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EAN : 9782356410245
1 pages
Audiolib (28/05/2008)
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3.68/5   603 notes
Résumé :
" C'est arrivé en douce, subrepticement, sournoisement, sans prévenir, une vraie saloperie, une lente et insidieuse pénétration.
Je suis l'esclave d'une chose indéfinissable qui est entrain de me détruire et je lui obéis sans aucune résistance......"

La dépression nerveuse: ça peut tomber sur nimporte qui, même sur un homme au sommet de la réussite.
Philippe Labro revient de l'enfer. Il le dit. Il dit surtout qu'on peut en sortir, que to... >Voir plus
Que lire après Tomber sept fois, se relever huitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (78) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 603 notes
C'est toujours très difficile de parler d'un sujet aussi sensible que la dépression, je parle de la vraie, pas d'un coup de blues. Philippe Labro nous parle dans son livre de sa plongée en enfer, de ce qu'il a ressenti, vécu, ou plutôt pas vécu durant deux années. de cette "brisure" de son corps et de son esprit. Il en parle avec des mots simples, c'est parfois poignant, dur, les médecins, les médicaments, l'incompréhension de certains, la souffrance "de cette broyeuse qui lui ronge le ventre". Mais il raconte aussi sa lente remontée à la vie, le nouveau regard qu'il a sur le monde tant il est vrai que quand on passe dans les mains de cette "broyeuse", on ne voit plus le monde de la même manière. Un livre plein d'espoir aussi.
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Pour tous ceux qui ont connu la dépression, ce livre ne peut laisser indifférent. On pourrait croire à première vue qu'il ne s'agit dans ce livre que du déballage sans pudeur des états d'âme d'un membre du microcosme parisien, d'un de ceux qui ont leur petite place bien chaude au sein de l'élite médiatique et intellectuelle de la capitale. On peut se demander pour quelle raison Philippe Labro s'effondre soudain à l'intérieur de lui-même alors qu'il vient d'accéder à la direction de la première radio de France ; que tout ceci n'a pas de raison fondée et que ce livre ne serait que prétexte et vanité d'un homme menant une vie très confortable qui se lamenterait sur son sort alors que bien d'autres vivent des situations bien plus dramatiques et désespérées que la sienne.

Cela est trompeur car il n'en est rien. C'est un homme qui met son être entièrement à nu, qui nomme les choses aussi précisément qu'il lui est possible. C'est un être humain comme vous et moi qui se confie ici. Cela transpire dans toutes les descriptions, perçantes comme des milliers d'aiguilles, des symptômes de cette maladie honteuse, cette « broyeuse », qu'est le syndrome dépressif.

La difficulté de trouver un praticien avec qui le courant passera ; les multiples échecs ; l'isolement, le dégoût de soi, la vitalité minée, sapée de toute part ; la sensation de dériver, de ne plus pouvoir se raccrocher à rien de tangible, les angoisses vertigineuses et abyssales ; le sentiment d'être indigne d'être aimé, d'être indigne de vivre, de n'être plus qu'une coquille vide, de ne plus reconnaître la figure qu'il voit dans le miroir comme étant la sienne, tout cela est décrit simplement, de façon sincère, juste et poignante.

On se traîne, on passe plus de temps au lit sans réel effet bénéfique. Mais comme on a le dégoût de tout ou plutôt goût à rien, on pense qu'on ne mérite pas d'infliger notre présence au monde. L'isolement est inévitable et fait partie du processus, si l'on peut dire.

Puis un jour, alors que rien ne le laissait présager, une tartine de confiture « a du goût ». Cela ne paraît rien à une personne bien portante. Mais pour quelqu'un qui a passé des mois voire des années dans d'épaisses et engourdissantes ténèbres, cela vaut mille soleils, mille éclats de rire, mille moments de joie condensés en un seul. C'est plus que symbolique : c'est le goût à la vie qui réapparaît.

C'est inestimable, ineffable, ça nous arrache même une larme, car pendant la dépression on est incapable de pleurer. On est à nouveau capable de ressentir, d'éprouver que l'on est vivant !

Je pense que la dépression est une métamorphose, que c'est un phénomène aussi bête que la transformation de la chenille en un papillon plein de vigueur, de malice et assoiffé de vie. le problème, c'est que notre chrysalide ne se voit pas. Notre physiologie n'apparaît pas au grand jour. On ne peut qu'observer le regard terne, le manque d'entrain, la lassitude du dépressif. On pourrait appeler ça un exil interne. Pour ma part, je l'ai ressenti comme ça.

