AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Les enquêtes du commissaire Payard... tome 7 sur 8
EAN : 9782370472137
392 pages
Editions Lajouanie (04/11/2022)
3.83/5   9 notes
Résumé :
Un fameux antiquaire aixois, féru de littérature, met Théo Payardelle au défi de retrouver un roman écrit en 1866, par Émile Gaboriau, le père du roman policier. Le commissaire, bien qu’enquêtant sur deux assassinats survenus dans le Var et dans les Bouches-du-Rhône, relève ce défi. Ses recherches sur ce roman oublié vont troubler ses investigations du moment. Du passé, personne ne peut faire table rase…
Que lire après Le roman oubliéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Connaissez-vous Émile Gaboriau ? de mon côté, difficile de déterminer avec précision le sillon qu'il a pu réellement creuser dans le champ de l'histoire romanesque.
Eh bien grâce à ce récit de Jean-Michel Lecocq vous allez découvrir sa place de père du roman policier moderne, avec son héros récurrent, l'agent de la sûreté Lecoq -tiens tiens -dont Arthur Conan Doyle himself, se serait inspiré pour son personnage de Sherlock Holmes.
L'auteur français a donc l'idée de nous proposer ici ces deux histoires parallèles en l'hommage de l'illustre romancier français du XIXème siècle.
On y retrouve le commissaire Payardelle qui profite de la douceur d'Aix en Provence pour se refaire une santé dans les bras de la charmante Diane. Son repos va vite être interrompu par une affaire de meurtres dont l'un des notables et sénateur de la région , Henri de Maisonneuve , issu de la noblesse et probable nouveau premier ministre, pourrait être impliqué. Une enquête où la découverte d'un manuscrit oublié d'Emile Gaboriau pourrait faire toute la différence et apporter de nouvelles lumières sur les investigations en cours …
Disons-le tout net : ce roman aurait mérité d'être plus court, coupant dans les redondances et certains paragraphes apathiques, pour gagner en efficacité. le récit manque cruellement de rythme, ce qui rend parfois sa lecture éreintante. Heureusement les personnages prennent le dessus ! J'ai beaucoup aimé le rôle joué par la compagne d'Emile Gaboriau, Amélie, dont on se demande si ce n'est pas elle qui porte la culotte comme la plume. Elle est sans doute l'une des seules à s'intéresser à la vie des petites mains, ces domestiques au service de leur maître, et dont l'existence ne semble se concrétiser uniquement quand elle apparaît pour répondre aux tâches qu'il lui ont été affectées par la gouvernante de maison. Moins aimé par contre le personnage de Payardelle, qui manque sérieusement de relief et de consistance.
Dommage !


Commenter  J’apprécie          210
Un roman dans le roman… puisque le début de cette intrigue porte sur la quête d'un livre « oublié » et jamais publié d'un auteur de la fin du XIX° siècle : Emile Gaboriau, décrit comme le « père du roman policier ».
Le commissaire Théo Payardelle est en arrêt forcé après une blessure à la clavicule et il « prend du bon temps » pour se ressourcer à Aix-en-Provence auprès de sa compagne Diane, propriétaire d'une galerie d'art.
C'est donc dans le milieu des Arts que Jean-Michel Lecocq nous emmène : peinture, livres anciens, …
Dans ce milieu bourgeois, tout est feutré, lisse et respire l'aisance… jusqu'au moment où un riche antiquaire, ami de Diane, est assassiné.
Quelques jours plus tôt, à Nice, un journaliste d'investigation est retrouvé mort alors qu'il enquête sur une suspicion de pots-de-vin distribués par une grosse entreprise locale pour se voir attribuer des marchés publics.
Quels rapports entre les 2 meurtres et ce roman jamais publié ? C'est la question qui va rapidement se poser au commissaire.
Deux enquêtes parallèles, aux similitudes étonnantes, vont nous être proposées à 150 années d'intervalle…
Une belle rencontre au salon de Nemours que cet auteur érudit à l'humour discret…
Un style recherché, un vocabulaire élaboré voire désuet, des phrases complexes sans emphase, des descriptions poétiques donnent à ce roman un petit air d'autrefois digne de Sir Conan Doyle dont il se décrit comme adepte d'ailleurs.
Ces aspects associés aux retours dans le passé pourraient engendrer un ensemble « poussiéreux » mais loin de là : ce policier sur fond de recherche historico-littéraire se veut résolument moderne avec des méthodes d'investigation actuelles.
« Roman policier mais pas que… » (comme spécifié par l'Editeur Lajouanie), sans débauche d'hémoglobine, où l'enquête prime sur les rebondissements.
Un bon moment de lecture malgré un petit manque de dialogues pour rendre le récit plus vivant et quelques longueurs sur des détails concernant l'architecture des lieux ou les paysages, qui prennent parfois le pas sur l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          80
vec le roman oublié, cinquième enquête du commissaire Payardelle, Jean-Michel Lecocq rend hommage à un auteur quelque peu tombé dans l'oublié, Emile Gaboriau. Cet écrivain du milieu du XIXè siècle, influencé par Edgar Allan Poe, est considéré comme le père du roman policier. Son personnage, l'enquêteur Lecoq, a influencé Conan Doyle pour la création de Sherlock Holmes, ce n'est pas rien !

