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EAN : 9782213702315
220 pages
Fayard (24/05/2017)
  Existe en édition audio
4.06/5   156 notes
Résumé :
« Nous assistons probablement, et je le souhaite de tout coeur, au passage à un stade éthique supérieur où la pensée humaniste s’émancipe de son cadre anthropocentrique pour s’étendre à tous les êtres sensibles qui peuplent la Terre. Dès lors, faire preuve d’“humanité” ne signifie plus simplement respecter les autres êtres humains, mais tout être vivant, selon son degré de sensibilité et de conscience. La vie s’est exprimée sur Terre à travers une foisonnante divers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Les livres sont des fenêtres ouvertes sur des possibles. On ne sait jamais quel temps il fera au-dehors, mais simplement que cela peut être fluctuant.

Et il y a des livres dont on connaît déjà les répercussions sur notre météo intérieure.

Le sujet de la bientraitance animale, la condition animale est sensible. Non pas qu'il ne soit pas nécessaire, mais il y a des extrêmes qui me gênent. Je pense que nous pouvons parler de tout, avoir des opinions différentes, des choix de vie différents du moment que le maître mot soit RESPECT. La réalité est telle que certains souhaitent imposer leur mode de pensée, considérant non pas qu'il faille dialoguer, mais plutôt imposer. Cela ne concerne d'ailleurs pas que le monde animal, mais cela se retrouve dans toutes les discussions possibles.

Je pense d'ailleurs que les personnes que l'on nomme "extrémistes" sont peut-être aussi parfois des personnes qui ont du mal à faire valoir leur propre opinion : il a aussi l'effet de masse et la "bien-pensance générale". Mais qu'en est-il du vivre-ensemble ?

Je digresse, mais ce livre comme tant d'autres me font voir aussi ces éléments de la vie quotidienne, alors que majoritairement, pourtant, les gens souhaitent vivre en bons termes, avec la liberté de pouvoir vivre respectueusement avec tous... La vie est pleine de "mais"...

Depuis ma première lecture, je me suis sentie évolué.

J'aime les animaux, et je rejoins Frédéric Lenoir pour bons nombres de ses réflexions. Il est sans doute moins choquant que beaucoup d'autres livres que je ne me suis pas sentie capable de lire. La souffrance animale est un sujet qui me touche.

Depuis des millénaires, les animaux sont représentés dans la vie quotidienne des gens. Tantôt en tant que divinité, "ustensile" au besoin de la vie agricole, vénération pour leur "propriété aphrodisiaque"... Leur importance dans L Histoire aux côtés de l'humain est indéniable. Mais depuis quand sommes nous devenu aussi attentif à leur condition, leur bien-être, leur façon de vivre, de grandir ?

Lorsque le monde vivait caché de la réalité, nous allions au supermarché acheter nos aliments, nos habits. Nous ne nous posions pas forcément la question de comment cela est arrivé là. C'était là, sans l'effort de la chasse, du travail du cuir.

Aujourd'hui, les prises de conscience se font avec une réalité souvent crue : les nombreuses vidéos qui son diffusées sur la maltraitance animale, pas que dans les abattoirs, nous donnent à voir une image cauchemardesque de ces mauvais traitements.

Y a-t-il une solution miracle ?
L'éducation, au sens le plus large, est cruciale.

Sans jugement, sans mettre en avant un comportement qui serait meilleur qu'un autre, je dirai que chaque acte, chaque pas aussi petit soit il, peut aider à améliorer la condition animale.

Personnellement, ma façon de "consommer" a changé en grandissant : ma façon de cuisiner, de choisir mes aliments, mes vêtements et accessoires, mes produits de soins. Cela n'est pas venu en une fois, et j'essaye de poursuivre mon chemin dans ce qui me semble le plus juste et réalisable. À mon échelle.

Frédéric Lenoir m'a embarqué tout au long du livre dans diverses réflexions. Il point justement certains de nos comportements, sans jugement hâtif, mais en étant concret et étayant d'exemples instructifs.

Il retrace le lien entre l'homme et l'animal à travers l'histoire, jalonnant ses réflexions par des citations des plus pertinentes. Une réflexion m'a beaucoup touchée : avec des milliers d'années derrière notre époque, cela fait finalement peu de temps que nous nous intéressons à la condition animale. Il reste encore du temps pour voir les choses évoluer. Soyons optimiste !

Ayant lu peu de livre sur la condition animale, je trouve celui-ci être une bonne introduction pour débuter une réflexion, s'intéresser au sujet. Pour les amoureux des animaux, beaucoup de chapitres sont connus.

