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EAN : 9782743646790
250 pages
Payot et Rivages (13/03/2019)
4.01/5   129 notes
Résumé :
Dans le monde de Shirley Jackson, rien ne paraît sortir de l'ordinaire. De petites villes, des couples, des maisons, des gens qu'on croise dans le bus ou chez l'épicier. Au premier abord, tout est normal. Puis un détail sème le doute. Un autre fait tout déraper vers des zones noires et troubles, qui suscitent une profonde inquiétude chez le lecteur. Voici une douzaine de nouvelles entièrement inédites, toutes plus déstabilisantes les unes que les autres, ainsi que... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Sentiment de malaise dans ces 13 nouvelles
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Critique succinte (à chaud):
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Un recueil délicieusement terrifique. Pas d'éléments de fantastique mais d'éléments effrayants dans le banal quotidien de citoyens américains.
C'est jouissif. Mais parfois je n'ai pas compris la chute de certaines nouvelles.
La loterie (la première du recueil) n'est pas ma préférée.
J'ai particulièrement apprécié "Louisa je t'en prie , reviens à la maison": quelle fin inattendue "non! elle n'a pas osé!!" *
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Une lecture dont le suspense est chaque fois à son comble. L'auteure distille des éléments inquiétants au fur et à mesure de l'intrigue qui est au départ si anodine, si paisible.
*
Un format (nouvelles) que l'auteure a maîtrisé de bout en bout.
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Les éditions Rivage proposent un recueil de contes noires de l'Américaine Shirley Jackson. Celle-ci s'est imposée dans le monde de la littérature fantastique à un moment où les femmes étaient très peu représentées. Elle a inspiré nombre de grands noms de l'horreur, à commencer par Stephen King.

La première parution de sa nouvelle La Loterie, dans les colonnes du New Yorker en 1948 fit l'effet d'une bombe. On peut dire qu'elle a d'emblée attiré l'attention sur elle et la publication n'a jamais rencontré un aussi grand nombre de désabonnements et de courriers hostiles suite à cette histoire.
C'est elle qui ouvre le recueil et force est de constater que plus de 60 ans après, elle impacte durablement le lecteur. Comme dans la plupart des nouvelles ici présentes, nul besoin de renfort surnaturel ou d'hémoglobine et entrailles à tout va. le mal, chez Shirley Jackson, s'insinue dans un quotidien tout ce qu'il y a de plus banal, qu'il prenne la forme d'une singulière coutume villageoise ou de la mesquinerie d'une aimable ménagère ou encore une jeune étudiante éprouvée par le deuil de sa mère.

Chaque conte, même si subjectivement certains m'ont plu plus que d'autres, est en soi un petit bijou et une démonstration de l'art de la nouvelle, si difficile. Shirley Jackson sait jouer sur des craintes et des fantasmes tout ce qu'il y a de plus communs, comme dans "Paranoïa". Elle enrobe parfois le caractère glauque de ses chutes dans des descriptions aux tons élégants et surannés comme dans "La possibilité du mal" (une de mes favorites).
Tout est finement et très efficacement mené.

La lecture de la postface permet de mieux appréhender certains thèmes récurrents chez l'auteure au vu de sa vie et des états dépressifs qui l'assaillirent régulièrement. Il en va ainsi de l'image duale de la maison, à la fois havre de sécurité ou de réussite sociale et prison ("La bonne épouse") ou de l'ambiguïté du lien conjugal  ("La lune de miel de Mrs Smith" et "Quelle drôle d'idée").