Mais, à la différence de Sherlock Holmes, les enquêtes de Lecoq reposent sur des investigations plus réalistes, plus proches des progrès de la police scientifique de l'époque et ses récits se réclament du naturalisme.

Le roman à double temporalité est influencé par deux oeuvres majeures de Gaboriau : L'Affaire Lerouge (dans ma PAL) et le crime d'Orcival.. Les deux intrigues au présent et au passé se mêlent. A l'été 2019,
un journaliste et un antiquaire sont sauvagement assassinés à leur domicile, dans le sud de la France, où le commissaire Payardelle est en villégiature après sa grave blessure.

Et à l'été 1866, on suit Emile Gaboriau et sa collaboratrice et épouse lors de leur séjour dans le château comte de Maisonneuve où une servante trouve la mort.

Les évènements de 1866 ont des répercutions en 2019 car les deux crimes sont liés et pourraient aboutir à un scandale d'État car l'Elysée souhaite nommer comme premier ministre le descendant du comte de Maisonneuve.

Comme dans tout bon roman choral qui se respectent, les chapitres alternent entre 2019 et 1866, entre les nouveaux crimes et celui de 1866, entre Payardelle et Gaboriau. Les chapitres sont courts et bien rythmés, les pages défilent toutes seules sans que l'ennui nous gâte et l'intrigue policière est bien construite !

Jean-Michel Lecocq rend ici un bel hommage à celui qui a créé le roman policier et il ne fait aucun doute qu'il a fait un énorme travail de documentation pour mettre ses pas dans ceux de son illustre prédécesseur. Ce roman donne vraiment envie de découvrir les romans d'Emile Gaboriau, ce que j'espère avoir l'occasion de faire en 2023.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Lajouanie pour cette lecture !
Commenter  J’apprécie          50
Avec ce polar – et, comme l'annonce la couverture « mais pas que … » - je pénètre dans l'univers d'un nouveau policier hyper malin et de ses acolytes, dont ce livre est apparemment le cinquième épisode. C'est la référence explicite à l'oeuvre fondatrice du roman policier – à l'époque, on disait « judiciaire » - Emile Gaboriau, qui m'a tentée …

Effectivement, dès la première page, l'auteur rend hommage à cet écrivain dont s'inspirèrent Conan Doyle, Agatha Christie et Georges Simenon, et dont j'ai lu avec grand intérêt les principaux ouvrages, qu'il cite à plusieurs reprises : L'Affaire Lerouge et le crime d'Orcival.