Il n'est pas aisé de faire une chronique où j'ai le sentiment d'aller dans plein de directions. Je balaye devant ma porte, je ne me permettrai pas de dire que je sais, je fais ce que je peux, en accord avec mes principes et mes moyens. Mais je garde espoir de voir le monde évoluer, non pas changer. L'évolution signifie pour moi prise de conscience et de volonté de mettre en place des choses nouvelles, avec du sens.


À mon Nouche, mon ami qui me manque terriblement et a laissé un grand vide dans ma vie.

À Achylle, petit gris facétieux dont l'absence continue de me travailler.

A Lili, Hector et Persé, mes boules de câlins, qui comprennent sans un mot, et m'apportent tellement au quotidien.


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De générations en générations, nous nous transmettons l'amour et le respect des animaux. Ils sont sur nos photos de famille depuis un siècle peut être plus. Nous les nourrissons, nous les soignons, nous les pleurons quand ils meurent et
nous espèrons toujours que leur vie va s'améliorer un jour . Depuis quelques temps des livres paraissent. Celui-ci même si il raconte leur souffrance et il y a en trop, est peut être le moins choquant . Il apporte une note d'espoir .A travers les pensées de différentes personnalités depuis des siècles. Avec des chapitres clairs et précis ,tout est traité. Par conséquent j'ai envie de dire même si vous n'aimez pas vraiment les animaux lisez ce livre . Mais une chose est sûre si les animaux pouvaient parler, ils vous remercieraient Monsieur Lenoir.
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Frédéric Lenoir nous offre à nouveau ici un excellent livre. A sa sortie au printemps 2017, il venait au terme d'une série d'ouvrages sur le thème de la défense des droits des animaux, qui a décidemment été très à la mode chez les écrivains et intellectuels français dans les années 2015-2017 : Matthieu Ricard (Plaidoyer pour les animaux), Franz-Olivier Giesbert (l'animal est une personne : pour nos soeurs et frères les bêtes), et ou encore, comme signataires d'un manifeste pour les animaux, Onfray, Cyrulnik, Fontenay, Vincent et d'autres …De ce fait, sa principale qualité n'est pas l'originalité. Il ne déflore pas un sujet dont on commence à bien cerner les contours.
Cependant, les qualités habituelles de l'auteur font mouche : sens de la synthèse, clarté et simplicité du propos, exemples concrets illustrant son raisonnement et tirés de sa propre expérience de vie…On sent aussi une grande sincérité chez cet homme, qui manifestement ne fait pas semblant d'aimer les animaux (il en a quelques-uns à la maison, et depuis longtemps). Son discours est d'autant plus persuasif qu'il est équilibré, ne soutenant pas des positions extrémistes.
Surtout, il appuie son discours sur les positions de grands intellectuels français et internationaux de toutes époques. L'ouvrage est ainsi jalonné de quelques pleines pages de citations de plusieurs d'entre eux.
Lenoir remonte à l'origine de l'humanité pour retracer l'histoire de ses relations avec les animaux, au départ ses congénères. L'apparition d'un langage singulier, élaboré, a fait se démarquer Sapiens. le rapport d'homo sapiens aux animaux a commencé à se gâter quand l'homme a commencé, à avoir une conscience mystique, qu'il s'est mis à faire des offrandes au ciel. Domestication, puis exploitation, n'ont pas tardé à se mettre en place pour ne cesser de s'aggraver avec le carnage de l'élevage industriel. Certes, des voix s'élèvent très tôt pour mettre en garde l'homme contre la cruauté animale, qui est aussi vecteur de cruauté envers l'homme (Ovide, Plutarque), relativiser la distance qui sépare l'homme de l'animal (Montaigne), admettre une sensibilité chez l'animal (Voltaire, Rousseau, Michelet), prôner une compassion comme haute valeur morale (Schopenhauer). Mais Descartes va faire énormément de mal, faisant de l'animal une machine sans la moindre capacité à souffrir. Il sera relayé par Kant, ou AIain par exemple.
