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Laure Buisson (Autre)
EAN : 9782258197091
304 pages
Presses de la Cité (20/10/2022)
3.35/5   34 notes
Résumé :
Étretat, ses falaises, ses lecteurs d’Arsène Lupin, sa mer aux couleurs du temps et ses couples romantiques enlacés sous la bruine. Attention à ne pas vous approcher trop près du bord, ce thriller glaçant risque de vous donner le vertige.
Derrière la carte postale de la petite station balnéaire, belle endormie de la Côte d’Albâtre réveillée chaque week-end par des nuées de touristes, se cache un monde de passions, de secrets et de dangers. Car le Mal rôde, s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 34 notes
J'aime Etretat depuis toujours et mes critiques sur les livres l'abordant sont, dois-je l'avouer, forcément subjectives, mais le roman de Joseph Macé-Scaron est un vrai régal car il explore les moindres ruelles, y compris le Chemin des Haules, cher à Pierre Varres, les moindres anfractuosités de la falaise bleue, immortalisée par Michel Hérubel, et les secrets de L'aiguille Creuse, à l'instar d'Arsène Lupin.

Le romancier narre l'histoire de la cité balnéaire, fréquentée depuis 150 ans par Monet, Courbet, Boudin, Degas, Flaubert, Hugo, Maupassant, le Président René Coty (arrière grand-père de Benoit Duteurtre) Jérôme Lindon et André Gide qui y épousa Madeleine le 7 octobre 1895 au temple protestant.

Comme Michel Bussi, dans « N'oublier jamais », il sait que la loi de gravitation universelle n'est pas la seule explication aux deux chutes mensuelles de la falaise, et que l'imprudence des uns, les tendances suicidaires des autres, emplissent la morgue et les archives policières. Mais certains « suicides » sont ils réellement volontaires ?

Successeur de Maurice Leblanc, piqué par une araignée venimeuse échappée de chez Fred Vargas, Joseph Macé-Scaron enquête sur la vague de morts violentes qui submerge la côte d'Albâtre depuis 20 ans. Gendarmes, policiers, aidés par deux chartistes, dénouent le fil d'une intrigue haletante et touristique. C'est diabolique, horrible (notamment pour les aranéologues), pimenté d'ironie, de chance, de trotskisme et de beaucoup de culture. Les esprits tatillons sourcilleront devant certaines libertés procédurières et juridiques mais je doute qu'un avocat puisse s'en servir pour blanchir les suspects et d'ailleurs la responsable de l'enquête conclut « depuis quand chaque question doit avoir une réponse ? »

Un polar que je recommande vivement, sauf pour les arachnophobes allergiques aux terrariums pleins de mygales et tarentules

PS : N'oublier jamais
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Il m'arrive parfois de penser - en remontant avec peine le fairway en raidillon du trou n°10 du golf d'Étretat qui borde la falaise d'Aval et sa célèbre aiguille – que les milliers de promeneurs qui se pressent chaque année sur son chemin étroit auraient un sourire moins bien accroché s'ils savaient que le lieu est malheureusement devenu un spot normand incontournable des candidats au suicide.

C'est glaçant, certes ; mais c'est un fait : avec une vingtaine de morts chaque année, c'est un sordide record pour un lieu qui a tant inspiré Monet ou Boudin, Offenbach ou Massenet, Maupassant ou Leblanc. Sans oublier Joseph Macé-Scaron, qui s'appuie sur ce côté sombre pour fournir la trame de son nouveau livre, La Falaise aux suicidés.

Parce que derrière ces suicides en série, il semble bien que la réalité soit encore plus horrible : des cris nocturnes réguliers sur la falaise, une famille locale aux occupations douteuses, une notable parisienne aux locataires étranges et des lettres d'adieux manifestement falsifiées… le vent tourne mauvais sur la côte d'Albâtre !

Mettant en scène un duo d'enquêteurs original (Guillaume l'officier de gendarmerie local et Paule, chartiste et amie d'enfance revenue sur ses terres normandes), Joseph Macé-Scaron nous embarque dans une trame polardesque rythmée et avec juste ce qu'il faut d'artifices opportuns pour rester crédible. Bref ça fonctionne, et sans temps mort pendant 300 pages.