Comme dans le scenario d'une série policière américaine, deux intrigues se mêlent à un siècle et demi de distance : à l'été 1866, le décès suspect d'une servante dans un château où séjourne le feuilletoniste et à l'été 2019, lorsqu'un journaliste d'investigation et un antiquaire aixois sont sauvagement assassinés à leur domicile, l'un à La Garde Freinet, l'autre à Aix en Provence. Justement là où le commissaire Payardelle se remet d'une blessure en compagnie de sa nouvelle maîtresse, une proche amie de la seconde victime.

Au cours d'un dîner chez ce riche collectionneur, ce dernier avait fait part au commissaire de sa passion pour l'oeuvre trop mal connue d'Emile Gaboriau et l'avait mis au défi de retrouver le manuscrit d'un roman jamais publié, écrit lors d'un séjour de l'écrivain en 1866 chez le comte de Maisonneuve. L'affaire se corse lorsque l'on apprend que l'Elysée envisage de nommer Premier ministre le descendant direct du comte, aujourd'hui sénateur classé à droite, alors qu'une campagne de presse commence à sourdre pour salir l'honneur de cette famille prestigieuse … Les deux crimes seraient donc liés et pourraient aboutir à un scandale d'Etat.

Une construction « en sandwich » des chapitres alternant entre l'ancien crime et les nouveaux, et toujours le problème récurrent des auteurs de polars : comment trouver le moyen de faire sortir le limier de son aire de juridiction. Est-il en vacances, en convalescence, en mission à l'étranger … Une autre dérive des auteurs, hélas trop fréquente : l'influence supposée des plus hautes autorités de l'Etat sur le cours d'une enquête judiciaire. On peut le comprendre dans la France de Napoléon III, mais elle est incongrue de nos jours.

Dernière remarque : j'ai peu apprécié l'abus de références littéraires comme l'utilisation de patronymes célèbres en leur temps : un jeune conseiller du Président se nomme de Villefort (Dumas), le directeur de la PJ Jouve (Zola), Victor Cousin (comme le philosophe). Mais le pseudonyme de l'auteur n'est-il pas justement un manifeste ?

L'intérêt majeur de ce livre est donc de remettre en lumière la fulgurante carrière d'Emile Gaboriau (1832 – 1873), le créateur français du roman policier, ami de Paul Féval, Ponson du Terrail, George Sand, Gustave Flaubert, Gustave Courbet, Jules François Félix Husson écrivant sous le nom de plume de Champfleury … dont on retrouve un descendant dans la double énigme contemporaine.

