AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782843377600
272 pages
Anne Carrière (14/01/2016)
4.05/5   82 notes
Résumé :
En 1931, Erich Kästner, alors au sommet de sa notoriété, publie un roman satirique, Fabian, qui lui vaut les foudres de la critique, prompte à dénoncer l’« immoralité » supposée des œuvres qui osent appeler un chat un chat. Il faut dire qu’il n’y va pas de main morte : son héros s’y livre à une critique féroce du Berlin de la République de Weimar, lieu de toutes les débauches et de tous les compromis. Rien d’étonnant à ce que, dès 1933, l’ouvrage ait été brûlé lors ... >Voir plus
Que lire après Vers l'abîmeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 82 notes
5
7 avis
4
11 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Erich Kästner, je connaissais ce nom...Bien sûr ! Enfant, j'ai dû lire Deux pour Une, Lise Lotte Liselotte, une dizaine de fois !
Bon, pour la littérature enfantine, avec Vers l'Abîme, on repassera.
Ce texte édité et réédité est, si j'ai bien saisi les postfaces, la version non expurgée de Fabian. Die Geschichte eines Moralisten (Fabian. L'Histoire d'un moraliste, pour les non germanistes) Car le texte initial (le nôtre, donc) est sorti en 1931 allégé de beaucoup de scènes trop olé olé ou trop satiriques pour le public allemand de l'entre-deux-guerres.
Nous suivons Jakob Fabian, jeune homme revenu de la guerre avec une faiblesse cardiaque, dans le Berlin chaotique du tout début des années 1930 (avant la prise du pouvoir par Hitler. ) Fabian souffre d'un mal du siècle aisé à comprendre. Berlin est en roue libre, des groupuscules communistes ou d'extrême droite se combattent sur fond d'indifférence, de chômage, de crise, de léthargie post traumatique...Ce peuple qui dans deux ans élira Hitler semble ne se voir aucun avenir, et n'avoir plus de passé. La jeunesse et l'âge mûr, d'ailleurs, se consument dans une quête morbide de plaisirs immédiats. de bordels en bordels, post coitum animal triste, comme disait l'autre. Même les femmes au foyer cherchent de jeunes amants ! Où va le monde, sacrebleu !Fabian erre dans les rues et les clubs de strip-tease la nuit, travaille le jour comme publicitaire, mais son poste ne tient qu'à un fil, que son insolence peut briser en un instant. Ensuite, c'est le chômage à l'infini. Il est instable, mélancolique, ironique et amer. Mais c'est un moraliste, il veut un monde meilleur, des hommes et des femmes honnêtes, créer de véritables liens avec une jeune fille...Il a un ami, Labude, et une mère qui l'aime, ce qui l'empêche de sombrer...Cependant il sent -il a le nez creux-que cette société déliquescente va sombrer dans l'abîme...
Cette peinture de Berlin avant l'apocalypse est très belle, très intéressante, et sent son chef-d'oeuvre à travers les deux personnages masculins principaux, Fabian et Labude, qui sont construits d'une matière littéraire géniale qui les met à l'abri de la rouille du temps. Idem pour Berlin, ses immeubles et ses rues sombres, son atmosphère que l'on pénètre par la magie d'une écriture parfaite. Un bémol pour les personnages féminins, toujours difficiles d'accès pour les auteurs nés au XIXème siècle et pétris de patriarcat. Pourtant, Kästner fait un effort de réflexion. Il essaie quelque peu d'éviter la maman et la putain, mais c'est compliqué pour lui. Cet aspect du texte donne à Fabian, le moralisateur, un aspect plus Fabian , le conservateur : où va-t-on, grands dieux, si les jeunes filles travaillent et les mères de famille prennent des amants...
Néanmoins c'est un texte magnifique, à découvrir, qui nous éclaire sur cette période si importante qui précède l'arrivée au pouvoir d'Hitler, sur les ravages du traité de Verdun, de la grande guerre, sur l'inexorabilité de la seconde. A mettre en rapport avec Ivresse de la Métamorphose, de Zweig, et Seul dans Berlin, de Hans Fallada.
Commenter  J’apprécie          383
Nous sommes à Berlin, au début des années 30.
Fabian, le héros de ce livre, cultivé, brisé par la première guerre mondiale, employé dans une agence de publicité, bientôt chômeur , un rien cynique, sans ambition, résigné et mélancolique, erre dans les rues de la capitale, avec son ami Labude, un universitaire ..
Il observe ses contemporains avec attention, leur besoin frénétique de s'étourdir et les moeurs bizarres qui se déploient dans des cabarets minables, la nuit venue, même les mères de famille éprouvent le besoin de prendre un amant lorsque le mari VRP est parti travailler! Les histoires d'amour sincères ou tarifées, les personnages secondaires tels que que madame Irène Moll, ----une nymphomane ----
Fabian vit dans un appartement meublé, exigu, à la merci d'une logeuse acariâtre, il aide un inventeur qui refuse les ravages de la production industrielle, une enfant en difficulté ....... Il montre beaucoup d'amour pour sa mère , tombe amoureux d'une jeune fille ........
Désespéré, épris de justice, capable de tendresse , lucide , le moraliste Fabian se révèle incapable d'agir, de réagir et de s'engager .
Traîner dans Berlin signifie aussi être témoin des heurts entre nationaux - socialistes et communistes, c'est côtoyer la misère sociale , l'angoisse diffuse, l'entre - deux, la profonde dépression morale liée à la crise économique, la décrépitude dans une ville apathique et folle !
Cet ouvrage est une satire féroce, une critique âpre, lucide de la société allemande sous la république de Weimar,lieu de tous les compromis et lâchetés , qui voulait servir d'avertissement , signaler l'abîme vers lequel l'Allemagne et l'Europe toute entière se dirigeaient , forcer les consciences à entendre et à voir avant qu'il ne soit trop tard !
Un ouvrage à la plume magnifique à la fois poétique , abrupte et ironique ! La fin est simplement déroutante ! Ce livre sera censuré à sa parution, en 1931, brûlé par les nazis en 1933! Puis réédité beaucoup plus tard dans son intégralité .
Il m'a fait penser à " -Seul-dans-Berlin "de Hans Fallada .
Merci à Marie, ma libraire !

