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Martine Leroy-Battistelli (Traducteur)
EAN : 9782253055976
1047 pages
Le Livre de Poche (01/01/1991)
4.34/5   545 notes
Résumé :
Azteca raconte la légende colorée et puissante d'une civilisation qui s'épanouit pendant de longs siècles dans un isolement splendide.
Ce monde éclatant, et pourtant condamné, c'est un homme, Mixtli, dit Nuage Sombre, qui le décrit, dans un récit bouleversant, mouvementé, riche de la beauté et de la violence qui caractérisaient le Mexique ancien. Ce grand roman historique plein de sang, d'amour et de sexe est aussi l'aventure et le destin exceptionnel d'un ho... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
4,34

sur 545 notes
Avec « Azteca », le romancier américain Gary Jennings nous offre une fresque historique absolument remarquable, premier opus d'une trilogie dont les deux autres volumes demeurent malheureusement à ce jour difficilement procurables (« L'automne aztèque » et « Sang aztèque »). A travers la voix de Mixtli Nuage noir c'est toute la civilisation des « Mexica », autrement dit des Aztèques, d'avant et d'après la conquête des Espagnols que l'on découvre ou redécouvre au fil de ce récit passionnant. Des divinités adorées à la pratique du sacrifice humain massif en passant par les tâches les plus basiques de la vie quotidienne, l'organisation politique des tribus, l'architecture, le commerce ou encore la sexualité (âmes sensibles s'abstenir...), l'auteur aborde absolument tous les sujets possibles dans ce pavé de plus de mille pages et nous fournis un nombre incalculable de renseignements sans que jamais cela ne devienne rébarbatif. Difficile de ne pas se laisser embarquer par l'indéniable talent de conteur de Gary Jennings et de ne pas s'émerveiller devant la richesse et la beauté de cette brillante civilisation. C'est un dépaysement complet que nous propose l'auteur qui nous fait voyager à travers des paysages plus grandioses les uns que les autres, à commencer par la majestueuse et fameuse ville de Tenochtitlan qu'il nous donne l'occasion de visiter en détail.

Le procédé narratif utilisé est également à saluer, l'idée de placer la relation de ces événements relatifs à l'ascension et à la chute des Aztèques dans la bouche de l'un d'entre eux s'adressant à des membres du clergé espagnol totalement ignorants des us et coutumes de ce peuple permettant à l'auteur de confronter ces deux civilisations, de présenter en détail toutes les caractéristiques de la culture aztèque et de répondre naturellement aux questions qui viennent spontanément à l'esprit du lecteur. le protagoniste-narrateur, dont on suit les aventures depuis sa naissance jusqu'aux tous derniers moments de son existence, est pour sa part extrêmement attachant, ni tout blanc ni tout noir mais en tout cas difficile à oublier. Il en va de même des nombreux personnages qui gravitent autour de lui, tour à tour détestables, pathétiques ou émouvants mais toujours convaincants. Les femmes, en particulier, font l'objet de très beaux portraits, brossés avec beaucoup de talent et de subtilité par l'auteur. Ce soin accordé au traitement des personnages conjugué au sérieux et à l'abondance des recherches de Gary Jennings sur le sujet permettent de donner vie à des scènes extrêmement touchantes et marquantes, aujourd'hui encore bien présentes dans ma mémoire malgré le temps écoulé depuis la lecture de cet ouvrage.

« Azteca » est un roman captivant qui vous transportera l'espace de quelques heures au coeur du Mexique du XVIe siècle à la découverte de cette fascinante civilisation aztèque, aujourd'hui encore bien trop méconnue et victime de nombreux préjugés. Voilà une lecture que vous ne risquez pas de regretter, à la fois divertissante, immersive et instructive.
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Ayyo !!! Un roman épique !

