J'ai adoré ce livre, très « années 70 », aussi bien dans la description des intérieurs et des tenues que dans les interactions des personnages. J'avais l'impression de retourner en enfance et d'entendre ma mère ou mes tantes… Mais qui est cette
Allegra du titre ?
Allegra est la troisième fille de sa famille. Elle vient de se marier, et a tout pour être une parfaite petite épouse de médecin. En tout cas elle a été éduquée dans ce sens, et elle applique à la lettre tout ce qu'on attend d'elle. Elle travaille en tant qu'esthéticienne dans l'institut fondé par sa soeur aînée, Paule. Paule, elle, a décidé d'être une femme indépendante, et elle le revendique, même si elle reste très attachée à sa famille et aux valeurs qui lui ont été transmises. La troisième soeur, Josée, mariée et mère de trois enfants, semble aussi la parfaite bourgeoise, qui aide son mari dans son affaire, et s'occupe de ses oeuvres sur son temps libre. Mais ça, c'est le tableau de base, celui des apparences, alors que ces filles sont en réalité en lutte, chacune à leur manière, contre ce schéma familial dans lequel elles sont enfermées. Une brèche se crée quand
Allegra se lie d'amitié pour un petit garçon de 4 ans, qui joue toujours seul dans la cour de son immeuble. de fil en aiguille on comprend les aspirations profondes des uns et des autres, les luttes intérieures auxquelles
les personnages sont confrontés, et tout cela monte crescendo jusqu'à la fin du roman, pressentie mais inattendue. Une lecture très intéressante qui illustre bien cette période où les femmes commençaient à avoir le choix de la vie qu'elles voulaient vraiment mener, mais où les choix n'étaient pas faciles à assumer.