Cela faisait 10ans que cette bande dessinée m'appelait depuis la bibliothèque familiale. Hé bien ça y'est, c'est enfin chose faite : je l'ai lu ! Et je me demande pourquoi j'ai attendu aussi longtemps.
L'armistice vient d'être signée, Augustin est impatient de retrouver sa femme. Mais avant de rentrer chez lui, il fait un petit détour par l'appartement de la soeur d'André, un frère d'arme tué au combat.
Et c'est là que l'histoire commence, avec de nombreux flashback qui permettent à l'auteur de dresser différents portraits, de la guerre et de ceux qui l'ont vécu. On oscille entre :
- Augustin, le rescapé qui devra vivre avec la culpabilité et la solitude ;
- Geneviève, la femme d'Augustin ;
- Félicien, un ancien mondain devenu gueule cassée (sacré karma!) ;
- André, un jeune tué dans les tranchées parce qu'il avait peur d'aller à l'attaque ;
- une prostituée qui a l'habitude des soldats ;
- un général tyrannique récompensé par le karma.
Bref, des portraits de personnages assez "classiques" lorsqu'on parle de la Première Guerre mondiale. La petite touche
De Metter, c'est qu'avec différentes techniques de graphismes, il nous parle de la mort omniprésente à laquelle on tente de ne pas penser, des fantasmes et de la perte. Il y a aussi de l'humour, assez grave. Grâce à la fiction, l'auteur décide que le karma frappera ceux qui le mérite de façon assez ironique, voire même cruelle et qui met en lumière l'absurdité de la guerre, une fois que les tambours et les trompettes se sont tues, que reste-t-il ? Où sont les "héros" ? Où est passée leur vie ?
Une histoire poignante et bien construite, même si la fin telle qu'elle a été faite aurait appelé une suite - à mon goût du moins.