Mais, conformément aux codes de la collection Terres Sombres qui l'accueille, La Falaise des suicidés fait surtout la part belle à Étretat : par la grande histoire de cette station balnéaire mondialement connue dont Alphonse Karr lança la renommée ; et par la petite histoire, plus personnelle et familiale que l'auteur entretient avec ce lieu sans égal.

Et c'est là que le livre prend une dimension souvent touchante, quand les souvenirs viennent abonder la trame romanesque mieux que ne l'auraient fait des mois de recherches bibliographiques. Lire La Falaise des suicidés, c'est aussi se promener en terre cauchoise dans les pas d'un amoureux du coin.

Passionné des lieux et de leur part de mystère : « N'avez-vous toujours pas compris ce qui se joue sur ces terres ? Pensez-vous que c'est un hasard ces légendes accumulées de jeunes vierges torturées, de têtes coupées, de fantômes de marins hantant les rues, cette autre Aiguille creuse à un kilomètre de là, cet autre lui-même que Maupassant croise au bout de la digue, cette église qui se construit à l'écart et non au centre du village ? ».

Passionné de ses habitants et de ses habitantes : « Dans ce pays, les épouses peuvent tenir une ferme et une famille, prendre la mer et les armes s'il le faut » à l'image « des femmes vikings mythiques, aussi têtues, aussi volontaires qu'un homme et toujours prêtes à partir au combat ».

Une lecture addictive pour qui aime le polar et Étretat, à écouter bien sûr avec une ballade de Pete Doherty en fond sonore. Une lecture parsemée de petits clins d'oeil amusants pour qui sait les décoder, à l'image de « la jeune parlementaire nouvellement élue Alma Vidal » ou de références aux classiques du genre « Bon Dieu, mais c'est bien sûr ! ».

Et lors de votre prochain passage à Étretat, restez vigilants. Conseil de cauchois.
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Joseph Macé-Scaron, nous propose ici un polar qui en forme de pastiche, dont il est aisé de retrouver la source ! Hormis le fait que l'intrigue se déroule à Étretat, il suffit de jeter un oeil attentif sur le nom du personnage principal pour que le doute évolue en certitude. La construction elle- même, avec ses rebondissements, les personnages habiles à se grimer, tout cela évoque l'univers de Maurice Leblanc. Mais l'intrigue elle-même est contemporaine, comme en témoignent les évocations des bouleversements liés au climat, ou l‘intervention du GIGN.

On s'amuse de la rivalité gendarmerie-police, on sourit devant les facéties des membres de l'équipe de gendarmes, on s'amuse de l'intrigue amoureuse potentielle. On frissonne aussi pour peu que l'on soit arachnophobe !

Lu sans déplaisir, avec un intérêt suscité par l'intrigue, alambiquée comme le savent être les lupinades classiques, et on apprécie le cadre, la beauté du site, malgré l'afflux énorme du tourisme, depuis qu'une série récente a remis au goût du jour les célèbres falaises.


Beaucoup d'humour, dans les échanges et même dans des remarques pleines d'autodérision :

"Paule s'appliquait à n'oublier aucun fait, aucun acteur, car s'il y avait bien une chose dont elle avait horreur dans les romans policiers qu'elle avait lus, c'était le sentiment qui la traversait parfois que la pelote de l'intrigue était encore plus emmêlée après l'explication finale."

304 pages Presses de la cité 20 octobre 2022
#LaFalaiseauxsuicidés #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Étretat, week-end du 11 novembre, vent, pluie, brume; Paule Nirsen, née à Étretat, où elle a passé son enfance revient avec l'intention de se suicider. Mais elle prend peur quand elle voit trois silhouettes sur la falaise et entend un cri terrible de femme. le lendemain, la presse annonce la découverte d'un corps; persuadée que ce n'est pas un suicide mais un meurtre, elle s'adresse à la gendarmerie où elle retrouve un copain d'enfance, Guillaume, en la personne du capitaine. Il semble bien que Paule ait eu raison d'autant que d'autres corps chutent de la falaise, que Paule est menacée, agressée et a failli mourir noyée. Pourquoi les araignées sont-elles si présentes, autour de qui tissent-elles leur toile?
Si vous avez peur de ces petites et parfois très grosses bestioles, assez peu sympathiques au premier abord et même au deuxième, passez votre chemin; en effet, les araignées sont au centre de ce thriller, que ce soit pour menacer, pour tuer, pour paralyser avec leur venin, objets d'un trafic lucratif d'espèces rares, comme tatouages et pire encore.
Ce polar est addictif; au fur et à mesure, l'angoisse devient palpable; en effet, il semblerait que ce meurtre déguisé en suicide soit loin d'être le premier. L'auteur distille habilement les informations pour que le suspense ne fasse que croître jusqu'au final inattendu.
Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce thriller réussi, c'est le ton; en effet, le texte est empreint d'ironie, d'humour pince sans-rire ("expert en expertologie", "on pouvait faire probablement plus moche, mais cela aurait relevé du pur génie!") qui rend la lecture particulièrement distrayante en plus d'être addictive. L'atmosphère, créée par l'auteur, participe également au plaisir de lecture avec cette brume qui déforme les sensations, cette mer déchaînée que rien ne peut arrêter, ce vent contre lequel il faut lutter âprement pour avancer.
Bref, un thriller comme je les aime. Auteur à suivre dans sa veine policière.
#LaFalaiseauxsuicidés #NetGalleyFrance

