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Gérard Gengembre (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253145028
92 pages
Le Livre de Poche (01/09/1998)
3.29/5   64 notes
Résumé :
Maudit don Juan de Marana qui, après une vie de scandales, ose, un soir, provoquer Dieu et lui soustraire une de ses nonnes. A l'heure du rapt, il croise un long cortège d'âmes du purgatoire qui accompagnent sa dépouille mortelle à l'église. Son imagination lui joue-t-elle un tour ou est-ce un signe du Ciel?
Que lire après Les âmes du purgatoireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Une nouvelle assez courte racontant la vie de Don Juan. Je pense n'avoir jamais lu que la pièce de Molière, et le Don Juan de Mérimée est très différent. La fin n'est pas la même non plus. le personnage est perverti par un ami, Don Garcia, et malgré une prise de conscience tardive, je le trouve toujours antipathique. Texte bien écrit naturellement, d'un grand classicisme. Captivant. A découvrir.
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Un Don Juan un peu trop spiritualisé qu'à un moment ça n'en fait pas un Don Juan! Merimée aborde légèrement les exploits du comte don Juan de Maraña dans le seul but de nous l'aseptiser jusqu'à le rendre plus blanc que la neige, Il se sert du fantastique pour rendre possible cette alchimie.
Une belle écriture et aussi une fervente volonté d'humaniser le terrible fils du diable! Une première rédemption peut se tolérer mais une deuxième rédemption pour avoir tuer froidement, et en proie à une grande colère qui convoque à nouveau sans tarder l'empire des démons en lui, Don Juan ôte la vie à Don Pédro, l'homme à qui il a déjà arraché le père et les deux sœurs. Cette rédemption devient un peu trop déroutante! Le livre est agréable à lire. L'auteur y fait régner une atmosphère de peur à partir d'un tableau qui illustre les âmes du purgatoire, une peur qui témoigne de l'impuissance de l'homme face à la mort. Mais, le héros, lui est affreusement antipathique !
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Avec Prosper Mérimée je viens d'apprendre qu'il y a plusieurs don Juan et qu'il ne s'agit pas uniquement d'un mythe.
Celui dont il nous conte l'histoire dans "Les âmes du purgatoire" est don Juan de Maraña et sa fin de vie est bien différente de celle que personnellement je connais, le don Juan de Molière.
Ici, l'histoire est inspirée de la vie réelle de Miguel de Leca y Colona y Mañara y Vicentelo (1627-1679).

Élevé à Séville dans une illustre famille, par une mère pieuse et un père sachant manier les armes, don Juan se retrouve étudiant à Salamanque. C'est là qu'il rencontre don Garcia Navarro qui l'incite à la débauche et le libère des scrupules de la morale courante. La séduction, la convoitise, le plaisir, l'amour des femmes deviennent essentiel pour lui. Il pousse même le vice jusqu'à séduire une religieuse sans savoir qu'il s'agit d'une de ses anciennes conquêtes.

Les deux jeunes hommes vont mener une vie dissolue, jusqu'au meurtre. Don Juan va tuer plusieurs personnes et voir la mort s'en prendre à ses proches.
Hanté par le purgatoire et ceux qui s'y trouvent, on assistera à sa conversion, en guise de mea-culpa. Il faut dire que la description des rêves ou des cauchemars de don Juan (qui donne un côté fantastique à cette histoire) montre l'importance de l'inconscient dans la vie psychique, ce qui est surprenant au début du 19e siècle.

Si l'écriture de Prosper Mérimée rend haletantes les aventures de don Juan, ce côté pécheur repentant qui transforme cette nouvelle en drame religieux m'a moins séduite.


