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Gallimard (29/05/1996)
4.43/5   7 notes
Résumé :
"Kangaroo'', 1923 ; traduction française "Kangourou", 1933.

Jack tira sa pipe de sa bouche en la brandissant quelque peu. " Dans une histoire comme celle-ci, dit-il, l'homme a besoin d'un camarade, oui, un intime à qui il puisse tout confier, avec qui il puisse être entièrement lui-même.
C'est nécessaire. (...) " Kangourou n'a jamais pu avoir d'intime. Il est aussi bizarre qu'aucun Phénix dont j'ai jamais entendu parler. Il serait impossible de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je suis tombé par hasard sur ce livre à la bibliothèque, et c'est à coup sûr un vrai coup de coeur !

L'auteur nous raconte la vie d'un couple qui tente de vivre selon sa propre conception de la vie, qui se veut libre. A la fin de la Première Guerre Mondiale, ce couple a dû fuir la Grande-Bretagne, l'Europe, et a choisi l'Australie comme terre d'accueil. Nous suivons en particulier les réflexions de Richard Lovat Somers, un poète qui souhaite vivre à l'écart de la société. Mais, malgré lui, il sera sollicité par son nouvel entourage, qui a vu en lui un homme de « savoir ». Cet entourage, Jack, William James, le chef Kangourou… espère de lui un soutien pour la construction d'une société meilleure.

Pour se resituer dans le contexte de la sortie du livre, en 1923, ni la crise de 1929, ni la seconde guerre mondiale n'ont eu lieu. Comment D.H. Lawrence a-t-il pu être aussi juste dans ces propos, aussi visionnaire ?
Il s'interroge sur les limites du capitalisme. Les courants politiques sont déjà très présents et très discutés parmi la population. Nous pouvons nous faire un avis sur les conservateurs, les bolchevistes, les travaillistes ou encore les nationalistes.

En dehors de ces grands sujets de société, l'auteur aborde le couple et propose les rôles que doivent tenir l'homme et la femme pour réussir à faire durer leur couple.

J'ai également beaucoup aimé l'image de cette Angleterre lors de la première Guerre Mondiale, c'est le premier livre qui me permet d'y accéder. Contrairement à ce que je pensais, l'Angleterre a également été touchée de près par cette guerre, la suspicion était omniprésente…