Azteca, c'est le long récit (1047 pages !) de la vie d'un mexica nommé Mixtli. En effet pour mieux comprendre la vie et la culture des amérindiens du Monde Unique, avant que ce territoire ne devienne la Nouvelle Espagne, des prêtres sont tenus de transcrire pour le roi Charles Quint tout ce que leur raconte ce vieil aztèque un peu insolent…

Par certains côtés, ce roman me rappelle un peu Sinouhé l'Egyptien de Mika Waltari que j'ai lu en début d'année. C'est sans doute le fait que dans les deux cas, le personnage principal, purement fictif, s'avère intelligent et cultivé ; il n'est pas noble mais côtoie les grands de son peuple et se trouve témoin d'évènements historiques.

Ici Mixtli nous raconte sa vie depuis sa tendre jeunesse, son éducation, son quotidien et ses croyances, l'organisation sociale de sa tribu. Par les différentes professions qu'il aura eu l'occasion d'exercer durant sa vie, on sera au coeur des différentes corporations qui constituent ces sociétés.

Lorsqu'il devient scribe, on l'accompagne dans les cours des palais des différentes ethnies, on voit comment vit leur noblesse, leurs traditions et leurs rituels.

Quand il s'engagera en tant que soldat, on vivra au coeur de l'armée les guerres fleuries (guerre où l'objectif était pour les deux adversaires de faire une moisson de prisonniers vivants qui seraient ensuite offerts en sacrifice lors d'une cérémonie religieuse, à savoir arracher leur coeur offert au temple, puis les manger pour récupérer leur force, glurp !).

Mais on voyagera aussi dans les différents territoires de la Méso-Amérique, appelée par eux le Monde Unique lorsqu'il cherchera fortune en tant que commerçant.

Enfin ses talents d'interprète nous permettront de voir l'arrivée et l'avancée inexorable des espagnols au coeur de cette civilisation étonnante et cruelle.

Pour ma part, j'ai appris énormément de choses sur les différentes ethnies évoquées (aztèques, mexicas, mayas, olmécas, toltèques…) qui n'ont pas rayonnées toutes sur les mêmes périodes historiques, les légendes autours de leurs origines, leurs liens sociaux et culturels. Une mine d'or ce bouquin. Si j'ai l'occasion un jour de visiter le Mexique, et j'aimerais beaucoup, j'ai déjà noté pas mal de sites que je voudraient visiter.

Je n'ai pas mis les 5 étoiles car il y a quand même plusieurs choses qui m'ont fait tiquer.

L'auteur a une manière assez crue, brutale, pour raconter les choses. Plus d'une fois, j'ai eu des haut le coeur face au récit de scènes violentes, en particulier les rites religieux effrayants où le sacrifice humain dans les temples est aussi banal que l'apéro du vendredi soir.

Manière assez crue également, mais surtout récurrente de décrire des scènes sexuelles à caractère pornographique, essentiellement dans les 300 premières pages. Je dois avouer que les scènes d'inceste, de tournante et de pédophilie m'ont mis plus d'une fois mal à l'aise. J'ai plusieurs fois penser à abandonner cette lecture, mais j'ai bien fait de persévérer, c'est largement plus digeste par la suite.

Malgré ces quelques points négatifs, Azteca demeure pour moi un livre incontournable et enrichissant sur la civilisation précolombienne.

Challenge livre historique 2021
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Ce pavé de 1050 pages, c'est l'histoire de Mixtli (dit Nuage Noir), un Aztèque employé par Monseigneur l'évêque pour le compte du roi Charles Quint. Son rôle est de décrire son pays et sa culture avant l'arrivée des colons espagnols.

Bien qu'étant plus amatrice des littératures de l'imaginaire, cette fresque historique m'a captivée. Il y a certes quelques longueurs – car le personnage principal s'attache à décrire chaque détail de la culture de son peuple – mais les rebondissements arrivent à point nommé pour nous choquer/dégoûter/révolter (ils sont costauds, les rebondissements…). J'ai appris que l'auteur avait fait dix ans de recherches pour parvenir à rédiger son roman. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il était sacrément motivé ! Cela se ressent, car il prend le temps d'expliquer le quotidien des Aztèques. Peut-être un petit peu trop, parfois – j'avais du mal quand il décrivait en long en large et en travers les cérémonies religieuses… Et des cérémonies, il y en a ! Cette civilisation a un panthéon de dieux assez varié (mais moins que tous nos saints catholiques).
En revanche, plus on avance, moins c'est descriptif et plus c'est passionnant !

