Le grand voyage, Tome 2 : la quête de Mohawks

"Je suis Mohawks, le Marcheur. Je suis l'homme qui sert les dieux qui rient et se moquent, je suis l'ami des hommes..."
J'ai retrouvé avec plaisir le courageux, orgueilleux, obstiné et coléreux Mohawks, l'Indien, le "Zuyis" (qui effectue un grand périple dans "les pays d'en haut" pour rapporter à son peuple des statuettes sacrées et devenir sage entre les sages) dans le grand voyage Tome 2, roman d'aventures et d'amour (que j'ai trouvé meilleur que le précédent).
J'avais apprécié les moult dangers bravés, mais, allant de tribu en tribu, d'amour en amour, le tome 1 racontait plusieurs histoires en une. Là j'ai trouvé tous les ingrédients qui donnent un grand roman: l'écriture alerte et imagée; l'imagination avec suspense et retournements de situation relançant l'intrigue (entre "esprits" à se concilier, risques de mort à surmonter, quotidien difficile à vivre, chaman prophète à écouter, trahison à combattre); l'amour: Anja, cette "fille qui lui tourne complètement l'esprit", "altière, distante"; les forces antagonistes du bien et du mal ("le Mal blanc", "les Grands sourcils et leur bâton de foudre" sournois et voleurs à vaincre); le lien qui unit hommes et animaux et la Terre mère; le moment du choix paradoxal la nature souveraine à protéger.
Mohawks "le Zuyis" parviendra-t-il au bout de son voyage initiatique?
Un grand bravo à Nicolas Vanier, qui raconte ses aventures (dans des films et des livres) et moult autres aventures lorsqu'il ne voyage pas dans le Grand Nord.

Mohawks pense être un jeune homme comme les autres, jusqu'au jour où son arrière-grand-père, Raian, le charge d'une mission : comme lui, Mohawks devra parcourir le territoire de la Coiffe pour unir le peuple d'en haut, rapportant de son voyage les zuyismans qui sont la preuve de son passage. Dans une nature hostile et bien souvent déserte, cette mission se révèle plus périlleuse encore qu'il ne l'avait imaginée, si bien que le Zuyis pense plusieurs fois à abandonner.
Épreuve après épreuve, le grand voyage prend peu à peu sens autour du mot murmuré par Raian au moment de sa mort : l'amour... celui d'une femme et d'autres femmes, celui des hommes, des chiens et de toute créature prenant vie sur la Terre Mère, et celui de la terre elle-même. Au sein d'un périple d'une grande violence, pour le corps comme pour le coeur, Mohawks acquiert finalement la sagesse nécessaire à son accomplissement, la nature et les hommes punissant sévèrement l'impatience et la précipitation.
Un très beau récit, à la fois doux et brutal, sentimental et engagé. Avec Mohawks, le lecteur fait la découverte des moeurs du grand nord, et jette un autre regard sur un espace qu'on croirait dénué de couleur et de vie.

Après un premier tome un peu redondant, j'ai entamé le second avec un faible intérêt. Et là, je fus très agréablement surpris. On retrouve l'écriture de Nicolas Vanier. Son écriture n'est pas sans rappelé celle de Jack London, et tous ces souvenirs de lecture qui remonte à mon enfance.
On y retrouve les espaces du grand nord, la forêt, les chiens, la trappe, la vie sauvage et le méchant "civilisateur" venu du Sud.
Bref, un livre à lire pour voyager.

La suite est toujours aussi bien écrit, cependant je trouve que ça tourne un peu trop en rond, c'est un peu lent à démarrer et quelques fois on décroche. Mis à part ça, la fin est un régal et j'espère que Nicolas Vanier fera un troisième tome ( ATTENTION SPOIL) sur la vie du fils de Mohawks, censé devenir le Zuyi des Zuyis !!!

Aussi bien que le premier tome!