Je me suis efforcée, non sans difficulté, de ne pas lire ces contes noirs les uns à la suite des autres mais de les espacer pour pleinement savourer le talent de nouvelliste de Shirley Jackson. Les décennies ont passé mais ses histoires gardent une fraîcheur indéniable puisque les attitudes et travers humains restent peu ou prou les mêmes, quelle que soit l'époque.
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Je dois avouer que je ne connaissais pas cette auteure.
Les deux premières nouvelles m'ont bien vite mise dans le bain "La loterie" et "la possibilité du mal ".
L'auteure maîtrise à merveille l'art de la nouvelle, j'avais l'impression de retrouver des ambiances à la Stephen King, aussi apprendre qu'elle avait écrit "la loterie " en 1948 et le tollé général provoqué par sa publication dans New Yorker n'a fait qu'ajouter à mon plaisir de lecture.
L'auteure par petites touches installe la tension, la noirceur, explore le côté sombre des monsieur et madame tout le monde. Point besoin de psychopathes ni de tueurs en série, le mal est chez vous (la relation de couple et la famille en prennent un sacré coup), ou chez vos voisins, ou dans votre centre ville, ou dans votte lieu de villégiature ("les vacanciers" angoissante à souhait ), la méchanceté des gens n'a pas de pas limite.
Un roman noir comme je les aime avec cerise sur le gâteau une nouvelle consacrée aux fantômes très bien réussie aussi.
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Je me souviens encore d'une nouvelle de Stephen King, L'Homme Qui Aimait Les Fleurs, que l'on peut lire dans son premier recueil, Danse Macabre (J'ai Lu 1980) où l'on suit un jeune homme arpentant les rues de New York, un bouquet de fleur à la main, à la recherche de sa bien-aimée. Une scène charmante d'un personnage transit d'amour jusqu'à l'instant où tout se disloque. A bien des égards on peut mesurer avec ce récit toute l'influence de la romancière américaine Shirley Jackson dont les romans et autres nouvelles, oscillant entre le gothique et le fantastique, prennent pour cadre des scènes de vie presque banals d'individus que l'on va conduire jusqu'au point de rupture sans employer le moindre élément surnaturelle. Outre Stephen King, ce sont de grands auteurs de la littérature fantastique comme Richard Matheson, Neil Gaiman ou plus récemment la romancière Jamey Bradbury qui évoquent l'oeuvre de Shirley Jackson comme source d'inspiration et plus particulièrement cette capacité de distiller l'horreur dans la névrose, la paranoïa et les fantasmes que génèrent ses personnages se débattant dans leur quotidien d'apparence idyllique qui bascule insidieusement dans un climat de terreur. Parmi les romans rédigés sur ce schéma narratif, deux d'entre eux sont considérée comme des classiques du genre de l'épouvante. Il s'agit de Nous Avons Toujours Habité le Château (Rivages/Noir 2012) et de la Maison Hantée (Rivages/Noir 2016) qui ont bénéficié d'une nouvelle traduction assez récente. Dans ce domaine de réactualisation des textes de la romancière, les éditions Rivages proposent donc un recueil de treize nouvelles parmi lesquelles figure La Loterie qui a contribué à la renommée de Shirley Jackson tant le texte a suscité la polémique lorsqu'il a été publié en 1948 dans la revue The New Yorker.

La Loterie : Tout les habitants se rassemblent sur la place du village. le tirage de la loterie va bientôt débuter. Qui sera l'heureux gagnant ?

La possibilité du mal : Miss Strangeworth aime cultiver ses roses dont elle est très fière et envoyer quelques lettres anonymes bien senties à l'intention de son voisinage.

Louisa, je t'en prie, reviens à la maison : Louisa a été enlevée. S'agit-il d'une fugue ou d'une disparition. Et quelle sera la réaction de sa famille lorsqu'elle reviendra ?

Paranoïa : Mr Beresfort est suivi par un homme coiffé d'un chapeau qui semble surgir de nulle part en bénéficiant de la complicité de tous les new-yorkais.

La lune de miel de Mrs Smith : Mrs Smith vient de se marier. Mais son entourage l'encourage à se méfier de cet homme plutôt grossier dont elle ne sait finalement pas grand-chose.

L'apprenti sorcier : Miss Matt, professeur d'anglais, est au prise avec une petite voisine tout simplement détestable.

Le bon samaritain : Qui est ce brave homme qui vient au secours d'une jeune femme avinée étendue dans la rue ?

Elle a seulement dit oui : La jeune Vicky vient de perdre ses parents. La nouvelle ne semble pas l'ébranler. Il faut dire que la fillette semble disposer de quelques dons inquiétants lui permettant de prédire les sorts funestes qui vont s'abattre sur son entourage.

Quelle idée : Margaret s'aperçoit avec effroi qu'elle ne supporte plus son mari. Elle regarde avec envie le cendrier posé sur la petite table du salon.

Trésors de famille : Une jeune étudiante sème le chaos en volant les effets personnels de ses camarades de chambrée.

La bonne épouse : Mr Benjamin ne supporte pas les infidlités de sa femme qui se retrouve confinée dans sa chambre. Mais pourquoi persiste-t-elle à nier l'évidence ?

A la maison : Ethel Sloane devrait écouter les habitants du village et ne pas emprunter la vieille route des Sanderson.

Les vacanciers : Pour la première fois, les Allison ont décidé de prolonger leur séjour dans leur chalet de vacances. Une bien mauvaise idée.