Commençons par ce qui fâche : les défauts.
La réussite sociale du narrateur n'est pas crédible. Nuage Noir était un enfant comme les autres et vivait dans un petit village banal. Il était même en-dessous des autres, puisque sa vue est devenue tellement mauvaise qu'il en est presque aveugle. Et puis, à l'âge de sept ans, un vieillard lui prédit un destin incroyable. En grandissant il est appelé à la cour de Texcoco pour apprendre les mots (son rêve de toujours) et servir les Grands. Je n'ai pas trop compris comment ni pourquoi. Cette évolution incroyable me rappelait constamment que j'étais en train de lire une oeuvre de fiction. le trait est forcé, on sent que l'auteur veut balayer toutes les couches de la société aztèque. Il aurait sans doute été plus réaliste de nous faire suivre plusieurs narrateurs.
Le parcours de Mixtli est d'autant plus incroyable qu'il évolue dans une société où il était sûrement très difficile de changer de statut social. Pour vous la faire courte, il étudie à la cour, puis devient soldat, puis héros de guerre , puis pochtecatl (riche marchand), conseiller royal, et même négociateur du roi. Il rencontre des femmes magnifiques qui tombent à ses pieds, a toujours réponse à tout, fait des découvertes absolument fabuleuses, découvre des contrées au-delà de toute imagination… C'est un destin de héros, pas de personne du peuple. Personne ne le sait, mais Mixtli fait partie de l'Histoire (notamment quand débarquent les Espagnols). À cause de tout cela, j'ai eu du mal à m'identifier à lui à cause de ça.
Le destin de ses proches est même tout aussi chamboulé que le sien (notamment sa soeur et son ami d'enfance), rajoutant encore des rebondissements à son existence.
Bref, une vie digne d'une série télé, mais pas de la réalité. Par ailleurs, les Espagnols prennent le PREMIER vieil homme qu'ils trouvent dans les populations locales, et comme par hasard, ils tombent sur celui-ci. Un peu de retenue aurait pu donner plus de crédibilité au personnage. Ou à tout le moins, il aurait pu naître dans un milieu social un peu plus élevé pour expliquer cette ascension fulgurante.

D'ailleurs, j'ai l'impression que Jennings « oublie » parfois que son héros est presque aveugle. Il explique que son infirmité le gène énormément quand il est petit (à tel point qu'il se cogne aux meubles et que les autres enfants se moquent de lui). Puis plus rien. Il n'a plus du tout de problème pour se diriger, il voit très bien de près, mais les choses au loin sont floues (avant qu'il trouve sa solution personnelle, cela s'entend). de temps en temps, l'auteur rappelle qu'il est obligé de se rapprocher des choses pour les voir distinctement, mais sinon, il vit très normalement et cela n'affecte pas les descriptions, ni l'attitude des autres à son égard (la pitié, la moquerie, le dédain, qui faisaient partie de son quotidien au moment où ses yeux sont tombés malades, ont mystérieusement disparus…).

Un dernier petit défaut m'a gênée (mais peut-être n'est-ce que dans mon édition ?) : beaucoup de mots aztèques sont employés dans les phrases, et pourtant, tous ne sont pas référencés dans le lexique – le plus souvent parce qu'ils sont expliqué lors de leur première apparition. C'est bien dommage, car cela nous force soit à revenir en arrière à la recherche de cette première évocation, soit à abdiquer et laisser le mystère du mot.

