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EAN : 9782072822827
160 pages
Verticales (07/02/2019)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Loïc et Hélène ont deux enfants. Ils vivent dans une charmante maison à Libourne. Rien n'aurait dû troubler leur paisible existence, mais il a suffi qu'un ancien camarade de fac de Loïc, l'avocat mondain Richard, les convie à fêter ses quarante ans dans un appartement haussmannien du quartier de l'Opéra pour que tout bascule. Tandis que la soirée bat son plein, Hélène s'assoupit sur un divan à l'écart, sous l'emprise d'un rêve érotique inquiétant. Un inconnu, assis ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Hélène.

Dans la mythologie grecque, ce prénom évoque à lui seul l'amour, le rapt, l'enlèvement d'une jeune fille.

Chez Hughes Jallon, il s'agit moins d'un enlèvement qu'une rébellion. C'est un soulèvement, celui d'une mère de famille qui se révolte contre sa vie domestique pour disparaître en Grèce avec un inconnu.

“Il a vu qu'elle était revenue, et elle l'avait laissé faire, elle l'avait laissé attraper sa main, et pour finir elle l'avait suivi jusqu'en bas de l'escalier, dans la rue qui descendait vers la gare, jusqu'à la jetée où venaient s'écraser les vagues.”

C'est l'amour fou, l'amour inexpliqué, l'amour qui vous fait mourir et renaître ailleurs, tout à fait autre.

“Je serai devenue un souvenir, on m'appelait Hélène, ma voix enregistrée sur un répondeur, des photos passées, toujours souriante […], mes bijoux réunis dans une boite au fond d'un des tiroirs de la commode, mes robes enfermées dans de grandes housses tassées sur un côté de la penderie avec mes cartons à chaussures dans l'appartement de Libourne, ce qu'il restera de moi, Hélène”.

J'ai aimé ce court roman. Sa forme est originale, c'est celle d'un roman photo. L'auteur y intègre des photographies, et dans ses images fixes, le temps s'arrête, l'intensité du désir se renouvelle à l'infini. Pour notre plus grand plaisir.