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Un flop pour moi.
L'auteur a dû beaucoup s'amuser
à concocter cette comédie policière.
C'est léger, léger mais, ça m'a plombée..
Il convoque tous les poncifs du genre.
Nous offre un guide touristique détaillé
en diable d'Etretat et ses environs.
Aucune référence culturelle ne sera oubliée.
Aucun ragot de l'actualité ne vous sera épargné.
Ce qui devrait être divertissant...ne l'est pas.
Faire fi des invraisemblances est un parti pris
qu'il faudrait accepter tout de go.
Moi, j'aime les drames!
Toutes ces extrapolations qui tutoient l'extravagance
ne sont malheureusement pas en option.
Pas pour moi, cette comédie qui pourrait
si elle l'osait être chantée et dansée
Tant qu'on y est!...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Le ciel avait la couleur d'une couette gris souris. S'il y a bien quatre saisons à Etretat, trois d'entre elles ont en commun d'être une variation de l'automne. Qu'il fasse beau ou que le temps vire à l'orage, la même petite pluie fine s'invite en décembre et en août. Il devait exister entre celle-ci et la vallée un pacte multiséculaire. Le crachin avait même fini par mouiller le soleil.

En marchant, Paule se souvint que c'était cette compagnie qui lui avait donné le goût de se plonger dans les livres. Que faire à Ètretat quand il pleut ? S'inscrire à la bibliothèque municipale et lire. Comme beaucoup d'ouvrages étaient des dons, elle avait pu parcourir des univers multiples et dévorer aussi bien Chrétien de Troyes que Léon Bloy, Roald Dahl que Benoît Duteurtre.
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Avant de sortir, Guillaume souhaita bon courage à la jeune femme, qui avait encore trois autopsies à mener à bien. Elle esquissa un sourire de politesse.

— Oh mais je ne me plains pas, lui dit-elle. Je fais ici ce qui me plaît sans me compliquer la vie. Quand j’ai commencé la médecine, j’avais toujours la hantise une fois docteur de ne pas faire le bon diagnostic et de provoquer des séquelles graves et même la mort d'un de mes patients. Ici au moins, tout est déjà joué, non ?

Guillaume ne voulut pas répliquer que c'était dans cette morgue qu'un prisonnier donné pour mort par deux médecins légistes après une tentative de suicide s'était réveillé en hurlant au moment précis où on commençait à lui ouvrir le ventre et à lui rabattre la peau sur un côté. Il se contenta de suivre docilement le directeur de la morgue, qui alla s’asseoir à son bureau.
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Le repas était inspiré d'un souper de carême de la reine d'Espagne Isabelle II, qui avait vécu en exil à Étretat : Cappuccino de homard au parfum d'agrumes, Vol-au-vent d’huîtres d'Isigny, Bouchées de sole aux pointes d'asperge, Beignets de fraises venues... d'Espagne. Le tout arrosé d'un condrieu 1978.

(…)

On parla de golf, des personnalités qui séjournaient à Etretat, de Vincent Lindon, de Peter Doherty, tout en parvenant à ne pas évoquer le double assassinat, ce qui relevait de l'exploit. On parla même andouillette. La commandante vanta celle d'Arras et Adelbert célébra celle faite avec du canard. Paule cria à l'hérésie. Elle était normande et, pour elle, il était évident que l’andouillette ne pouvait être servie qu’avec sa belle et si riche crème jaune. Pour la taquiner, Adelbert ne put s’empêcher de rappeler la phrase d'Edouard Herriot :
— « L’andouillette, c'est comme la politique, ça doit sentir un peu la merde, mais pas trop »...
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Guillaume s'approcha d'eux en se raclant la gorge.