Côté points positifs, l'écriture, fluide, est très agréable à lire. L'histoire est très bien construite et monte lentement en puissance (le détail d'une vie, ça ne peut pas être survolé !) et les personnages sont très attachants. Les rebondissements revitalisent le récit (sauf pendant les 100 premières pages, où je me suis un peu ennuyée) et sont parfois trashs. Jennings est cru dans ses descriptions.
Mais contrairement à Spyeagle, je n'ai pas eu trop de problèmes avec cela. Tzitzitlini est plus âgée que son frère, et il me semble qu'elle a douze ans, et non sept, quand ils couchent ensemble (de même qu'à mon sens, Nuage Noir est forcément pubère, parce que sinon ça marche pas :P). Certes, c'est perturbant de savoir qu'ils font déjà ça si jeunes, mais cela arrive aussi dans la réalité (des petites filles qui tombent enceintes à douze ans…). Et plusieurs sociétés font se marier les filles à douze ans, voire plus tôt (je pense notamment à certains pays musulmans), et c'est plutôt nous qui nous marions très tard (je crois que la moyenne française est de 28 ans). Tout comme les autres scènes de sexe, on ne peut pas ne pas en parler sous prétexte que ce n'est pas convenable. Cela existe, et si le rôle de la littérature est de représenter, critiquer ou s'inspirer du réel, c'est normal qu'elle aborde ce sujet.
Certes, c'est très décrit (parfois trop), mais personnellement je l'ai plus vu comme un moyen pour le vieux Mixtli qui raconte de se moquer des frères dominicains et de l'évêque, qui sont obligés d'écouter son « étalement de dépravation ». Y-a-t-il une critique religieuse sous-jacente ?
En tout cas, cette sexualité affichée est beaucoup mieux traitée que celle de Sexus alors que ce n'est pas moins décrit. Henry Miller y raconte sa jeunesse et affiche une conduite parfaitement amorale et égocentrique. La sexualité de ce livre n'a pas de sens, si ce n'est provoquer l'Amérique des années 20, alors que dans Azteca, elle a une utilité à l'intérieur même de l'histoire : elle rend certaines scènes encore plus affreuses, plus poignantes, d'autres comiques, elle provoque les dominicains et le lecteur… Et le fait qu'il emploie des mots aztèques pour les décrire enlève toute vulgarité.

En conclusion, je dirais que c'est un très bon livre qui, bien qu'à ne pas mettre en toutes les mains, plaira sûrement aux férus d'histoire et à ceux que les gros pavés font envie ! J'ai eu un peu de mal à accrocher dans les premières pages, mais par la suite, les rebondissements m'ont complètement tenue en haleine. Je peux dire que je ne regrette pas cette dépense et que je relirai sûrement Azteca d'ici quelques temps (il y a tellement de choses qui se passent, tellement de retournements qu'on oublie vite les détails et que c'est un bouquin qui doit pouvoir se relire à tout moment).
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Compte rendu exigé par Charles Quint, un vieil aztèque raconte sa vie, Mixtli, le myope, à qui sourit la chance, sélectionné pour l'école fréquentée par la noblesse de Texcoco, confident de la princesse pervertie 'Poupée de Jade', parcourant le 'Monde Unique', combats glorieux, réussites en affaires et en amour, découvertes scientifiques édifiantes...

Au final je qualifierais ce long pavé comme un mélange de 'Fantasy' un brin lourdeau et d'infos historiques débitées d'une manière un peu académique qu'il tente de compenser par un côté accrocheur de sacrifices humains, cannibalisme et répétitives allusions et scènes de sexe aussi diverses qu'inceste, lesbianisme, viols, pédophilie, orgie, ou zoophilie!

