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EAN : 9782070124183
464 pages
Gallimard (29/01/2009)
3.41/5   253 notes
Résumé :
Philippe Labro
Les gens
"Le sage doit rechercher le point de départ de tout désordre. Où ? Tout commence par le manque d'amour." (Mo-Tzu, philosophe chinois)

Trois destins parallèles s'entrecroisent, trois vies dont le seul point commun est le manque d'amour : Maria, une jeune orpheline californienne d'une beauté rare, Caroline, une Parisienne trentenaire, enfin Marcus Marcus, célébrité de la télévision, mégalo et parano. Autour d'eux, v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,41

sur 253 notes
Quelle erreur d'avoir été infidèle à Philippe Labro, que je lisais avec assiduité depuis son Etudiant Etranger

J'ai retrouvé avec plaisir son aisance de plume et son talent de conteur. Au fil du temps, prise par d'autres envies littéraires et d'autres univers, j'avais peu à peu oublié les derniers livres édités.
Celui-ci, sorti en 2009, était dans les profondeurs de ma PAL; je m'en faisais une idée plus documentaire que romanesque. A tort, car si les personnages sont représentatifs d'une société contemporaine multiforme, ils n'en sont pas moins travaillés et crédibles. Autre atout intéressant: le regard "américain" de Labro sur la société française et la vision à la fois novatrice et critique d'un professionnel des médias.

Une jeune américaine, jeune fille au pair dans les bagages de l'ambassadeur à Paris.
Un caractériel présentateur vedette de télévision, incontournable pourfendeur en talk-show.
Une trentenaire parisienne divorcée et larguée par son amant producteur.

Trois trajectoires qui, entre France et États Unis, finissent par se percuter, dressant un portrait réaliste d'une caste sociale, en dénonçant la violence larvée, l'égocentrisme, en stigmatisant la précarité de la vie personnelle, professionnelle, amoureuse, en égratignant le parisianisme et l'omniprésence de l'"image"
.
Et les "vrais gens" dans tout cela?

Une trame romanesque parfois assez convenue, mais qui offre de belles envolées jubilatoires.
Je n'ai pas snobé mon plaisir.
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« Les gens ». Avec un vocable aussi courant et aussi générique pour titre, on se dit que ce roman nous parlera de « gens » normaux et courants, empêtrés dans leur quotidien banal. On se dit que ce roman parlera de gens comme nous, et que leurs histoires lambda seront transcendées par la plume ou l'imagination de l'auteur, qui les transformera en tranches de vies bouleversantes, amusantes ou tragiques. Eh bien non, pas du tout. le premier personnage qu'on nous présente n'a rien d'ordinaire : une toute jeune femme jolie comme un coeur, littéralement sortie du ruisseau, et qui, à force de persévérance et de coups de chance, devient la nounou indispensable dans une famille d'Américains fortunés (oui, j'oubliais de préciser : cette partie de l'histoire se déroule en Californie, ce qui n'est pas des plus courants pour un roman français). On passe ensuite à d'autres personnages, bien parisiens ceux-là, mais loin, eux aussi, d'être des Monsieur et Madame Tout-le-monde : un présentateur-vedette de talk-shows télévisés, la compagne d'un célèbre producteur de cinéma, et tout un entourage virevoltant dans la sphère à paillettes du showbiz, voire de la politique. Bref, impossible de s'identifier à ces « gens », trop parfaits ou trop hors du commun, et que l'auteur n'aide pas à rendre sympathiques, puisqu'il en fait des caricatures, dont le point commun est le manque d'amour : la star de la télé imbuvable (à cause de son enfance malheureuse), l'orpheline belle et battante (sans ça elle ne serait jamais sortie de son enfance malheureuse), les super-women parisiennes, toutes belles et pros dans leurs métiers respectifs (sans qu'on sache si c'est à cause d'une enfance malheureuse ou pas). La 4ème de couverture parle d'un « portrait captivant de nos contemporains ». Contemporains, certes, mais captivant, non, parce que ces personnages superficiels, évoluant dans un monde hypocrite où les couteaux sont en permanence tirés et à peine cachés derrière des sourires Pepsodent, ne suscitent pas l'empathie. Comment voulez-vous vous comparer à des gens dont les seules inquiétudes sont leur calvitie précoce ou le choix de leur robe pour le prochain cocktail de l'Ambassadeur, ou même à cette jeune orpheline qui barbotait dans le caniveau avant d'être propulsée en quelques mois dans l'univers douillet des Américains les plus privilégiés ?
Trop de coïncidences, trop de chance, des destins improbables qui s'emboîtent trop parfaitement, de surcroît racontés avec un ton snob emphatique truffé d'anglicismes agaçants et de réflexions existentielles plates ou creuses comme des huîtres mais sans la perle. Ce sont des vies qui ont été, sont ou deviennent des contes de fées, mais elles ne m'ont pas fait rêver.


