avant J.-C., qui raconte la naissance des dieux et du monde. Un récit fondateur
Tel est, en grec, le sens du mot "théo-gonie" qui vient de "théos" qui signifie "dieu" , et du verbe "gennao", qui veut dire "engendrer".
Avec l'Iliade et l'Odyssée, il est l'une des premières et principales sources des plus grands mythes grecs. J'y ajouterai personnellement également le Livre IV de la Bibliothèque Historique de Diodore de Sicile "Mythologie des Grecs"

En 12 chapitres (tiens, tiens le même nombre que les Olympiens)
Un préambule
Les premiers dieux, Terre et Ciel, Les Titans ;
Les enfants de Nuit ;
Flot et sa descendance ;
La descendance des Titans, Océan et Téthys ;
Hypérion et Théia ;
Crios et sa descendance, Styx ;
Coios et Phoibé, Hécate ;
Rhéia et Cronos, Naissance de Zeus ;
Japet et ses fils, Prométhée ;
Les Cent-Bras ;
La descendance des Olympiens.
Cette théogonie pose les bases de "toute" la mythologie

Elles est « signée ». "Le poète dit, dans le prélu, en parlant des Muses : « Ce sont elles qui à Hésiode un jour apprirent un beau chant, alors qu'il paissait ses agneaux au pied de l'Hélicon divin. Et voici les premiers mots qu'elles m'adressèrent… » On ne peut guère contester que l'auteur ait voulu mettre ainsi son nom en tête de son oeuvre, comme beaucoup d'autres en Grèce l'ont fait après lui. Quelques critiques soutiennent cependant que ce nom d'Hésiode n'est pas celui de l'auteur, mais celui du poète que l'auteur proclame son modèle. Ils entendent donc : « Ce sont elles qui à Hésiode un jour apprirent un beau chant… Mais à celui que voici, à moi, elles dirent dès le premier jour… »"

Alors comment la résumer ? Cette théogonie tant par moments on assiste à une énumération de noms et avouons-le il y a de quoi se perdre

D'abord les six premiers dieux, ceux dont tous les autres seront les descendants :
Chaos, l'abîme ténébreux et désordonné ;
Gaïa, la terre-mère, solide et fiable ;
Éros, l'amour qui fait surgir les êtres à la lumière ;
Tartare, divinité terrible et lieu infernal situé dans le sous-sol le plus profond de Gaïa, plein d'obscurité et de moisissure ;
Ouranos, le ciel, et Pontos, la mer, que Gaïa crée tous deux à partir d'elle-même, sans l'aide d'un amant ou d'un mari ;
À l'exception de Gaïa qui commence à être un peu une personne, ces premiers dieux ne sont pas encore de vrais individus doués de conscience, capables de traits de caractère, mais ce sont plutôt des forces de la nature, des éléments naturels.

Puis viennent les enfants de Gaïa et d'Ouranos
Les Titans : Okéanos, Coïos, Crios, Hypérion, Japet et Cronos et leurs soeurs les Titanides : Théïa, Rhéa, Thémis, Mnémosyné, Phoibé et Téthys ;
Et les trois Cyclopes, qui vont être enfermés sous terre par Cronos et qui vont donner ses armes à Zeus, quand il les libérera : Brontès (le tonnerre), Stéropès (l'éclair) et Argès (la foudre ;
Les « Cent-Bras » ou « Hécatonchires » : Cottos, Briarée et Gygès.

Puis les enfants nés du sexe coupé d'Ouranos – en tombant soit sur la terre, soit dans la mer. Il y en a à nouveau trois lignées, auxquelles s'ajoute donc Aphrodite :
Les Érinyes, divinités de la vengeance (elles veulent venger leur père, Ouranos, de l'affront que Cronos lui a fait subir). Nous saurons par les poètes latins qu'elles sont au nombre de trois et que la dernière se nomme Mégère. On les appelle aussi les « Euménides », c'est-à-dire les « Bienveillantes » et, chez les Romains, elles prennent le nom imagé de « Furies » ;
Les nymphes méliennes ou Méliades, divinités qui règnent sur les frênes, arbres qui fournissent le bois avec lequel on fabriquait à l'époque des armes, des lances, des arcs et des flèches ;
Les Géants, qui sortent de terre tous casqués et armés, voués à la violence.