Cependant cela a le mérite d'avoir éveillé ma curiosité et le livre correspond tout à fait à Wikipedia!
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Mixtli « Nuage Noir » est un vieillard. Il a beaucoup vu, beaucoup voyagé, beaucoup entendu. Il a connu le vaste empire Mexica au sommet de son pouvoir mais a aussi vécu son déclin et son irréversible chute à l'arrivée de conquistadors espagnols. Aujourd'hui, Mixtli n'aspire qu'au repos et à terminer ses vieux jours dans la paix de l'âme aux côtés de son épouse malade. Pourtant un dernier défi l'attend : l'évêque de Mexico fait appel à lui pour lui conter l'histoire de son pays, récit qui sera ensuite envoyé au roi Charles Quint avide de découvrir les merveilles de sa nouvelle colonie. Mais les membres du clergé chargés de retranscrire les paroles du vieillard n'ont pas prévu un détail… Non seulement le vieil aztèque est malin, mais il est également très bavard. Loin de s'en tenir à une simple synthèse historique, il va les régaler par le menu de toute l'histoire de sa vie, de sa lointaine enfance sur les rives du lac Texcoco à ses dernières mésaventures en tant qu'interprète de Cortès. Alors que la plupart des hommes ne vivent qu'une existence, Mixtli lui en a vécu des dizaines : il fut marchand, guerrier, diplomate, peintre, scribe… Amant et époux aussi et ceci au grand dam des oreilles délicates des bons frères qu'il abreuvera abondamment de ses exploits sexuels.

Vaste fresque historique, « Azteca » est sans doute le roman le plus réussi de Gary Jennings. Certes, le récit souffre un peu du défaut récurrent des récits de ce genre, à savoir un excès du didactisme, mais ce point de détail est justifié par le parti-pris narratif et je ne m'étendrai pas exagérément dessus. Touffu, foisonnant, très souvent passionnant, le récit de Mitxli a également le mérite d'être délicieusement dépaysant. Paysages sublimes et villes magnifiques foisonnent et, à chaque nouveau chapitre, c'est de nouveaux décors qui s'offrent à nous, tous plus beaux les uns que les autres. Je ne pourrais juger en revanche de la véracité historique, mais il est évident que Jennings a pris grand soin d'abondamment se documenter et on sort de cette lecture considérablement plus savant qu'on ne l'était au premier abord. Bon point non négligeable : Jennings ne tente pas de dresser un portrait idyllique de la société aztèque et ne nous épargne pas ses aspects les moins reluisants.