Ceux qui traversent cette épreuve n'ont pas tous la chance d'être bien entourés et, malheureusement, trop nombreux sont ceux qui en viennent à se suicider. Il faut être particulièrement attentif à la santé de ces personnes qui ne sont alors plus elles-mêmes.

Le retour à la surface peut être plus ou moins long. Il peut parfois prendre des années. Lorsque le fond du fond de l'abîme est atteint et que le « ressort » qui permet de s'extirper de cet état lance enfin l'impulsion, c'est une ascension douce, colorée, légèrement grisante et sucrée, pleine d'un foisonnement de sensations à la fois familières et nouvelles qui s'imposent à nos sens. On ressent un élan s'élever pareil à une lame de fond qui vient crescendo ; une effervescence physique et spirituelle, comme les bulles de champagne crépitent en atteignant la surface.

Merci Philippe Labro d'avoir partagé avec nous cette expérience ô combien intime, douloureuse et salutaire. Ce livre est un message d'espoir vis-à-vis de ce syndrome qui ne doit pas être envisagé comme une simple fatalité mais comme la perspective d'un avenir meilleur, d'une renaissance.
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Avec sobriété et franchise, le romancier, journaliste, cinéaste et homme de radio Philippe Labro raconte son voyage aux enfers de la dépression. Ni complaisance ni exhibitionnisme dans cette démarche, seulement l'envie de partager cette douloureuse expérience afin d'apporter un peu d'aide à ceux qui sont dedans et d'aider à comprendre ceux qui n'y ont jamais été confrontés personnellement ou via des proches.

La dépression nerveuse, la brûlure vers le bas comme l'auteur traduit le terme anglais de nervous breakdown, est souvent mal comprise et mal perçue par l'entourage même du malade. Celui-ci s'entend dire de faire des efforts, qu'il se laisse aller ou s'écoute trop, ... Ce qui ne peut que le pousser un peu plus bas dans son gouffre personnel.

Philippe Labro s'est retrouvé asservi par cette insidieuse maladie, "une saloperie" comme il le dit si justement, alors qu'il semble au fait de la réussite : une femme et deux enfants adorables, une carrière reconnue et un poste de direction à venir à  brève échéance, des amis et connaissances dans le monde des célébrités, ... Mais ce qu'il définit comme une bétonneuse qui mouline et broie son intérieur frappe les êtres de toutes sortes et de toutes catégories sociales.

Ses mots pour dépeindre le vide, le néant de toute envie, l'indicible fatigue et la douleur constante sonnent avec une indéniable justesse. Si la dépression peut avoir des causes et des degrés différents, celles et ceux qui l'ont connue ou la connaissent se reconnaîtront aisément dans le vocable utilisé par Philippe Labro.

Mais comme l'annonce le titre, tiré d'un proverbe japonais sous forme de haïku, il y a moyen de "se relever huit". On voit à travers son expérience que c'est difficile, long et non sans trébucher dans la remontée de la pente. Antidépresseurs, anxiolytiques, psychiatre et surtout l'amour et le soutien de sa famille et de ses quelques vrais amis (c'est là qu'on les reconnaît aussi...) seront les piliers et les béquilles de son processus de guérison.

La lecture de ce récit autobiographique est, forcément, perturbante et bouleversante. Mais ce qui en ressort au final est cette incroyable capacité de résilience que l'être humain possède, à l'image de Philippe Labro, et qu'elle permet de sortir des ténèbres intérieures pour retrouver la lumière.
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Tomber sept fois, se relever huit, voilà ce petit haïku japonais qui nous en dit "des jalons".....

Que s' est-il passé dans la vie de ce journaliste, réalisateur, écrivain célèbre où on penserait aisément que rien ne peut arriver, à qui rien ne manque : célébrité, argent, amour, vie mondaine....

Comment un homme aussi brillant à l'aube d'une ultime ascencion professionnelle peut-il se voir vaciller malgré lui et tomber au sous sol ? Il n'est plus au coeur des choses à RTL, il est le choeur du problème, il est présent mais absent.

Il a quelque chose à son insu qui s' est logé en lui : un véritable alien qui le ronge, le dévore, lui fait perdre l'appétit de vivre.... la dépression.

Il bascule progressivement de la vie publique à l'anonymat de la maladie.

Dans l'horloge du temps, comme un virus informatique, cela s'est déclenché, une maladie finalement amorcée depuis longtemps qui prend aussi sa famille en otage, voilà ce long parcours douloureux que nous révèle Philippe Labro. Au cours de ma lecture, je me disais : il est parti loin, il va s' en sortir, il a écrit....