Commenter  J’apprécie          333
L'Allemagne a la gueule de bois

Le roman sombre et lucide d'Erich Kästner nous plonge en plein coeur des années folles, et force est de constater que, derrière ses mimiques de clown triste, l'Allemagne ne rit pas tant que cela. La république de Weimar, rongée de l'intérieur par l'inflation galopante et le poison du ressentiment, se prépare à bondir comme une vipère à la tête des nations qui l'ont humiliée, suite au fâcheux traité de Versailles. Nombreux sont ceux qui feignent de l'ignorer, trop heureux de s'étourdir en vaines festivités.

Un jeune homme est là, cependant, qui observe avec quelque mépris le manège débridé qui se joue autour de lui : il se nomme Jakob Fabian. Dans cette farandole d'esprits désinvoltes qui passent leur temps en momeries, les grimaces de gaieté ne sont plus qu'un trompe-l'oeil. le champagne coule à flots, mais l'Allemagne se réveillera bientôt avec une sacrée gueule de bois.

Fabian déambule dans ce Berlin interlope, fait semblant de s'amuser, mais le coeur n'y est pas. Il n'a rien d'un héros, et la virilité surjouée des futurs apprentis nationaux-socialistes ne l'impressionne guère. Fabian est un moraliste qui ne se fait plus d'illusions sur l'écroulement des valeurs humaines, bien plus terrible que l'effondrement du cours du mark.

La fête enragée qui bat son plein a un amer goût de défaite. Mais Fabian n'écoute déjà plus ces lointains flonflons qui ont la sonorité lugubre et inévitable d'une prochaine messe des morts.