Niveau protagonistes, Mitxli est un narrateur éminemment sympathique et dont on prend plaisir à admirer l'astuce et l'intelligence. Les petits piques discrètes qu'ils adressent à ses auditeurs réticents m'ont fait sourire plus d'une fois. Nombreux sont les personnages qui gravitent autour de lui – amis, suzerains, ennemis, amantes, esclaves… – mais ils ont tous comme point commun d'être extrêmement bien typés. Un bémol cependant, à savoir l'excès de scènes de sexe, souvent plus racoleuses les unes que les autres. On a droit à tout ou presque : inceste, pédophilie, partouze, zoophilie, etc. A la première lecture, j'avais innocemment mis cela sur le compte des particularités de la société aztèque ou peut-être du malin désir de Mitxli de mettre ses interlocuteurs mal à l'aise… Mais après avoir lu d'autres romans de Mr Jennings, j'ai dû me rendre à l'évidence, tous ses bouquins sont comme ça. Et encore « Azteca » est un des plus softs. Alors, quitte à passer pour pudibonde, je l'affirme : trop de cul tue le cul. Ce petit (mais marquant) détail ne m'a pas empêché de relire « Azteca » avec beaucoup de plaisir et je me risquerai peut-être même à lire la suite, « Automne aztèque », bien que sa réputation soit moindre. Une bien belle manière de voyager.
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Les hommes qui, eux, ne mâchent pas de tzictli ont trouvé quelque chose qui est tout aussi stupide. A un certain moment, dans le passé, ils se sont mis à porter des plaques avec leur nom. Ils avaient sur la poitrine un pendentif de la matière qu’il pouvait se payer, depuis le coquillage jusqu’à l’or avec les symboles de leur nom gravés dessus. Cela ne servait à rien, sans doute, mais en ce temps-là, ce n’était rien d’autre qu’une incitation à la politesse. Ainsi, un inconnu s’adressant à un autre inconnu pouvait l’appeler par son nom. Au fil des ans, ce simple pendentif s’est considérablement alourdi. On y a ajouté le symbole de la profession : des plumes, par exemple ; l’indication du rang, dans la noblesse, comme dans la bourgeoisie : des plaques supplémentaires portant le nom des parents, des grands-parents et même d’aïeux plus lointains ; plus des colifichets d’or, d’argent ou de pierres précieuses pour montrer sa richesse : plus une multitude de rubans de couleur indiquant si on est marié, célibataire, veuf et le nombre des enfants ; plus le témoignage des prouesses militaires : par exemple, des disques avec les noms des communautés qu’on a vaincues. Il peut même y avoir encore davantage de ces babioles qui leur pendent du cou jusqu’aux genoux. Voilà pourquoi, aujourd’hui, les Olmeca sont tout courbés et presque entièrement dissimulés sous cet amas de métaux précieux, de bijoux, de plumes, de rubans, de coquillages et de coraux. Inutile de leur poser des questions. Ils portent sur eux tous les renseignements que l’on voudrait avoir à leur sujet.
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C'est ainsi que je vis Tenochtitlan pour la première fois ; non pas comme une cité remplie de tours de pierre, de riches boiseries et de peintures éclatantes, mais comme une ville de lumière. Au fur et à mesure qu'on allumait les lanternes, les torches et les chandelles, dans l'embrasure des fenêtres, dans les rues, le long des canaux, sur les terrasses, les corniches des toits des bâtiments..., les petits points de lumière distincts s'agglutinaient puis formaient des rubans de lumière qui, à leur tour, dessinaient les contours de la ville.
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J'ai assisté à de nombreux offices dans vos églises depuis le jour où je me suis converti et j'en suis venu à penser que le christianisme présenterait bien plus d'attraits pour les païens si les prêtres de Votre Excellence décrivaient les délices du Ciel avec autant de pittoresque et d'exaltation qu'ils s'étendent sur les horreurs de l'Enfer.
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Les dieux t'ont aidé à connaître l'art des mots. Ils t'ont aidé dans tes voyages pour que tu puisses voir et apprendre beaucoup de choses. Grâce à cela, tu sais mieux que personne ce qu'a été le Monde Unique. Tout cela va disparaître à jamais. Ce monde n'existera plus que dans le souvenir et c'est toi qui auras la charge de conter son histoire. Un jour, quand tout aura disparu, pour toujours, des hommes viendront remuer les cendres et se poseront des questions. Tu possèdes les souvenirs et les mots pour parler de la splendeur du Monde Unique, pour qu'elle ne tombe pas dans l'oubli. Toi, Mixtli, quand tous les monuments se seront écroulés, quand la grande pyramide elle-même se sera effondrée, tu seras encore là. Tu resteras debout.
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Ce qui frappe en premier lieu un étranger comme moi, c’est la conception grotesque que les Maya ont de la beauté. En regardant les plus anciennes peintures et sculptures, on s’aperçoit que les Maya ont toujours eu un menton fuyant et qu’ils ont toujours cherché à accentuer leur ressemblance avec les oiseaux de proie. Je veux dire par là que, de tout temps, ils ont volontairement déformé les enfants depuis la naissance. En effet, ils attachent une planche plate sur le front des bébés et la laissent pendant toute l’enfance. Quand on l’ôte, leur front est devenu aussi fuyant que leur menton, ce qui fait ressembler encore davantage à un bec d’oiseau leur nez naturellement proéminent.
Ce n’est pas tout. On accroche devant les yeux des enfants maya une boulette d’argile ou de résine qui se balance afin de les faire loucher. En effet, pour les Maya, ce défaut est la marque de la beauté suprême. Certains d’entre eux, hommes et femmes, sont affligés d’un strabisme si prononcé qu’on a l’impression que seule la barrière infranchissable de leur nez empêche leurs deux yeux de se rencontrer. Je vous ai dit qu’il y avait des quantités de merveilles dans la jungle de Tamóan Chan, mais la population n’en fait pas partie.
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