— Je suis désolé d'interrompre votre échange. Puis-je vous rappeler que nous allons dans moins de deux heures à la rencontre de dangereux criminels ?

Puis-je vous rappeler, cher capitaine, qu'à une heure de monter sur l’échafaud mon auguste ancêtre, François du Plessis de Cernin, avait une controverse avec le marquis de Rouget sur la pureté apollinienne dans l'œuvre du sculpteur Phidias ?

Guillaume fut sur le point de le prendre par les épaules et de le secouer mais ce n'était pas le moment de l'effrayer. Il est toujours dangereux de réveiller un somnambule. Adelbert citait son ancêtre guillotine ? Après tout, il avait trouvé dans cet exemple un refuge et cela eût été imprudent de chercher à l’en faire émerger.
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— Qu'est-ce qu'on s'en fout que Tartemuche ou Tartemolle ait vécu ici quand on continue à avoir les deux pieds dans la merde ? Qui écope quand la mer passe par-dessus les digues ? Nous. Qui écope aussi quand des flots de touristes occupent nos rues et repartent en laissant des tonnes de déchets plasdques ? Encore nous. Qui est esclave de ces écrivains à deux balles, de ces golfeurs snobs comme des pots de chambre et de ces films ou de ces séries françaises ridicules qui paralysent la vie des salariés locaux pour deux pauvres plans sur les falaises ? Toujours nous.
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Videos de Joseph Macé-Scaron (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joseph Macé-Scaron
8 février 2013 :
À propos de Retour parmi les hommes «La beauté de Vincent, c'est de guetter les catastrophes, de voir le bonheur comme une erreur passagère. En cela, il fait partie des grands personnages de la littérature contemporaine, capables d'alimenter encore quelques suites... Un grand Besson !» Clara Dupont-Monod, Marianne La Trahison de Thomas Spencer «L'analyse est menée finement, la jalousie, les souffrances indiquées avec tact. le talent de Philippe Besson, la manière douce et tendre qui lui attire de plus en plus de lecteurs, consiste à ne jamais élever la voix, à montrer que les mouvements du coeur forment l'essentiel d'une vie humaine.» Dominique Fernandez, le Nouvel Observateur Un homme accidentel «Philippe Besson vient de réussir un roman intense et fulgurant.» François Busnel, L'Express L'Arrière-Saison «L'Arrière-Saison a la beauté mélancolique d'une sonate d'automne.» Michèle Gazier, Télérama Une villa en Italie, le soleil trop fort, des ferries qui font la traversée vers les îles, une romancière qui peine à finir un livre, un jeune officier de l'Académie navale, un accident de voiture à des centaines de kilomètres, l'enchaînement des circonstances, la réalité qui rejoint la fiction, la fin d'un amour, le commencement d'un autre peut-être. Dans ce roman plus personnel qu'il n'y paraît, l'auteur de L'Arrière-Saison dresse le portrait d'une femme puissante et de deux hommes fragiles, en proie à des hésitations sentimentales. À propos de son dernier roman Une bonne raison de se tuer «Tout l'art de Besson est là, dans l'introspection des âmes, le déphasage entre l'intime et le public, la marche inexorable du temps.» Marianne Payot, L'Express «Philippe Besson explore l'envers du rêve américain dans un de ses plus forts romans.» Pierre Vavasseur, le Parisien «Portée par un style implacable, dépouillé de tout apitoiement et de tout pathos, l'intrigue a des airs de tragédie grecque, où chacun est en marche vers son destin sans que rien ne puisse l'arrêter. On est touchés en plein coeur.» Valérie Gans, Figaro Madame «Philippe Besson explore la part intime des êtres et traque leur moindre secret. Il gagne encore son pari.» Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo «Si juste et terrible. Quel magnifique portrait de femme et de nous aussi !» Joseph Macé-Scaron, le Magazine littéraire «Un livre qu'on lit d'une traite... C'est très triste et très doux.» Gilles Martin-Chauffier, Paris Match
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