© Thibault Marconnet
Le 11 mai 2021
Commenter  J’apprécie          310
« Vers l'abîme » d'Erich Kästner, traduit par Corinna Gepner (2016, Anne Carrière, 272 p.) a une histoire compliquée. C'est tout d'abord « der Gang vor die Hunde » (Le Chemin vers la Décadence) publié en 31, puis brulé durant les autodafés de Berlin (mai 33). Entre temps il a été édulcoré en « Fabian. Die Geschichte eines Moralisten » traduit en français sous le titre de « Fabian, Histoire d'un moraliste » (31, Stock, 284 p.). Mièvre texte pour complaire aux censeurs, avant le texte actuel « Et en l'an 1933 mes livres furent brûlés en grande pompe funèbre sur la place de Berlin, près de l'opéra, par un certain Monsieur Goebbels. le nom de vingt-quatre écrivains allemands, qui devaient être à jamais symboliquement effacés, furent par lui triomphalement proclamés. J'étais le seul des vingt-quatre qui me fus personnellement déplacé pour assister à cette mise en scène éhontée. » (E Kästner, «Kennst du das Land, in dem die Kanonen blühen ? » (Connais-tu le pays où fleurissent les canons?).
Kästner est aussi l'auteur de « Emile et les Détectives » histoire d'un garçon d'une douzaine d'années, Emile, à qui on vole son argent dans le train. Arrivé à Berlin, avec d'autres enfants, il poursuit le voleur, Monsieur Grundeis, et reçoit une récompense car cette personne avait déjà cambriolé des banques. Histoire très moralisatrice, vendue à deux millions d'exemplaires, et portée à l'écran. Je note cela ici, car lors d'une exposition consacrée aux autodafés nazis, devant la liste des auteurs condamnés, de jeunes allemands se sont étonnés et ont demandé pourquoi les nazis brulaient les livres tels que « Emile et les détectives ».
La ré-édition du livre initial « der Gang vor die Hunde » par Anne Carrière permet de se remettre dans l'ambiance du Berlin des années 30. Ne pas oublier que le roman est sorti en 31, alors que Hitler ne prend le pouvoir qu'en 33.
Fabian Jakob, à 32 ans, est docteur en littérature allemande du XVIIIe siècle. F.G. Klopstock et G.E. Lessing, ce sont les Roux et Combaluzier (ou Chaffoteaux et Maury) de la littérature (allemande du début du siècle). Hauts les coeurs et place à l'intelligence. Heureusement la fin du siècle rattrape le début. J.W. Goethe, F. von Schiller, puis C.M. Wieland et G.C. Lichtenberg qui viennent apporter fantastique et humour (grinçant). On est dans les années 30, chômage et misère, il n'est plus temps de rester oisif Fabian va faire de la publicité, avec une prédilection pour les bars louches et des demoiselles légères. Tout ceci avec son ami Stephan Labude (spécialiste de G.E. Lessing). C'est sans compter sans son suicide (balle dans la tête), tout ça parce que sa femme Leda le trompe. (Ce que c'est que de vivre dans un siècle romantique).
Cette impression romantique est en opposition totale avec le milieu berlinois de l'époque. C'est ce qui fait la force du livre. La première partie est une critique féroce de la République de Weimar, et du Berlin des années 30, lieu de toutes les débauches et de toutes les compromissions. Les deux compères vont de bordels en maisons de passe, toutes aussi sordides où les femmes sont souvent là parce qu'il faut bien manger. On découvre même, à travers Irene Moll, un bordel d'hommes, où les femmes viennent assouvir leurs envies. Il y a aussi ces établissements où des demeurés, voire carrément des aliénés, se produisent, à la grande joie du public.
L'ensemble me fait beaucoup penser à ces tableaux du groupe de peinture de « La Nouvelle Objectivité » (Neue Sachlichkeit) apparu en Allemagne dans les années 20, avec en particulier Otto Dix, George Grosz, Rudolf Schlichter et Hans Grundig. Directement issus du mouvement Dada, et surtout sortis de l'enfer de la Grande Guerre (cf les premiers tableaux de Otto Dix), ils décrivent très bien l'ambiance des bordels berlinois, avec ces femmes quasiment nues et obscènes, devant un parterre, souvent de notables, universitaires (avec balafre – on se battait encore au sabre) et anciens officiers.
Donc un milieu berlinois en pleine crise. Latude est au chômage, Fabian perd son travail. le mari de Irene Moll, avocat richissime, s'enfuit à l'étranger. Latude remet son travail d'érudit, il est rejeté, d'où son suicide. Fin de l'épisode. Comment pouvait on travailler sur l'Aufklärung dans lequel Dieu n'a pu créer que « le meilleur des mondes possibles » pendant cette République de Weimar où tout s'écroule ? (D'où l'intérêt de bien savoir choisir son sujet de thèse).