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Ce livre est écrit de cette façon : tout d'abord, nous avons un chapitre pour chacun des trois personnages : Maria, Marcus Marcus et Caroline. Ces chapitres sont là pour nous montrer le chemin qu'on prit ces personnages mais aussi pour apprendre à les connaitre et les découvrir selon leur caractères et leurs secrets noirs.
Durant cette partie, j'ai été touchée par le personnage de Maria, cette adolescente de seize ans, orpheline qui va devenir fille au pair chez une belle famille des beaux quartiers. Elle traîne avec elle, un secret sombre que vous découvrirez bien assez vite. Ensuite, j'ai beaucoup aimé Caroline aussi, une trentenaire jetée par son petit ami car sa femme revient à la maison. Jetée dehors, elle se réfugie chez sa soeur. C'est tout aussi un personnage touchant et au vue de sa situation, il est facile de s'identifier à elle. Puis, il y a Marcus Marcus, une célébrité de la télévision que j'ai moins aimé. Égocentrique, arrogant et donc moins attachant.. au début mais petit à petit, il devient attachant aussi. Ces personnes ont un point commun : le manque d'amour. L'envie d'aimer et d'être aimé.

Comme dans la vie, certains destins peuvent se croiser. Ces gens vont se rencontrer. Comment? de quelles façons? Cela va t'il changer quelque chose dans leur vie? Il faut le lire pour le découvrir. En tout cas, moi j'ai adoré même si je suis un peu restée sur ma faim pour la fin de l'histoire. A la fin du livre, on a un petit résumé de tous les personnages de l'histoire, ce qu'ils sont devenus.. C'est intéressant mais je pense que l'auteur aurait pu mettre de façon brève les personnages secondaires et nous en apprendre un peu plus sur les principaux. Mais ce n'est pas dérangeant et en prenant l'ensemble du livre, c'est une très jolie histoire.
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Qui sont ces gens que nous croisons tous les jours ? Les travailleurs, les battants, les égoïstes, les endeuillés ? Comment réagissent-ils face aux difficultés de la vie ? Et ces trois là qui n'ont rien en commun à part le manque d'amour et la solitude. Il ne faut pas l'oublier cette solitude, elle est importante. L'auteur croque les gens, leurs vices, leurs réactions, il les filme presque avec des mots à ras du sol pour mieux nous faire comprendre, pour mieux nous faire réagir. L'univers bobo est captivant et j'ai essayé de deviner qui se cachait réellement derrière certaines personnalités décrites. Un bon moment de divertissement, une lecture agréable.
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Première rencontre avec Philippe Labro avec ce livre qui nous offre trois destins, trois récits menés en parallèle.
Le personnage qui m'a touchée est Maria, cette jeune californienne de 16 ans qui a fugué de chez ses parents adoptifs. Sa beauté ne lui attire que des ennuis et elle a développé une méfiance envers les hommes. Elle enchaîne les petits boulots, aide Rose à servir la soupe populaire à Los Angeles. Toujours sur le qui vive, elle va être celle qui semble la plus sage, la plus posée malgré son jeune âge. de la Californie à Paris, elle s'adapte avec facilité et fait tout pour ne pas se faire remarquer.
Il y a Caroline qui a quitté son mari pour un producteur de cinéma célèbre. Ce dernier se débarrasse d'elle du jour au lendemain sans préavis. Après un passage à vide, elle va commencer à s'intéresser aux autres pour ceux qu'ils sont. Et enfin, Marcus Marcus, présentateur télé, nombriliste, vaniteux, arrogant et égocentrique, rien que ça ! Un être abject adoré par des millions de téléspectateurs. La lumière attire bon nombre de phalènes aussi bon de personnes gravitent autour de lui. Mais à vouloir dominer toujours plus, à ressentir le vertige du pouvoir, on se brûle les ailes…

Comment vont il se rencontrer? Il faut lire le livre pour le savoir.