En conclusion, ce polar m'est apparu comme un exercice de style, parfois laborieux et, contrairement à mes habitudes, je ne pense pas remonter à l'origine de la série des enquêtes du commissaire Payardelle cette fois !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          60
Bien sûr, pour le fan que je suis devenu, il y a le plaisir de retrouver le Commissaire Theo Payardelle. Mais pour plagier les éditions Lajoinie, pas que. Ce livre a, tout à la fois, un rythme, porté par des chapitres courts, et une âme, que l'on devine forgée par un travail de recherche considérable. Aux sources du polar français, Jean-Michel Lecocq marche dans les pas d'Émile Gaboriau, et, lentement, page après page, vous êtes pris dans ses filets. du bel ouvrage. Un très beau livre servi par le remarquable cachet qu'offrent aux auteurs et aux lecteurs les éditions Lajoinie. Je vous avais prévenu, fan. Et heureux des belles heures de lecture que ce "Roman oublié" m'a offert.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Cette absence d’éclairage est de nature à plonger à nouveau Diane dans l’inquiétude. La porte principale qui donne dans la rue est fermée à clé, mais Diane en connaît une autre à laquelle on accède par une ruelle à l’arrière du magasin. C’est par là que Charles entre le matin dans sa boutique et la quitte à l’heure de la fermeture. Elle est ouverte et Théo n’a qu’à la pousser pour pénétrer dans une vaste pièce qui doit être la réserve. Elle aussi est encombrée et il faut zigzaguer entre les meubles pour atteindre la boutique. Théo retient Diane de la main pour l’empêcher d’avancer quand il aperçoit, dépassant d’un bureau, deux jambes qu’il suppose être celles de l’antiquaire.
Commenter  J’apprécie          20
Maisonneuve reçut avec un plaisir non dissimulé les compliments de Gaboriau.
– Ce vin est une merveille, lança Émile en quémandant du regard l’assentiment de sa compagne.
Mais Amélie semblait perdue dans ses pensées. Elle suivait des yeux la servante, cherchant dans cette observation une explication au teint cireux de la jeune femme, à son manque d’assurance et à son air craintif. Cette fille est souffrante et semble apeurée, se dit-elle, en sentant naître en elle, en même temps qu’une vague inquiétude, une sorte de compassion attendrie.
– Amélie ? insista Émile.
– Oui, répondit-elle, tirée de ses pensées. Votre vin est excellent…
Commenter  J’apprécie          10
Aix-en-Provence.
Théo découvre en Champfleury un hôte des plus charmants. Il paraît ravi de les recevoir et se montre expansif. Diane n’a pas exagéré. L’antiquaire est volubile et ses deux invités n’ont pas à consentir beaucoup d’efforts pour meubler la conversation si tant est que ce terme soit approprié. Il s’agit davantage d’un monologue, entrecoupé de loin en loin par l’acquiescement de l’un ou de l’autre de ses invités, au mieux par une courte réplique sur laquelle enchaîne immédiatement le maître de maison. De toute évidence, l’homme s’ennuie seul dans ce grand appartement et il assouvit un impérieux besoin de se raconter, mais aussi de conter sur la bonne société d’Aix toutes sortes d’anecdotes que Diane doit l’avoir entendu ressasser mille fois et sans véritable intérêt pour Payardelle qui, sa flûte de champagne à la main, tue le temps en dégustant à petites gorgées le Ruinart dont le jeune serveur a déjà rempli son verre à trois reprises. Il a le loisir d’observer le décor raffiné du lieu. Les tapisseries et les meubles encombrés d’objets de collection donnent à la pièce des airs de cabinet d’amateur.
Commenter  J’apprécie          00
Ces étapes avaient été les bienvenues pour atténuer la fatigue d’un voyage en train de près de vingt heures. Ils dormaient dans des hôtels où Amélie avait pris le soin, assez longtemps à l’avance, d’envoyer des télégrammes pour réserver une chambre. Des établissements de grand confort que l’aisance toute récente du couple lui permettait de s’offrir. Le succès inattendu de L’affaire Lerouge, parue sous forme de feuilleton quotidien depuis le 18 avril dans Le Soleil, avait généré de belles rentrées financières. Les ventes s’étaient très vite envolées. On avait cru un temps que cela était à mettre au compte du grand Victor Hugo dont le roman Les travailleurs de la mer avait commencé à paraître dans le même journal le même jour. Moïse Millaud, le directeur, avait dû très vite se rendre à l’évidence : l’intérêt des lecteurs avait été happé par le mystère qui entourait le meurtre de la veuve Lerouge. Il était à présent définitivement convaincu du talent de Gaboriau et, sans barguigner, il avait acheté pour une jolie somme les droits du roman suivant, celui que l’écrivain souhaitait situer en Provence.
Commenter  J’apprécie          00
Aix-en-Provence.
La convalescence de Théo Payardelle arrive à son terme. Sa clavicule s’est ressoudée et la balle qu’il a reçue dans l’épaule ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Cette mésaventure aura eu au moins un avantage : lui permettre de passer une villégiature des plus agréables dans un appartement spacieux et confortable, niché au cœur de la vieille ville d’Aix, entouré par les soins jaloux de sa compagne. Libéré de son attelle et de la douleur, Théo s’est senti redevenir un autre homme. Les deux tourtereaux s’en sont donné à cœur joie. Il en est à regretter que ces vacances forcées soient sur le point de s’achever.
Commenter  J’apprécie          00

Video de Jean-Michel Lecocq (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Michel Lecocq
Jean-Michel Lecocq invité de l'écrivain Youcef ZIREM. Berbère TV - Graffiti - vidéo Emission - Graffiti - du 16 mai 2013
autres livres classés : Provence (Aix)Voir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..