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EAN : 9782070409679
200 pages
Gallimard (01/03/2000)
3.68/5   61 notes
Résumé :
Le tonnerre éructe de toutes ses forces dans la nuit. De temps à autre, les lumières éblouissantes de l'éclair ricochent sur le bas quartier, peuplant les recoins de visions cauchemardesques. Il est vingt-deux heures, et pas un chat ne se découvre assez de cran pour se hasarder dans les rues. C'est l'heure où les gens s'autoséquestrent pour se forger des alibis, la conscience cadenassée, un sommeil opaque sur les yeux. Le moindre friselis est perçu comme un cri d'ag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un diplomate, Ben Ouda est retrouvé sauvagement assassiné dans son appartement. Quelques jours plus tard c'est un professeur d'université, Abad Nasser qui gît criblé de balles à quelques pas de son véhicule. Qu'est ce qui a motivé ces crimes ? Quelles informations détenaient ces deux hommes pour susciter tant de haine ?

Le commissaire Llod est sur la piste d'une bande de terroristes mais c'est de plus gros poissons, prêts à s'emparer des ressources industrielles de l'Algérie pour les détourner à leur profit, qu'il va finalement débusquer. L'occasion d'un impitoyable état des lieux sur le pays, dans les années 90, rongé par la corruption.

Un très bon polar qui nous mène au coeur de la violence ordinaire d'un régime passant d'une dictature à l'autre face à un peuple livré à l'arbitraire de tyrans assoiffés de pouvoir et une police faisant l'impossible pour rétablir, avec peu de moyens, un semblant de justice.
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Si Brahim Llob, commissaire au Central d'Alger a connu et aidé Ben Ouda dans un passé pas si lointain, le diplomate devenu écrivain qui voudrait changer le monde semble lui l'avoir oublié. Sa demande d'aide n'ira toutefois pas bien loin puisqu'il sera brutalement assassiné peu de temps après leur rencontre. Car les temps sont incertains dans l'Algérie des années de plomb et il est bien difficile de faire la part des actions terroristes des règlements de comptes politiques ou personnels. Double blanc est empli d'actes violents (meurtres, bombes, incendies criminels…) et Llob errera pas mal avant de trouver qui est derrière un puissant réseau clandestin visant à imposer une nouvelle option économique au pays ? Tout cela n'ira pas sans dégâts collatéraux car, comme le dit un des protagonistes, « le passage du socialisme de façade à l'ouverture du marché ne pouvant s'effectuer sans casse, les intéressés se sont chargés de la gestion de la casse. »
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Dans l'Alger des années 19900, l'insécurité règne. le commissaire Llob a mis sa famille en sécurité en dehors de la capitale. Il doit mener une enquête sur le meurtre de Ben Goura, avec son équipe.

Le chemin est semé d'embûches, les cadavres surviennent régulièrement, et petit à petit, bon sang mais c'est bien sur, les dernières minutes du roman finissent par dévoiler l'intrigue.

Le style est extrêmement dynamique, enlevé, voire enjoué, malgré la noirceur du récit. C'est un vrai plaisir de parcourir ces pages et le rythme de lecture est très rapide.
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Je crois que je suis vraiment devenue une inconditionnelle de Yasmina Khadra. J'ai retrouvé dans ce roman les héros de Morituri, et la vie quotidienne à Alger est toujours aussi difficile. le commissaire Llob est séparé de sa femme et de ses enfants depuis six mois, pour leur sécurité. Lino, l'inspecteur, s'est fait pousser une natte, comme une protestation aux traumatismes subis.
Le meurtre de Ben Goura place Llob, qui est aussi le narrateur dans une situation encore plus délicate (comme si c'était possible). Il doit impérativment retrouver les auteurs de cet attentat. Seulement, plus l'enquête avance - et le commissaire 'n'épargne pas ses efforts - plus les cadavres, souvent horriblement mutilés, s'accumulent, plus la hiérarchie se fait pressente. Heureusement, Llob ne perd pas ses capacités à s'interroger, et à remettre en cause les évidences.
Yasmina Khadra décrit sans fard la corruption, la peur et la violence qui règnent à Alger dans les années 90. Sa prose, vivante et colorée, narre la désespérance et la colère de ses policiers, dont la marge de manoeuvre est très étroite. Mieux, il parvient à nous faire rire, grâce à une nouvelle recrue, Ewegh. Cet ancien instructeur a une manière très personnelle ete très efficace de régler les problèmes. Quant au conséquence, en voici une : "si Alla s'obstine à nous fausser compagnie à cette allure, dans pas longtemps, il aura la figure si plate qu'on repasserait sa chemise dessus."

Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Lu ce roman policier d'une traite. Quelle écriture ! Il n'y a rien qui dépasse, c'est rapide et imagé, j'aime ! Je découvre avec plaisir une nouvelle facette de "Yasmina Khadra".
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Ici, dans cette inextricable toile d'araignée, le renoncement lève comme une pâte vénéneuse sans cesse extensive. Les gens n'attendent plus rien. Ils ont les pieds au purgatoire, la tête dans les limbes, et leurs prières se prolongent dans les imprécations. Les graffitis sur les murs ont un accent d'épitaphes. Les pavés boursoufflent d'ecchymoses la chaussée en disgrâce. Les portes cochères sécrètent leur pénombre jusque dans les mentalités.
Dépotoir de toutes les infortunes, la Casbah subit le siège de ses épopées comme une veuve les amours d'un époux crucifié dont les enfants martyrisent la mémoire à chaque coin de rue.
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-C'est invivable, proteste-il à voix off. On est en République, merde ! Il a tout de même une loi
-il y en plusieurs pour vous servir, monsieur kaak.
Je me penche par dessus mon sous-main pour le localiser et lui compte sur mes doigts :
-il y a la loi que vous vous taillez sur mesure, il y a la loi qui vous sert de paillasson, il y a la loi avec laquelle vous vous touchez...
Le nabot lit sur mon visage l'insoutenable aversion que je couve pour les ordures de son espèce. Ça met de dans son vin. Sa main lisse le devant de sa veste. C'est sa façon à lui de calmer le jeu
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De la tête, je signifie à Ewegh que le bonhomme réclame sa camisole. Le Tergui brandit les menottes. Dahman Faid en est choqué. La vue des bracelets le traumatise. Il le fixe, i crédule, et regarde ses poignets vermeils et refuse de les imaginer éteints dans de grotesques boucles de ferraille, rouillées et avilissantes. L'espace d'un spasme sismique, il réalise enfin ce qui lui arrive. Il fait non de la tête, plusieurs fois, persuadé qu'un manitou de son envergure est dispensé de ce genre de rituel, qu'il échappe aux volte-face de la vie, qu'il est inexpugnable, impuni.
Ne m'approchez pas. Je vous interdit de poser ces microbes sur moi. Je suis Dahmane Faid. Les autorités me lapent dans la main. Les personnalités se prosternent à mes pieds. Je vous somme de vous retirez, je vous congedie, je vous abroge
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Le malheur des hordes sauvages est que, dès qu’un congénère prend subitement le feu au cul, c’est tout le troupeau qui panique et lui colle aux trousses, quitte à le suivre dans le précipice.
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Le tonnerre éructe de toutes ses forces dans la nuit. De temps à autre, les lumières éblouissantes de l’éclair ricochent sur les bas quartiers, peuplant les recoins de visions cauchemardesques. Il est vingt-deux heures, et pas un chat ne se découvre assez de cran pour se hasarder dans les rues. C’est l’heure où les gens s’autoséquestrent pour se forger des alibis, la conscience cadenassée, un sommeil opaque sur les yeux. Le moindre friselis est perçu comme un cri d’agonie. Alger retourne en enfer. (Quatrième de couverture)
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Vidéo de Yasmina Khadra
Yasmina Khadra est l'écrivain algérien le plus lu au monde.
Il a passé 36 ans dans l'armée, et a notamment lutté contre les groupes islamistes pendant les années 1990. Parallèlement, son premier livre est paru dès le début des années 1980, sous son vrai nom. Mais pour échapper à la censure militaire, il a finalement décidé d'écrire dans la clandestinité, sous pseudonyme, dès 1997. C'est ainsi que Yasmina Khadra est né, en empruntant deux des prénoms de son épouse. Il est l'auteur de nombreux romans, qui ont conquis des millions de lecteurs dans le monde entier. Portés par son talent de conteur, plaçant le sujet humain au premier plan, ils racontent aussi notre monde, ses dérives et ses espoirs. Parmi ceux-ci, "Ce que le jour doit à la nuit", "L'Attentat" ou encore "Les Hirondelles de Kaboul". Plusieurs de ses livres ont aussi été adaptés au théâtre, au cinéma, en bande dessinée.
Au cours de cette rencontre, Yasmina Khadra nous parle de son nouveau roman qui vient de paraître en poche aux éditions Pocket, "Les Vertueux", un livre au souffle narratif puissant, qui nous fait aussi découvrir tout un pan de l'histoire algérienne oublié et pourtant fondateur.
Pour retrouver son livre, c'est ici : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22541521-les-vertueux-yasmina-khadra-pocket
Et pour nous suivre, c'est là : INSTA : https://www.instagram.com/librairie.dialogues FACEBOOK : https://www.facebook.com/librairie.dialogues/?locale=fr_FR TWITTER : https://twitter.com/Dialogues
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