Et Aphrodite, déesse de la beauté et de l'amour, qui naît elle aussi du sexe d'Ouranos, mais ici mélangé à l'eau et non à la terre.

Et enfin Les enfants de Cronos et de sa soeur, la Titanide Rhéa. Après les Titans, c'est la deuxième génération des « vrais » dieux, c'est-à-dire celle des premiers Olympiens, qui fait son entrée :
Hestia (Vesta), déesse du foyer ;
Déméter (Cérès), déesse des saisons et des moissons ;
Héra (Junon), l'impératrice, dernière épouse de Zeus ;
Poséidon (Neptune), dieu de la mer et des fleuves ;
Hadès (Pluton), dieu des enfers ;
Zeus (Jupiter), roi des dieux ;
Et pour finir les Olympiens de la deuxième génération :
Héphaïstos (Vulcain), dieu des forgerons, fils de Zeus et de Héra ;
Arès (Mars), dieu de la guerre, frère d'Héphaïstos, fils de Zeus et de Héra ;
Athéna (Minerve), déesse de la guerre, de la ruse, des arts et des techniques, fille de Zeus et de Métis ;
Apollon (Phébus) et Artémis (Diane), les deux jumeaux, dieu de la beauté et de l'intelligence, déesse de la chasse, nés des amours de Zeus et de Léto ;
Hermès (Mercure), fils et messager de Zeus, dont la mère est Maïa ;
Dionysos (Bacchus), dieu du vin et de la fête, fils de Zeus et d'une mortelle, Sémélé.

Mais il reste que le récit le plus impressionnant et captivant est celui de la lutte entre les Titans menés par Cronos, face à Zeus et la première génération de dieux, les Cronides, alliés aux Hécatonchires et aux Cyclopes.
C'est là que se révèle toute la puissance du récit, toute la puissance de la Mythologie...
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Ah il n'est pas facile à lire le père Hésiode! Loin d'un Homère qui fait danser les mythes sur le doux rythme d'un beau récit, ici, même si l'auteur écrit lui aussi en hexamètres dactyliques, ce qui donne une résonance certaine à ses vers, son style est d'une densité et d'une rigueur qui rendent par moment son récit peu amène. Monsieur Hésiode est par exemple friand des longues listes et des inventaires, et si l'on peut imaginer combien, proclamé face à une assistance (comme c'était le cas des poèmes à son époque) cela devait avoir un certain panache, à l'écrit c'est tout de suite moins amusant , et devoir lire par exemple une liste de plus de cinquante noms de Dieux d'affilé sans plus d'explications, je vous assure que ça peut s'avérer lassant... Et frustrant aussi, car si dans sa théogonie, qui veut dire littéralement "origine des Dieux", le poète tente de retracer l'arbre généalogique des Dieux de l'Olympe, malheureusement, pour la plupart d'entre eux, il ne fait que les nommer et les replacer sur l'arbre généalogique et nous laisse sur notre faim quand à leur folles aventures... Il faut dire pour sa défense que s'il avait voulu raconter l'histoire de tous les grands olympiens, sa théogonie aurait constitué cinq tomes alors qu'en l'état c'est un petit livre tout à fait abordable qui constitue une parfaite introduction pour qui s'intéresse à la mythologie.

"Parfaite", oui, et je pèse mes mots, car si j'ai commencé ma chronique de manière plutôt négative, je dois en venir maintenant aux louanges et préciser que le grand Hésiode et sa Théogonie ne sont pas restés par hasard dans les anales, et que malgré les petits défauts que je lui ai listé ci-dessus, cette oeuvre est à placer sans le moindre doute parmi les plus grands livres du monde !

En effet, je disais plus haut qu'Hésiode nomme beaucoup de Dieux mais ne relate malheureusement que peu d'histoires, mais Messieurs Dames, sachez que celles qu'il relate valent leur pesant d'or ! de la naissance de l'univers à l'origine de Zeus, de la grande bataille des titans à l'amour contrarié entre la Terre et le Ciel, c'est une mythologie d'une richesse peu commune que nous offre ici le grand Hésiode et malgré son abord difficile, je recommande cet ouvrage à tous, tant les thèmes abordés sont riches, évocateurs et profonds !