C'est seulement dans un mouvement beaucoup plus récent que l'animal commence à être considéré comme un être sensible, et que se développeront des revendications sur ses droits. le pionnier est sans doute le philosophe australien Peter Singer (Libération animale), en France, Elisabeth de Fontenay (Le silence des bêtes : la philosophie à l'épreuve de l'animalité) qui proposent les écrits les plus charpentés et respectés. Plus récemment encore, on voit fleurir un mouvement plus radical qui pose la question du bien-fondé d'une nourriture humaine carnivore (Jonathan Safran Foer : faut-il manger les animaux ?), poussé à l'extrême par des militants d'association de type L214 et toute la question de l'anti-spécisme, qui fait de l'animal l'égal de l'homme. Lenoir n'adhère pas, préférant s'en tenir à une singularité humaine qui intègre une bienveillante envers l'animal. Il démontre qu'on ne peut pas défendre le spécisme qui conduirait à la disparition même des animaux de compagnie traditionnels, qui ne souffrent pas de l'être, et qui sont des êtres sensibles, intelligents et même capables de compassion. le spécisme ferait aussi d'un insecte l'égal d'un chien, alors qu'il n'a manifestement pas les mêmes capacités cognitives. Soyons raisonnables et réalistes !
Un livre convaincant pour les qualités énoncées plus haut. Frédéric Lenoir a le don et l'élégance de se mettre à la hauteur de son lecteur, pas forcément décrypteur d'écrits philosophiques, pour le hisser sans effort vers la crème de la pensée de ses confrères passés et actuels, toujours avec respect, mesure et bienveillance. Il sait mettre leurs discours philosophiques en valeur, à la portée de tous, et les relient pour en faire son canevas, sur lequel il tisse son propre discours fluide, cohérent, limpide.
Du coup, si l'on ne doit lire qu'un seul ouvrage parmi ceux cités sur le sujet, c'est peut-être bien celui qu'il faut retenir, pour la synthèse et la conviction dans la modération du propos.
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Dans mon profil, j'écris qu'un livre doit être comme un coup que l'on reçoit. Cet essai de Frédéric Lenoir est un de ceux-là. En reprenant l'histoire de l'évolution et en s'appuyant sur plusieurs philosophes, il nous conte notre histoire, celle de notre espèce en la complétant par celles des différentes espèces qui nous ont accompagnés durant notre évolution. Comment nous en avons domestiqués certains, comment nous en avons éradiqués d'autres. Et les sociétés humaines se complexifiant, comment, après Descartes qui comparait les animaux à des choses, la révolution industrielle et la montée du capitalisme, ces animaux ont de plus en plus été réifiés pour satisfaire nos besoins, sans se préoccuper des leurs. Comment nous en sommes venus à leur infliger d'innombrables souffrances pour payer moins cher notre tranche de jambon ou notre steak. En se posant la question de l'antispécisme, il termine par l'évolution du droit, notamment en France, qui les considèrent maintenant comme des êtres sensibles et non plus des choses, mais beaucoup de chemin reste à faire pour les respecter complètement. Sans angélisme mais en se déclarant résolument leur protecteur à travers différents associations, son propos est comme toujours très clair tout en étant une excellente synthèse. C'est un livre complet qui s'appuie sur d'autres ouvrages, notamment ceux de Boris Cyrulnik ou Frans de Waal.
Je suis moi-même devenu végétarien en quelques années. Je le dois à l'association L214 et ses images choc. Il m'est impossible maintenant de manger du boeuf ou du poulet. Très rarement du porc lorsque je ne peux pas faire autrement. Malheureusement, je ne parviens pas encore à me passer de poisson ou de fruits de mer. Ça viendra peut-être un jour. En adoptant ce comportement, je me désolidarise de cette folie humaine, qui accepte la torture chez les animaux comme en d'autres temps, elle était commise, l'est parfois encore, sur des humains. C'est un acte, engagé, politique, éthique.
Cette lettre ouverte aux animaux s'adresse également aux humains qui veulent réfléchir sur la question. Elle fait écho au livre de Pascal Picq « De Darwin à Lévi-Strauss, l'homme et la diversité en danger ». que je viens de lire juste avant.
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La Lettre ouverte aux animaux (et à ceux qui les aiment) de Frédéric Lenoir est bien évidemment destinée aux humains, même si parfois l'auteur s'adresse directement aux animaux, comme dans son texte d'ouverture notamment.

Ce petit livre de moins de 200 pages nous invite à réfléchir sur la place donnée à l'animal dans nos sociétés (principalement occidentales) à travers les âges, puisque Frédéric Lenoir remonte aux Grecs et aux Romains, en passant par le Moyen Age et la Renaissance.