Si le roman La Maison Hantée a bénéficié de plusieurs adaptations cinématographiques dont la fameuse version de Robert Wise (La Maison du Diable, Metro-Goldwin-Meyer 1963) et d'une production plus récente diffusée par Netflix qui reprend le titre d'origine The Hauting Of Hill House, la nouvelle La Loterie a la particularité d'avoir été adaptée en version BD par Miles Hyman, qui n'est autre que le petit-fils de la romancière. Outre l'une de ses illustrations ornant la couverture du présent recueil, Miles Hyman apporte un éclairage particulièrement intéressant sur l'ensemble de l'oeuvre de Shirley Jackson avec une postface extrêmement complète faisant figure d'essai.

A la différence des abonnés du New Yorker de l'époque, le lecteur d'aujourd'hui, pour un peu qu'il soit coutumier du genre, s'attendra probablement avec La Loterie à un effet de surprise qui pourra en atténuer l'impact. Cependant on peut prendre le pari que la chute de l'histoire aura tout de même de quoi le surprendre voire même de le choquer comme ça été le cas lors de sa parution. Il faut dire que Shirley Jackson s'emploie à instiller l'horreur au détour de scènes anodines, terriblement paisibles qui prennent soudainement une toute autre perspective à la lumière de conclusions abruptes qui vous glacent soudainement d'effroi. Ainsi le cadre bucolique dans lequel évolue Les Vacanciers ainsi que les villageois de la Loterie prend une toute autre apparence lorsque le rideau tombe pour laisser place, derrière ces masques de convenance, à la terrifiante réalité de l'environnement dans laquelle évolue l'ensemble des protagonistes. Il y a bien évidemment ce sentiment de malaise que l'on retrouve tout au long des nouvelles qui restituent les névroses de personnages angoissés qui font écho à l'anxiété dont la romancière semble avoir souffert tout au long de sa vie. Mais des nouvelles comme Paranoïa ou Quelle Idée sont également le reflet du mal-être plus général d'une Amérique puritaine, terrorisée par la menace communiste, tandis que la politique ségrégationniste à l'égard des afro-américains atteint son point culminant.

A l'exception de quelques apparitions étranges que l'on trouve dans A La Maison, le recueil de nouvelles La Loterie et autres contes noirs est donc dépourvu d'éléments surnaturels puisque c'est au détour de la méfiance, du doute et de l'anxiété de ses personnages, tout en captant le climat social anxiogène de son époque, que la romancière parvient à troubler le lecteur qui encaisse doucement, presque l'air de rien, les affres de ces récits aussi effroyables que bouleversants. Un sublime concentré de noirceur.

Shirley Jackson : La Loterie et autres contes noirs (Dark Tales). Editions Rivages/Noir 2019. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Fabienne Duvignau.

A lire en écoutant : Where The Wild Roses Grow de Nick Cave. Album : Murder Ballads. Mute Records 1996.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Dans ces courtes histoires, vous trouverez :
Une tradition macabre
Une vieille toquée obsédée par la vertu et ses roses
Une jeune fugueuse
Un homme paranoïaque
Un voyage de noces qui pourrait tourner à l'aigre
Une odieuse petite voisine
Un bon samaritain quelque peu inquiétant
Une orpheline peu amène et sibylline
Les pensées macabres d'une épouse heureuse
Un mari trompé
Des fantômes sous la pluie battante
Des vacances prolongées moins agréables qu'espérées