Vous saviez, vous, qu'un beau jour la Terre en eu tellement marre de voir son mari le ciel se coucher sur elle chaque soir, qu'elle demanda à son fils de castrer celui-ci pour qu'il la laisse tranquille ? Et aviez-vous déjà entendu dire que c'est pour punir les hommes d'un grand péché de ruse que Zeus un jour inventa la femme ? Et les talents prophétiques des muses, les connaissez-vous vraiment ? Si la réponse à ces questions est non, alors n'hésitez pas, jetez vous sur « La théogonie » d'Hésiode et laissez-le, tout en douceur, combler vos lacunes en vous contant l'histoire de l'origine des Dieux et du monde…
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Homère, Ovide et Virgile sont les grands poètes antiques nous ayant conté les grands mythes greco-latines, et sont tous reconnus incontestablement, ayant forgé notre culture occidentale et inspiré une flopée d'oeuvres artistiques (films, tableaux, opéras, romans...). Or, un autre poète, plus ancien que les trois autres, a profondément marqué l'Antiquité et a été une grande source de la mythologie grecque : Hésiode, aède du VIIIeme siècle qui rédigea la Théogonie, long poème racontant l'origine du monde et des dieux, les Travaux et les Jours qui sont une sorte de "guide" pour la vie quotidienne et un Catalogue partiellement perdue concernant les femmes unies aux dieux mais dont les lignes étaient abondamment cités. Hélas, le pauvre Hésiode eut le malheur d'être le presque contemporain d'Homère et durant des siècles fut étudié dans l'ombre du grand maître. Il faudra attendre à peu près le XIXeme siècle pour qu'on reconnait Hésiode comme un poète à part et créatif.
Et autant le dire que j'ai été charmée et envoutée par le chant de l'aede, d'une poesie magnifique qui nous fait entrer dans un monde violent mais fascinant..
La Theogonie débute par l'arrivée des Muses qui viennent voir Hesiode et lui donnent le don de chanter l'histoire des dieux. Il enchaîne ensuite sur le rôle du poète ainsi que ses mérites, ce qui est original vu qu'il ne se limite pas à dire d'être placé sous le signe des Muses mais de préciser la fonction du poète et de le légitimer.
Une fois ce singulier prélude, il conte enfin son histoire, celui de l'origine du monde et des dieux : la venue du Vide (Chaos), puis de Gaïa et d'Ouranos (nommée Terre et Ciel) qui engendrent les Titans et d'autres monstres, puis du peuplement de l'univers par la Nuit, de l'Abîme, de l'Océan, avant d'enchaîner sur la naissance des dieux, sur la lutte mené par Zeus contre son père Cronos puis contre les Titans, et enfin contre Typhon et qui se termine par la descendances des dieux. Bref, tout ce qu'on connait des mythes grecs me direz-vous, donc rien de nouveau.
Oui bien sûr mais il y a un tout petit détail à ne pas négliger : c'est de Hésiode que vient quasiment toutes les sources concernant la mythologie grecque, si on excepte bien sûr Homère (ainsi que les grands tragédiens et par la suite des mythographes) et comme Hésiode est le plus "antique" de tous et que son poème est donc le plus vieux de tous les écrits de la Grèce ancienne, c'est lui qui a en quelque sorte "crée" la mythologie grecque qu'on connait (je met bien en virgule parce qu'évidemment les mythologies existent bien avant que quelqu'un ait l'idée de les écrire et que personne ne les a inventé, même s'il y a eu toujours des compilateurs des récits mythiques), c'est grâce à lui qu'on a les noms des dieux et qu'on connait désormais leurs faits et gestes. Homère et les autres ne feront que s'inspirer de lui et retravailleront les mythes à leur façons mais on doit reconnaître que c'est Hésiode le premier qui repense les mythes.
Bien qu'utilisant le même style homérique, Hésiode retrace les origines d'une richesse et d'une inventivité magique. Ses mots, bien que concis, sont d'une poésie époustouflante et nous offrent des images merveilleuses et belles à imaginer, avec notamment de simples mais sublimes formules sur l'amour entre les divinités (vous verrez, plusieurs fois on retrouve " et Untel enfanta Untel sous les tendresses charmantes" où " sous le joug des caresses" qui mine de rien sont sensuel...). En même temps, les grands épisodes de la mythologie grecques sont là, avec leurs violences : la castration d'Ouranos, la dévoration des enfants de Cronos par lui-même, la bataille des dieux contre les Titans. Il y a parfois quelques allusions à d'autres moments de la mythologie, comme des mariages, des enlèvements et des épopées grecques qui seront plus détaillés par la suite.
Bon, j'aurais pu mettre cinq étoile s'il n'y avait pas la pointe misogyne bien connu de la Grèce Antique qu'on retrouve chez Hésiode, qui est bien virulent ici : lorsqu'il raconte la création de Pandore ainsi que sa venue chez les hommes, il se livre à un description pas franchement valorisant pour les femmes, les comparant à des "frelons" profitant des "abeilles"! C'est sûr qu'aujourd'hui, de tels mots seraient pas franchement bien considéré...
Quant aux Travaux et les Jours, c'est un poème concernant des éléments autobiographiques où Hésiode relate les différents qu'il a eu avec son frère, en même temps qu'il rédige des conseils pour la vie des hommes de la Grèce Antique (bien fourni pour qu'on puisse avoir une idée comment ils vivaient et pensaient en ces temps-là) et en y ajoutant quelques histoires mythiques comme les malices de Prométhée, la création de Pandore et le mythe des races, avec à la fin une précision astronomique des Pléiades et de Sirius, avec un style un peu plus rugueux cette fois-ci et réaliste.
Pour terminer, dans l'édition que j'ai, nous avons les fragments du Catalogue des Femmes retraçons les amours des dieux avec des mortelles où demi-déesses ainsi que l'exploit de leurs rejetons, qui s'ils sont bien partiels (une grande partie a été perdue malheureusement) sont également une source importante des mythes grecs.
En tout cas, une belle découverte du plus ancien des aède et qui nous rend rêveur avec ses hymnes, à lire. pour les amoureux des mythes antiques.
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Dans sa Théogonie, Hésiode met en forme et donne une certaine cohérence à la mythologie grecque, ce qui nous permet d' en avoir une vision globale mais pourtant non exhaustive !
En effet, ce texte ressemble plus à une liste de forme poétique qu'à un recueil des mythes et légendes grecs. Hésiode donne une généalogie fourmillante des dieux, qui sans une connaissance déjà solide de la mythologie, restera sur l'estomac malgré ses jolis vers. Ce n'est donc pas par ce livre qu'il faut commencer pour découvrir les mythes grecs.