Philippe Labro nous offre un grand plongeon dans un monde bobo parisien où les gens organisent des dîners où il faut être vu, où chacun donne son avis sur tout et sur rien, l'important étant d'avoir le mot de la fin ou d'avoir marqué les esprits. Jalousies, mesquineries pour des personnes avides de scoops et de nouveautés. Superficialité, argent, domination, … un grand théâtre où le must est de parler avec un maximum de mots anglais, d'être toujours tendance, in et non out et de plaire à la cour. Un ballet de personnes ambitieuses, arrivistes, m'as-tu-vu qui par moment m'a donné le tournis.

Qui sont les gens? Eux, vous, moi ? Les gens pauvres de Los Angeles, ceux à qui l'ivresse du pouvoir a tourné la tête ? Des gens petits ou célèbres, pauvres ou riches qui cherchent le bonheur et l'amour. En apartés de la vie ces trois personnages principaux, il nous parle d'autres personnes et des évènements aux quatre coins soins de la planète comme pour rééquilibrer cette notion des gens.

L'écriture est limpide, la galerie de portraits de tous les personnages que nous offre Philippe Labro est intéressante et captivante.

Une lecture belle et plaisante sur le moment mais que je vais vite oublier...

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Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
- À la fin, ils veulent quoi les hommes? Qu'est-ce qui les fait bouger?


- Thymos. C'est pas le cul, c'est pas le blé, c'est pas le pouvoir. Tu veux savoir?C'est le thymos.
- Le quoi?
- Le thymos! N'avez pas lu Platon, jeunes gens?Avez- vous oublié ce qu'il a dit sur les trois principales composantes de l'âme humaine? Il y a la raison, le désir (éros) et il y a le thymos c'est-à-dire le besoin de reconnaissance Thymos, c'est ce qui motive le meilleur et le pire chez les hommes. À l ' origine de toutes actions, guerrières, politiques, religieuses, économiques, on retrouve le thymos. La permanente compétition qui nourrit l'histoire des hommes, les conquêtes de territoires, les conflits 'idéologies, de religions ou de races, le thymos. Reconnaissez- nous disent les Palestiniens aux Israéliens. Reconnaissez- nous disent les Israéliens aux Arabes, reconnaissez- nous bombardent les Chinois aux États-Uniens, ou alors on vous étouffe sous nos milliards de produits fabriqués n'importe comment au prix les plus bas et on empoisonne des milliards de bébés ou d'écoliers avant d'asphyxier la terre entière, après avoir à coups de barrage des Trois-Gorges annihilé l'existence de nos paysans- reconnaissez-nous, répondent les Ricains au reste du monde. Reconnaissez nos films et nos protéines, nos 90% de croyants en Dieu, nos erreurs et nos défaite, reconnaissez que nous avons thymoisé le XXe et que nous entendons le faire en cours du XXIe siècle, même si la concurrence se pointe et que nous avons mal démarré le siècle. Reconnaissez-nous, disent les ex-Soviétiques devenus russes, reconnaissez notre puissance, notre importance, l'identité de notre éternelle Russie, notre puissance courroucée, et les Tchétchènes, les Kazakhs, les Géorgiens, les Ukrainiens, les Mongols crient, de leur côté , reconnaissez-nous aussi. ..
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Mais si tu ne me reconnais pas, je te massacre, je t'explose, je t'exécute, je t'inquisitionne, je te terrorise, je t'onzeseptembrise, je te guantanamise, je te benladise, je boirai le sang qui giclera des veines éclatées de ta tête que j'aurai tranquillement tranchée, je te hututerai et tu tutsimourras. Je t'irakerai. Je te djihaderai. Je te poutinerai. Je te pentagonerai. Faut pas croire, je suis capable de tout, si tu refuses de me reconnaître.
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Il paraît que c'est un signe de folie, il paraît que c'est une preuve de sagesse - Nous nous parlons tous à nous même et ce dialogue entre le moi que nous sommes et celui que nous voudrions être permet de mieux mesurer l'étendue de notre solitude et mieux écarter les tentations de nos mensonges.
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"Si nous pouvions, ne serait-ce qu'une fois par jour, regarder clairement la douleur des autres, la petitesse de nos propres affaires prendrait la forme d'un tas de brindilles posé sur un banc de pierres grises dans un jardin d'automne."
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Les hommes sont plus prudents en matière d'adultère. Ils tergiversent, dissimulent, reculent et louvoient, temporisent. Une femme, quand elle quitte un homme pour un autre, est susceptible de rompre avec la rapidité et la dextérité du chirurgien maniant le scalpel. C'est précis, net, sans retour, tant pis pour les éclaboussures de sang qui ont tâché le champ opératoire.
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