Challenge Riquiqui 2021
Challenge Coeur d'artichaut 2021
Challenge XIXème siècle 2021
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Mérimée revisite ici le mythe de Don Juan expliquant dans son avant-propos qu'il y a deux Don Juan en Espagne :
« don Juan Tenorio, qui, comme chacun sait, a été emporté par une statue de pierre ; et don Juan de Maraña, dont la fin a été toute différente. »
C'est l'histoire de ce dernier que raconte Mérimée. Instruit dans le métier des armes par son père et dans la piété religieuse par sa mère, don Juan part faire ses études à Salamanque. C'est là qu'il se lie d'amitié avec don Garcia qui va le corrompre en lui faisant mener grand train, d'orgies en orgies, de femmes en femmes jusqu'au meurtre. On pense bien sûr au Cid qui tua le père de sa bien-aimée mais, effectivement, la fin de don Juan est bien différente de son homologue fictif chez Molière ou dans l'opéra de Mozart. Une vision de ses propres funérailles qui le remplit d'effroi -un peu comme le Scrooge de Dickens – l'invite à changer de vie. Ne racontons pas la fin. On la devine.
Mérimée est un maître narrateur et c'est une sorte de conte moral qu'il nous invite à lire ici. le classicisme de bon aloi s'adapte bien au vocabulaire religieux prégnant de ce récit et certains passages ont rejoint mes propres cauchemars par l'épouvante que procure l'Eglise dans ces cas-là. On note aussi l'insistance sur l'impétuosité et le caractère orgueilleux du jeune homme. Agréable à lire d'autant que c'est assez court.
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Tout le monde connait le " grand seigneur méchant homme" qu'est Don Juan, le légendaire séducteur et esprit fort. Depuis la pièce de Tirso de Molina, le mythe s'est propagé et aujourd'hui, on qualifie de Don Juan un homme à femme. Mais saviez-vous qu'à la base, Don Juan est inspiré d'un vrai Don Juan qui a existé ? Mérimée s'y intéresse et s'y inspire pour sa nouvelle au tire mystérieux.
Don Juan de Manara naît en Espagne, dorloté entre la foi ultra religieuse de sa mère et la foi d'honneur et de bravoure de son père. Devenu adulte, il va à l'université de Salamanque et fait une rencontre décisive : Don Garcia, fils d'un ami de son père, qui va l'initier à la débauche...
Voilà une nouvelle de notre cher Mérimée, que j'ai découvert après le fabuleux Venus d'Illes, une de mes premières nouvelles fantastiques. J'étais intéresse de voir comment il aborde le fameux personnage.
Servi par une écriture délicate et fluide, il raconte la vie de l'homme ayant inspiré le mythe qu'on connait et y propose une version bien différente qu'on connait. Il donne une approche réaliste au personnage, rappelant le contexte historique troublé de l'époque : l'expulsion des Morisque, la guerre de Flandre... Pourtant le fantastique, lié au mythe, arrive à la fin de la nouvelle mais est préparée en fait. le titre indique une fascination pour Don Juan d'un étrange tableau représentant le Purgatoire et ses âmes plus où moins bénies où damnées et qui le tourmente durant le récit
La religion y est présente aussi dans cette dernière partie et c'est là qu'est proposée une fin inattendue et contraire aux versions mythiques, un peu déconcertante et contraire mais bon.
Par contre, je n'ai pas apprécié la misogynie qui flotte un peu dans l'histoire, oui il y a une pointe bien assumée, argh.
Sans compter qu'on n'insiste pas trop selon moi sur le côté séducteur de l'héros et ce malgré l'épisode des deux soeurs et du couvent...
Mais sinon une belle nouvelle réinterprétant Don Juan.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Cicéron dit quelque part, c'est, je crois, dans son traité De la nature des dieux, qu'il y a eu plusieurs Jupiters, - un Jupiter en Crète, - un autre à Olympie, - un autre ailleurs; - si bien qu'il n'y a pas une ville de Grèce un peu célèbre qui n'ait eu son Jupiter à elle. De tous ce Jupiters on en a fait un seul à qui l'on a attribué toutes les aventures de chacun de ses homonymes. C'est ce qui explique la prodigieuse quantité de bonnes fortunes qu'on prête à ce dieu.
