La possibilité d'un enfant

Lu dans le cadre de Masse Critique

J'ai dévoré ce roman en une après-midi ! Bien que court (on voudrait toujours connaître un peu mieux certains personnages dans ces cas-là, creuser ce qui ne l'est pas), il suit sur plusieurs décennies l'histoire de deux couples : Camille et Julie & Antoine et Gabriel. Dans les années 80, et alors que le sida fait des ravages, ces quatre ami.e.s décident de se lancer dans une folle aventure : avoir et élever un enfant ensemble.

L'histoire est écrite par Camille, désormais grand-mère, tandis qu'elle raconte son lien si fort avec son petit-fils. Pour lui, elle décide de retracer l'histoire familiale, ne cachant rien de son passé : sa famille religieuse et intolérante, les années passées à refouler son homosexualité, puis la rencontre avec Julie, une évidence. Leur projet d'enfant qui est là dès le début, mais qui va demander un peu d'imagination pour être mené à son terme...

Je me suis laissé porter par cette histoire, par l'amour entre tous les personnages. de collègues, Julie et Antoine deviennent co-parents, inventant un modèle qui pourrait leur convenir, sans éviter bien sûr les disputes et les soucis de la parentalité. Quelle place pour Camille et Gabriel, qui n'ont aucun statut légal mais élèvent cette enfant ?

Le sujet est malheureusement toujours d'actualité, même si les démarches se sont "simplifiées", elles restent longues et coûteuse, en argent ou en charge mentale.

En postface, l'autrice remercie plusieurs femmes, dont l'une qui semble être sa compagne. J'avoue que j'ai été rassurée, de voir ce roman écrit par une femme concernée, tant nos histoires sont parfois appropriées par d'autres personnes.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, joyeuse mais réaliste, et le seul point que je pourrais lui reprocher c'est d'avoir été trop courte et de rester en surface à certains moments.

« La possibilité d'un enfant » prend la forme d'une longue lettre que la narratrice adresse à son petit-fils. Elle y raconte ne pas être une grand-mère « normale » selon les critères de la société, l'homosexualité dans les années 80, le sida qui fait rage et comment son projet parental a pris forme à cette époque.

Camille, la narratrice, et sa compagne Julie rêvent d'avoir un enfant. Elle le réalisent avec un couple d'amis également homosexuels, qui souhaitent avoir un rôle de parents dans l'éducation de l'enfant. Chaque couple doit trouver sa place dans ce schéma... et leur fille aussi. À cette complexité s'ajoutent les liens familiaux troublés et la difficulté de dépasser la culpabilité qu'inculque l'éducation religieuse.

Ce livre, témoignage s'étalant sur deux générations, offre un point de vue inédit, celui d'une mère, devenue grand-mère. Un roman basé sur une histoire vraie, doux et tendre, honnête malgré l'autocensure qui menace. On y ressent l'amour infini pour cette enfant, un amour qui se multiplie à la naissance de son propre fils, à qui est destiné ce livre.

Basé sur une histoire vraie, ce livre nous prouve que l'envie d'un enfant est plus forte que tout.

Ce livre nous remet face aux difficultés des personnes homosexuelles à faire face à ce qu'ils sont, à l'avouer auprès de leur famille, à affronter le regard et les remarques des autres. D'autant plus dans une époque où l'homosexualité était encore un délit.

Aujourd'hui encore, certains sujets restent tabous autour de l'homosexualité comme la parentalité. Et ce livre nous montre à quel point ce sujet était encore plus délicat dans les années 80.

Ce livre est la preuve d'un grand amour de Camille pour Julie, qui donnera naissance à Elsa qui elle-même donnerai naissance à Romain. Quelle chance d'avoir 4 grands-mères !

Un livre que j'ai pris plaisir à lire en quelques heures tellement j'ai apprécié le style et l'histoire.

Lu en une heure top chrono, ce récit contemporain revient sur des années très complexes pour les couples homosexuels. le SIDA, comme énoncé précédemment, arrive en Europe et on en sait encore très peu sur cette maladie dévastatrice. Qui plus est, l'homosexualité est encore perçue par beaucoup comme une maladie mentale, qui ne sera retirée de la fameuse liste par l'OMS qu'en 1990. Les deux couples sont donc confrontés au regard des autres, de leurs familles respectives qui n'approuvent parfois ni leur projet, ni ce qu'ils sont, et de celui des institutions qui freinent leur désir d'adoption.

L'histoire est racontée du point de vue que Camille à l'heure où elle est grand-mère. Elle revient sur ce parcours semé d'embûches qui a finalement fait plus de mal que de bien au sein de cette famille si particulière mais si désireuse d'en former une. Si aujourd'hui, les « choses sont un peu plus simples » qu'auparavant, l'ouvrage démontre que certains tabous subsistent encore. Une lecture simple mais très belle, qui éclaire le lecteur sur les moeurs dans les années 1980.
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