Shirley Jackson distille une angoisse justement dosée dans ses textes. Les tranches de vie qu'elle présente sont courtes, mais impeccablement découpées. Et ses portraits sont précis, parfaitement caractérisés. Son économie de mots pour ménager le suspens et la révélation est magistrale ! Elle propose des critiques sociales assez acerbes et ne se prive pas d'ironiser contre la e moyenne et la bonne société des petites villes. Personne n'est à l'abri de la sauvagerie latente qui ne demande qu'à éclater. Si certains textes flirtent avec le fantastique, ils sont surtout la manifestation littéraire des angoisses intimes des pauvres individus confrontés à l'incertitude et à l'indicible. « Vous vous rendez compte du ridicule de cette conversation ? On croirait entendre des enfants qui se racontent des histoires de fantômes. Nous allons finir par nous convaincre de quelque chose d'horrible. » (p. 61) Évidemment, cette lecture m'a follement rappelé mon cher Stephen King dont les nouvelles savent si bien capter les tourments de l'âme pour en faire de purs objets d'horreur.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
C’est la même Amérique que Jackson explore (et déplore) dans sa fiction : une société conservatrice où règne un conformisme étouffant, une culture où l’image étincelante d’une prospérité moralisatrice tente d’étouffer les traumatismes enfouis et les injustices sociales qui bouillonnent sous la surface. (…) Rare auteure féminine dans un milieu dominé par des hommes, Jackson fait évoluer le genre fantastique – nourri jusque-là principalement par le surnaturel, dans une ambiance néo-gothique – vers un terrain social où les dimensions émotionnelle et psychologique jouent des rôles incontournables. Son œuvre démontre que nous n’avons guère besoin de fantômes et de morts-vivants pour avoir peur : l’être humain dans son quotidien possède à lui seul toutes les qualités nécessaires pour nous glacer le sang. (Postface de Miles Hyman, 2018)
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Le chalet de vacances des Allison, situé à dix kilomètres du bourg le plus proche, se dressait joliment à flanc de colline ; sur trois côtés, le regard embrassait un paysage d’arbres et d’herbes ondoyant dans la brise, qui, même au milieu de l’été, était rarement touché par la sécheresse. Le quatrième côté faisait face au lac et à son ponton de bois que les Allison devaient sans cesse réparer, et la vue était tout aussi belle depuis la galerie ou sur l’escalier de bois par lequel on descendait au bord de l’eau. Les Allison adoraient leur petit chalet, ils se réjouissaient d’y arriver au début de l’été et détestaient en partir à l’automne, mais ils ne s’étaient pas souciés de le rendre plus confortable, considérant le chalet lui-même et le lac comme un ajout à leur confort amplement suffisant pour le temps qu’il leur restait à vivre. Le chalet n’avait ni chauffage ni eau, excepté les précaires réserves de la citerne que l’on tirait à la pompe dans le jardin de derrière, ni électricité. Pendant dix-sept étés, Janet Allison avait cuisiné sur un poêle à pétrole et fait chauffer toute l’eau qu’ils utilisaient ; Robert Allison charriait quotidiennement des seaux remplis à la pompe et lisait son journal le soir à la lumière d’une lampe à pétrole ; et, bien que tous deux soient habitués à une hygiène citadine, ils avaient accepté leurs toilettes extérieures avec flegme et simplicité. Les deux premières années, ils avaient écumé toutes les plaisanteries possibles à propos de ces lieux d’aisance. À présent qu’ils ne recevaient plus guère d’invités et n’avaient personne à impressionner, ils se contentaient de passer leur été avec un sentiment de paisible sécurité, auquel les toilettes, autant que la pompe et le pétrole, apportaient une indéfinissable contribution. (« Les vacanciers », 1950)
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« Vous vous rendez compte du ridicule de cette conversation ? On croirait entendre des enfants qui se racontent des histoires de fantômes. Nous allons finir par nous convaincre de quelque chose d’horrible. » (p. 61)
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Mr Beresford fit quelques pas sur la chaussée, agita la main en criant « Taxi ! » d’une voix de fausset qui le désespéra, puis battit en retraite, décontenancé par le chauffeur qui ne réagissait pas à son appel. Un homme coiffé d’un chapeau clair s’était planté devant Mr Beresford sur le trottoir et, l’espace d’une minute, au milieu des passants, il regarda Mr Beresford et Mr Beresford le regarda comme font parfois les gens sans vraiment s’attacher à ce qu’ils voient. Ce que voyait Mr Beresford, c’était une figure mince sous le chapeau clair, une petite moustache, le col d’un manteau relevé. Drôle de bonhomme, pensa Mr Beresford en touchant délicatement sa propre lèvre rasée de près. Peut-être l’homme jugea-t-il offensant le geste presque inconscient de Mr Beresford ; il fronça les sourcils, détaille Mr Beresford de la tête aux pieds et se détourna. Sale individu, pensa Mr Beresford. (« Paranoïa », posthume, 2013)
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The toys for the children filled her with dismay; they were so obviously for New York children: hideous little parodies of adult life, cash registers, tiny pushcarts with imitation fruit, telephones that really worked (as if there weren't enough phones in New York that really worked), miniature milk bottles in a carrying case. (...)
She had a picture of small children in the city dressed like their parents, following along with a miniature mechanical civilization, toy cash registers in larger and larger sizes that eased them into the real thing, millions of clattering jerking small imitations that prepared them nicely for taking over the large useless toys their parents lived by.
('Pillar of Salt')
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