Parsemé de citations d'auteurs divers - d'Ovide à l'actuel pape François, en passant par Montaigne, Voltaire, Zola ou Shantideva - l'ouvrage de Frédéric Lenoir explore nos sentiments et nos comportements vis à vis des animaux - tant les animaux de compagnie que les animaux sauvages et les animaux d'élevage - dans une construction graduée débutant avant même la domestication jusqu'aux débats actuels sur le spécisme et la protection des animaux.

Il interroge les ressemblances et dissemblances entre humains et animaux, avant de souligner qu'il s'agit d'un combat pour tous et nous donner enfin quelques pistes pour agir.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
17 juillet 2017
Sans prôner le végétarisme à outrance, cet ouvrage a le mérite de nous encourager à une plus grande conscience de la nature dans toutes ses multiples créations et facettes.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Le fait que vous ne parliez pas le même langage que nous autres humains nous rend très difficile l’accès à votre monde intérieur, cognitif, affectif. […] Pour essayer de vaincre cet obstacle, certains chercheurs ont eu l’idée de vous apprendre le langage des signes. Les résultats ont été stupéfiants. […] L’éthologue Francine Patterson évoque le cas d’un jeune gorille orphelin ramené d’Afrique à qui elle a appris le langage des signes. Un jour où il semblait particulièrement triste, elle lui en demanda la raison. Il répondit par les signes signifiant : « mère tuée », « forêt » et « chasseurs ». En trois signes, il venait de raconter son histoire.
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Montaigne souligne un point essentiel : on a toujours tenté de comprendre les animaux à partir de notre propre logique et notre propre manière de penser. Or, pour vous comprendre, il faudrait essayer de se mettre dans votre tête et d’épouser votre mode de pensée. Ce n’est que depuis très peu de temps – quelques décennies – que l’on s’intéresse enfin un peu à votre point de vue. L’éthologie, l’étude du comportement des animaux – homme compris –, est une science récente, qui a complètement changé le regard que nous portons sur vous, comme le rappelle Boris Cyrulnik : « Les chercheurs s’intéressent de plus en plus au point de vue de l’animal, et cela va nous permettre d’ouvrir des portes à de nouvelles explorations, […] » C’est là un point capital : si les observateurs ont longtemps été déçus par les réponses apportées par les animaux aux tests qu’ils leur faisaient subir, pour évaluer leur intelligence par exemple, c’est tout simplement que ces tests étaient construits selon notre mode de pensée et pas selon le leur. […] Comme l’avait fort bien fait remarquer l’un des pionniers de la physique quantique, Werner Heisenberg, le père du principe d’incertitude : « Ce que nous observons ce n’est pas la Nature en soi, mais la nature exposée à notre méthode d’investigation. »   
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Comme l’avait constaté Mark Twain : « L’homme est le seul animal qui rougisse ; c’est d’ailleurs le seul animal qui ait à rougir de quelque chose. »
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La thèse, répandue depuis des millénaires, de l'infériorité de l'animal par rapport à l'être humain est née des discours religieux qui, pour des raisons théologiques, entendaient tracer une infranchissable différence entre vous et nous. Puis l'idéologie scientiste moderne a pris le relais afin de pouvoir vous utiliser comme matériau de laboratoire. Vint ensuite l'idéologie consumériste contemporaine, qui poursuivit dans la voie du différentialisme afin de promouvoir la consommation massive de chair animale. Bref, en vous réduisant, en vous dénigrant, puis en vous chosifiant, nous nous sommes octroyé en bonne conscience le droit de vous exploiter et de vous tuer.
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L'élevage est une des principales causes du réchauffement climatique, devant le secteur des transports. Une personne végétarienne contribue davantage à lutter contre le dérèglement du climat qu'un individu qui fait le choix de ne plus utiliser sa voiture. Les deux tiers des terres disponibles pour la culture sont utilisées comme pâturages ou pour produire des aliments destinés aux animaux d'élevage, alors qu'on manque encore cruellement de terres disponibles pour nourrir tous les humains. En 1985, lors de la grande famine en Éthiopie, le pays exportait des millions de tonnes de céréales destinées au bétail anglais. L'équation est simple : pour produire une kilo de viande, il faut la même surface que pour cultiver 200 kilos de tomates ou 160 kilos de pommes de terre. Un hectare de terre peut nourrir 2 personnes carnivores ou 50 personnes végétariennes.
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Vidéo de Frédéric Lenoir
Extrait du livre audio « L'Odyssée du sacré » de Frédéric Lenoir lu par Mathieu Buscatto. Parution numérique le 17 janvier 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/lodyssee-du-sacre-la-grande-histoire-des-croyances-et-des-spiritualites-des-origines-nos/
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