Il y a aussi les luttes internes à la société « Des prolétaires en uniforme, coiffés de casques à mentonnière, attendaient des prolétaires en civil ». Ouvriers plus ou moins communistes contres ouvriers, luttes avec leur lots de coups de feu, blessés (que les deux compères secourent également).
Et dans tout ce tourbillon, il y a 2 ou 3 femmes (sans compter pour Fabian, sa logeuse et sa mère). Irene Moll, la première que l'on rencontre dans le livre. Mariée à un très riche avocat, elle a dans son contrat de mariage la possibilité de ramener qui elle veut chez elle, s'il convient au mari. Manque de chance, la voilà qui tombe amoureuse de Fabian, et que son mari la quitte. Il y a Leda, fiancée à Stefan, mais qui drague un peu n'importe qui ou quoi. Et enfin il y a Cornélia, mariée également, avec grande limousine à chauffeur (un poil indiscret). Serait ce enfin la révélation de l'amour pour Fabian ? il est surprenant que les deux compères, à la morale plus aérienne, aient finalement beaucoup de compassion envers les autres gens (scène du cendrier volé par une gamine, pour l'anniversaire de son père, que Fabian prend en charge –le cendrier, pas le père). Ou bien cet inventeur rencontré, qui va loger chez Fabian (y compris dan son armoire) parce qu'il n'a plus de toit.
On sort du livre quelque peu sonné. La débauche berlinoise parait autant une manifestation de l'après guerre que celle d'une société post-dépression boursière. On est juste après la grande période inflationniste de Weimar, avec des taux qui progressent de 1000 milliards de fois en 23. A l'époque du livre, l'inflation est vaincue, mais il n'y a plus grand-chose à acheter, du moins pour une certaine classe. L'expressionniste, pas mal décapité durant la guerre avec la mort de Franz Marc, survit encore avec les poètes Gottfried Benn (« le Ptoléméen » (95, Gallimard, 228 p.) ou « Double vie » (54, Editions de Minuit, 196 p.) et Hugo Ball (« Tenderenda, le fantasque » (05, Éditions Vagabonde, 30 p.). Les peintres se remettent des horreurs de la guerre (Otto Dix, George Grosz) avant d'attaquer les peintures crues des bordels. Mais les groupes se déplacent vers Vienne avec Oskar Kokoschka, Gustav Klimt et Egon Schiele. L'expressionnisme part de Bavière et éclate en diverses écoles dont Berlin et Vienne.
Quant au roman… Il y a bien sûr la grande fresque post 18 avec « Novembre 1918. Une révolution allemande », en 4 tomes (Bourgeois et soldats, Peuple trahi, Retour du front, Karl & Rosa) » de Alfred Döblin (initialement chez Viviane Hamy pour les 3 premiers tomes ; puis chez Agone en 4 tomes, soit 480+512+592+732 = 2332 pages). Cela commence avec les derniers jours des allemands en Alsace, puis le Berlin de la misère, des profiteurs de la guerre, et des bourgeois totalement insouciants, avant d'en arriver à la fin du rêve avec Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht. Il y a aussi les descriptions de la vie berlinoise avec le monumental « Alexander Platz » (09, Gallimard, 464 p.) ou la triste vie de Franz Biberkopf. Et encore le « A Berlin » de Joseph Roth (03, Anatolia 203 p.). Il est vrai que ses descriptions des bains publics, des gueules cassées et des cadavres dans les morgues laissent pantois. C'est un des premiers aussi à dépeindre l'industrie naissante du spectacle avec ses cabarets plus ou moins interlopes. de par son origine juive de Galicie, aujourd'hui Ukraine, il a aussi assisté à l'arrivée des émigrants juifs, pauvres. Un des rares auteurs allemands de cette époque a avoir déjà dénoncé la montée du nazisme. A signaler de ce même Joseph Roth, la sortie de petits textes « Fraises » dans les Carnets de l'Herne.
Commenter  J’apprécie          40
La lecture de pareil ouvrage inscrit au fond de son lecteur une forme de malaise. Celui-ci a été publié pour la première fois en 1931, partiellement censuré par son éditeur qui le jugeait par trop indécent, et brûlé par les nazis en 1933. Mais l'inquiétude qu'il inflige à son lecteur est en rapport avec un rapprochement que l'on serait tenté de faire avec le contexte géo politique du moment sur notre vieux continent.