Néanmoins, quelques récits sont un peu plus développés : La Cosmogonie, c'est à dire la création du Monde, la prise de pouvoir des Titans, la naissance de Zeus et la Titanomachie, qui est le combat entre les dieux Olympiens et les Titans. le mythe de Prométhée, directement en lien avec la création des Hommes et de la Femme, Pandore, est également évoqué.

Si l'aède se focalise sur les immortels dans sa Théogonie, il accorde une place toute particulière à l'humanité dans Les Travaux et les Jours. Il y reprend le mythe de Prométhée et de Pandore, de manière plus développée, et décrit les cinq âges légendaires par lesquels sont passés les différentes races d'hommes correspondant chacune à un métal, symbolisant la déchéance progressive de l'humanité.

Hésiode ajoute à ces récits mythologiques la description des saisons, rythmées par les travaux agricoles et la description de deux cités fictives, l'une où règne la justice et l'autre l' ubris, que l'on pourrait rapprocher de la "folie".

Ces parties semblent à priori un peu curieuses vis à vis du reste de son oeuvre. En fait, Hésiode les utilise comme argumentaire métaphorique contre son frère, qu'il accuse de l'avoir spolié de biens qui lui revenaient légitimement. C'est peut être ce qui m'a le plus surprise et intéressé dans ce texte : lire un règlement de compte entre deux frères, qui serait resté complètement anecdotique si l'un d'eux n'avait pas été un poète renommé, déballant ainsi l'affaire sur la place publique et, plus important, devant les dieux.

Car il ne faut pas perdre de vue le dessein premier de l'oeuvre d' Hésiode : il s'acquitte d'un devoir religieux en rendant hommage aux dieux, qui lui ont accordé son don poétique par l'intercession des Muses.

