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EAN : 9782700702460
572 pages
Aubier Montaigne (08/01/1992)
4.41/5   11 notes
Résumé :
Vert le vêtement, vert aussi le caractère du jeune Henri, qui abandonne sa mère et son village natal pour découvrir la grand-ville, l'art de peindre et l'amour.
Dans ce récit du poète suisse Gottfried Keller le fantastique n'est pas absent ; mais surtout, Keller illumine la profondeur et la richesse de sentiment de son héros, et mêle à l'analyse psychologique la plus fine une poésie vigoureuse et douce, un robuste attachement au monde.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un très long roman (presque 600 pages en petits caractères), le roman d'une vie, inspiré de la vie de l'auteur, Gottfried Keller. Un jeune homme qui perd son père très jeune, prématurément mis à la porte de l'école, et qui se forme lui-même. La littérature, l'art tiennent une grande place dans sa vie. Il pense avoir une vocation de peintre, suit un peu l'enseignement d'un maître, puis part en Allemagne pour essayer de se former et de percer dans le monde de l'art. Il a peu de moyens étant d'un milieu assez modeste, il épuise ses ressources et parvient à la conclusion qu'il n'a pas de réel talent. Il rentre donc chez lui, juste avant la mort de sa mère, et essaie de se trouver une place modeste mais honorable dans la société.

Un très beau livre, à l'écriture merveilleuse, rempli d'une mélodie en mode mineur, mélancolique et tendre. Henri, le personnage principal, évoque les souvenirs les plus essentiels, les plus marquants, les personnes qui ont le plus comptées pour lui. En toute subjectivité, en privilégiant les ressentis, la résonance intérieure, plutôt qu'une logique stricte et une vision exhaustive de ce qui s'est passé. Henri est un tendre, qui s'attache facilement, qui tombe régulièrement amoureux, mais qui préfère penser à l'amour, à la femme aimée, à rêver, plutôt que de vivre des aventures ou des passions. Qui ne décide pas, mais qui veut laisser les événements décider pour lui.

Les rêves sont aussi importants que la vie pour notre héros, le roman en contient quelques uns. Il y a des digressions, des descriptions de fêtes par exemple, qui rapprochent presque le livre d'un conte par moment, la rencontre avec Dorothée et le comte sont aussi dans ce registre. Ce n'est pas un récit linéaire, mais un voyage plein de chemins de traverses, et de raccourcis qui s'avèrent bien plus longs que le chemin ordinaire, mais qui ont des charmes étranges, pénétrants même si parfois douloureux.

Un livre de son temps dont on peut s'amuser à repérer les influence et les modèles, Goethe, l'intérêt pour le folklore ou le moyen-âge, mais qui en même temps arrive à être parfaitement intemporel, et qui ne paraît jamais daté.
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Un magnifique roman (publié chez l'Age d'homme dans sa version définitive de 1879-1880), l'un des grands "Bildungsromane" (romans d'éducation) et "Künstlerromane" (romans d'artiste) de langue allemande.
Henri, surnommé le Vert, raconte sa vie. Il est né dans un canton suisse protestant. Très tôt orphelin de père, il est élevé par sa mère, partagée entre le désir de lui offrir le meilleur et la crainte de ce que l'avenir réserve à son fils. Elle le laisse partir pour une ville allemande afin d'y apprendre la peinture, qu'il croit être sa vocation.
On entre peu à peu dans ce roman, sans trop savoir ce qui nous attend, et bientôt le charme agit: impossible de lâcher le livre. Bien sûr, il y a des longueurs - le roman fait environ 700 pages -, mais quel personnage sympathique que cet Henri le Vert: quel optimisme devant l'existence, quelle simplicité naïve mais généreuse, quel amour de la nature et des hommes, quelle liberté face au monde et aux hommes! Qui aime les merveilleuses "Scènes de la vie d'un propre à rien" d'Eichendorff aimera "Henri le Vert".
Le roman vaut d'abord par sa description d'un coin de la Suisse protestante du début du XIXe siècle – un milieu peu connu pour qui ne fréquente pas la littérature suisse et notamment ses grands écrivains du XIXe (Keller, Gotthelf) – avec sa rigueur morale teintée de gouaille paysanne, sa civilisation à la fois paysanne et urbaine. Les récits sur l'enfance, parfois cruels et sans aucune concession, dénotent une connaissance fine de la psychologie enfantine. le héros va ensuite apprendre la peinture en Allemagne: c'est alors la description de la vie d'un aspirant peintre en réalité peu doué, mais qui se laisse vivre et enseigner par le quotidien, avant de comprendre que sa place est dans sa ville d'origine. L'évolution psychologique du héros, de son assurance d'être fait pour la peinture à son découragement, est à nouveau très finement décrite. Les amours forment une partie non négligeable de l'histoire: "Henri le Vert" est aussi une éducation sentimentale qui finit sur une surprenante apologie de l'amour libre.
Les épisodes marquants sont légion, mais pas d'intrigue qui nous tient en haleine. Ce roman agit plutôt par un charme discret, par l'ironie constante du narrateur, par la sagesse qui se dégage en creux du récit.
Pour ma part, j'ai été sous le charme des jours durant et me suis presque étonné d'arriver à la fin du roman sans presque avoir jamais éprouvé de lassitude...
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En temps ordinaire, je suis plutôt rétif aux longs romans d'initiation du XIXème siècle. Autant dire que je n'avais jamais entendu parler d'"Henri le vert", qui fait pourtant figure d'immense classique de la littérature suisse. Et c'est poussé par la curiosité après l'écoute de la très belle chanson "l'enfant sorcière" de Thomas Fersen (qui fait référence à une anecdote du livre) que je me suis lancé dans cette lecture... pour ne plus en décrocher ! Car outre la très belle traduction aux mots finement choisis (de J-P. Zimmermann), Gottfried Keller a le don de plonger le lecteur dans un monde vivant et sensible où les anciennes traditions et la proximité avec la nature n'ont pas encore été complètement anéanties par la modernité. Il n'y a pas à proprement parler d'histoire dans cette autobiographie romancée, mais quel chef d'oeuvre cependant : on croirait voir une multitude de petits tableaux se succédant. Contre toute attente, j'ai vraiment adhéré aux 700 pages de texte de cet Henri le vert. bref : merci Thomas Fersen de m'avoir permis de découvrir ce livre !
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Ceci n'est pas une critique, hélas, mais un cri du coeur : savez-vous que le volume 2 de ce chef-d'oeuvre est indisponible chez son seul éditeur en français, L'Âge d'Homme, depuis des mois ? Cet éditeur pourtant respecté n'hésite pas à tenir sous le boisseau un monument littéraire, et à vendre le volume 1 tout en sachant pertinemment que le lecteur sera privé du volume 2 ?
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C'est là justement ce que notre époque a pour mission d'accomplir et de procurer, à savoir une parfaite sécurité du droit et de l'honneur, quelle que soit notre croyance ou notre conception de l'univers, et cela non pas seulement dans la législation, mais aussi dans les relations personnelles et familières des hommes entre eux.(...) Au reste, l'homme apprend tous les jours quelque chose, et personne ne saurait dire sûrement ce qu'il croira au soir de sa vie.
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Video de Gottfried Keller (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gottfried Keller
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