J'ai été absorbée par cette émouvante confession d'un homme à terre, qui explique comment, pourquoi sa souffrance et sa résilience : un retour sur lui même, la réalité de ses vrais et faux amis, l'affection, la fidélité des siens indéfectibles.

Un récit poignant, sobre écrit avec humilité et sans victimiste, plein d'amour où l'espoir a fini par prendre sa revanche sur le désespoir.

Rien de romancé pour cet auteur,

C'est son histoire, de se relever 8, il est retourne dans le circuit, celui de la vie !





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"Tomber sept fois, se relever huit" de Philippe Labro raconte l'histoire d'une grosse dépression nerveuse, la sienne. Et de sa guérison. C'est avec courage que cet excellent auteur (en plus bon réalisateur, présentateur sobre et élégant et grand patron de médias) abandonne toute pudeur pour raconter sa détresse. il y a du Camus (La Chute) dans cette narration. Il y a du doigté, des espoirs, des renoncements, des défaites, une victoire. A lire par ceux qui sont passés par ce qui n'est pas une maladie honteuse, par ceux qui doutent de la possibilité d'une guérison, par ceux qui connaissent quelqu'un dans la même situation, et surtout par ceux qui amalgament une déprime, une mélancolie ou des problèmes avec la maladie grave nommée dépression nerveuse. A ne pas mettre entre les mains des hypocondriaques, des paranos, et de ceux qui traversent un coup de blues. Ni à ceux qui ont envie de lire une comédie hilarante sur la plage. Livre profond s'il en est, et vous connaissez le risque de s'approcher de trop près de ce qui est profond....
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Citations et extraits (92) Voir plus Ajouter une citation
Mais faire semblant tout de même ! Par je ne sais quel réflexe d'orgueil, la peur de ne pas être à la hautuer de ce que je crois qu'on attend de moi, je vais m'accrocher à mon travail, au bureau, aux horaires et aux réunions. Je vais faire semblant d'être "opérationnel". Peut-être ai-je commis une erreur. J'aurais peut-être du tout lâcher et dire : "Voilà, je suis malade, je prends un congé, débrouilliez-vous sans moi, je vais me faire soigner". Mais d'abord, je n'avais pas encore admis et accepté que j'étais malade. Je n'arrivais d'ailleurs pas à définir la maladie. Il faut sauver la face, sauver le job aussi, peut-être ?
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Lassitude, épuisement, tout est lourd, difficile, insupportable. Seul projet, seul objectif : chercher le sommeil et s'y réfugier. Ah ! pouvoir dormir, pouvoir prolonger l'oubli de moi, mon corps, mes jours de la vie. Et espérer que le sommeil m'aidera et me réparera, que j'en ressortirai meilleur, plus en forme.
Vite, vite : du sommeil, comme on réclame de l'eau, du pain, comme un clochard quémande de l'argent !
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Dans la réalité, allons un peu de lucidité, d'humour et de réalisme : quels balbutiements, quels tâtonnements, quelles insatisfactions et quels efforts pour se remettre debout ! Mais alors, aussi, quelle vigueur cela vous a réinjectée à chaque fois, quelle dynamique et comme il est enrichissant et instructif d'analyser les raisons d'une chute et de comprendre comment et pourquoi le mouvement a repris le dessus, le moteur s' est fait à nouveau entendre. Il existe une indescriptible allégresse interieure à ressentir que votre volonté l'a emporté sur votre démon et que l'estime de soi est revenue, que vous en savez un peu plus sur vous même. Et que ce nouveau savoir constitue une force. Puisque, au-delà de l'estime de soi, vient poindre, comme une lumière pour définitivement tuer la nuit, la maitrise de soi.
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"Tu apprendras d'elle." Quel est l'héritage d'une dépression ? Qu'ai-je reçu que je n'avais pas ou que j'avais oublié ?
Un peu plus de modestie, une forte dose du sens de la relativité des choses, la conscience que ta douleur ne pèse d'aucun poids par rapport à celle de tant d'autres. Le simple recul d'un demi-millimètre sur toi-même, et tu mesures à quel point tes plaintes et souffrances n'étaient que pleurnicheries, eu égard à la misère absolue des condamnés de cette terre.
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Leurs visages et leurs expressions m'échappent, m'indifferent. Rien ne m'interesse que la douleur qui est en train de m'isoler et dresser un mur de verre entre les autres et moi.
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