Et enfin, il s'agit d'un véritable hymne à la nature grâce à ce beau pays qu'est l'Australie. Bref, on ressent un nouvel élan à la fin de cette lecture !
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j'ai lu ce roman, il y a déjà quelques années. Je me souviens d'un homme qui cherche à refaire sa vie. Avec sa femme, il part donc dans ce pays "neuf" qu'est l'Australie au début du XXème siècle. Avec la volonté de fuir l'Europe pervertie par la société industrielle dans laquelle l'homme n'est plus qu'un rouage.
En Australie, dans les grands espaces, le protagosniste pense pouvoir retrouver son authenticité, vivre en osmose avec la nature, retrouver son animalité, sa force première. Mais si je me souviens bien, il sera vite récupéré par la nouvelle société australienne naissante.
Thème récurrent chez Lawrence, je pense au "Serpent à plumes" ou même "L'amant de lady Chatterley". Lawrence, lui-même n'a cessé de fuir l'Angleterre industrielle qu'il haïssait, voyageant souvent en Italie, et même dans l'ouest américain où il a vécu dans une communauté indienne, et allant jusqu'en Australie, toujours à la recherche de son "animalité" première, corrompue par la société.
je n'avais pas fais le lien, mais en écrivant ce commentaire, ça me fait penser à la philosophie de Rousseau.
Bon, ce n'est peut-être pas le meilleur roman de Lawrence, mais intéressant pour approfondir les thèmes lawrenciens.
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Un roman atypique dans l'oeuvre de Lawrence qui déroutera le lecteur ou la lectrice habituel.La "part belle" est faite aux considérations politiques qui travaillent ce temps d'après-guerre. de son propre questionnement... pas vraiment de réponses sinon que le salut est dans l'appel à l'intelligence de l'individu. Un chapitre " le cauchemar" retrace dans le détail les "désagréments et les vexations" de son séjours en Cornouailles pendant la guerre de 14/18.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quand un homme suit l’inspiration véritable d’une idée neuve et vivante, il est l’homme de bonne volonté que les destins conduisent. […] Mais quand l’idée est réellement morte et que l’homme persiste néanmoins à la suivre, il est alors l’homme de mauvais vouloir que les destins détruisent. […] Car l’idée, ou idéal de l’amour, le sacrifice de soi, l’humanité unie dans l’amour, la fraternité, la paix, tout cela est mort. Il n’y a pas de discussion possible. Cela est mort. Le grand idéal est mort.
[…]
Tous les hommes, au même titre, et toutes les femmes, ont admis et admettent encore la valeur extérieure de l’idéal d’Amour, d’Abnégation et d’Humanité mis dans l’amour, la fraternité et la paix. Ainsi, ils persistent dans l’idéal mort. Voyez alors comme les destins les trahissent. Dans leur service de l’idéal défunt, ils se trouvent complètement humiliés, vendus. […] Dès qu’un homme sent qu’il a été vendu, vendu dans les choses les plus profondes, quelque chose se détraque dans son mécanisme tout entier. Quelque chose se brise, dans son tissu, et le poison noir se répand dans son sang. Alors il sent un cours naturel, et devient une créature de lente, ou de prompte vengeance. Vengeance sur tout ce que représente l’ancien idéal. Vengeance sur le système tout entier. Vengeance tout uniment. Vengeance sur lui-même, par surcroît.
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Mais si. Conservateurs, bolchevistes, travaillistes, tout cela se ressemble. Ce qu’ils veulent tous, c’est s’emparer des choses et les garder dans leurs griffes, et ils sont fous de jalousie tant qu’ils ne les ont pas. Cela, c’est la politique. Tu as dit mille fois que la politique est un jeu pour les gens vulgaires qui n’ont pas en eux d’âme humaine. Mille fois tu l’as dit. Et pourtant, maintenant…
Il demeura un moment silencieux.
- Maintenant, dit-il lentement, je vois qu’il ne suffit pas de donner aux pauvres tout ce qu’on possède. Il faut qu’il n’y ait plus de pauvres qui puissent être sauvés simplement par ce qu’ils possèdent. Il faut mettre le contrôle de toutes nos ressources entre les mains d’hommes sincères, sensés, qui soient, cependant, suffisamment des hommes pour savoir que l’homme n’est pas une marchandise.
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La démocratie a presque triomphé. Il ne reste plus qu'un vrai maître, c'est le grand chef d'industrie. Et lui aussi a perdu son trône. Le travail doit porter la couronne absolue du chapeau de tous les jours.
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Placer sa confiance absolue sur un autre être humain est en soi un désastre, et, dans les deux sens, puisque chaque être humain est un navire qui doit suivre sa route, même s'il accompagne un autre navire.
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Videos de D.H. Lawrence (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de D.H. Lawrence
Lady Chatterley de Pascale Ferran : Entretien avec Michel Ciment (2006 / France Culture). Par Michel Ciment. Réalisation : Pierrette Perrono. Photographie : Pascale Ferran • Crédits : Sipa. Le 11 novembre 2006, dans son émission “Projection privée” diffusée sur France Culture, Michel Ciment recevait la réalisatrice Pascale Ferran pour s'entretenir avec elle autour de son film “Lady Chatterley” : une adaptation cinématographique d'un roman de l'écrivain britannique D. H. Lawrence. Pascale Ferran expliquait notamment les raisons pour lesquelles elle avait choisi d'adapter la deuxième version du livre, intitulée “Lady Chatterley et l'Homme des bois”. “Lady Chatterley et l'Homme des bois” (“John Thomas and Lady Jane”) est un roman du Britannique D. H. Lawrence publié en 1927. Deuxième des trois versions du roman polémique de 1928 “L'Amant de lady Chatterley”, il s'en distingue par l'absence de scènes crues et plusieurs variations, notamment à la fin. Moins connu que la version définitive, “Lady Chatterley et l'Homme des bois” a servi pour la mini-série télévisée britannique de Ken Russell diffusée en 1993, et l’adaptation cinématographique française de Pascale Ferran sortie en 2006, où jouent Marina Hands, Jean-Louis Coulloc'h et Hippolyte Girardot.
Sources : France Culture et Wikipédia
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