Quand dans les années 30 les plus lucides, ou les plus courageux, voyaient poindre la sourde menace de la montée du nazisme, et des conséquences funestes que l'on connaît, l'époque que nous vivons nous laisse quant à elle envisager quelques similitudes avec cet autre dictateur, un peu plus à l'est celui-là, et qui met l'Europe à l'épreuve de sa démocratie.

Le héros de Erich Kästner évolue dans une société qui par insouciance affichée veut en réalité d'une part se purger du souvenir de la terrible guerre passée d'à peine quelques années, mépriser la crise économique qui s'en est suivie et se voiler la face quant à la terrible menace à laquelle son pays et l'Europe entière devaient faire face.

Rééditer de nos jours dans son intégralité cet ouvrage est non seulement révélateur de l'état d'esprit de la société allemande dans les années trente mais aussi une alerte sur la fragilité de la paix. En tout temps. Avec ce titre qui a valeur d'urgence permanente, espérons encore que la démocratie parvenue au bord du gouffre ne fera pas pour une fois un grand pas en avant. L'auteur a pour ce qui le concerne voulu donner à son ouvrage un dénouement qui coupe court à toute supputation et laisse le lecteur tirer les enseignements de ce qu'humaine nature est capable de faire. La légèreté du style est parfois plus alarmante que toute gravité dans le discours.



Commenter  J’apprécie          170


critiques presse (2)
Actualitte
18 mai 2017
Il faut lire Vers l’abîme, le lire et le relire ! C’est un avertissement à tous, c’est un texte immense sur la décrépitude d’un monde qui se laisse submerger par la bêtise.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Telerama
02 mars 2016
Dans ce superbe roman, âpre et lucide, le moraliste Fabian ne peut qu'assister au naufrage collectif.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Que faisait-il dans cette ville, dans ce jeu de construction pris de folie ? (...) Le naufrage de l'Europe, il pouvait aussi bien l'attendre dans sa ville natale. Il s'était imaginé que la Terre ne continuerait à tourner que tant qu'il garderait les yeux fixés sur elle. Ce besoin ridicule d'être présent ! (...) Mais lui se retrouvait - et de son fait, en plus - derrière la clôture, à observer tout cela en spectateur et à devoir acquitter ses mensualités de désespoir.
Commenter  J’apprécie          33
"La soif de pouvoir et la cupidité sont sœurs, mais elles et moi ne sommes pas apparentés ";
Commenter  J’apprécie          161
Les optimistes sont voués au désespoir. Moi,je suis un mélancolique, il ne peut m'arriver grand chose. Je ne suis pas enclin au suicide parce que je ne ressens pas ce besoin d'activité qui en conduit d'autres à se cogner la tête contre les murs jusqu'à ce que leur crane declare forfait. J'observe et j'attends . J'attends le triomphe de l'honnêteté. A ce moment là, je me mettrais à sa disposition. Mais j'attends comme un incroyant le miracle.
Commenter  J’apprécie          20
Il ne vivait pas pour lui mème,il n'existait pas en tant qu'individu,il ne voulait rien pour lui.Et quand il s'est souvenu de lui,quand il a demandé au destin de lui accorder femme et enfant,tout s'est écroulé et l'a enseveli. Et c'était une bonne chose. Celui qui veut être là pour les autres doit rester étranger à lui mème. Il doit être comme un médecin dont la salle d'attente ne désemplit pas et il faut qu'il y ait quelqu'un dont le tour ne vienne jamais et qui ne s'en plaigne pas .Est-ce ainsi que tu aurais voulu vivre ?
Commenter  J’apprécie          10
– Et que faites-vous donc ? – Je vis, répondit Fabian. – C’est ça que vous appelez vivre ? cria le directeur. Vous trainez dans les bars et les dancings ? C’est ça que vous appelez vivre ? Mais vous n’avez aucun respect de la vie ? – Je n’en ai aucun pour ma propre vie, monsieur ! s’écria Fabian en frappant sur la table avec colère. Mais vous ne pouvez pas comprendre, cela ne vous regarde pas. Tout le monde n’a pas le mauvais goût d’allonger les secrétaires sur son bureau.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Erich Kästner (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Erich Kästner
Corinna Gepner - "Vers l'abîme" de Erich Kästner .Corinna Gepner vous présente l'ouvrage "Vers l'abîme" écrit par Erich Kästner, paru aux éditions Anne Carrière. Rentrée littéraire janvier 2016. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/kastner-erich-vers-abime-9782843377600.html Notes de Musique : Night on the Dock - Sax. Free Music Archive. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
+ Lire la suite
autres livres classés : littérature allemandeVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (235) Voir plus



Quiz Voir plus

Deux élèves ont disparu de Erich Kästner par Clémence

Où se déroule l'histoire ?

Elle se déroule en France
Elle se déroule en Allemagne
Elle se déroule en Angleterre
Elle se déroule en Autriche

10 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : Deux élèves ont disparu de Erich KästnerCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..