Je n'ai pas été très emballée par ce roman.
Christophe Léon aime bien les flash-back.
Trop.
Non seulement, il alterne entre présent et passé à chaque chapitre mais il rajoute une alternance entre temps de la narration et flash-back dans les chapitres du présent. Le procédé finit par être lassant car trop systématique et, surtout, je sais que, pour de faibles lecteurs, c'est trop déroutant. Alors je sais qu'on ne peut pas toujours écrire pour les plus faibles lecteurs mais, même pour des bons lecteurs, ça ne paraît pas toujours pertinent quand c'est trop systématique.
Christophe Léon aime bien les fins ouvertes, aussi.
Trop.
Dans tout ce que j'ai lu de lui, je n'ai pas encore trouvé une seule vraie fin. Ses histoires s'arrêtent brutalement, laissant le lecteur tout con. Ça peut être un choix stylistique mais, à la longue, ça devient lassant. Pour "La vie est belle", ça peut peut-être se justifier mais ça m'a surtout fait penser : tout ça pour en arriver là ???
Par ailleurs, je n'ai pas été très convaincue par les personnages. Certains sont franchement caricaturaux : VQR, Odile, Muller. Même ceux qui ne sont pas caricaturaux ont souvent des réactions qui sonnent faux.
Enfin, de mon point de vue, le sujet aurait pu être traité différemment, d'une manière plus poignante. Cette histoire de vengeance froide et calculée paraît assez peu vraisemblable et je crois qu'elle n'était pas forcément nécessaire. Il y a, dans ce roman, des choses intéressantes qui auraient méritées d'être plus développées, par exemple le sentiment égoïste de l'ado qui se sent délaissé parce que l'attention se focalise sur la maladie de son père. Je crois qu'il y avait moyen de faire quelque chose de plus touchant en se mettant au plus près du héros et en expliquant son cheminement : de l'incompréhension face à la situation de son père, à la douleur de la perte, à la colère...
Mais ce n'est qu'un avis très personnel et, au vu des autres critiques, je me sens un peu seule sur ce coup-là :-). A voir si mes élèves accrochent.
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Ce roman fort, à la fin ouverte, dénonce un monde de profit tout en saisissant aussi l’intime d’un homme condamné et d’un fils écorché. Pour bons lecteurs.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Il s'est levé. Nous nous sommes regardés. Il a pris une enveloppe et me l'a montrée, puis il l'a reposée sur la table de travail. Il n'avait pas encore allumé son ordinateur, ce qui m'a paru bizarre, parce que c'était la première chose qu'il faisait en arrivant le matin. Il s'est dirigé vers la fenêtre et l'a ouverte.
Elle sort aussitôt en refermant derrière elle.
Je mets un moment à encaisser la nouvelle et à envisager que dans moins de vingt-quatre heures VQR pâturera dans mon pré.
Demain n'est pas un autre jour-c'est la fin du monde.
Presque une année qu'il partageait son bureau avec cette femme. Les rapports entre eux n'étaient pas simples, mais il avait fini par admettre qu'elle ne faisait que reproduire un comportement collectif et moutonnier. Florence, c'était son prénom, ne cherchait qu'à se protéger, hurlant avec les loups. Delacroix n'était pas en cause, mais seulement son statut de paria.
Elle se fout de moi ou bien elle me teste. Comment une fille de quinze ans peut-elle collectionner des timbres et en parler librement à un garçon sans craindre de passer pour une demeurée? Si à mon âge je me trimbalais avec la panoplie complète des vignette Panini des joueurs de foot de seconde division, je n'irais pas le crier sur les toits.
Je ne sais pas vraiment ce que ma fille trouve à un paumé comme toi. Même tes habits sentent le raté endimanché. Tu n'es pas différent de ton père, c'est une évidence. Alors mets-toi dans la tête que s'il s'est jeté par le fenêtre c'est qu'il ne valait plus rien et qu'il le savait. C'est le geste d'un lâche...
Rencontre avec Christophe Léon autour de "Silence, on irradie !"