La même confusion est arrivée à l'égard de don Juan, personnage qui approche de bien près de la célébrité de Jupiter. Séville seule a possédé plusieurs don Juans; mainte autre ville cite le sien. Chacun avait autrefois sa légende séparée. Avec le temps, toutes se sont fondues en une seule.
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- C'était un blasphème abominable! s'écria don Juan, scandalisé au dernier point.
- Peu après l'enfant guérit..., et cet enfant..., c'est don Garcia!
- Si bien que don Garcia a le diable au corps depuis ce temps-là, dit en éclatant de rire don Garcia, qui se montra au même instant et qui paraissait avoir écouté cette conversation caché derrière un pilier voisin. - En vérité, Périco, dit-il d'un ton froid et méprisant à l'étudiant stupéfait, si vous n'étiez pas un poltron, je vous ferais repentir de l'audace que vous avez eue de parler de moi. - Seigneur don Juan, poursuivit-il en s'adressant à Marana, quand vous nous connaîtrez mieux, vous ne perdrez pas votre temps à écouter ce bavard. Et tenez, pour vous prouver que je ne suis pas un méchant diable, faites-moi l'honneur de m'accompagner de ce pas à l'église Saint-Pierre; lorsque nous y aurons fait nos dévotions, je vous demanderai la permission de vous faire faire un mauvais dîner avec quelques camarades."
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Cicéron dit quelque part, c’est, je crois, dans son traité De la nature des dieux, qu’il y a eu plusieurs Jupiters, — un Jupiter en Crète, — un autre à Olympie,
— un autre ailleurs ; — si bien qu’il n’y a pas une ville de Grèce un peu célèbre qui n’ait eu son Jupiter à elle. De tous ces Jupiters on en a fait un seul à qui l’on a attribué toutes les aventures de chacun de ses homonymes. C’est ce qui explique la prodigieuse quantité de bonnes fortunes qu’on prête à ce dieu
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En ce moment l'horloge de l'église sonna un coup : c'était l'heure fixée pour l'enlèvement de Teresa.
"Le temps est venu! s'écria une voix qui partait d'un angle obscur de l'église, le temps est venu! est-il à nous?"
Don Juan tourna la tête et vit une apparition horrible. Don Garcia, pâle et sanglant, s'avançait avec le capitaine Gomare, dont les traits étaient encore agités d'horribles convulsions. Ils se dirigèrent tous deux vers la bière, et don Garcia, en jetant le couvercle à terre avec violence, répéta : "Est-il à nous?" En même temps un serpent gigantesque s'éleva derrière lui, et, le dépassant de plusieurs pieds, semblait prêt à s'élancer dans la bière... Don Juan s'écria : "Jésus!" et tomba évanoui sur le pavé.
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Jusqu’à présent tu n’as vécu qu’avec des enfants ; tu vas maintenant vivre avec des hommes. Souviens-toi que le bien le plus précieux d’un gentilhomme, c’est son honneur ; et ton honneur, c’est celui des Maraña. Périsse le dernier rejeton de notre maison plutôt qu’une tâche soit faite à son honneur ! Prends cette épée ; elle te défendra si l’on t’attaque. Ne sois jamais le premier à la tirer ; mais rappelle-toi que tes ancêtres n’ont jamais remis la leur dans le fourreau que lorsqu’ils étaient vainqueurs et vengés.
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Videos de Prosper Mérimée (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Prosper Mérimée
Le chorégraphe Benjamin Millepied imagine un destin contemporain à Carmen, la célèbre héroïne de Prosper Mérimée, qui inspira l'opéra à succès de Georges Bizet (en 1875).
Pour le meilleur ou pour le pire ? Réponse avec nos deux critiques, Marie Sauvion et Samuel Douhaire.
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