La Théogonie et Les Travaux et les Jours sont donc des textes absolument majeurs de la culture grecque, qui ont profondément influencé d'autres grands auteurs , comme Ovide, dont je vous conseille de lire Les Métamorphoses, qui me semblent plus accessibles si vous débutez dans la découverte de la mythologie gréco-romaine.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Elle sortit de l’eau, belle et pudique
déesse, et l'herbe
poussait sous ses pieds délicats.
On l'appelle Aphrodite,
déesse de l'écume,
Cythérée joliment couronnée;
on l’appelle Aphrodite chez les dieux
et chez les hommes,
car elle est formée avec de l’écume.
Cythérée, car venue à Cythère
Kyprogénéa, puisque née à Chypre
qu’entourent les vagues,
ou encore, pour ce que sortie
des couilles, Philommèdéa.
Eros fut son compagnon
et le beau Désir la suivit
dès le moment de sa naissance,
puis quand elle monta chez les dieux.
Voici quelle est, depuis toujours,
la part qui lui revient,
son lot chez les hommes
et chez les dieux qui ne meurent pas:
les voix chuchotées des filles,
les sourires et les mensonges,
et la très douce volupté
et l'amour et les délices.
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Donc, avant tout, fut Abîme ; puis Terre aux larges flancs, assise sûre à jamais offerte à tous les vivants [(à tous) les Immortels, maîtres des cimes de l’Olympe neigeux, et le Tartare brumeux, tout au fond de la terre aux larges routes], et Amour, le plus beau parmi les dieux immortels, celui qui rompt les membres et qui, dans la poitrine de tout dieu comme de tout homme, dompte le cœur et le sage vouloir. D’Abîme naquirent Érèbe et la noire Nuit. Et de Nuit, à son tour, sortirent Éther et Lumière du Jour [qu’elle conçut et enfanta unie d’amour à Érèbe]. Terre, elle, d’abord enfanta un être égal à elle-même, capable de la couvrir tout entière, Ciel Étoilé, qui devait offrir aux dieux bienheureux une assise sûre à jamais. Elle mit aussi au monde les hautes Montagnes, plaisant séjour des déesses, les Nymphes, habitantes des monts vallonnés. Elle enfanta aussi la mer inféconde aux furieux gonflements, Flot – sans l’aide du tendre amour. Mais ensuite, des embrassements de Ciel, elle enfanta Océan aux tourbillons profonds, – Coios, Crios, Hypérion, Japet – Théia, Rhéia, Thémis et Mnémosyne, – Phoibé, couronnée d’or, et l’aimable Téthys. Le plus jeune après eux, vint au monde Cronos, le dieu aux pensers fourbes, le plus redoutable de tous ses enfants ; et Cronos prit en haine son père florissant.

(INCIPIT) / ÉDITION DU CENTENAIRE LES BELLES LETTRES / Traduction Paul Mazon
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Au commencement exista le Chaos, puis la Terre à la large poitrine, demeure toujours sûre de tous les Immortels qui habitent le faite de l'Olympe neigeux ; ensuite le sombre Tartare, placé sous les abîmes de la Terre immense ; enfin l'Amour, le plus beau des dieux, l'Amour, qui amollit les âmes, et, s'emparant du coeur de toutes les divinités et de tous les hommes, triomphe de leur sage volonté.
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Vils pasteurs, opprobre des campagnes, vous qui ne vivez que pour l'intempérance, nous savons inventer beaucoup de mensonges semblables à la vérité ; mais nous savons aussi dire ce qui est vrai, quand tel est notre désir.
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Ensuite les habitants de l'Olympe produisirent une seconde race bien inférieure à la première, l'âge d'argent qui ne ressemblait à l'âge d'or ni pour la force du corps ni pour l'intelligence. Nourri par les soins de sa mère, l'enfant, toujours inepte, croissait, durant cent ans, dans la maison natale. Parvenu au terme de la puberté et de l'adolescence, il ne vivait qu'un petit nombre d'années, accablé de ces douleurs, triste fruit de sa stupidité, car alors les hommes ne pouvaient s'abstenir de l'injustice ; ils ne voulaient pas adorer les dieux ni leur offrir des sacrifices sur leurs pieux autels, comme doivent le faire les mortels divisés par tribus. Bientôt Jupiter, fils de Saturne, les anéantit, courroucé de ce qu'ils refusaient leurs hommages aux dieux habitants de l'Olympe. Quand la terre eut dans son sein renfermé leurs dépouilles, on les nomma les mortels bienheureux ; ces génies terrestres n'occupent que le second rang, mais le respect accompagne aussi leur mémoire.
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Avec : Valérie Mangin, Vincent Bontems, Simon Bréan Modération : Daniel Tron
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