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Une folle échappée amoureuse dans la toile véloce des réalités matérielles.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/03/10/note-de-lecture-helene-ou-le-soulevement-hugues-jallon/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Quand elle le raconte encore, comme la nuit finissait, elle ne pensait plus aux enfants qui dormaient depuis longtemps dans une chambre à l’étage de la maison de son frère, elle ne sentait pas la fraîcheur qui était tombée d’un coup, essoufflée, elle entendait se rapprocher des voix et des rires derrière la porte cochère où elle attendait depuis que le taxi l’avait déposée à l’entrée de cette rue dans le quartier des Batignolles, des claquements de talons résonnaient sous le porche, elle attendait derrière, il était tard, c’étaient des invités qui s’en allaient, elle se souvient, elle s’est faufilée derrière eux en marmonnant des mots d’excuse à propos du code de la porte, elle l’avait oublié, elle avait perdu l’invitation, à propos de son téléphone oublié là-haut entre les coussins du divan, tâtonnant dans le noir pour trouver le bouton de la minuterie, le temps d’apercevoir son propre regard effaré au fond des miroirs aux moulures dorées piqués de petites taches grises, elle a gravi le grand escalier en trébuchant plusieurs fois jusqu’en haut, par la porte d’entrée entrebâillée elle s’est faufilée à l’intérieur, essuyant du bout de ses doigts tremblants son front qui perlait de sueur, elle a reconnu le lustre immense du vestibule, dans la pénombre elle s’est précipitée, elle a traversé les pièces jusqu’au grand salon presque désert, ouvert sur la terrasse où l’on dansait encore, elle ne s’est pas attardée, sous les lustres éteints elle croisait de nouveaux invités en manteau qui partaient, évitant leur regard elle s’est vite avancée, se précipitant dans le corridor obscur, qui menait à la petite pièce bleue à l’arrière de l’appartement, les motifs de la tapisserie, les bougies éteintes alignées sur la tablette de la cheminée, le divan où, il y a quelques heures à peine, elle s’était endormie.
Et puis l’aube par la fenêtre grande ouverte, frémissante, très vite elle l’a vu, quelqu’un était là, qui se tenait debout à la fenêtre, et devant lui le vent remuait, il soulevait avec douceur les grappes de petites fleurs du marronnier de la cour, la nuit finissait, il était là, lorsqu’elle a aperçu ses mains, il les avait sorties de ses poches, elles tremblaient, comme un vent immense et délicieux alors, et tout le décor autour d’elle qui se défaisait.
Je suis là, voyez, je suis revenue.
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Quand elle le raconte, c’est la nuit qui finissait, elle s’est glissée derrière les invités qui partaient, c’était à Paris dans le quartier des Batignolles.
Elle a reconnu la grande porte cochère, elle a levé les yeux, il y avait des gens qui fumaient au balcon, elle a vu leurs cigarettes rougeoyer, de long nuages grisâtres éclairaient la nuit, elle s’est souvenue de l’escalier qui montait à l’appartement du dernier étage, la grande terrasse d’où on apercevait les toits de l’Opéra, le vestibule qui ouvrait sur le salon principal, elle a retrouvé le chemin de la petite pièce du fond au bout du couloir, et lorsqu’elle est entrée, tremblante, il était là qui attendait à la fenêtre, sa main s’est refermée sur la sienne et, pour finir, il l’avait emmenée.
Ils ont pris un train dans la direction de la côte, là où la mer était grise, les vagues qui tombaient sur les rochers noirs, serrée contre lui, ses lèvres pressées contre sa nuque, et plus tard ils ont roulé des jours et des nuits durant, sans quitter la route de la côte, elle respirait par la fenêtre l’odeur des pins, le paysage commençait à changer, il faisait toujours plus chaud chaque matin, c’était l’été maintenant, les derniers rayons du soleil filtraient à travers les stores de la chambre dans l’appartement qu’ils avaient loué derrière le musée archéologique et où on entendait souvent le vent venu de la mer, elle avait remonté le drap sur eux, et leurs doigts emmêlés jouaient longtemps avec les fils de poussière qui flottaient suspendus dans la lumière brûlante de la fin de l’après-midi, ils riaient, ils riaient doucement, alors que les secousses qui agitaient encore leurs muscles, et leurs caresses, leurs caresses qui ne s’arrêtaient pas.
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Elle apparaîtrait. Et si c’est possible, on ne verrait qu’elle, l’image serait la plus nette possible.
Elle, je veux dire : Hélène, qui devient chaque jour, chaque nuit qui passe, la plus belle femme que le monde ait vue, sa silhouette fuyant dans la paysage le long de la côte qui ne finit pas, là où le soleil est toujours plus fort, là où la mer recommence.
Hélène, on ne verrait qu’elle, au plus près, le décor disparu, notre regard comme collé ne la quitterait jamais, et si c’est possible on effacerait tout autour, si c’est possible, je rêve de ça pour elle.
Et je la laisserais raconter encore et encore ce qu’il lui est arrivé cette nuit-là, reconstituer patiemment cette suite de scènes perdues, petits vestiges abîmés, arrachés à la boue, je la laisserais délivrer les restes de ses cris et de ses larmes depuis si longtemps enfermés.
En attendant qu’une image.
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De petites choses, des bouts de lacets, des échantillons de parfums, des fleurs séchées, un porte-clés, une cuillère, de la ficelle emmêlée, enfouis au fond des poches de ton imperméable, je les sors et je les dispose chaque soir sur la table de la cuisine, un petit autel pour moi, ils trouvent leur place à côté d’un morceau d’écorce brune, une petite peluche verte que j’ai trouvée à l’entrée d’une plage abandonnée sur le ciment, des vieux tickets de train délavés, une carte postale déchirée, j’ai posé au milieu mon téléphone toujours éteint, et toutes les choses qui étaient restées dans mon sac à main depuis ce soir-là, je l’avais laissé dans un coin de la chambre et il n’avait pas bougé de là depuis le jour où la jeune fille du dessous nous avait fait visiter l’appartement pour la première fois, tu te souviens ?
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Je serai devenue un souvenir, on m’appelait Hélène, ma voix enregistrée sur un répondeur, des photos passées, toujours souriante […], mes bijoux réunis dans une boite au fond d’un des tiroirs de la commode, mes robes enfermées dans de grandes housses tassées sur un côté de la penderie avec mes cartons à chaussures dans l’appartement de Libourne, ce qu’il restera de moi, Hélène.
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Videos de Hugues Jallon (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hugues Jallon
Vous a-t-on déjà dit que vous faisiez le "job" ? Vous êtes-vous interrogé sur la signification du paiement sans contact ? Et que vous dites-vous quand on invoque sans cesse la résilience ?
Des mots que Nicolas Herbeaux passe au crible avec François Bégaudeau, écrivain, auteur de "Boniments", un livre dans lequel il analyse la langue du capital, et Hugues Jallon, auteur de "Le capital c'est ta vie", dans lequel il dépeint un personnage dévasté par la violence du capital.
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